Sombre nuit en bord de mer. [Pv Keira McOwen - Charuru]

Les vacances, enfin! Je n'avais jamais entendu parler d'une école qui offrait si peu de congés. J'avais donc informé mes parents que je partais en Nouvelle-Calédonie et donc que je ne pourrais pas leur rendre visite pendant les deux mois. Le trajet et l'aménagement dans les bungalows me fatiguèrent au point où je ne fis même pas attention à qui dormirait avec moi. Pourtant, je m'étais promise de porter plus d'attention à mes colocataires. Mais j'avais tout le séjour pour cela. C'était donc épuisée que je me couchais ce soir là.

Un bruit me réveilla néanmoins au milieu de la nuit. Je me redressais sur mon lit et aperçu dans la mi-pénombre un lit vide. Utilisant mon don un instant, je reconnu une jeune fille qui partageait aussi ma chambre à l'académie. Le hasard faisait bien les choses. Je la "vis" alors se lever pour sortir. Mettant fin à la vision, je me mis debout à mon tour j'aperçus au passage une jeune fille qui devait avoir le même âge que celle partie en balade. Celle ci commençais à s'agiter, signe d'un réveil imminent. Je la secouais donc légèrement pour accélérer l'action. Elle ouvrit alors des yeux fatigués. Je lui murmurais rapidement que j'allais chercher une fille qui était sortie et je partis dans la direction qui semblait avoir été empruntée. J'arrivais finalement sur la plage où je fus témoin d'une scène bien étrange. La demoiselle me tournait le dos, me dévoilant ses...oui, ses ailes. Je l'avais déjà vue et on se disait bonjour de temps en temps mais ses branches dans le dos ne cesseraient jamais de me surprendre. Un des cristaux qu'elles portaient était brisé. Et devant la petite adolescente se tenait un monstre sorti tout droit d'un cauchemars. La bête hideuse se jeta sur elle avec un cri horrible. Elle ne comptait quand même pas l'affronter avec cette lance, si? Ah, ben apparemment oui. Je devais admettre qu'elle avait géré. Je sorti alors de ma cachette. Oui, je m'étais cachée. De toute façon, elle venait de prouver qu'elle n'avait pas besoin  d'aide pour se battre. Je m'approchais alors de la petite combattante en silence. Elle s'était laissée tomber dans le sable et elle était à pèsent étendue à terre. Inquiète, je m'accroupis à ses côtés et posais une main sur son épaule.

Est-ce que tu vas bien? J'ai vu ton combat en arrivant, tu n'es pas blessée? As-tu besoin d'aide pour retourner au bungalow ou pour quoi que ce soit d'autre?

Je savais que ce n'était pas très polis de suivre les gens à leur insu ni de leur adresser la parole si ils ne vous y avaient pas inviter mais la jeune fille devant moi m'avait l'air épuisée. Et puis, j'aurais été elle, je serais déjà morte d'une crise cardiaque d'avoir vu apparaître un monstre pareil qui vous saute dessus pour vous tuer. Je me demandais si elle avait l'habitude d'affronter ce genre d'être.

La jeune fille étendue près de moi ouvrit soudainement les yeux et me fixa. Pendant un moment, elle eut l'air paniquée mais cette inquiétude disparu plutôt vite. Se relevant difficilement, elle s'excusa alors, s'expliquant par la fatigue. Je n'ai juste pas compris pourquoi elle me remerciait. C'était tout à fait normal de s'inquiéter pour les autres. Surtout quand ils s'écroulent devant vous. Elle semblait sur le point d'ajouter quelque chose quand une remarque fusa derrière moi. Je me retournais pour voir arriver la fille que j'avais réveillée avant de partir. Elle s'inquiéta pour Angelica, dont je venais d'apprendre le prénom tout en s'approchant de nous, la fatigue toujours présenté sur son visage. Je pinçais un peu les lèvres. Je lui avais fait peur en la réveillant de son demi-sommeil. J'aurais peut-être du la laisser dormir.


La suite me pris un peu au dépourvu. Je me retrouvais entre deux questions. La fille que j'avais réveillée se présenta comme Charuru et celle à terre, comme je l'avais entendu quelques secondes plus tôt, s'appelait Angelica Kaname et avait 4 ans de moins que moi. Bien que leur nom me paraissaient étrangers, quelque chose dans leur attitude et leur physique me disaient qu'elles étaient d'ici ou du continent. Le contraire de moi. J'intégrais aussi l'explication de ce que je venais de voir tout en observant quelques secondes mes deux interlocutrices qui en faisaient de même. Donc le monstre que je venais de voir était une création d'Angelica qui s'était retournée contre elle. Si elle pouvait les créer et les contrôler comme elle le souhaitait, son don était redoutable. Mais j'avais appris à l'académie que les pouvoirs avaient tous des inconvénients. Je connaissait déjà Angelica de vue, puisqu'elle dormait dans le même dortoir que moi à l'académie. C'était par contre la première fois que je voyais Charuru. Elle avait de grands yeux sombre dans la nuit et des cheveux de deux couleurs différentes. Avec la pénombre, je n'avais pas su les déterminer correctement. J'aurais dit qu'elle les avait noirs et blonds. Elle était plus petite que moi mais semblait pleine de vie. C'est donc après avoir analysé leur deux répliques ainsi que celles qui les avaient prononcée que je leur répondis.

Enchantée, Charuru, je m'appelle Keira McOwen, j'ai 16 ans. Et tu as raison, on ne s'était jamais vue avant aujourd'hui. ,j'ajoutais à l'intention d'Angelica je te remercie pour l'explication, j'ai eu la peur de ma vie en voyant ce monstre! Je le demande comment tu as eu le courage de l'affronter!

Angelica avait l'air plus à l'aise depuis l'arrivée de son amie. C'est alors qu'elle me posa une question qu'elle eu l'air de regretter juste après. Elle baissa la tête en signe d'excuse. Je souris doucement.

Je suis née en Chine mais j'ai toujours vécu en Angleterre. Il n'y a pas de mal à poser la question, tu sais, tu n'as rien fait de mal. Les gens demande toujours leur nationalité aux personnes qu'elles rencontre de toute façon. Je vous l'aurais dis à un moment ou à un autre. D'ailleurs, tant que l'on y est, vous êtes anglaises ou vous venez du continent?

Charuru me répondis avec entrain après s'être inquiétée pour Angelica. Alors comme ça, c'était rare que ses créations l'agressent comme cela? Ce devait être un des inconvénients de son pouvoir. Elle me répondis ensuite qu'elle étaient toutes deux originaires d'Angleterre, ce qui n'était pas une surprise. Je me sentis un peu gênée quand elle me proposa de l'appeler par un surnom. Je n'avais pas l'habitude d'être familière et surtout pas avec les personne que je venais de rencontrer. Mais cela ne me dérangeais pas que ces personnes soient plus informelles que moi. Je fus surprise de sa question. Comment cela pouvait-il être possible, à notre âge et avec les cours que l'on avait, de ne pas connaître la Chine?

La Chine est un des pays les plus peuplé au monde, Elle se situe en Asie à l'est de l'Europe. Tu n'as pas non plus à t'excuser si ton passé ne t'as pas permis de l'apprendre. Il n'est jamais trop tard pour s'instruire de toute façon. Mais si ça ne te dérange pas, je vais rester formelle, comme tu dis. Je n'ai pas l'habitude d'appeler les personnes que je viens de rencontrer par des surnoms et j'ai ma manière de m'exprimer. Maintenant, Je te dirais ce que j'ai à te dire,ne t'inquiète pas pour cela. Je le dirais juste à ma façon.

Je m'était exprimée d'une voix calme et posée afin que mes propos ne paraissent pas provocateurs ni méchants ou agressifs. Pendant que je lui répondais, Charuru commença à se dévêtir il me fallut un moment pour réaliser que la jeune fille avait prévu le coup, ayant enfilé un bikini en dessous de ses vêtements. Elle s'avança ensuite dans les eaux sombres à peines différentiables du noir de la nuit, nous invitant à la rejoindre rapidement. Angelica me proposa alors d'aller chercher mon maillot en même temps que le sien. Je la regardais et souris doucement, décidément, elle avait l'air plus à l'aise avec son amie que toute seule avec moi.

Je ne pense pas que je vais me baigner mais tu peux toujours le prendre, merci. Mon maillot est sur le dessus de mon sac qui est glissé en dessous de mon lit. C'est celui qui est au fond de la chambre à droite. A ton retour, tu m'expliquera pourquoi je te met mal à l'aise?

Mon sourire se voulait confiant. Je ne voulais pas la Gêner mais je ne pouvais m'empêcher d'observer que c'était le cas. Je la regardai s'éloigner en direction de notre bungalow puis reportai mon attention sur Charuru qui nous attendais dans l'eau la nuit n'était pas froide mais elle n'était pas trop chaude non plus. Je ne voulais pas les embêter en leur disant que je ne voulais pas me baigner mais je ne voulais pas me mettre en maillot puis ensuite décliner l'offre.

Je regardais Charuru jouer seule dans la mer. Je me sentais un peu triste pour elle mais elle pourrait s'amuser plus quand Angelica serait de retour. Je n'avais pas difficilement remarqué que mon refus d'être plus familière avait jeté un froid entre nous. Entre cela e le malaise d'Angelica à mon égard, je ne savais plus quoi penser des rencontres de cette nuit. Il valait peut-être mieux que je retourne dormir au bungalow. Mais on avait été me chercher mon maillot et cela n'aurait pas été polis de partir comme une voleuse. J'étais assise à essayer de discerner l'eau du ciel tout en y réfléchissant, la mer venant déposer son écume à mes pieds quand Charuru sortit de l'eau. Elle vint s'asseoir en silence à mes côtés et nous sommes restées sans rien dire pendant un bon moment. Angelica ne revenait toujours pas, le chemin jusqu'à notre chambre n'était pourtant pas si long, si? Ma voisine semblait penser la même chose car elle s'en inquiéta auprès de moi d'une façon qui me fit soudainement rire.

Tu n'es pas obligée de t'exprimer de la sorte, tu sais! parvins-je à dire entre deux hoquets J'ai ma manière de parler et tu as la tienne. Ce n'est pas parce que je parle ainsi que tu dois parler comme au 17ème siècle! Allons, allons, ne te force pas ainsi........ Cha'!

Le surnom eu du mal à sortir et avec une certaine gêne mais bon sang, ce que c'était drôle! La pauvre, elle avait sûrement fait des efforts pour s'exprimer de manière formelle avec moi parce que je souhaitais continuer de parler ainsi et je riais! L'idée qu'elle pensait que je m'étais moquée d'elle stoppa net mon hilarité.

Ah, pardon, je ne voulais pas rire ainsi de toi. Tu t'es exprimée de manière correcte et polie, si cela peut te rassurer. Mais le diantre était un peu...De trop. Et puis, si je peux me permettre, cela ne te ressemble pas de parler ainsi, bien que je ne te connaisse que depuis peu. Mais sinon, tu n'as pas tord. Cela fait un moment qu'Angelica est partie.

Notre discussion avança un peu avant que des pas dans la sable ne se fassent entendre. Angelica arriva alors, la mine plutôt triste ou paniquée, un mélange des deux. Elle s'installa à nos côtés et s'expliqua sur sa gêne à mon égard. Elle n'alla cependant pas au bout de son explication. Elle coupa net sa phrase et se mit à observer la mer sans rien ajouter de plus. Je voyais que quelque chose n'allais pas mais je ne la connaissais pas depuis suffisamment longtemps que pour insister. J'échangeais alors un regard avec Charuru, comme pour lui demander de s'en inquiéter à ma place.

Charuru s'excusa de m'avoir demandé d'être plus familière avec elle et me dit que je n'avait pas à me sentir forcée de l'appeler par son surnom. Elle m'expliqua qu'elle n'avait pas une grande expérience de rapport humain mais qu'elle était quand même fort extravertie, ce que j'avais déjà remarqué. Je souris quand elle me dit avoir compris ce que je voulais dire. Cela remettait notre relation sur le point de départ et nous offrait chance de nous entendre. Elle allait proposer que l'on se mette à la recherche d'Angelica quand celle-ci arriva, le tête jusque par terre. Charuru s'était inquiétée, se jetant sur elle pour la prendre dans ses bras. Elle avait ensuite commencé à m'expliquer la raison de son malaise envers moi mais s'était arrêtée au milieu de sa phrase. Charuru et moi avions alors échangé un regard quand Angelica se tourna vers moi et m'expliqua... Je ne sais pas dire si c'était la raison de son malaise envers moi, l'explication de qui elle était ou alors la raison de son attitude du moment. Certainement les trois.


Il me fallut un moment pour digérer l'information. Elle se disait différente de moi et de Charuru. Elle possédait un monde, nommé Kyotara, monde lié à son pouvoir. Elle semblait apparemment capable de donner une forme et une force physique aux être qui y vivait. Ce qui signifiait que le monstre de tout à l'heure avait sûrement cet endroit comme origine. Il me fallut peu de temps pour analyser et reconnaître les symptômes de ce dont elle souffrait. Angelica était schizophrène. Et de cela était né son don. Ses yeux se remplirent alors de larmes, ce qui me brisa le coeur. Elle nous déclara alors que son merveilleux monde s'assombrissait d'ombres malveillantes. Elles lui demandaient de faire du mal, probablement aux personnes qui l'entouraient, je déglutis en me rendant compte que Charuru et moi étions dans son périmètre d'action. Mais le fait que ces monstres lui fassent mal me révoltait. Même si, sur le moment , j'étais plus terrifié epar ce que je venais d'entendre et je me rendais compte que cela ne l'aidait pas beaucoup. Elle s'écria alors qu'elle n'était pas folle et sa détresse me plongea dans un profond chagrin. Son monde se détruisait mais la détruisait en même temps et on était e train d'y assister. Elle semblait se battre contre ses propres idées.

Contôlée par ma peur qui me criait de m'éloigner d'elle, je m'apprêtais à m'éclipser quand ma raison et son état me hurlèrent plus fort que mon instinct de l'observer. Je regardais alors différemment la jeune adolescente et ce que je vit m'interdit de m'échapper. Je voyais à présent une petite fille, qui se battait contre elle-même. Une adolescente perdue qui appelais silencieusement au secourt tout en essayant de s'éloigner de nous afin de résoudre son problème seule. Une amie qui n'appelait qu'à être rassurée et réconfortée. Tout ce qu'il fallait, c'était trouver les bon mots. Je m'approchais doucement d'Angelica, je savais que Charuru se joindrait à moi et compléterait avec ses mots ce que je n'avais pas dis.


Je ne sais pas ce à quoi tu es en train de penser mais laisser moi te dire quelque chose. Une certitude que je peux t'affirmer si jamais tu te posais la question. Tu n'es pas folle. Ton monde, tu en es la maîtresse, n'est ce pas?lui demandais-je tendis qu'elle hochait la tête pour affirmer ma question. Dans ce cas, vois ce qui t'arrive comme un coup d'état. Tu es celle qui dirige... Kyotara. Ces... êtres te doivent le respect. Ce qui t'arrive te fais du mal mais je suis certaine que tu parviendra à passer outre la douleur pour sortir victorieuse de cette révolution.Je pense que ton monde change et que cela te fais peur, ce qui est tout à fait normal. Mais tout changement n'est pas mauvais, il faut seulement s'y adapter. Ton pouvoir est un don, ce qui signifie que c'es une bonne chose. Ne te sens pas faible par rapport à ce qui t'arrive, c'est de ta faiblesse qu'est née ta force et c'est de ton malheur que tu as tiré ton bonheur. Après tout, ce monde n'étai- il pas merveilleux? Je suis sûre que tu parviendras à retrouver ce monde.

J'avais conscience que ce petit discourt était étrange, probablement moralisateur et très incomplet mais je comptais en très grande partie sur Charuru pour trouver les mots qu'il m'avait manqué.

Comme je m'y attendais, Charuru vint la réconforter à ma suite. Je savais que ses mots la remettrait d'aplomb. Je me sentis un peu gênée quand elle lui dit qu'elle n'était plus seule. Je n'était pas certaine d'être assez proche d'Angelica pour pouvoir lui dire cela. Mais le plus important était que ça avait fonctionné. Elle fini par arrêter de pleurer, pour mon plus grand soulagement. Elle fit alors un grand sourire qui me fit chaud au coeur. Mais le sourire refit à nouveau place aux larmes et elle se jeta sur nous. Je fit un pas en arrière alors qu'Angelica nous prenait dans ses bras. Sa tête arrivait dans mon coup et le mouilla de ses larmes. Elle fini par s'éloigner de nous et, le sourire de retour sur son visage, elle nous proposa d'aller nous baigner. Elle ne nous laissa pas le temps de lui répondre et retira sa robe. Une fois en bikini, elle se dirigea vers l'eau d'un pas décidé. Je soupirais. J'étais contente qu'elle ait retrouvé sa bonne humeur mais je ne souhaitais pas vraiment me baigner. Cependant, je ne voulais pas non plus la rendre malheureuse.

J'entrepris de me changer. Mon maillot avait été déposé à mes pied durant notre conversation. Je tirai un peu sur mon haut pour qu'il cache mes hanches alors que je retirais mon short ainsi que mon sous-vêtement. J'enfilais ensuite mon maillot par en dessous. Je retirai ensuite mon gilet puis les manches de mon T-shirt afin de passer celle de mon maillot par dessous de celui-ci. Je retirais enfin totalement mon haut. Je me retrouvais finalement en maillot sur la plage. Je n'étais toujours pas décidée à me jeter à l'eau, noire. Ce qui ne me rassurait pas beaucoup, cela me donnais l'impression de plonger dans la nuit et me donnais un frisson d'inquiétude. Je m'approchais petit à petit mais lentement de la mer, marchant dans les pas d'Angelica. L'eau  n'était pas particulièrement froide mais elle ne me tentait pas. Je levais les yeux pour regarder les filles se baigner.

Je vous rejoins dans un instant! Le temps de m'habituer à l'eau!

Et surtout le temps de me lancer pour les rejoindre.

Je regardais mes deux nouvelles rencontres s'enfoncer dans l'eau avec réticence. L'eau était agréable, pas trop froide. Mais je n'étais pas plus tentée en voyant les filles jouer dans l'eau. Mais elles allaient loin et l'eau était vite profonde pour des filles qui, on pouvait le dire, étaient assez petite. Surtout Angelica. Puis j'entendis Charuru pousser un cri qu'elle ne finit pas. Je scrutais alors les eaux sombres à sa recherche, inquiète. De plus, je ne voyais plus Angelica. Je la vis alors voler au-dessus de l'océan à l'aide de ses ailes, j'aperçu une brève lumière dans l'eau avant de voir Angelica plonger vers sa source. Quelque chose clochait. Angelica avait crié après Charuru avant de disparaître à nouveau. J'avais du mal à comprendre ce qui arrivait, la panique m'empêchant de réfléchir plus que cela. Mais je perçu Angelica m'appeler, comme un appel à l'aide puis je me retrouvai seule face à l'eau noire.

Je réfléchis à ce qui pouvais s'être passé tout en avançant de quelques pas dans l'eau, jusqu'à ce qu'elle m'arrive aux cuisses. C'est là que je compris. Le courant était fort et les vagues assez hautes pour recouvrir deux jeunes adolescentes non préparées à cela. Je m'arrêtai juste avant de plonger dans l'eau. Comment allais-je les trouver? Où étaient-elles? Je n'étais pas certaine d'avoir la force de les ramener toutes les deux. Cela valait-il la peine de me mettre en danger? Je secouais la tête, à quoi pensais-je? Mes amies étaient en danger, il était de mon devoir de les aider! Sans plus de réflexion, je plongeais et je me tirais contre le courant qui venais vers moi mais qui tournais parfois pour m'aider à avancer. Je les cherchais pendant un temps qui me parut interminable quand je perçu quelque chose à me diagonale, mais elles furent à nouveau englouties avant que j'aie eu le temps de les appeler. Je nageais donc avec difficultés vers l'endroit que j'avais définis comme leurs emplacements et, après quelques recherches, je les trouvais. J'étais sous l'eau quand je les sentis. Juste en dessous de moi. J'avais sentis des bulles d'aire juste en dessous de moi, ce qui m'avais permis de les retrouver. Je remontais à la surface pour prendre ma respiration avant de plonger pour les attraper. Je les remontai à la surface mais une vague nous passa sur la tête, me faisant boire la tasse. Je toussais tout en essayant de maintenir les filles hors de l'eau. Angelica tenait Charuru mais elle avait visiblement du mal. J'en pris une dans chaque bras puis je me mis sur le dos tout en maintenant leurs têtes hors de l'eau. Les vagues qui nous passaient dessus rendaient la tâche plus difficile mais je les maintins suffisamment hors de l'eau pour leurs permettre de respirer.


J'arrivai enfin à une zone dans laquelle j'avais pied. Je me mis alors debout pour les porter un peu plus hors de l'eau et je me retournais face à la plage. Au bout d'un dernier effort, je parvins à les hisser sur la plage assez loin de l'eau que pour les mettre en sécurité. Je les couchais alors sur le dos. Angelica se releva assez vite mais Charuru avait l'air d'avoir ingurgité et respiré beaucoup d'eau. Je commençais alors le massage cardiaque de base, remerciant mes parents de m'avoir inscrite à des cours de secourismes quelques années plus tôt et remerciant mon cerveau de s'en souvenir. Je lui fit le bouche-à-bouche jusqu'à ce qu'elle se redresse pour tousser pendant un moment. Nous nous sommes alors retrouvées toutes les trois trempées, le goût de l'eau salée dans la bouche, à reprendre notre souffle sur la plage face à l'océan qui semblait assez calme, vu d'ici.


Est-ce que vous allez bien? dis-je entre deux respirations.