Un café~ ? [PV. Yumiko]

Rappel du premier message :

C'était un jour de week-end. Un jour, où pour la première fois je sortis de l'académie. J'avais donné à Yumiko, la veille, un rendez-vous dans les quartiers touristiques à un café que quelqu'un que je connaissais m'avait conseillé. Il paraissait ancien, de l'extérieur comme de l'intérieur. La vitrine ainsi que le bar étaient fais en bois et une enseigne était suspendu contre le mur, dessus était marqué " Le bon détour ".
Il était plutôt tôt, dans les alentours de dix heures, je pris une boisson chocolatée, je trouvais le café trop amer.

Cette fois-ci je ne portais pas d'uniforme ou de costume. J'avais décidé de mettre une tenue " normal ". C'est à dire : un jean, plutôt clair, un t-shirt noir avec une photo d'un paysage, en noir et blanc dessus. Il faisait un peu frais mais un ciel bleu et le soleil étaient présents, alors je pris un blouson, lui aussi noir, assez court et fin*. Je mis mes cheveux en arrière et comme toujours, ma montre au poignet et une chevalière sur l'autre main, on me l'avait offerte pour mon départ.

J'étais arrivé plus tôt que l'heure que j'avais donné afin de pouvoir m'habituer à l'endroit mais aussi à la tenue que je portais, elle me rendait plutôt mal à l'aise.

Pour être franc, je ne savais pas si Yumiko allait venir. Je ne pensais pas qu'elle était vraiment du genre à aller en ville, encore moins si c'est pour un rendez-vous. Cependant, c'était juste un rendez-vous en tant qu'amis. C'était pour mieux se connaître, pouvoir discuter, de notre passé mais aussi d'autres choses, rien de plus.
En y pensant, je n'étais finalement vraiment pas à l'aise avec tout ça.
Je m'étais donc mis en tête que si jamais elle ne venait pas, je pouvais toujours faire un tour et aller jusqu'au quartier animé.

Je mettais alors mes bras contre les accoudoirs du siège, levais la tête vers le ciel en arrière et fermais un peu les yeux, à cause du soleil tout en affichant une expression neutre sur mon visage afin de faire passer un peu toutes les pensées qui m'arrivaient à la tête.

* ::

- Pourquoi...? Pourquoi avoir mis en jeu ta propre vie? Je ne comprends pas...

Je mis les cheveux qui cachaient mon œil en arrière et un rire, plus nerveux qu'autres choses sortit de moi.

« Pourquoi ?… Je regardais alors la main à laquelle, elle avait posée la sienne et fis un doux sourire. Parce qu'un vieil homme avait tout simplement voulu savoir si j'étais près en quelques sortes à mettre ma vie en jeu pour celle d'un autre que je devais protéger. Comme tu peux le deviner, ma réponse était oui, et la suite tu la sais à peu près… Quand à celui qui m'accompagnais dans ce jeu… Je ne peux plus lui dire à quel point je suis désolé. »

Je ramenais mes mains à mon visage et me fis de petites frappes sur les joues pour reprendre mon esprit.

« Passons cela, tu sais maintenant à peu près tout de moi… J'espère ne pas t'avoir fais peur avec mon histoire, la personne que je devais protéger, ce n'est pas de elle que je parlais... Elle, je peux toujours lui parler enfin, de ce que l'on m'a dit. »

Mes pensées étaient toutes embrouillées, je ne savais pas si elle allait toujours accepter ma protection, si la même chose n'allait pas se reproduire ou bien quelque chose de pire.
Je regardais alors les alentours, un lac était sur notre notre droite, je me demandais comment j'avais fais pour ne pas le remarquer à mon arriver. Je me levais et partis en sa direction, je pris en même temps l'un des sandwichs qui restaient pour le donner aux canards qui étaient au milieu de nénuphars et autres plantes et fleurs.
Je me mis accroupis et déchira quelques bouts du pain que je lançais à ceux-ci. Ils se ruèrent dessus sauf un, un canard blanc, au milieux de tout les autres, noir. Il restait immobile, au début je me demandais pourquoi et m'étais donc mis donc à le fixer. Puis au fur et à mesure, il s'approcha. Jusqu'à finalement, venir sur la rive, en face de moi.

J'étais étonné, je ne pensais pas qu'un canard pouvait avoir se comportement. Je lui avais donc tendus un morceau de pain un peu plus gros que ceux que j'avais lancé. Il le prit alors dans son bec et partis en direction des autres. Laissant le morceau de pain sur l'eau en évidence, sûrement pour eux.

« Qu'essais-tu de faire ? De t'intégrer aux autres... ? »

En le voyant, je ne pus m'empêcher de me mettre à sa place, malgré ce que j'avais bien pu dire à Miko, le fait de ne pas avoir de famille pouvait parfois être douloureux. Ceci eut pour effet de faire tomber une larme, je ne m'en étais pas rendu donc au départ puis une fois fais, je me mis à vite regarder autour de moi afin de savoir si Miko l'avait vu puis retourna vite la tête afin d'en enlever la trace.

Il porta sa main au niveau de son œil et leva les cheveux qui cachaient ce dernier. Ainsi, je pus observer plus attentivement ce dernier. Il était fermé et une cicatrice verticale le traversait. Je me demandais s'il ne pourrait jamais l'ouvrir à nouveau quand il se mit à émettre un rire sans joie. Cela me fit mal, mais je le cachai pour éviter de le mettre plus mal à l'aise.

« Pourquoi ?… Parce qu'un vieil homme avait tout simplement voulu savoir si j'étais près en quelques sortes à mettre ma vie en jeu pour celle d'un autre que je devais protéger. Comme tu peux le deviner, ma réponse était oui, et la suite tu la sais à peu près… Quand à celui qui m'accompagnait dans ce jeu… Je ne peux plus lui dire à quel point je suis désolé. »

Je supposai, suite à ces mots, que cette fameuse personne qui avait "joué" avec lui était morte. S'il était si désolé au point de ne plus vouloir utiliser son pouvoir, s'il ne pouvait plus le lui dire... C'était la seule raison qui me vint à l'esprit. Mais que pouvais-je bien dire pour le consoler? Que pouvais-je faire pour effacer sa peine? Comment pouvais-je l'aider? Je n'avais aucune idée, mis à part celle de rester sous sa protection pour lui prouver qu'il n'avait pas à avoir peur. Je me sentais si inutile... Mais si, de mon côté, je pouvais le protéger à ma manière... Si je pouvais protéger tout le monde avec les moyens dont je disposais...

Un petit silence s'installa pendant lequel il porta ses mains à son visage, m'obligeant à le lâcher, et il se donna des claques sous mon regard ahuri. Enfin, il annonça :

« Passons cela, tu sais maintenant à peu près tout de moi… J'espère ne pas t'avoir fais peur avec mon histoire, la personne que je devais protéger, ce n'est pas de elle que je parlais... Elle, je peux toujours lui parler enfin, de ce que l'on m'a dit. »

Je lui souris avec confiance pour lui monter que, non, il ne m'avait pas effrayée. Au contraire, il m'avait donné plus envie encore d'aider les autres. J'avais l'impression d'être celle qu'on aidait sans arrêt. Désormais, je souhaitais plus que tout changer la donne, être celle qui venait en aide. Je savais que cela allait être compliqué, que j'allais devoir redoubler d'efforts, mais j'étais décidée!
Pendant que je pensais à cela, je le vis aller vers le lac scintillant près duquel nous étions installé. Il ne me semblait pas être dans son assiette. Son air perdu pendant qu'il nourrissait des canards me décida à le rejoindre. Lorsque je fus derrière lui, le canard blanc à qui il venait de donner un morceau de pain, s'enfuis vers les autres, noirs. C'est alors que Dan demanda :

« Qu'essais-tu de faire ? De t'intégrer aux autres... ? »

Je le regardai un instant. Et lorsqu'il se tourna vers moi, je vis une larme rouler sur sa joue. Il dû se rendre compte de sa présence car il se retourna pour l'essuyer. Je souris alors et vins m'accroupir à ses côtés pour ensuite lui répondre :

- Peu importe notre histoire, notre vécut, nous sommes tous dans la même situation. Nous cherchons tous à nous intégrons. Notre passé nous donne juste plus ou moins de difficultés, tout comme notre apparence. Ensuite, ce sont les autres qui nous acceptent ou non. Enfin... c'est ce que j'ai compris d'après ce que j'ai pu voir et ce que vous m'avez tous expliqué.

Je réfléchis un instant et fis en riant légèrement :

- Par exemple, tu t'es intégré à ta famille adoptive qui t'as acceptée. Et moi, avec ma famille, j'ai tenté de m'intégrer en suivant les règles qu'on m'imposait... sans succès. Désormais, il me faut apprendre à m'intégrer au monde, comme une personne "normale".

Dire ces mots ne me parut facile. Mais la réalisation, elle, me paraissait hors de portée.
Sans règles ou limites définies, je me sens perdue, réalisai-je silencieusement en perdant mon sourire, le regard dans le vague fixé sur le groupe de canards qui barbotaient joyeusement dans l'eau.

- Peu importe notre histoire, notre vécut, nous sommes tous dans la même situation. Nous cherchons tous à nous intégrer. Notre passé nous donne juste plus ou moins de difficultés, tout comme notre apparence. Ensuite, ce sont les autres qui nous acceptent ou non. Enfin... c'est ce que j'ai compris d'après ce que j'ai pu voir et ce que vous m'avez tous expliqué.

Après cette phrase elle se mit à rire légèrement :

- Par exemple, tu t'es intégré à ta famille adoptive qui t'as acceptée. Et moi, avec ma famille, j'ai tenté de m'intégrer en suivant les règles qu'on m'imposait... sans succès. Désormais, il me faut apprendre à m'intégrer au monde, comme une personne "normale".

Je m'assis en tailleur et réfléchissais, un petit moment passa ayant un regard perdu tourné vers ce que je tenais dans mes mais, durant ce moment, j'avais réfléchis à tout cela. Je me tournais alors vers Miko et lui dis d'un ton neutre.

« C'est pas faux et je t'aiderai pour ça si c'est ce que tu souhaites vraiment, je te le promets mais… en ce qui me concerne… je sais pas Un petit sourire s'afficha sur mon visage. Je ne pense pas vouloir en réalité d'une famille… juste des amis, avec qui je pourrai être de temps en temps. »

Je soufflais, d'ennui ou de tristesse, peut-être bien des deux, mais repris tout de suite après.

« Malgré ce que je t'ai dis, étrangement, j'aime la solitude et me sens bien dans celle-ci, mais je veux en même temps, garder en tête qu'à tout moment je peux rejoindre un endroit, dans lequel quelqu'un serait près à m'accueillir lors de mes venus, quelqu'un à qui je pourrai faire confiance. »

Je me levai après ça, ne cherchant pas à avoir de réponse, m'étirant du mieux que je pus, les bras vers le ciel. Après quoi, je regardais encore un peu les canards puis tendis ma main vers Yumiko, pour l'aider à ce lever.

« Aller viens, on retourne faire un petit tour ! » disais-je avec un grand sourire et un air content.

Je partis ensuite en direction de la table où je rangeais tout à nouveau dans mon sac.

« Où veux-tu aller maintenant Miko ? Il y a, si je me souviens bien, un parc d'attraction, les boutiques ou bien les salles d'arcades, je pourrai peut-être y échanger un billet en pièce. »

Je n'avais plus mon sourire mais laissa quand même apparaître, un tout petit peu, ma joie passer de cette journée. Mais je me sentais aussi... bizarre, le fais de lui avoir dis ce que je ressentais, qu'elle était la première personne à qui je le faisais, était-ce la bonne solution ?

Du coin de l'œil, je le vis s'assoir en tailleur. C'était une position que j'adoptais très peu, mais s'il l'aimait bien, je n'avais pas mon mot à dire. Tout comme je ne me sentais pas le droit de briser son silence. Je préférais le respecter, le laisser suivre le cours de ses réflexions.
Pour ma part, je posai mon menton sur mes genoux que je tenais à l'aide de mes mains jointes. Je regardai les reflets de l'eau qui me faisaient penser aux effets que j'avais vu sur le jeu vidéo auquel nous avions joué plus tôt. J'aimais ces formes que je souhaitais mais ne me sentais pas capable de reproduire en dessin. Si seulement je pouvais...

« C'est pas faux et je t'aiderai pour ça si c'est ce que tu souhaites vraiment, je te le promets mais… en ce qui me concerne… je sais pas. Je ne pense pas vouloir en réalité d'une famille… juste des amis, avec qui je pourrai être de temps en temps. »

Je ressentis de la joie devant son envie de me guider, de m'aider dans cette volonté qui me semblait hors de portée. Mais elle fut remplacée par de la tristesse.
Ne pas vouloir de famille...?
Cela me semblait impensable. Comment pouvait-on ne pas vouloir des parents, un frère ou une sœur, ou les deux, pour nous aider? Pour nous aimer? ... Je ne pouvais le comprendre. Et même si notre famille était détestable, comme il me l'avait dit, il suffisait de la remplacer par une autre.
Je voudrais tant avoir un papa et une maman qui m'aiment pour ce que je suis... ou qui m'aiment tout court!

Lorsque j'entendis mon ami soupirer, je tournai la tête vers lui. Allait-il bien? Je n'aurais su le dire sur le moment. En tous les cas, il repris :

« Malgré ce que je t'ai dis, étrangement, j'aime la solitude et me sens bien dans celle-ci, mais je veux en même temps, garder en tête qu'à tout moment je peux rejoindre un endroit, dans lequel quelqu'un serait près à m'accueillir lors de mes venus, quelqu'un à qui je pourrai faire confiance. »

Pour une raison que je ne sus définir, le mot "foyer" me vint à l'esprit. Dans mon esprit, la famille et le foyer formaient un tout. Je ne connaissais pas grand chose dans ce domaine, mais j'étais persuadée qu'on pouvait avoir une famille sans pour autant vivre constamment avec. Personnellement, je voulais juste avoir des personnes qui me voulaient auprès d'elles, qui voulaient s'occuper de moi tout en me laissant prendre soin d'elles. Je souhaitais connaître les liens que j'avais perdus avant de les avoir.
Je commence à trop réfléchir... Je vais finir malheureuse si je continue.
Je regardai Dan se lever et s'étirer sans bouger. Bien que j'essayais de paraître neutre, je sentais ma tristesse en train de percer mon cœur doucement. Je n'aimais pas cela. Je ne voulais pas que cette journée finisse avec un note de nostalgie et de peur. Je souhaitais m'amuser et profiter malgré ce que je risquais en le faisant.
Après avoir regardé à nouveau le lac et sa faune, mon protecteur me tendis la main que je pris pour accepter son aide pour me relever. Je le vis ensuite me sourire en me parlant avec joie :

Aller viens, on retourne faire un petit tour ! »

Au départ, je ne bougeai pas, le regardant se déplacer vers notre table pour récupérer nos affaires. Je ne savais quoi penser. Devais-je profiter en espérant que je ne serais jamais rattrapée par mon passé? Ou devais-je vivre en me privant à cause de la certitude qu'on viendra me chercher?
Puis-je avoir confiance, comme j'avais fait confiance à Narudgi?
Je poussai un soupire et rejoignis Dan qui avait terminé de rassembler ses affaires. J'étais préoccupée, mais j'essayais de le cacher derrière une joie provoquée par l'idée de découvrir ce que je ne connaissais pas encore.

« Où veux-tu aller maintenant Miko ? Il y a, si je me souviens bien, un parc d'attraction, les boutiques ou bien les salles d'arcades, je pourrai peut-être y échanger un billet en pièce. »


Il ne souriait plus. Cela ne m'aida pas.
Silencieuse, je me mis à marcher, m'enfonçant lentement dans le parc. Le calme qui y régnait m'incitait à le rester. J'avais l'impression, en levant la tête, que je regardais le même ciel qu'à travers ma lucarne et que les murs s'étaient volatilisés, me laissant aller doucement vers la liberté. Peut-être que c'était comme cela que j'aurais dû commencer à la découvrir. Cela m'aurait permis de ne pas me sentir aussi perdue.

- J'aimerais rester un peu plus longtemps ici. J'aimerais... me promener dans le calme de cet endroit.

Formuler ce que je désirais. C'était difficile et facile à la fois. C'était libérateur. Ce sentiment me donna l'impression qu'une bulle imaginaire qui m'entourait venait d'éclater. Comme une bulle de savon trop compressée.
Je n'arrivais pas à faire le tri dans mes émotions, ni dans mes pensées. Je n'arrivais plus à profiter de ce que cette ville pouvait m'offrir. Pourquoi mes craintes revenaient aussi vite me troubler. J'avais vraiment envie de profiter de cette promenade... mais cela semblait impossible tant qu'on ne m'aurait pas prouvé qu'ils ne viendraient pas pour moi, ou ma sœur (qui sait ce qu'ils pouvaient penser?).

Elle resta silencieuse tout en marchant, s'enfonçant dans le parc. Je la suivais lentement, en mettant mon sac correctement.

- J'aimerais rester un peu plus longtemps ici. J'aimerais... me promener dans le calme de cet endroit.

En la regardant, je la vis comme perdu dans ses pensées, elle marchait, mais comme si elle ne faisait pas attention à ce qu'elle faisait, elle le faisait, c'est tout.
Pour ma part, je restais au près d'elle, ne répondant pas à sa phrase, je l'accompagnais. J'avais aussi l'impression, qu'elle était toujours occupé par quelque chose.
Alors que nous marchions sur l'herbe, un stand de crêpes était placé sur le chemin, je m'y dirigeais silencieusement qu'elle ne remarque pas que je fus parti. Je pris deux crêpes, identiques, au chocolat avec des morceaux de fraises à l'intérieur et de la chantilly sur le dessus.
Je revenais aussi silencieusement que je partis et l'appela avec un grand sourire.

« Tiens ! C'est pour toi, détends toi un peu, on est sortie pour s'amuser non ? »

Je réfléchis un peu en essayant de manger ma crêpe, que je ne réussissais que très mal puis je m'avançais un peu plus vite en trottinant pour me placer à côté d'elle.

« Écoute, je vois bien que quelque chose te préoccupe. *Mange un petit morceaux* Tu vois cette bague que je t'ai passé ? Lui disais-je en la montrant du doigt. Si tu la gardes sur toi comme je te l'ai dis de le faire, absolument rien ne pourra t'arriver, le porteur de cette bague à… comme qui dirais, un bouclier perpétuel autour de lui. »

Bien évidemment, ce n'était pas vrai, mais la situation dans laquelle je l'ai mise, imagée, me faisais penser à ça.

« De plus je suis là, alors absolument rien de mal ne pourra t'arriver… à toi où ta "famille". »

Après avoir dis cela, je regardais ma crêpe, elle était en piteuse état, en faite, la plus part était soit autour de ma bouche soit dans ma main ( ce que j'essayais de rattraper ) et je faisais donc une mine déçu et triste à la fois.

J'allais porter une main à mon front quand une voix me fit sursauter :

« Tiens ! C'est pour toi, détends toi un peu, on est sortie pour s'amuser non ? »

Ma surprise me fit l'observer attentivement, comme s'il s'agissait de notre première rencontre ou qu'il plaisantait et que je ne le comprenais pas. Puis, timidement, je pris la crêpe qu'il me tendait. Elle était chaude et épaisse. C'était la première fois que j'en voyais et que j'allais en manger une. Je regardai donc Dan faire alors qu'il tentait de manger la sienne. Je souris en remarquant qu'il se débattait pour ne pas perdre le contenu de la pâte cuite et chaude. Je pris donc une bouchée de la mienne, mais une petite pour éviter que le chocolat ne coule partout, et pour goûter.
C'est bon, pensai-je en mâchant doucement, toujours préoccupée.
Dan vint se placer à côté de moi et me dit :

« Écoute, je vois bien que quelque chose te préoccupe. Tu vois cette bague que je t'ai passée ? Si tu la gardes sur toi comme je te l'ai dis de le faire, absolument rien ne pourra t'arriver, le porteur de cette bague à… comme qui dirais, un bouclier perpétuel autour de lui. »

Je pris la bague et la fit pivoter entre mes doigts. Avait-elle une telle valeur, une telle signification? Je ne voulais pas mettre en doute les paroles de mon protecteur, mais j'avais peur que cela ne soit pas aussi efficace qu'il le prétendait. Comment une simple bague pouvait arrêter une grande puissance due à une notoriété hors du commun?

« De plus je suis là, alors absolument rien de mal ne pourra t'arriver… à toi où ta "famille". »

Ma "famille". Je me mis à penser à toutes les personnes que j'appréciais. Je voulais les protéger. De tout. Même du fait de me perdre. Mais qu'arriverait-il s'ils me protégeaient? Est-ce que ça pouvait se retourner contre eux?
Je portai mon regard sur mon ami qui semblait déçu de ne pas réussir à manger sa crêpe proprement. Je repris une petite bouchée de la mienne, pensive. Puis, en mâchant, je me remis à observer la bague.
La lâchant, je ne sus quoi penser. Entre être enfermée ou prendre le risque que les problèmes se déferlent sur mes amis, ma "famille", je préférais encore la première solution. Je préférais souffrir qu'être la cause de souffrances. Mais mieux valait que je ne le dise pas, sinon j'allais encore avoir droit à un sermon.
En voyant l'état de mon ami, je repensai au mouchoir qu'il m'avait confié la veille. Je le sorti de ma poche et lui tendis en rougissant :

- Tiens... J'aurais dû te le rendre plus tôt, mais je n'y pensais plus.

Je ne le regardai pas. J'avais peur qu'il ne lise mes doutes dans mon regard. Mais je savais que je risquai de lui mettre la puce à l'oreille en restant ainsi. Alors, lorsqu'il eut récupéré son bien, je me remis à marcher en regardant autour de moi, cherchant quoi faire. C'est alors que je vis des enfants jouer avec leurs parents qui les surveillaient tout en discutant.
Est-ce que Yumi a eu le droit à une telle enfance?
Mais, finalement, qu'est-ce qu'une famille? Parce que je devais en construire une, mais sans savoir ce que je devais créer cela devenait impossible. Personnellement, je voyais un père et une mère m'entourant de leur amour. Mais si je devais considérer mes amis comme ma famille, alors comment devais-je voir la famille? Je demandai donc :

- Dis-moi, Dan, qu'est-ce qu'une famille? Comment dois-je me créer une famille sans père, ni mère?

Pour attendre sa réponse, je mordis à nouveau dans ma crêpe tout en observant les enfants qui semblaient bien s'amuser et profiter de leur liberté.

Elle sortit mon mouchoir de sa poche.

- Tiens... J'aurais dû te le rendre plus tôt, mais je n'y pensais plus.

Je le pris, surpris et gêné, je l'avais oublié puis souris.
Après que je l'eus pris, elle continua à marcher regardant un peu autour d'elle. Puis elle s'arrêta en regardant en direction d'un parc, dans lequel des parents jouaient avec leurs enfants.

- Dis-moi, Dan, qu'est-ce qu'une famille? Comment dois-je me créer une famille sans père, ni mère?

Et elle mordit à nouveau dans sa crêpe.

« Comment tu dois la voir ? »

Je me mis à réfléchir après m'être essuyé. Je mis ensuite ma main sur la tête de Yumiko mettant la mienne à côté de la sienne en souriant.

« Tu la vois comme tu souhaites que ta famille doit être à tes yeux. Personnellement, je pense plus à des amis jouant le rôle de frères ou de sœurs. Certaines personnes, plus vieilles que toi, te protégeant et se souciant de toi, comme un père ou une mère. Voilà comment moi je la vois. »

Je me remémorai une discussion que l'on avait eu ensemble et me mis à rougir et à sortir un petit rire.

« Euh… Attends… Je te protège et me soucis de toi, mais pas comme un parent, plus comme un ami ou un frère si tu préfères. »

Je pris ensuite sa main, l'amenant jusqu'à la sortie du parc. Une fois sortis, je nous emmenais à l'arrêt de bus afin de retourner au quartier animé ou bien au quartier touristique puis lui dis avec un air soucieux.

« Arrête de te torturer l'esprit avec tout ça, je suis sûr que tu te compares à ce que tu vois, tu n'as pas vécu comme eux et n'as donc pas à agir comme. »

Je lui souris à nouveau.

« Bon… Maintenant que l'on a parlé et mangé, que souhaites-tu faire ? Aller faire un peu de shopping ? Ou bien retourner jouer ? Vu que je suis là pour toi, autant en profiter, non ? »

« Comment tu dois la voir ? »

J'étais certaine de lui avoir posé une question à laquelle répondre était quasiment impossible. Pourtant... Pourtant, lui avait dû se construire sa famille puisqu'il avait été abandonné... Non?
Je regardais toujours les groupes joyeux devant moi quand une main vint se poser sur ma tête. J'en ouvris des yeux ronds de surprise tant cela me semblait improbable.

« Tu la vois comme tu souhaites que ta famille doit être à tes yeux. Personnellement, je pense plus à des amis jouant le rôle de frères ou de sœurs. Certaines personnes, plus vieilles que toi, te protégeant et se souciant de toi, comme un père ou une mère. Voilà comment moi je la vois. »

Il y eut un petit silence rompu par les rires au loin. Puis, celui de Dan vint s'ajouter au leur, bien qu'il n'ait rien à voir.

« Euh… Attends… Je te protège et me soucis de toi, mais pas comme un parent, plus comme un ami ou un frère si tu préfères. »

Je le tournai la tête vers lui pour le regarder, sans comprendre. Pourquoi me disait-il cela? Il n'était pas assez âgé pour que je puisse le considérer comme un parent...
Puis, je compris que c'était ses propres paroles qui le mettaient dans cet état. Je ne répondis donc rien, me contentant de hocher la tête pour lui montrer que j'avais compris ce qu'il m'avait dit. Pourtant, j'avais encore du mal à visualiser ce qu'il venait de m'expliquer...

Doucement, mais rapidement, il me prit la main et m'entraîna hors du parc. C'était dommage, j'aurais voulu y rester un peu plus. Mais je ne dis rien, pensant qu'il devait avoir un projet en tête. Il nous mena jusqu'à l'arrêt de bus devant lequel nous attendîmes. Nous étions seuls, bizarrement. Mais je ne m'en formalisai pas, trop soulagée de ne pas être entourée par des inconnus.

« Arrête de te torturer l'esprit avec tout ça, je suis sûr que tu te compares à ce que tu vois, tu n'as pas vécu comme eux et n'as donc pas à agir comme. »

Il avait une voix dans laquelle l'inquiétude était reine. Je tournai la tête vers lui et il me sourit gentiment.
J'aurais tant aimé vivre comme eux... pensai-je, le cœur lourd, avant qu'il ne reprenne la parole.

« Bon… Maintenant que l'on a parlé et mangé, que souhaites-tu faire ? Aller faire un peu de shopping ? Ou bien retourner jouer ? Vu que je suis là pour toi, autant en profiter, non ? »

C'était la seconde fois qu'il me parlait de "shopping", chose que je ne connaissais pas pour ne jamais l'avoir fait. Il était donc en train d'attiser doucement ma curiosité, ce qui me poussa à lui demander, les sourcils légèrement froncés :

- C'est quoi, "faire du shopping"?

Avec du recul, je me serais parut bête. Mais je ne l'avais pas. Et c'était certainement mieux ainsi.

- C'est quoi, "faire du shopping"?

Je pris un air réfléchis en regardant vers le ciel.

« Faire du shopping hein ? »

Je me mis par la suite à sourire.

« Beh je vais te montrer ! »

Le bus était arrivé, j'entrais donc dans celui-ci l'invitant à me rejoindre. Il y avait cette fois-ci beaucoup de monde, on eu du mal à entrer et encore plus à bien se mettre. J'étais derrière Miko, repoussant en quelques sortes les personnes un peu trop près d'elle, qu'elle ne se sentais pas oppressée pour la foule.
Ça allait vite, puisque nous sortîmes au 3ème arrêt. Une fois sortit, on se trouvait face d'un énorme super-marché. C'était un grand établissement vitré et apparemment de forme ovale, tout en longueur, avec un ou deux étages.
Je me dirigeais donc dans celui-ci, étant donné qu'on était le midi, il n'y avait pas énormément de monde. Me baladant un peu partout à l'intérieur, cherchant l'endroit prévu pour son shopping. Au final je le trouvais, au 3ème et dernier étage, cet étage avait quasiment été prévu que pour ça puisqu'il n'y avait que des vêtements.

« Nous voilà, dans l'endroit dit, fait pour le shopping ! En réalité, shopping veut juste dire en quelques sortes, "faire les magasins". Tu peux donc choisir ce que tu veux dans cet étage, ne t'en fais pas pour tout le reste. »

Je tendais le bras vers l'avant et me tournant vers Miko, souriant.

Il leva la tête, posant ses yeux sur le ciel. Mais il ne semblait pas le regarder réellement. J'avais plutôt l'impression qu'il réfléchissait. Et cela se confirma lorsqu'il dit ceci :

« Faire du shopping hein ? »

Puis, il se tourna vers moi et me fit en souriant :

« Beh je vais te montrer ! »

Je fis la moue, peu ravie qu'il ne m'explique pas ce que c'était avant de m'entraîner dans un lieu inconnu. Mais elle fut vite remplacée par une grimace lorsque je vis ce que me réservait le bus qui s'arrêta devant nous : il était plein à craquer. J'allais annoncer à Dan que je préférais attendre le prochain pour éviter cette épreuve qui me semblait insurmontable quand il nous fit monter. Nous avions beaucoup trop peu de place pour nous mettre à l'aise et plus le temps passait, plus j'étais mal. Je fus reconnaissante envers mon ami qui tentait de faire barrage entre moi et les inconnus à côtés de nous, mais cela ne suffisait pas. J'avais tellement l'impression d'étouffer que je ne savais pas si j'aurais supporter de rester plus longtemps.
Une fois sortis, je pus enfin respirer, me détendre. J'étais presque soulagée d'être entourée par autant d'espace. En regardant autour de moi, je vis une place immense pratiquement vide qui donnait sur un bâtiment plus grands encore. Je l'observai, ahurie, avant de suivre Dan qui semblait chercher quelque chose en particulier. Je ne lui demandai pas quoi. Je savais que je le saurais au moment voulu.
Enfin, nous arrivâmes tout en haut du bâtiment. Celui-ci m'avait tellement impressionnée par sa disposition, ce qu'il proposait, etc., que je ne réagis presque pas en découvrant des vêtements partout sur des cintres ou en vitrine sur des femmes statufiées. Jamais je n'avais vu de telles choses et j'avais du mal à réaliser que tout cela était vrai.

« Nous voilà, dans l'endroit dit, fait pour le shopping ! En réalité, shopping veut juste dire en quelques sortes, "faire les magasins". Tu peux donc choisir ce que tu veux dans cet étage, ne t'en fais pas pour tout le reste. »

Je tournai mon regard vers mon ami qui tendait le bras, m'invitant à entrer et aller voir visiter, cet étage, tout en souriant. Je n'arrivais pas à percuter. Est-ce vrai? Est-ce possible?
Doucement, j'entrai pour faire plaisir à mon protecteur, mais je ne savais toujours pas ce que je devais faire. Je regardai donc tout autour de moi. Je vis alors quelques personnes qui regardaient ce qui étaient exposé, semblant chercher quelque chose. Je ne comprenais pas ce qu'elles faisaient. Puis, l'une de ces personnes pris un vêtement qu'elle mit sur son bras et s'en alla vers une autre exposition de vêtements différents. Puis, elle regarda à nouveaux. J'observai attentivement son manège jusqu'à ce qu'elle aille dans un endroit appelé "Essayage". Je fronçai les sourcils avant de reporter mon attention sur les expositions.
Je me remis à avancer lentement en regardant sans toucher. Je ne savais pas si j'en avais le droit. Je ne savais pas quoi faire.
Au bout d'un moment, je me tournai vers Dan et je lui dis d'une voix presque suppliante :

- Je ne comprends pas... Que dois-je faire? Qu'est-ce que je peux faire?

C'était la première fois que je venais dans un magasin de vêtements, et la première fois que je venais pour "m'acheter" quelque chose. Et j'avais beau voir les choses comme une enfant, il est des choses qu'on apprend en étant plus jeune, sans s'en rendre compte, ce que je n'avais jamais eu l'occasion de faire.

Elle entra, doucement et regarda autour d'elle. Elle regardait les personnes étant déjà sur place. J'en devinais alors qu'elle ne savait pas quoi faire. Je me dis, aussi, que sa vie jusqu'à maintenant n'avait pas dû être des plus palpitante. C'est comme si je devais apprendre toutes les choses du quotidien à une personne, comme amnésique. Mais cela ne me dérangeait pas.
Elle se dirigea ensuite dans une allée où elle y regarda un peu tous les vêtements sans y toucher puis elle se tourna vers moi.

- Je ne comprends pas... Que dois-je faire? Qu'est-ce que je peux faire?

« C'est pourtant pas compliqué. » lui dis-je avec un air surpris.

Je choisis un vêtement et le tendis devant elle, regardant si il lui allait.

« Ce que tu dois faire ? Choisir des vêtements qui te plaisent. »

Je le reposais ensuite, ne trouvant pas le vêtement si bien tout compte fait.

« Ce que tu peux faire ? Les essayer à la cabine d'essayage, jouer les divas, te trimbaler un peu partout, essayant de trouver des vêtements jolies, te mettant en valeur. »

Je la vis ne comprenant pas totalement ce que je venais de dire.

« En gros, tu te balades dans les allées, tu choisis des vêtements que tu aimes, tu les prends et les essaye, ceux que tu préfères, je te les achèterai et te donnerai aussi mon avis si tu le souhaites. »

Je fis une petite pause, la regardant un peu.

« Par exemple, je suis sûr et certain, qu'une robe t'ira à ravir ! »

Son air surpris me laissa au dépourvu.

« C'est pourtant pas compliqué. »

Il prit un vêtement alors que je me demandais pourquoi il réagissait ainsi. Après tout, c'était la première fois que j'entrais dans un magasin comme celui-ci et qu'on me disait de faire comme les autres dans ce genre de lieux. Comment aurai-je dû réagir? Puis, il le tendit vers moi en me répondant :

« Ce que tu dois faire ? Choisir des vêtements qui te plaisent. »

Choisir... ce qui me plaît? pensai-je en fixant mon ami qui avait toujours le vêtement en main. Comment? Il y a trop de choses ici...
Finalement, il reposa le vêtement en faisant une moue.

« Ce que tu peux faire ? Les essayer à la cabine d'essayage, jouer les divas, te trimbaler un peu par tout, essayant de trouver des vêtements jolies, te mettant en valeur. »

Je ne répondis rien, me demandant ce qu'il voulait dire. "Jouer les divas"? Qu'était-ce des divas? Comment pouvait-on savoir si des vêtements étaient jolis ou non? Comment savoir si j'étais mise en valeur? Qu'est-ce que cela voulait dire?
Il dû remarquer que je ne comprenais pas ce qu'il m'expliquait puisqu'il reprit :

« En gros, tu te balades dans les allées, tu choisis des vêtements que tu aimes, tu les prends et les essaye, ceux que tu préfères, je te les achèterai et te donnerai aussi mon avis si tu le souhaites. »

Je comprenais mieux. Cependant, j'avais du mal à savoir pourquoi il souhaitait me payer des habits. Pour quelle raison tenait-il à faire ça?
Mais je ne lui demandai rien. Cela ne valait pas vraiment la peine.
Je l'ai déjà assez exaspéré comme ça... pensai-je en frôlant distraitement et regardant les tee-shirts qui se trouvaient à côté de moi.

« Par exemple, je suis sur et certain, qu'une robe t'ira à ravir ! »

Une robe?
Je fronçai un peu les sourcils en tentant de me rappeler à quoi cela ressemblait. Malheureusement, seuls les kimonos japonais me venaient à l'esprit. Je me mis donc à arpenter lentement les lieux en regardant autour de moi, recherchant une "robe". Et, lorsque j'en vis une, je la regardai, sceptique. Elle ne me plaisait pas. Je le ressentais. Mon cœur et mon esprit me hurlait un "NON!" strident. Je grimaçai alors en allant en chercher une autre. Je ne faisais pas attention à ce qui était proposé d'autre. Ce, jusqu'à ce que je tombe sur un tee-shirt blanc avec un tigre dessus. Je m'arrêtai et le regardai de plus près. Je m'accroupis et l'observai sans oser le toucher. J'avais envie de le porter plus que les vêtements qui avaient été enfournés dans la valise qui m'avait accompagnée jusqu'à l'Académie.
Alors c'est ça ce qu'on ressent quand quelque chose nous plaît? me demandai-je en me mordant la joue.

Tee-shirt:

Elle fronça les sourcils, puis partit chercher dans les rayons. Je la suivis alors silencieusement. Elle regarda une robe qui, apparemment, ne lui plaisait pas puisqu'elle repartit par la suite dans une autre direction. Un petit moment passa et Miko finit par s'arrêter devant un T-Shirt où elle s'accroupit pour le contempler.

« Alors c'est ce genre de vêtement qui te plaît ? »

Je la vis, le regardant avec envie mais n'y toucha pas.

« Prends-le si il te plaît. On ira voir par la suite d'autres vêtements, comme les pantalons, jupes ou shorts. Je reviens en attendant, regardes si il y en a d'autres qui te conviens aussi. »

Je me dirigeais alors vers le rayon homme où je regardais à mon tour les vêtements.
Puis me rendais compte qu'au final, je n'étais mieux qu'elle, les vêtements n'étaient pas vraiment quelques choses qui m'intéressais puis j'avais, je pense, largement assez de vêtements dans mon placard. Je retournais alors, auprès de Yumiko.

« Quand tu auras finis, rejoins-moi là-bas. » Je désignais l'emplacement, où étaient tous les bas pour femmes.

Je m'y rendis et regardais un peu tout ce qu'il y avait, pantalons, shorts, jupes et… même malgré moi, les sous-vêtements.
Je fis mine de ne pas les avoir vus, rougissant un peu puis passais devant d'un pas vite. Ensuite, je m'arrêtais sur un petit banc en attendant Miko.

« J'espère qu'elle trouvera vite ce qu'elle désire. » disais-je doucement, embarrassé. J'étais le seul homme dans les rayons des femmes, qui plus est, seul.

HRP :

« Alors c'est ce genre de vêtement qui te plaît ? »

J'étais tellement plongée dans l'observation du tee-shirt qu'entendre la voix de Dan me fit sursauter imperceptiblement. Je tournai la tête vers lui et hochai la tête doucement, peu sûre qu'il s'agissait vraiment de ça. Puis, je me remis à regarder l'habit comme s'il s'agissait d'un bien interdit.

Prends-le si il te plaît. On ira voir par la suite d'autres vêtements, comme les pantalons, jupes ou shorts. Je reviens en attendant, regardes si il y en a d'autres qui te conviens aussi. »

De nouveau, je me mis à le regarder. Mais, cette fois, on pouvait certainement lire dans mes yeux que je demandais si c'était sérieux. Mais comme il ne me dit pas le contraire avant de partir, je dû me résoudre à comprendre qu'il voulait vraiment m'acheter tout ce que je voulais ici.
Pourquoi? Pourquoi souhaite-t-il à ce point me donner tout ce que je pourrais désirer?
Malgré mes questions, je pris le tee-shirt (laissant le cintre à la même place) et je me mis à regarder les autres rayons. Il n'y avait pas grand chose qui attirait mon regard, jusqu'à ce qu'un sweet shirt blanc avec une capuche attire mon attention. Je le pris de la même façon que le tee-shirt quand mon ami me rejoignit.

« Quand tu auras finis, rejoins-moi là-bas. »

Et il repartit. Je le regardai aller vers les rayons des pantalons, shorts et autres bas avant de continuer à regarder un peu. Au bout de quelques minutes, je finis par rejoindre mon amis qui semblait parler seul. Cela me donna envie de l'embêter, bien que c'était certainement enfantin de ma part. Le sourire au lèvre, je touchai l'épaule de mon protecteur d'un doigt léger avant de me retourner vivement pour faire mine que je regardais les shorts et pantalons.
Allait-il rire? Être exaspéré? Je n'en avais vraiment aucune idée.

Après quelques minutes, je sentis quelque chose me toucher à l'épaule et me retourna donc. Au départ, je n'avais pas remarqué que c'était Yumiko, alors je fronçais les sourcils d'un air réfléchis en essayant de m'imaginer qui ça pouvait bien être. C'était certainement cette personne qui m'avait toucher l'épaule, il n'y avait rien d'autre autour. Ne voyant toujours pas je me levais et mis ma tête à côté de la sienne et vis alors le visage du Yumiko, elle avait l'air d'humeur à faire des petites farces, je lui souris alors, content et amusé de son humeur.

« Je t'ai vu~ ! » disais-je en posant ma main sur sa tête.

Je remarquais dès lors, qu'il y avait aussi un Sweat-Shirt blanc qui accompagnait le T-Shirt. J'aimais bien les deux, dommage que le Sweat recouvrait entièrement le haut de son corps, surtout que le T-Shirt était très jolie.

« Très bon choix, ils t'iront à ravir, j'en suis sûr. On passe aux bas maintenant ? »

Je regardais aux alentours, voyant toujours ce qui me gênais mais essayais de trouver les pantalons, jupes ou autres.

« Désolé, je ne sais pas vraiment ce que tu aimerais porter ou acheter, je te laisse alors faire ton choix, je te suivrais. » dis-je en regardant ailleurs, d'un air embarrassé par ce qui m'entourait.

Bien qu'impatiente de voir comment il allait réagir à ma petite blague, je faisais toujours mine de regarder une pile de pantalon quand Dan vint se placer près de moi. Je ne pus alors m'empêcher de me mordre la lèvre inférieur, histoire de ne pas rire aux éclats. Pourtant, cela ne l'empêcha pas de deviner que j'étais l'auteur de la farce et il sourit avant de me mettre une main sur la tête en annonçant :

« Je t'ai vu~ ! »

N'en pouvant plus, je me mis à rire doucement en rougissant, les yeux fermés:

- Oups, je suis démasquée.

En rouvrant les yeux, je remarquai qu'il observait mes choix. Pendant un instant je crus qu'il allait désapprouver, mais je fus soulagée de l'entendre dire :

« Très bon choix, ils t'iront à ravir, j'en suis sûr. On passe aux bas maintenant ? »

Je lui souris en le remerciant, les yeux bas et les joues rosées par la gêne. Puis, je me tournai vers ces fameux bas en les regardant réellement. Je fus surprise de l'entendre s'excuser, visiblement gêné :

« Désolé, je ne sais pas vraiment ce que tu aimerais porter ou acheter, je te laisse alors faire ton choix, je te suivrais. »

Je lui répondis d'un sourire compatissant et me mis à regarder plus attentivement. Je ne savais pas ce qui le gênait, mais je souhaitais mettre fin à cela avant que cela n'empire.
Après quelques minutes de recherche, je trouvai une jupe qui me faisait penser à celle de l'uniforme de l'Académie. Mais celle-ci était totalement noire. Puis, je mis la main sur un jean avec des chaînes sur le côté. Enfin, décidant que nous avions passé assez de temps en ce lieu, et parce que je ne souhaitais pas ruiner mon ami, je pris la main de ce dernier et le menait vers l'entrée.
Je lui tendis ensuite ce que je venais de choisir avec un sourire, mais sans rien dire. Je ne savais pas ce qui aurait été bien de dire, de toute façon.

Après qu'il eut payé, nous sortîmes. Je voulais le remercier. Mais comment faire? Je réfléchis un peu en regardant autour de moi, puis je lui demandai :

- Y a-t-il quelque chose que tu aimerais faire?

Quelques minutes passèrent, après quoi, elle revint avec une jupe et un pantalon. Elle me prit la main et m'amena jusqu'à une caisse, ici, elle me tendait les vêtements pour que je puisse les payer.
Yumiko m'attendait à la sortie, j'étais donc seul à la caisse avec des vêtements pour femme.
La caissière me regardait d'un œil un peu bizarre mais passa les vêtements, je tournais la tête et paya en vitesse et rejoignis Miko. Nous sortîmes du magasin, ici, elle regarda autour d'elle puis me dit :

- Y a-t-il quelque chose que tu aimerais faire?

Je regardais alors ma montre, il était près de 18h, le soleil commençait à se coucher et la nuit commença à se réveiller. Les coins, l'arrière de chaque choses commençaient à s'assombrir. Je lui rendis ses vêtements puis pris une carte du quartier afin de voir un peu où nous pourrions aller.

- Et bien si tu veux, il y a toujours cette fête foraine. Sinon, vu l'heure, je peux t'emmener manger quelque chose. On peut aussi très bien faire les deux.

Vu l'heure aussi, on pouvait très bien rentrer à l'académie. Le temps que l'on arrive à  l'arrêt et de faire le chemin, prendrait au moins 1 heure. Notre limite de temps était à 23 heures si mes souvenirs étaient bons. Je me posais ensuite sur un banc, le temps que Miko choisisse et réfléchis à cette journée.
Elle commença plutôt tôt, dans un bar où elle m'a parlée de son passé que je n’oublierai pas. Je ferai aussi tout mon possible pour l'en protéger. Après ça, on était parti à une salle d'arcade, je lui faisais découvrir le rôle de « prêtre » dans les jeux-vidéos. Bien que de ce que j'ai vu, ce qui l'intéressait le plus, était de tout simplement jouer et voir tous les effets spéciaux.
On y était resté pendant environ une heure, où j'y dépensais toutes mes pièces et perdu lamentablement. Ensuite, nous sommes partis à un parc, où après avoir entendu ce qu'elle avait à me dire le matin, je lui disais à mon tour, tout ce qu'il y avait à savoir sur le mien. Peut-être aussi un peu plus.
Lorsque j'y pensais, je regardais Yumiko et lui fis un petit sourire, fatigué. J'étais surpris de lui avoir autant dis en ce qui me concerne mais, ça ne me dérangeais pas plus que ça. Après ça, nous sommes resté au parc un petit moment et ensuite partîmes au gigantesque super-marché qui se trouve sur ma gauche. Nous y avions achetés quelques vêtements et nous voilà, maintenant, dehors.
Rien qu'en pensant à toute cette journée, j'étais content. Elle s'était déroulée à peu près comme je l'avais voulu. Je me levais par la suite, m’étirant un peu.

- Alors ? Tu as choisis ?

Suite à ma question, il regarda sa montre. Il devait être en train de calculer le temps qu'il nous restait avant de rentrer à l'Académie. En regardant le ciel, je me rendis compte qu'il commençait, effectivement, à se faire tard. Puis, ramenant mon attention sur mon ami, je récupérai mes vêtements pour qu'il puisse regarder un plan. Il devait ne pas savoir ce qu'il souhaitait faire. J'espérais que je ne devrais pas choisir.

- Et bien si tu veux, il y a toujours cette fête foraine. Sinon, vu l'heure, je peux t'emmener manger quelque chose. On peut aussi très bien faire les deux.

Je fus déçue qu'il ne me dise pas ce qu'il voulait, lui. Toute la journée il avait cherché à me faire plaisir en se mettant de côté. Mais, d'un autre côté, il me faisait quand même des propositions. Ce devait donc être ce qu'il souhaitait faire, d'un certain côté.
Je réfléchis donc à l'idée d'aller à la fête foraine. Je ne savais pas de quoi il s'agissait et j'avais l'impression d'avoir eu ma dose de foule pour la journée. Cela avait été pire que dans l'établissement qui était désormais ma maison. Mais je voulais lui faire plaisir... Que faire?

- Alors ? Tu as choisis ?

Je fis une petite grimace. J'étais partagée entre l'envie de lui faire plaisir et mes craintes. Je lui répondis donc en soupirant doucement, les yeux fermés :

- Pour te dire la vérité, je ne sais pas à quoi m'attendre dans une fête foraine et j'ai peur de ne pas supporter plus de bain de foule. Mais, d'un autre côté, je veux que tu fasses ce qui te ferait plaisir ce soir. Je t'accompagnerais, mais je ne veux pas que tu te force plus pour moi...

Je rouvris les yeux pour les planter dans les siens. Je voulais qu'il voit combien j'étais sérieuse et que je ne tolèrerais pas qu'il se force pour me faire plaisir. Je ne voulais pas priver les autres, et lui encore moins après tout ce qu'il faisait. Il me protégeait, me gâtait, m'expliquait ce que je ne me comprenais pas, me consolait... Et j'étais certaine qu'il ne s'arrêterait pas là. De quoi était-il capable?

Elle soupira en faisant une petite grimace. J'ai fais quelque chose de mal ?

- Pour te dire la vérité, je ne sais pas à quoi m'attendre dans une fête foraine et j'ai peur de ne pas supporter plus de bain de foule. Mais, d'un autre côté, je veux que tu fasses ce qui te ferait plaisir ce soir. Je t'accompagnerais, mais je ne veux pas que tu te force plus pour moi...

Elle plaça son regard dans le mien, je me sentis étrange… Je n'arrivais pas à savoir exactement ce qu'elle voulait. Je tentais alors de quand même lui répondre.

- Une fête foraine est un emplacement où plusieurs manèges y sont rassemblés. Après c'est vrai qu'il y a en général beaucoup de monde. Et… tant fais pas pour ça, cette journée me va très bien ! Même si elle devait s'arrêter là.

Je me demandais si cette journée c'était si bien passée que ça. Elle ne s'était peut-être pas autant amusée ? Je n'ai peut-être pas réussi à la mettre à l'aise, à me faire confiance ?
Je m'avançai alors jusqu'à elle et lui mis ma main sur sa tête et lui dis d'une voix douce.

- Vraiment, tu n'as pas à t'en faire pour ça…

Je lui tendis la carte. Après qu'elle l'eut pris, je m’avançai jusqu'au trottoir. Je fermai mon manteau, il commençait à faire un peu frais et je me retournais ensuite vers elle.
J'essayai de me mettre à sa place et… je me demandais, si pour un début, ce que je faisais pour elle n'était pas un peu trop. Des cadeaux, un goûter, des sessions de jeux à la salle d'arcade… Je pense même que pour une personne normal, ça lui aurait parue bizarre.

Quelqu'un d'aussi généreux ou gentil avait forcément quelque chose derrière la tête ? Avais-je ou attendais-je quelque chose d'elle ?

A force de trop réfléchir, je finis par m'embrouiller et par ne plus réfléchir à quoi que se soit. J'étais un peu comme inactif et lorsque je repris mes esprits, le sentiment de joie que j'avais disparue. Du coup mon air sérieux repris le dessus. Quelque chose sortit de ma bouche d'un ton plutôt bas. Vraiment bas.

- Je ne sais pas vraiment quoi te dire, la foule est comme une phobie pour toi. Je souhaite t'apprendre et faire en sorte que tu puisses vivre avec afin d'apprécier ce qu'il y a à l'extérieur.
Je baissai les yeux, regardant le sol. N'ayant jamais eu ce problème, je ne sais pas non plus comment m'y prendre. Alors la seule chose que je peux te dire à chaque fois et que je suis là, que je te protège et que tu n'as pas à t'en faire pour le mal qui pourrait t'arriver.

Je pense que ce que je lui offrais, étais en faite, un moyen pour moi de me pardonner au près d'elle. De ne pas pouvoir faire en sorte qu'elle se sente aussi bien que si elle n'avait pas eut cette peur de ses parents.

Dan sembla incertain quand il me répondit :

- Une fête foraine est un emplacement où plusieurs manèges y sont rassemblés. Après c'est vrai qu'il y a en général il y a beaucoup de personnes. Et… tant fais pas pour ça, cette journée me va très bien ! Même si elle devait s'arrêter là.

J'allais protester, lui dire que j'étais certaine que ce n'était pas ce qu'il souhaitait quand il me mit une main sur la tête en essayant de me rassurer :

- Vraiment, tu n'as pas à t'en faire pour ça…

Je fis une petite moue, déçue. J'avais l'impression que tout le monde faisait des pieds et des mains pour m'aider, me mettre à l'aise et me faire découvrir tout ce que je ne connaissais pas. Mais que faisais-je pour les remercier? "Rien" était la seule réponse qui me venait à l'esprit. Je ne savais que créer des problèmes et je n'avais pas l'impression d'avoir remercié qui que ce soit pour l'aide apportée. Que ce soit avec mes pouvoirs, ou par moi-même. A quoi pouvais-je bien servir?
Le silence s'était installé entre nous, nous laissant avec nos pensées propres. Ce jusqu'à ce que mon protecteur reprenne la parole :

- Je ne sais pas vraiment quoi te dire, la foule est comme une phobie pour toi. Je souhaite t'apprendre et faire en sorte que tu puisses vivre avec afin d'apprécier ce qu'il y a à l'extérieur.
N'ayant jamais eu ce problème, je ne sais pas non plus comment m'y prendre. Alors la seule chose que je peux te dire à chaque fois et que je suis là, que je te protège et que tu n'as pas à t'en faire pour le mal qui pourrait t'arriver.

Il avait baissé les yeux pour regarder le bitume. Il avait l'air triste, ce qui me peina. Je m'approchai donc et lui prit une main avant d'essayer de le consoler :

- Je te remercie de vouloir m'aider, et pour cette journée. Tu sais, tu m'as fait découvrir beaucoup de choses que je n'aurais jamais pu voir seule. C'est énorme! Et les promesses que tu m'as faites m'aident à aller plus de l'avant que je ne pourrais le faire si tu ne me les avais pas promises. Pour tout cela, j'aimerais te remercier. Mais je t'avoue que je ne sais pas comment m'y prendre. C'est pour ça que je t'ai demandé de me dire ce que tu souhaitais faire...

En me rendant compte que j'avais beaucoup parlé, je rougis. Mais je tins toujours sa main et je le regardai en lui souriant gentiment.