Une rencontre entourée de plumes et de poils [PV Ishida]

Aussitôt arrivée dans le dortoir que j'occupe, je revêt les vêtements confortables qui me tombent sous la main: un t-shirt noir, ma veste noire que j'enfile par dessus et un pantalon jogging noir, puis je repars avec l'intention de sortir de l'enceinte de l'académie.

Après une bonne demi heure de marche en ville où je n'ai pas fait grand chose à part explorer au hasard et fait un peu de lèche vitrine, je m'arrête dans une pizzeria durant quelques minutes, pour ensuite reprendre ma marche en mangeant. Alors que je suis distraite pas une enseigne lumineuse, un passant sur le trottoir me bouscule et j'échappe ce qu'il reste de mon morceau de pizza, sur le sol. Bon eh bien tant pis pour la croûte... Je ramasse la pâte et la jette dans la poubelle la plus proche. L'instant où je détourne les yeux de la poubelle déjà bien remplie de diverses cochonneries, mon regard croise une autre enseigne d'un magasin de l'autre côté de la rue. "Pets Shop" y est inscrit, évidemment parce qu'on est en Angleterre. Il y a longtemps que je n'ai pas mît les pieds dans une animalerie, alors que je dessine des animaux, plus qu'autres chose. Dès que j'ouvre la porte, je suis accueillie par une clochette qui tinte, comme c'est presque toujours le cas dans les petits commerces. À l'intérieur de l'établissement règne un cafouillis de couinements, miaulements, jappements et chants d'oiseaux. C'est d'ailleurs vers ces derniers que je me dirige. Perruches, inséparables, canaris et j'en passe. Il y a une grande variété d'espèces différentes. Je les observes pendant quelques instants, quand quelqu'un employer vient me salut et me proposer son aide. Je me retourne et découvre un garçon dont la taille est plutôt intimidante.

- Non, ce n'est pas la peine. Je ne faisais que regarder.

Je suis presque sûre de l'avoir déjà croisé quelque part. Peut-être au café, peut-être à l'académie, il n'y a pas beaucoup de possibilités... Aller, au diable la discrétion et si je me plante, c'est pas grave, j'aurais juste à ne plus revenir dans cette boutique.

- Votre visage me dit quelque chose. Vous n'iriez pas par hasard à l'académie Tsuki?

Ishida était seul aujourd'hui comme employé à l'animalerie, il devait gérer toutes les petites bouches affamés des animaux. Dans son uniforme de vendeur il passait d'une espèce à une autre pour les nourrir et les chouchouter un peu.
Les clients se faisaient rares en ce jour, il en profita pour se poser dans le rayon des chats pour jouer avec son préféré, un beau spécimen blanc avec des poils longs, il lui rappelait le sien. Pendant qu'il s'amusait avec il entendit la clochette de l'entrer tinter, il devait retourner à son travail. Il remit le chat dans sa cage et se dirigea vers le comptoir. D'ici il pouvait voir toutes les personnes dans le magasin. Il vit une jeune femme se diriger vers la section réservée aux oiseaux, et se dirigea vers elle pour lui proposer son aide.

"Bonjour, puis-je vous être utile ?"

Il regarda cette jeune femme vêtue de noir, qui observait les oiseaux. Elle se tourna vers lui et déclina son aide, avant de lui demander si il venait de l'Académie. Il lui sourit et répondit par l'affirmative.

"En effet, je vais à l'académie, mais pas pour les cours normaux, juste pour ce qui concerne mon pouvoir."

C'était vrai, lui qui avait étudié un an seul, avait abordé beaucoup de sujets relativement poussés, il ne lui manquait que l'expérience de la vie et le contrôle de son pouvoir pour être un homme accomplit pensait-il.

- En effet, je vais à l'académie, mais pas pour les cours normaux, juste pour ce qui concerne mon pouvoir.

Ouf! Je ne me suis pas trompée et le fait qu'il n'y aille pas à temps plein justifie la raison pour laquelle je ne l'ai pas croisé souvent.

- Ah bon? C'est possible ça? Je suis là depuis seulement quelques mois, donc je ne suis pas au courant de tout...

Un genre de malaise c'était installé. J'auraient pu dire quelque chose de plus pertinent, mais rien d'autre ne m'était venu à l'esprit. Il faut corriger la mise!

- Moi, c'est Tori et toi?

Je lui tends la main, mais au lieu de la serrer, il a un mouvement de recul qui me laisse un peu perplexe. Voilà Tori! T'as créé une situation encore plus embarrassante maintenant! C'est vrai que ce n'est pas tout le monde qui apprécie les contacts physiques, même ceux rapides comme une poignée de main ou un «high five». Je me rend compte que ma main est encore levée. Je la retire aussitôt.

- Oh! Euh, excuse-moi. Ne te sens pas mal de ne pas me serrer la main, t'es pas obligé. C'est un vieux réflexe. Je fais souvent ça, je sais pas trop pourquoi...

En riant nerveusement, je jette un coup d'œil rapide à la porte de sortie qui me paraît loin, désormais.

- Je devrais peut-être...

Sans que je m'y attende, c'est lui qui se met à s'excuser.