Je cherche la cantine s'il vous plaît... [RP libre]

J'ai faiiiiim. Déjà 1 jour que je suis ici. Déjà une nuit sans dormir à cause de la chaleur. Pourtant, il ne fait pas beau dehors. Il y a du vent, et les nuits sont fraiches. Mais pas assez. J'ai chopé un rhume à cause des courants d'air, mais ça ne m'empêche pas d'être prise de vertiges parce que j'ai trop chaud. Vous savez pourquoi je me plains ? Parce que j'ai faim ! Quand je suis arrivée à Tsuki, j'ai suivi deux filles de la maison émeraude jusqu'ici. J'ai pas rencontré grand monde. Du coup, y'a tout un tas de choses que je ne connais pas. Et la chose la plus importante, c'est à dire, la cantine, je ne sais pas ou elle est !

Ce matin j'ai essayé de suivre un élève qui venait de se réveiller. Mais il est allé dehors pour courir. Comme personne ne semblait s'y rendre, j'ai un peu cherché. Et puis j'ai pas trouvé. C'est pour cette raison que je suis retournée a la maison émeraude, qui n'est jamais vide -si on exclue les heures tardives de la nuit. Je me racle la gorge, un peu mal à l'aise, malgré les visages sereins de ceux qui sont assis ça et là.

Avançant a pas de loup, les joues rosies par ce satané rhume qui me faisait éternuer toutes les trente secondes. Je passe ma main sur la nuque, un sourire tendre sur les lèvres. J'ose alors m'approcher d'un garçon :

-Excuse moi...

Il semble ne pas m'entendre et s'en va, comme si j'étais invisible. Et visiblement inaudible. Je me dirige vers un canapé et me laisse tomber au fond de celui ci en soupirant profondément. Je continue cependant de sourire, en me persuadant que je n'avais pas si faim que ça...

Quel mal de cœur ! À quand remonte la dernière fois où j'ai autant senti que j'allais vider le contenu de mon estomac ? Et surtout, encore cet horrible cauchemar ?! Je me redresse tant bien que mal dans mon lit, complètement en sueur, tremblante, étourdie et le cœur au bord des lèvres. J'ai encore la sensation de me faire emporter par le courant tumultueux de la rivière. et c'est sans compter l'impression de l'eau glaciale qui paralyse tout mon corps et qui m'empêche de respirer.

Au bout de quelques minutes de convulsions, mes symptômes se calment, et même si le mal de cœur persiste, je me sens déjà mieux.

Je me lève et pige mes vêtements au hasard. Une fois enfilés, je constate le résultat. T-shirt noir, pantalon noir, chaussettes noires... Tant pis pour les couleurs aujourd'hui.

Je m'empare de ma veste, aussi noire, mais tellement réconfortante. J'y fourre mes clés ainsi que mon téléphone mobile et je quitte mon dortoir. J'ai absolument besoin de prendre l'air, pour apaiser ce mal de cœur, pour oublier mon cauchemar, pour me changer les idées.

En arrivant dans la salle commune, je suis témoin d'une scène. Une fille que je vois pour la première fois, toute en blanc, se dirige vers un garçon. Elle s'adresse à lui, mais il passe son chemin sans la remarquer. Après s'être pris un vent, elle va s'affaler dans l'un des canapés de la pièce, probablement découragée, à en juge par son soupire. J'hésite un peu avant de continuer à marcher vers la sortie et finalement, je bifurque en direction du canapé.

- Salut. Tu es nouvelle ici ?

Une fille passe devant moi. Elle ne me voit pas non plus. Je la regarde s'éloigner, jusqu'à ce qu'elle fasse volte face pour se diriger vers moi. Bon... Pas trop d'emballement, si ça se trouve elle va parler à quelqu'un derrière moi.

Elle se stoppe proche de moi, puis elle dit, d'une  voix calme :

- Salut. Tu es nouvelle ici ?

Elle est habillée entièrement de noir, je me lève avec hâte, lui souris gaiement et lui réponds, en me penchant légèrement en avant :

-Salut. Oui c'est le cas... Atsuwa Ayate, enchantée.

Je me redresse, sentant mes origines japonaises dans mes présentations -surtout, surtout quand je stresse. Mon ventre gargouille de plus belle, je pose mes mains dessus et appuie sur celui-ci. Je grommelle légèrement, une expression gênée sur le visage.

-Je pourrais... Te poser une question ?

Ma voix se fait plus chaleureuse. J'espère qu'elle va pas faire demi tour, un vent c'est suffisant. Je me gratte l'arrière de la tête puis ramène ma queue de cheval sur l'épaule...

Elle se lève et je constate que nous faisons à peu près la même taille. Je me réjouis intérieurement de ne pas avoir à lever la tête pour lui parler en la regardant.

- Salut. Oui, c'est le cas... Atsuwa Ayate, enchantée.

La manière dont elle se présente ajouté à son nom, il ne fait nul doute qu'elle est d'origine orientales, ou du moins, qu'elle en possède. Quant à moi, ayant la manie de, soit tendre la main, soit imiter les gestes de mes interlocuteurs, je fais quelques mouvements confus et je finis par me pencher vers l'avant aussi.

- Tori Clark. Je suis enchantée moi aussi.

Je m'apprête à lui demander si elle a besoin d'aide pour quelque chose ou si elle a un problème, mais je n'ai pas le temps de le faire. Son ventre émet un gargouillement plutôt... bruyant et avec gêne, elle tente de le faire taire. Pendant ce temps, j'essaie de réprimer un petit sourire amusé.

- Je pourrais... Te poser une question ?

Je souris malgré moi, en devinant quel sera le contexte de sa question.

- Oui, sans problème. De quoi s'agit-il ?

J'observe son teint vraiment pâle, pour ne pas dire blanc comme un drap. Je jette un coup d'œil à ma main. Il y a une sacrée différence de couleur. Je me demande de quelle région elle peut bien venir. J'aurai peut-être l'occasion de lui demander.

- Oui, sans problème. De quoi s'agit-il ?

Tori sourit, forcément. Je tente vainement de faire taire cet idiot puis je ris légèrement et lui explique ma situation avec un calme hésitant -c'est à dire que mon estomac s'amuse à me couper la parole, et ça fait déjà des heures maintenant qu'il se plaint :

-Je suis arrivée hier et... Je suis un peu paumée... J'ai pas pensé à demander où était la cantine.

Je grimace légèrement, une main toujours le ventre, l'autre frottant ma tête, mal à l'aise.

-Je connais pas grand monde ici... Je suis désolée de te déranger pour si peu. Tu pourrais m'expliquer où elle est ?

Pourquoi elle ? Parce que c'est le destin. Je suis un peu désolée pour elle, qu'elle soit obligée de s'occuper d'une noob pareille que moi. Je lui souris alors plus franchement, croisant mes bras avec lenteur.

Un mec passe, j'ai l'impression que son livre est un sandwich. Vraiment, si je ne mange pas d'ici quelques heures, je vais finir par manger quelqu'un. Tori, par chance, est habillée en noir. Du coup, elle devrait être immunisée si je finis par perdre la boule. Je pourrais pas la confondre avec un gâteau... Du riz... Des sushis... Des pizzas...

-Je suis arrivée hier et... Je suis un peu paumée... J'ai pas pensé à demander où était la cantine.

Je songe à l'emplacement de la cantine. Quand bien même qu'elle l'aurait cherché sur le terrain de l'académie, elle ne l'aurait pas trouvée, la pauvre. Elle n'est même pas située sur le terrain de l'académie, ce qui ne facilite pas la tâche aux nouveaux étudiants.

-Je connais pas grand monde ici... Je suis désolée de te déranger pour si peu. Tu pourrais m'expliquer où c'est ?

Voici une opportunité qui se présente à moi. Non seulement je peux prendre l'air, mais en plus j'aide quelqu'un. C'est ce que l'on appelle faire deux pierres d'un coup.

- T'expliquer où est la cantine ? Mais je peux faire beaucoup mieux que ça ! Je vais t'y conduire.

Je lui fait signe de me suivre et je me dirige vers la sortie de la maison.

- Si tu as cherché un panneau, un écriteau ou bien encore un plan avec le mot "cantine" écrit quelque part, il y avait peu de chances que tu la trouves, puisqu'ici elle s'appelle le réfectoire. Et ne t'inquiètes pas, tu n'es pas la seule qui à de la difficulté à la trouver. Son emplacement n'est pas très stratégique, mais une fois qu'on le connaît, on s'en souvient.