Jeffrey Aoki [ Validé ]

« Je... Je me souviens de si peu... La mort m'appelle-t-elle... ? »


Mon téléphone fredonna la chanson programmée pour mon réveil. Dès que je l'ai entendu, d'un bond, je me précipitais vers la cuisine en courant.

"Aujourd'hui, c'est enfin la journée de mon départ pour le Canada, où, se trouve ma copine. Je l'avais rencontré sur un jeu vidéo... Ça parait bizarre, mais dès qu'on s'est vu pour de vrai à travers la cam, on a craqué l'un pour l'autre. On se connait depuis maintenant deux ans et aujourd'hui, j'ai mis tout en oeuvre pour pouvoir enfin la rejoindre. J'étais tellement impatient, ce soir, à 20:30 devant l'aéroport, j'allais pouvoir la rencontrer, la voir en chair et en os."

Je me dépêchais de manger mon déjeuner, toast au Nutella, rien de mieux pour commencer ma journée même si je manquais d'avaler de travers à cause de ma précipitation. A peine descendu, déjà de retour dans ma chambre, je m'habillais, sans savoir vraiment quoi mettre.


"Bon... Je vais mettre ma chemise à carreaux rouges et noirs, avec ma veste en cuir marron aux manches grises... Et pourquoi pas avec mon jeans noir et mes baskets Converse ? Je pense que ça va lui plaire... C'est son style de mec... Enfin j'crois."

La porte d'entrée de la maison claqua un peu derrière moi alors que je sortais dans la rue, tirant vivement ma valise pour aller prendre le bus dont l'arrêt est à quatre pâtés de maison d'ici.

Après avoir payé mon ticket de bus, j'étais fin prêt pour aller à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau.

Je pris mon passeport et déposai mes valises à l'enregistrement. Cette dernière procédure avant l'envol tout juste terminée que je prenais tout de suite ma place dans l'avion pour que le long voyage qui m'attendait maintenant ne se fasse que bien trop prier à cause de mon avance.


Quelques heures plus tard, j'observais la piste se rapprocher petit à petit par le hublot alors que mon excitation à enfin pouvoir enlacer celle que j'aime plus que tout au monde, atteignait son paroxysme. Les passagers commencèrent à se lever tranquillement afin de rejoindre le hall de débarquement pour récupérer leurs bagages. Après avoir suivi le même cheminement qu'eux, ma valise à la main, j'étais planté là, devant l'aéroport à l'heure prévue, attendant la jeune fille que j'aimais tant. Au loin, je vis une magnifique jeune fille aux cheveux blonds tirant vers le châtain clair. Vêtue d'un manteau d'hiver d'une couleur verdâtre, et d'un jeans noir assorti à de magnifiques bottes marrons. Elle me remarqua figé là par une telle beauté, les joues toutes rouges. J'étais si timide de la rencontrer en vrai.

« Jeffrey ! »

Elia sauta dans mes bras, je pouvais sentir son coeur battre et ne pouvais pas espérer un accueil plus chaleureux, le plaisir que je ressentais alors n'était même pas mesurable tellement il était important... Je me sentais étrange, comme en plein confort, je ne pouvais exprimer une émotion que je n'avais jamais ressentis auparavant...

Nous sommes resté là environ quatre minutes, à profiter pleinement de chacune des secondes qui composaient ces quelques quatre minutes si agréables.

Elle se détacha de mon torse, puis elle emporta ma main avec la sienne.

« Viens ! J'ai réservé un hôtel si ça ne te dérange pas... »

J'inclinais légèrement la tête pour dire qu'il n'y avait pas le moindre problème. Puis, elle m'emmena à ce fameux hôtel.

« Je nous ai pris une chambre avec deux lits... Je me suis dit que ça nous mettrait plus à l'aise... » M'avait-elle dit avec un grand sourire.

La nuit passait rapidement... J'ouvrais les yeux, à ce moment, la lumière rayonnait diffusément dans la pièce, grâce aux magnifiques rideaux blancs, couvrant la grande fenêtre de long en large.

Et puis, comme je m'y attendais, Elia m'avait apporté le petit-déjeuner au lit. C'était une promesse qu'elle m'avait fait avant que je n'arrive, et j'étais plus que ravi qu'elle la tienne.


La semaine que nous venions de passer fut absolument incroyable, sans aucun doute la meilleure semaine de toute ma vie.

Un soir, elle m'avait demandé si je voulais l'accompagner à une soirée. C'était l'un de ses amis qui nous avait invité, j'ai alors dit oui sans hésiter un seul instant. Seulement, cette soirée allait me faire perdre la chose qui m'était la plus précieuse et j'allais le regretter amèrement toute ma vie...

Nous appelions un taxi qui arriva assez rapidement. Une fois qu'il était devant l'entrée de l'hôtel, ma petite amie, rayonnante comme à son habitude quoi qu'un peu plus pour cette fameuse soirée, me poussa vers la portière du taxi. Nous donnions notre destination au chauffeur et il partit de suite. Je regardais la jeune demoiselle que j'accompagnais, elle avait le sourire aux lèvres, et c'est ce qui me rendait heureux.

« On est arrivé. Vous descendez pas avant d'avoir payé. » Avait dit le chauffeur qui ne semblait pas forcément très heureux de nous avoir conduit jusque ici.
Je lui donnais l'argent rapidement sans plus de chaleur qu'il ne nous avait offert à l'instant puis détournais le regard vers la sublime demeure où nous nous rendions. Une chose est sûre, cette famille a les moyens.
Il y avait une immense piscine, avec un grand bar à l'extérieur. Les gens avaient l'air de vraiment s'amuser. Elia se mit alors immédiatement en tenue pour aller se baigner sans m'avoir prévenu au préalable qu'on allait se baigner...

« Allez Jeffrey ! Viens ! »

Je répondis que je n'avais pas une tenue convenable... Un T-shirt blanc avec un short noir de sport, et une casquette blanche vissée sur la tête. D'un simple haussement d'épaules, elle ignora ce que je lui avais dit, et me prit par le bras pour me tirer dans l'eau. J'adore la natation, mais je me sentais mal à l'aise. J'avais quand même enlevé mon chandail pour me sentir plus confortable.

« Tu ne m'avais pas dit que tu avais des abdos ! »

Elle posa sa main sur mon torse puis la glissa vers mon ventre. J'étais surpris de la voir agir comme ça, et je peux dire que j'étais devenu rouge comme un fou en une fraction de seconde.

« Heu.. Ouais je fais de la musculation parfois... Et de la natation pour travailler mon dos... »

Elle m'avait dit que j'avais un corps parfait. J'étais très mal à l'aise... Comme je l'ai dit, avoir une première expérience en couple, pour moi c'est vraiment gênant.
Nous avons parlé pendant un moment dans la piscine, en prenant quelques verres. D'un coup, elle passa délicatement sa main au dessus de mon épaule et la plaqua sur ma nuque pour m'embrasser. Et c'était pas un simple bisou... Mais un vrai French Kiss. Mon tout premier, et je ne savais pas du tout comment embrasser...
Je ne me doutais pas que c'était ce genre de fille... Qui allait si vite... C'était peut-être l'alcool ? Nous sortons de la piscine peu de temps après, et je remis mon T-shirt qui était presque sec.

Un son de micro se fit entendre.

« Bienvenue chers invités ! On dirait que ça vous plaît bien... Vous vous mettez bien à l'aise ! Maintenant nous nous préparons pour le festin ! Allez, venez donc, entrez ! »

L'homme était masqué, je trouvais ça assez louche mais n'y prêtez pas plus attention que ça, cette soirée était bien trop magique pour que j'y porte plus d'intérêt.

Nous entrâmes alors dans une grande salle de banquet disposant d'une table en bois de chêne particulièrement massive habillée d'une nappe rouge brodée de fils d'or. Nous prenions chacun notre place. Le festin était sur la table, les gens avaient déjà commencés à se servir, cependant le type avec le masque n'était pas là...
Soudain, un bruit d'électricité se fit entendre, et comme par magie il n'y avait plus d'électricité, plus de la moindre lumière et un stress palpable commença à imprégner la pièce.

« Jeffrey ! C'est flippant là ! » Avait-elle dit, l'angoisse présente dans sa voix et me saisissant la main droite.

« C'est juste une panne... T'inquiète. » Lui avais-je dit pour la rassurer, confiant de ce dont je parlais.

Des cris se firent entendre dans la pièce où nous étions actuellement, mais comme étouffés... Et la lumière revint subitement. Quatre personnes étaient alors décédées. Les deux présents aux extrémités de la table étaient poignardées et deux convives face à face au milieu, à ma gauche, eux aussi venaient également d'être poignardées.
Qui venaient de les tuer ? J'avais comme une petite idée... Tout les survivants avait l'air sous le choc. Sauf moi, par chance, je savais que quelque chose allait se passer et je suis le genre de personne à garder son sang-froid dans les situations difficiles. Je préfère rester calme et réfléchir intelligemment, il vaut mieux trouver une solution efficace que de paniquer. Parfois... A cause de cette froideur à rester de marbre lors d'événements compliqués, les gens me prennent pour un vrai psychopathe, mais j'ai juste une personnalité différente des autres.

« Jeffrey !  J'y crois pas... Je dois aller aux toilettes... Je vais vomir... »

« Non tu restes avec ici avec les autres. Je ne veux pas que tu sois blessée... » Lui avais-je dit doucement, je ne voulais pas l'effrayer. «Je dois trouver le coupable avant qu'on y passe tous les deux aussi. »

Je ne pensais pas à ce que j'allais faire alors que je me levais mais la jeune demoiselle qui me tenait encore la main se planta devant moi, et posa ses lèvres contre les miennes.

« Jeffrey... Fais attention, ok... ? »

Je fis signe oui de la tête, et je montais les escaliers de la pièce pour aller au second étage. J'examinais le tout, tranquillement. Je marchais le long des couloirs et je vis une pièce étrange. Il y avait quelques cadavres dans celle-ci... Alors que j'allais entrer un peu plus pour trouver quelque chose qui me donnerait peut-être un indice, je me fis assommer par derrière, n’apercevant qu'une silhouette d'homme avant de sombrer dans l'inconscience.

Peut-être celle de l'homme masqué ?

« Ha !... Ma tête... »

J'ouvre les yeux lentement. Nous sommes sept individus dans la pièce, tous attachés sur une chaise en bois. Dans une pièce délabrée, aux murs dont le papier est déchiré, remplis de sang, avec des mots comme '' HELP ME '' inscris sur les murs avec du sang.
J'avais attendu longtemps avant que tout le monde ne se réveille, et je remarquais qu'Elia était là aussi. Là, j'étais choqué, je me sentais très mal à l'intérieur. Allait-il nous tuer ? Faire perdre ma seule famille ? L'amour de ma vie... ?

Une porte s'était ouvert brusquement. L'homme masqué était devant nous avec une valise à la main.

« Finissons la plaisanterie. C'est l'heure de mon petit jeu. Les règles sont simples. Vous devez rester vivant le plus longtemps possible. »

Il enleva son masque et nous remarquions qu'il s'agissait du meilleur ami de ma copine.

« Mais ?! Christ ! Pourquoi tu fais ça...?! Je croyais que tu étais mon ami ! »

« Au début, j'hésitais à t'amener. Mais quand je t'ai vu embrasser ce connard de Jeffrey, je me suis dis que tu aurais droit au même traitement que les autres parce que tu devais être mienne ! »

« Ne fais pas ça ! »

Elia commença à crier comme une folle et pleurer...

« Ferme là ! Sale garce... »

Il lui donna un coup de clé à molette sur la tête et elle tombé nette sur le sol, inconsciente.

« Maintenant c'est à toi Jeffrey... »

« Tu vas nous torturer un par un ? Ce que tu fais est stupide et ridicule. Tue moi si tu veux, mais laisse ma copine hors de ça ! »

« Non malheureusement... Vous allez tous y passer. Pourquoi je fais ça ? Car c'est amusant ! Et comme t'es qu'un enfoiré, je te tuerais en dernier pour que tu profites du spectacle, connard !»

Nous nous faisions massacrer un par un. J'avais le plus souffert. Ce type me dégoûtait plus qu'il ne me repoussait mais je devais endurer et essayer de réfléchir à une solution. Puis, il sortit un pistolet de sa grande chemise blanche tachée de sang.

« Finis de rigoler. Je ne veux plus jouer. »

Il tira sur Elia puis sur trois autres personnes. Mes yeux se remplissaient d'eau. J'étais trop choqué... Mon cœur venait de manquer un battement. Je regardais son corps lâcher prise, elle devenait si pâle... Et une force s'empara de moi. Ma peau se déchira, mes os sortaient de ma chair, une douleur atroce parcourait mes membres, me faisant me crisper et hurler à la mort dans cette pièce jonchée de cadavres. Et je ne sais pas pourquoi, mais je réussis à me détacher de la chaise, un des os venait peut-être de trancher mes liens par une chance incompréhensible, et en un coup, la rage s'empara de mon corps.
Je me sentais si faible... Je venais de voir plusieurs excroissances osseuses sortir de mon corps. Des os venaient de pousser par-dessous ceux ressortis de mes membres expulsant ces excroissances qui tombèrent mollement par terre. Je ne suis pas normal, j'avais peur de moi même mais pire que tout, j'avais à mes pieds le corps inerte de celle qui avait fait naître une passion commune entre nous, quelque chose de solide qui a combattu la distance pendant deux ans et nous a réunis pour toute une semaine, une semaine absolument sublime...

De chaudes larmes coulaient à torrent sur mes joues alors que j'avançais difficilement dans les couloirs de la demeure en direction de la sortie, mes forces me quittaient à chaque pas que je réalisais, je n'avais pas la moindre idée si j'allais parvenir jusqu'à la sortie... Mais finalement, je réussis tout de même à y parvenir, et la police arriva quelques instants plus tard sur les lieux. J'étais alors déjà étendu par terre, le corps blessé de toutes parts puis je finis par m'évanouir, j'étais épuisé.




« Je... Je me souviens de si peu... La mort m'appelle-t-elle... ? »

Je me réveille dans un lit d'hôpital. Des bandages partout. Je suis resté dans ce piteux état pendant deux semaines.
Le temps passait horriblement lentement mais je me trouvais finalement guéris au bout du compte.  Il y avait cette fameuse lettre sur mon bureau que je voulais lire depuis un moment. J'ouvrais l'enveloppe et lis le message.

« Vous êtes invités à l'académie Tsuki... »

Je m'étais regardé dans un miroir. Ma peau était devenue si pâle... Et mes cheveux sont blancs ?! Ils étaient noirs... Que m'arrive-t-il ?

J'étais fin prêt à partir après quelques jours. Je me suis dit qu'il valait surement mieux d'essayer de tourner la page, de découvrir autre chose si je ne suis pas normal, mais je restais extrêmement traumatisé de tout ce qu'il venait de se passer, j'avais encore tellement mal suite à la mort de ma petite amie. De toutes façons, le docteur m'a confié que si je restais, je partais dans un laboratoire et c'était hors de question.

Après être passé me recueillir longuement sur la tombe de mon âme soeur, je partis difficilement vers ce lieu inconnu en me demandant si ma vie allait changer dans cette fameuse académie mystérieuse et sois disant spéciale, si j'allais réussir à passer ce cap si douloureux...

EDIT Ren' : "SOS Histoire" est passé par là et Jeffrey s'est fait offrir un Tunning Histoire by Ren' !