And so we're going to another life [Sam']

J'avais serré comme je l'avais pu de mes maigres bras affaiblis mes parents, et j'avais à nouveau versé une larme de faiblesse après leur avoir dit à quel point je tenais à eux, en espérant qu'ils ne m'en voudraient pas de ce départ. Je veillerai sur Samantha, je leur avait promis. Les adieux furent interminables et déchirants, j'espérais ne pas faire une erreur de plus. J'allais regretter ces dîners chaleureux en leur compagnie et les longues discussions remplies d'éclats de rires. Au niveau de l'école par contre... Je n'avais pas grands espoirs. Du moment que je n'aurais pas réussi à devenir parfait il y aurait toujours des gens pour me le faire comprendre et regretter. J'y allais surtout dans l'espoir de pouvoir veiller sur ma sœur, bien que je n'avais aucune idée de ce qui allait bien pouvoir m'attendre là bas, au milieu de gens extraordinaires. Je ne l'étais pas, moi.

Après tout, Samantha et moi passions finalement les contrôles de bagages sans encombres, et arrivions jusque devant notre avion. Je n'avais rien pris dans mon sac à dos qui risque d'alerter la sécurité. Le voyage allait être long, et je ne portais ni mes bandelettes ni mon cache œil pour des raisons évidentes, mais j'allais devoir tenir le coup. Aucun objet métallique, aucune aiguille ni aucune lame n'était restée à ma portée. C'aurait été trop dangereux de me faire repérer. J'étais comme toujours vêtu exclusivement de noir, mais ça ne semblait pas si extravagant que ça au milieu de tout les penguins en costard qui nous entouraient. Plus d'une demie journée de vol. J'espérais réussir à ne pas faire de sottises.

Enfin la voix résonna à travers les enceintes suspendues au plafond nous priant d'aller prendre place dans la cabine. Samantha et moi avions deux places l'une à côté de l'autre, et je lui avait laissé bien entendu celle qui donnait sur le hublot. Ca ne me dérangeait pas plus que ça. Les nuages et les paysages ne m'inspiraient pas grand chose. Nous attendîmes le décollage et les consignes de sécurité, puis enfin nous pûmes discuter en paix. Je commençai d'ailleurs la conversation en espérant ne pas lui poser de problèmes;

"-Alors, tu es contente de partir? Pas trop inquiète?"

Un petit sourire se laissait entrevoir sur mon visage, mais il ne s'agissait là que de mon expression de base. Je n'étais pour ma part pas spécialement serein, quoi qu’heureux d'au moins avoir été pris à ses côtés, malgré le fait que je n'ai à ce jour pas présenté la moindre particularité au monde.

"Ne vous inquiétez pas, on vous écrira. Oui oui, je fais attention. Bien sur, je ne le quitte pas d'une semelle. Promis, je mange pas n'importe quoi. Mais non, je ne serai jamais seul !"

Voilà les mots que j'avais répété des milliers de fois à mes parents. Voir leurs visages aussi inquiet me déchire le cœur. Thomas a maintenant 20 ans, il est temps qu'il quitte la maison. Mais moi je n'ai qu'un peu plus de 11 ans, alors ils s'inquiètent bien plus... Dans un dernier câlin chaleureux, je quitte les bras de ma mère, puis ceux de mon père, et répète encore une fois que tout ira bien. Partir ne me dérange pas plus que ça. Au contraire, je suis toute excitée de rejoindre le grand continent. L'Angleterre doit être un si beau pays... Même si on raconte qu'il pleut beaucoup la bas, je suis certaine qu'à cette époque de l'année il ne peut exister un endroit sur Terre ou le temps soit vraiment mauvais, si ? Mis a part les pays-bas, bien évidemment.

Le gars du taxi nous raconte grossièrement sa vie sur le chemin vers l'aéroport. Il à l'air sympa, mais tellement trop bavard à mon gout que je décide de fixer le paysage, abandonnait mon frère seul face au flot de parole du conducteur. Les maisons sont jolies dans ce quartier. A un moment, nous passons même devant mon école. C'est bientôt les vacances de pâques pour eux. Plus qu'une semaine à tenir ! Je ne sais même pas s'il y a des vacances a l'académie. Et en Angleterre tout court d'ailleurs. Vous imaginez, un pays sans vacances ? Je ne m'étonne plus qu'on dise qu'il pleut souvent là-bas !

Thomas m'aide à poser mes bagages dans une sorte de tapis roulant que je m'amuse à regarder tandis qu'il prend les tickets. J'ai envie d'y aller moi aussi. Ce tapis à l'air confortable... Et puis rigolo. J'ai envie de me jeter dessus et de voir où il mène... ça me rappelle les usines dans les dessins animés. Peut être que des robots mettent de la sauce brulante sur les valises, avant de les découper en rondelle et de les...

"AVION N°5 PRÊT A PARTIR. CHERS PASSAGERS, VEUILLEZ EMBARQUER. PLANO NUMERO..."

La voix dans l'annonceur continue de brailler dans toute les langues possible que l'avion numéro  5 va partir. Je soupire... Mais c'est mon avion ! Nous partons donc en courant vers l’embarcadère ( nan, je connaissais pas ce mot, c'est juste que c'est marqué sur le panneau, là bas). Nous attendons ensuite quelques minutes, et enfin les portes s'ouvrent. Je suis tellement excitée que je pourrais exploser si on me brusque trop. Je monte lentement les marches, mon sac violet ballotant derrière moi, et enfin, je suis dans l'avion.

Bien a ma place, juste à coté de Thomas, je regarde les nuages. Il m'a laissé la place à coté de la fenêtre. Je peux donc voir, éparses dans le ciel, des villes cotonneuses qui apparaissent et disparaissent. En bas, la petite Amérique s'efface petit à petit. En un ultime adieu, elle nous montre les plus beau paysages printaniers, qui semblent défier la beauté du ciel.   Toute contente de ma comparaison poétique, je me tourne vers mon frère. Il semble content de partir. Depuis que nous avons reçu la lettre, une question trotte dans ma petite tête. C'est quoi son pouvoir ? Il faut aborder le sujet le plus tôt possible. Il me cache des choses le vilain... Remarque, moi aussi.

"-Alors, tu es contente de partir? Pas trop inquiète?"

"Pour être honnête je ne suis.... pas inquiète du tout. Au contraire, il me tarde trop d'y être. Dis, toi qui est intelligent, tu pourrais m'en dire plus sur l’Angleterre ? "

Après cette remarque à laquelle il devrait répondre sans grande difficulté, je ne lui laisse même pas le temps d'en placer une que j'enchaine sur la vrai question :

"Tiens, ça me fait penser, on est frère et sœur mais on connait même pas le pouvoir l'en de l'autre. Comme c'est toi le plus grand, je te laisse commencer !"

Je lui tend un grand sourire, mais me prépare à écouter d'une oreille attentive sa réponse. Peut être qu'il a le pouvoir de la perfection ? Mais oui, c'est ça ! C'est pour ça qu'il est si parfait tout le temps ! C'est pour ça que c'est un fils modèle. C'est pour ça qu'il a tant d'amis, de si bonnes notes. Son pouvoir, c'est d'être parfait !

Son innocence eut encore une fois la capacité de m'attendrir. Elle semblait totalement absorbée par les panoramas nuancés de bleu et de blancs devant elle, qui s'étendaient jusqu'à un horizon incertain et difficilement discernable. Elle resta ainsi quelques minutes durant, puis répondit à ma question avec son petit air sûr d'elle et adorable.

"Pour être honnête je ne suis.... pas inquiète du tout. Au contraire, il me tarde trop d'y être. Dis, toi qui est intelligent, tu pourrais m'en dire plus sur l’Angleterre ? "

J'adoptais pour un instant une expression légèrement étonnée, bien que flatté par sa remarque. Son enthousiasme était probablement le meilleur remède que je connaisse contre toute forme de dépression. Elle était impatiente, alors je l'étais aussi! Nous verrions bien ce qui allait advenir dans cette académie mystérieuse. Je m'apprêtais à lui expliquer les bases du pays qui allait être notre hôte mais avant même que je n'aies eu le temps d'ouvrir la bouche elle me devança pour poser sur la table un tout autre type de problème.

"Tiens, ça me fait penser, on est frère et sœur mais on connait même pas le pouvoir l'en de l'autre. Comme c'est toi le plus grand, je te laisse commencer !"

"-Chhhhhhut"

Lui soufflai-je alors tout bas, mon index posé devant mes lèvres pour accentuer ce que je disais. Une fois qu'elle se fut exécutée, je lui rappelais tout bas, en vérifiant que personne ne nous regardait:

"-Je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée de parler de tout ça si fort... Il ne faudrait pas qu'on s'attire des problèmes."

Je me redressai ensuite sur mon fauteuil avant d'ajouter sans chuchoter, mais tout de même assez bas pour que seule elle puisse entendre, un peu gêné:

"-Et bien... Pour ne rien te cacher... Je n'en ai aucune idée. Je ne crois pas avoir jamais vécu d’événement étrange ou quoi que ce soit... Et je ne sais rien faire d'extraordinaire."

J'espérais sincèrement ne pas trop l'avoir déçue, elle qui même si je doute que ce soit vraiment ce pourquoi l'académie l'avait appelée avait toujours eu le pouvoir de me rendre serein et souriant. J'avais moi aussi hâte de savoir ce qui lui avait valu cette invitation, mais après une révélation si désapointante j'aurais compris qu'elle ait refusé de m'en parler. Je ne lui en aurais pas voulu. Cependant, je tenais à rajouter quelque chose d'un ton qui semblait étrangement enthousiaste, par rapport à mon habitude du moins.

"-En réalité, je ne peux pas m'empêcher de penser que l'on m'a invité pour me permettre de rester avec toi, même si je n'ai rien de particulier."

Aussitôt, il m'intime de me taire d'un "CHUUUUT" discret en passant le doigt devant ses lèvres. Je comprends le message, mais il n'est spécifié nul part que c'est interdit de parler de l'académie en dehors de l'académie hein ! Du moins pas encore. Un peu contrarié, je fais un signe de tête pour lui faire comprendre que j'ai capté, et le regarde pour lui dire de continuer.

"-Je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée de parler de tout ça si fort... Il ne faudrait pas qu'on s'attire des problèmes."

Je hausse la tête, et m'excuse timidement d'une "pardon" à peine audible, avant de le laisser continuer sur son explication.

"-Et bien... Pour ne rien te cacher... Je n'en ai aucune idée. Je ne crois pas avoir jamais vécu d’événement étrange ou quoi que ce soit... Et je ne sais rien faire d'extraordinaire."


Vraiment ? Alors ça c'est bizarre. L'idée d'une erreur me traverse la tête, mais pourtant je suis certain qu'il y avait son nom sur la deuxième lettre. Un peu déçue, j'essaie quand même de réfléchir. Il y a forcément quelque chose de bizarre. Et si il n'y en a pas, il faut inventer. Je veux qu'il reste avec moi ! Si je suis toute seule, autant repartir pour la maison. Mais je reste quand même sur ma première hypothèse. Il a un pouvoir passif, sans s'en rendre compte.

"-En réalité, je ne peux pas m'empêcher de penser que l'on m'a invité pour me permettre de rester avec toi, même si je n'ai rien de particulier."

Alors que je pensais pouvoir le contredire, le fait que je ne peux pas se jette sur moi. C'est une possibilité. Et ça expliquerait, par exemple, les différentes couleurs de nos lettres. Il est possible qu'en dessous d'un certain âge, on impose aux élèves une sorte de tuteur. J'ai le chance d'être tombé sur mon frère mais... Tout cela me parait un peu irréaliste quand même. Je décide donc d'être sure de moi, quand je lui rétorque :

"Oh, Thomas ! Ne sois pas idiot, peut être que tu ne t'en rends pas compte, mais tu as une spécialité ! Tu es intelligent, sociable, amicale, généreux... Et modeste en plus ! Et tu sais, je peux t'assurer que tu as le physique pour plaire aux filles. Ça ne te parait pas évident Thomas ? Ton pouvoir c'est tout simplement d'être parfait ! Et je ne dis pas ça pour te rassurer ou quoi que ce soit ! C'est la vérité. Je ne te vante pas parce que tu es mon frère, mais voilà. Tu es parfait, c'est ton pouvoir. "

Waow, tant de compliments d'un coup... ça doit lui faire un choc. Bon, en vrai je suis rarement méchante avec lui, alors ça va.

"Bon, il doit être temps de t'expliquer mon pouvoir aussi. J'aimerai te le montrer, mais apparemment, il faut pas montrer ses pouvoirs à tout le monde. Alors je vais te faire confiance et essayer de t'expliquer ce que ça fait. En gros, quand je ferme les yeux, et bien tout devient noir autour de moi. Mais d'un noir... Noir tu vois ? Et puis quand ça disparait, il n'y a que moi qui voit noir... Comment on dit pour les personnes qui ne voient pas déjà ? AH oui, aveugle. Et bien voila. Après avoir fait ça, je suis aveugle. Mais pendant pas longtemps, je te rassure. Le mieux c'est que je te montre quand on sera arrivé. Ça te dit ?

Elle laissa échapper un petit "pardon" au moment de ma première remarque. Je n'aime pas trop lui faire de reproches, mais en est-ce réellement? Non, ce serait plutôt une mise en garde, ou un avertissement à la limite... J'espère juste qu'elle ne l'a pas mal pris, je me sentirais coupable. Mais au moins il ne risque plus d'y avoir de problème, c'est déjà ça. Après mes explications et mes hypothèses, elle me lance sur un ton presque moralisateur, voire peut être voulu rassurant;

"Oh, Thomas ! Ne sois pas idiot, peut être que tu ne t'en rends pas compte, mais tu as une spécialité ! Tu es intelligent, sociable, amicale, généreux... Et modeste en plus ! Et tu sais, je peux t'assurer que tu as le physique pour plaire aux filles. Ça ne te parait pas évident Thomas ? Ton pouvoir c'est tout simplement d'être parfait ! Et je ne dis pas ça pour te rassurer ou quoi que ce soit ! C'est la vérité. Je ne te vante pas parce que tu es mon frère, mais voilà. Tu es parfait, c'est ton pouvoir. "

Pendant qu'elle parlait, je n'ai pu m'empêcher sans même m'en rendre compte de nerveusement serrer mon avant bras droit, couvert de cicatrices qu'elle n'avait jamais vues. Elles étaient la preuve même de mon imperfection, et par conséquent de la falsifiabilité de son hypothèse. Je baissai simplement les yeux, sans rien dire. Je ne voulais surtout pas la vexer, et je ne tenais pas à ce qu'elle sache tout ce que je cachais. Allez savoir pourquoi une petite voix intérieure me sussurait qu'elle me mentait, et qu'elle voulait simplement me faire plaisir. Mais une autre plus mielleuse et douce essayait tant bien que mal de me persuader qu'elle était sincère. Je ne savais que croire, et décidai simplement de passer à autre chose. Elle m'y aida puisqu'elle enchaîna sans plus tarder;

"Bon, il doit être temps de t'expliquer mon pouvoir aussi. J'aimerai te le montrer, mais apparemment, il faut pas montrer ses pouvoirs à tout le monde. Alors je vais te faire confiance et essayer de t'expliquer ce que ça fait. En gros, quand je ferme les yeux, et bien tout devient noir autour de moi. Mais d'un noir... Noir tu vois ? Et puis quand ça disparait, il n'y a que moi qui voit noir... Comment on dit pour les personnes qui ne voient pas déjà ? AH oui, aveugle. Et bien voila. Après avoir fait ça, je suis aveugle. Mais pendant pas longtemps, je te rassure. Le mieux c'est que je te montre quand on sera arrivé. Ça te dit ?

Tout ceci me paraissait un peu confus, mais j'avais hâte qu'elle me montre concrètement. Je hochais donc la tête avec de nouveau un léger sourire bienveillant. J'avais cessé ma mimique inconsciente et bien que mon poignet en restait rougi, il était toujours caché par ma manche, alors tout allait bien. Une hôtesse s'approcha de nous, et nous tendit deux plateaux repas. La remerciant d'une voix calme et cordiale, je saisis l’emballage de plastique avant de le poser sur la tablette devant moi. Méditant à un sujet de conversation pour enchaîner, je pensai aux différents symboles sur les lettres. Il me semblai qu'il était question de maisons, Émeraude pour moi, et je ne savais pas pour ma sœur. J'allai donc le lui demander.

"-Tu te rappelles de ces drôles de motifs sur nos lettres? Il me semble qu'il y aura des sortes de maisons pour diviser les élèves... C'est bête, si on a pas le même je suppose qu'on ne sera pas ensemble..."

Pendant mon espèce de discours d'encouragement, j'ai remarqué vers la fin que Thomas serrait son avant-bras à s'en faire blanchir les phalanges. Je me demande maintenant pourquoi... Est ce que je le mettais mal à l'aise ? C'est bizarre, et ça ne lui ressemble pas du tout. Intriguée, je suis finalement arrivée à la conclusion qu'il supportait mal l'avion. Le fait de parler doit lui donner la nausée d'une manière ou d'une autre. Aussitôt après mon discours, il a lâché son bras. J'ai simplement haussé les épaules.

Une dame s'approche de nous pour nous proposer nos plateau repas. Thomas prends les plateau qui nous sont visiblement adressés, avant de remercier l'hôtesse tandis que cette dernière s'éloigne pour continuer sa ronde. Je me surprends à apprécier l'ambiance calme et confortable de l'avion. Le repas n'a pas l'air mauvais, j'ai eu un sandwich classique, un paquet de chips dorée, une compote, un jus d'orange et un gâteau sec. Je hausse les épaules une nouvelle fois, pensant qu'après tout ça ressemble à un casse-croûte banale. Comme à l'école !

"-Tu te rappelles de ces drôles de motifs sur nos lettres? Il me semble qu'il y aura des sortes de maisons pour diviser les élèves... C'est bête, si on a pas le même je suppose qu'on ne sera pas ensemble...
"

J'étais en train d'ouvrir mon paquet de chips quand il a prit la parole. J'en prends une, histoire de préparer mes papilles gustative ( ou plutôt parce que j'ai super faim, n'ayant pas mangé ce matin à cause de stress de prendre l'avion pour le première fois ), puis je lui réponds d'un ton assuré :

"Moi je suis Saphir ! Et quant à la signification de ces symboles, c'est probablement un moyen de séparer les dortoirs. Je m'imagine un grand pensionnat avec plusieurs étages. Celui pour les garçons serait l'émeraude, et celui pour les filles le Saphirs. Ou bien des étages par classe. Tu sais, tu commences toujours les cours plus tôt que moi, alors je pense qu'il y a une étage pour les gens de ton âge qui se réveillent tôt, et un pour les plus petits qui peuvent dormir un peu plus. Comme ça vous ne vous réveillez pas en allant en cours. T'en penses quoi ?"

Hehe, j'en ai de la jugeote ! Toute fière de mon résonnement, j'essaie de déduire quelques trucs de plus. Je pense que les étages sont classés en fonction de la rareté de la pierre. L'émeraude est probablement plus précieuse que la saphir ( même si personnellement, je  trouve ces derniers  beaucoup plus jolis ). Je pense donc que les élèves les plus forts qui passent leurs examens doivent avoir une pierre super belle.... Probablement le diamant. Ou l'uranium, pour ceux qui sont vraiment très forts. Ouais bon, c'est pas forcément très beau l'uranium, mais d'une façon ou d'une autre tout le monde sait que cette pierre a un je ne sais quoi d'important... Je trouve ça cool le classement par pierre. Enfin bref, retournons à nos chips ! Attention à vous, petites tranches de pommes de terre, Samantha arriiiiiiiiiiiiiive !

Tandis que je posais mon problème, elle ouvrit un petit paquet de chips. Pour ma part, une fois de plus, je n'avais pas très faim. Mais il faudra bien que j'ai avalé quelque chose, sinon je risquais de tomber à l'arrivée... Ca aurait été bête de commencer d'entrée de jeu avec un accident. Tant pis, j'allais essayer de forcer un peu sur mon estomac. Après avoir avalé une ou deux chips, ma sœur m'exposa sa théorie;

"Moi je suis Saphir ! Et quant à la signification de ces symboles, c'est probablement un moyen de séparer les dortoirs. Je m'imagine un grand pensionnat avec plusieurs étages. Celui pour les garçons serait l'émeraude, et celui pour les filles le Saphirs. Ou bien des étages par classe. Tu sais, tu commences toujours les cours plus tôt que moi, alors je pense qu'il y a une étage pour les gens de ton âge qui se réveillent tôt, et un pour les plus petits qui peuvent dormir un peu plus. Comme ça vous ne vous réveillez pas en allant en cours. T'en penses quoi ?"

Je méditai un instant à propos de tout ça. Elle avait sûrement raison, je voyais difficilement selon quel autres critères on aurait pu classer les élèves... Détachant mon regard du vide, je me retournai en sa direction avant de lui répondre en toute sincérité;

"Oui, je pense que c'est sûrement quelque chose dans le genre, bien trouvé. Mais je pense aussi qu'on pourra poser toutes les questions que nous avons à l'arrivée, non? Ca m'étonnerait qu'il n'y ait personne pour accueillir les nouveaux."

Attendant qu'elle confirme ou au contraire infirme mon hypothèse, je fixais le plateau repas devant moi. Je n'avais pas du tout faim, et j'avoue que je commençais à paniquer à propos de cette arrivée en milieu inconnu qui s'annonçait pour le moins compliquée. Mais je pris finalement exemple sur Sam en saisissant le petit emballage, en le déchirant et en en extrayant deux petits morceaux de pomme de terre. Ce n'est pas bien épais, des chips. Mais ça allait suffire pour le moment. Si j'avais déjà besoin d'efforts pour avaler ça, il est clair que je n'aurais tout simplement pas été capable de manger le reste.

Je commence à manger mes chips plus sérieusement. Ce qui veut dire que je les prends par grosse poignée avant de les enfourner dans ma bouche, et d'en mettre un peu partout. Mais les chip, c'est bon. Ça peut faire un petit peu mal si on se coupe une gencive ou le palais, mais ce petit gout salé.... Bon, ça me donne soif alors j'ouvre ma bouteille pour boire une peu. Et là, je découvre l'eau d'avion. Cette eau n'a aucun gout. L'eau a un gout normalement. Partout différent. Et je ne croirais pas quelqu'un que me dit le contraire. Mais l'eau de l'avion, c'est juste... Un liquide. Attendez... Ça fait combien de temps que je réfléchi à ce que je mange ? Trop longtemps ?

"Oui, je pense que c'est sûrement quelque chose dans le genre, bien trouvé. Mais je pense aussi qu'on pourra poser toutes les questions que nous avons à l'arrivée, non? Ca m'étonnerait qu'il n'y ait personne pour accueillir les nouveaux."

"Mouais.... Peut être qu'on fait parti des premier, tu sais. Ou peut être que cette école existe depuis des millénaires, et que personne ne va faire attention à nous. C'est trop excitant, tout ce mystère ! Se faire des amis, découvrir des pouvoirs, s'entrainer.... J'ai l'impression d'être dans un dessin animé. "Les Williams et l'académie des mystères".  Ya de l'idée là non ? Ou alors "Thomas et Sam' contre les forces du mal". Ou bien "Les mystère de l'académie perdue au fin fond de l’Angleterre". Ah nan, trop long. Tu manges pas ?"

Il fixe son paquet de chips comme si c'était un mauvais médicaments à prendre, et mâche ses deux morceaux de pommes de terre comme si c'était des cailloux. Pourquoi il ne mange pas ? Papa et maman m'ont bien dit de le surveiller. Il est anorexique. Ou un truc du genre. Mais bref, il mange pas assez. Je doit le surveiller pour qu'il mange assez, et ça part mal. Mais moi, je pense que c'est soit parce qu'il a le trac de partir de chez lui, soit parce qu'il n'a pas envie de quitter sa petite amie !

"Je suis pas sensé te le dire, mais je suis une espionne. SI tu manges pas, je dois le dire à papa et maman. D'ailleurs, je suis obligée de leurs écrire toute les semaines, et ça c'est trop nul.... Mais bref, il faut que tu manges. je cafterais pas hein, mais faut quand même que tu prennes un peu de force...."

"Mouais.... Peut être qu'on fait parti des premier, tu sais. Ou peut être que cette école existe depuis des millénaires, et que personne ne va faire attention à nous. C'est trop excitant, tout ce mystère ! Se faire des amis, découvrir des pouvoirs, s'entrainer.... J'ai l'impression d'être dans un dessin animé. "Les Williams et l'académie des mystères".  Ya de l'idée là non ? Ou alors "Thomas et Sam' contre les forces du mal". Ou bien "Les mystère de l'académie perdue au fin fond de l’Angleterre". Ah nan, trop long. Tu manges pas ?"

Elle avait raison après tout, nous ne savions rien de cette académie. Si ça se trouvait, tout ça n'était qu'un vulgaire canular et elle n’existait même pas. C'était peu probable, mais tout de même possible. Dans ce cas qu'aurions nous fait? Je ne le sais pas. Heureusement elle était bel et bien réelle. Elle me fit décrocher un petit rire lors de son passage sur les dessins animés, et je hochais la tête pour lui signifier mon approbation envers ses idées. Quand elle aborda finalement le sujet de la nourriture, je fis une petite moue.

"Je suis pas sensé te le dire, mais je suis une espionne. SI tu manges pas, je dois le dire à papa et maman. D'ailleurs, je suis obligée de leurs écrire toute les semaines, et ça c'est trop nul.... Mais bref, il faut que tu manges. je cafterais pas hein, mais faut quand même que tu prennes un peu de force...."

Je hochais la tête, je me forcerais. Mais c'était tellement dur... Manger un simple paquet de chips me donnait cette impression insupportable de déborder, comme si je venais d'avaler à moi seul toute la dinde de Noël, ou une année de chocolats de pâques. En fait, je ne me forçais vraiment pas à manger si peu. Mon estomac à lui seul décidait que je ne le pouvais pas. Mais continuant de mécaniquement porter unes par unes les chips à ma bouche, je lui répondit;

"-Je te promet que j'essayerai."

Puis le reste du trajet passa tranquillement, bien qu'un peu longuement, et sans encombres. Nous arrivâmes bientôt à l'aéroport le plus proche de Thouills, à partir duquel nous prîmes l'aéroport pour nous rendre directement à l'académie, chargés d'une valise chacun et pour ma part, assez impatient.