Avant même de vous raconter ce qui m'est arrivé, laissez moi poser les bases. Je suis né dans un petit village du Sud-Est du Japon d'un père informaticien et d'une mère avocate, j'ai même une petite soeur d'un an de moins que moi, respectivement : Masamoto, Tamika et Natsuko. Je suis lycéen dans un petit bahut à trois quarts d'heure de route en bus, mes journées là-bas se résume à compter les minutes sur une pendule à guetter la moindre connerie à faire pour m'amuser moi et mes potes. Vous savez dans la classe on est le groupe de pote qu'à pas vraiment de relation avec les autres, constamment en train de se faire des privates jokes à en rendre fout les camarades de classes. Pour le moment rien de bien extraordinaire me dirait vous... Ouais : un gamin normal dans un lycée normal vivant avec une famille normal dans une bourgade normal.

Évidemment si je vous parle de moi maintenant, c'est parce que je ne suis pas comme les autres. Je me souviens encore de la journée qui précédait "l'évènement". C'était un vendredi, je m'étais levé à six heure du matin comme tous les jours de cours, vous savez les matins qu'on oublierait presque tellement c'est répétitif et inintéressant : tu te lèves, tu vas prendre ta douche, le petit déjeuner, brossage de dents, vérifier les petits détailles vestimentaires et on y va ! Je me mettais tout le temps au premier tiers du bus, les gens à l'avant étaient dans le type ennuyant et ceux à l'arrière trop bruyant au bout de trente minutes de trajet j'avais un pote qui me rejoignait, Joshua, un fils d'immigrer américain, pas très grand et souvent excité comme une puce. Je l'aimais bien, un peu comme tous mes potes, mais lui était spécial, il a toujours vécu au Japon mais on s'est réellement parlé qu'à partir du collège, de là, on était inséparable... "Vous, je veux plus vous voir à côté", "Bah tiens ! Jamais l'un sans l'autre !" Ha ! En voilà des phrases que je regretterai presque. Ouais... Donc, où j'en étais ? La matinée s'était passée comme prévu, les heures s'enchaînent, on va manger et on y retourne l'après-midi pour terminer à seize heure. A dix-sept heure j'étais chez moi à maté des trucs débiles sur internet.

Jusque là, ma journée était banale, mais le soir même quelque chose a commencé à clocher, d'abord ma tête a commencé à tournée, puis des frissons, j'ai cru que j'étais juste crevé, comme une alerte de mon cerveau pour me dire d'aller me reposer, donc je suis allé me coucher. A mon réveil, rien ne sembler avoir changé, évidemment quand ça fait quinze ans que tu vis dans ton corps tu finis par l'oublier. Dix heure, j'étais reposé, le sourire aux lèvres, je me suis levé, j'ai allumé mon ordinateur, mis un pantalon, un t-shirt et là ça bloquait, du moins, ça ne bloquait pas, mais ça serait, littéralement : je me sentais comprimé dans mon t-shirt, à peine le temps de baisser les yeux vers mon torse qu'une mèche de cheveu est tombée sur le côté de mon épaule, j'ai attrapé la dite mèche et je l'ai observé quelques secondes à me dire "Je me rappelle pas avoir les cheveux longs" où un truc comme ça. Oui c'est étrange comme réaction mais, comment je pouvais réagir face à ça ? J'ai lâché la mèche pour me concentrer sur mon torse : des seins ! J'avais des seins ! Je me suis mis à paniquer, j'ai fouillé dans toute ma chambre, un miroir, j'ai dérangé mes étagères une à une pour trouver un foutu miroir, une fois en ma possession, je me pose sur mon lit et le dirige lentement vers mon visage pour découvrir ma deuxième facette. Une tête féminine, c'était moi, la base y était mais, tout était "féminisé" au maximum, tout était plus... Jolie... J'étais, sûrement pour la première fois de ma vie, en train de me mater le visage de fond en comble, à regarder les moindre détaille de ma tête, puis de mon corps, j'avais maigris, ma taille s'était affiné et... Tout avait changé dans mon froque ! Oh, et si vous croyez que j'avais tout accepté d'un coup vous vous fourrez le doigt dans l'oeil : j'ai d'abord cru à des hallucinations, au fait que j'étais dans un rêve (combien de fois je me suis pincé...) et j'ai même cru à un coma !
Soudain, je me rend compte que quelqu'un était devant ma porte, ma mère, elle m'avait sorti un truc du genre
"-Ca va mon chéri ? T'es réveillé ?", ma voix avait changé, impossible de lui parler normalement, prenant ma voix la plus grave possible je lui ai rétorqué
-J'ai un problème... Mais faut que tu me promettes de pas crier...
-Qu'y a t'il ?
-Tu me promet de pas crier ?
-Mais enfin... Qu'est-ce que tu as ? T'as encore fait une grosse bêtise ?
-Pas vraiment mais promets le moi.
-Bon... Si tu insistes... Je te le promet. Voilà t'es cont..."

J'avais ouvert la porte, dans mon t-shirt trop serré, elle m'a regardé quelques secondes sans rien dire.

-Mais elle est mignonne ta petite copine où est le problème ? T'aurais pu nous prévenir quand même mais bon...
-Nan maman, c'est moi : Akito.

Je vous épargne le reste de la conversation parce que j'ai dû prendre au moins trois quarts d'heure pour la convaincre... Autant vous dire qu'à la fin de la conversation ma mère était entre effondré et léthargique. Une fois toute la famille avertit, ma soeur était tout d'abord très septique et elle a finie par se faire un plaisir de ce foutre de moi. Par "chance", on avait a peu près la même carrure, j'étais désormais réduit à porter les soutiens gorge de ma soeur. Alors que Natsuko m'enseignais la dure vie d'une fille, mes parents, eux, cherchaient désespérément un moyen de me "retransformer", en vain.
Et là je tiens à faire une pause, parce que l'histoire elle est chouette pour l'instant, mais j'aimerais vous introduire l'ascenseur émotionnel. Qu'est ce donc ? En gros c'est quand on passe d'un sentiment fort à son opposé en peu de temps, en passant par plusieurs "étages".
Alors qu'il m'était impossible d'aller au lycée dans cet état, j'ai commencé à me familiariser avec ce corps, j'en étais presque heureux : je ressoudais certains liens perdus avec ma soeur, mes parents s'occupaient constamment de moi... Et puis merde quoi j'avais des vacances ! Mais je reste un homme, mon corps me manque, je ne parlais plus à mes potes pour la simple et bonne raison que je ne pouvais pas leur parler dans ses conditions, envoyant un simple texto à Joshua pour le prévenir que je risquais d'être absent longtemps sans plus de renseignement, mon lycée me manquait, ma routine me manquait, les privates jokes me manquaient, absolument toute mon ancienne vie me manquait. J'ai commencé à me cloîtrer dans ma chambre, à restreindre chaque jour de plus en plus les interactions avec ma famille, à perdre la boule, pensant que j'étais deux dans mon corps, suppliant mon autre moi de revenir... Combien de fois je me suis retrouvé avec les ciseaux sur le poignet à me dire que je devrais le faire plus profond... J'étais plus moi-même, j'étais perdu dans les méandres de mes pensées les plus sombres. Deux semaines s'écoulèrent et un matin, alors que mes parents étaient au travail et ma soeur en cours, j'étais encore dans ma chambre, ses mêmes vertiges, ses mêmes frissons, les secondes s'écoulèrent et les sensations s'estompèrent, je me sentais flotter dans mon soutien gorge, les cheveux sur mon épaule avaient disparus, j'étais de nouveau moi ! Je m'étais mis à crier de joie dans toute ma maison, attendant impatiemment le retour de mes parents pour leur annoncer la nouvelle. Une heure s'écoula alors que je profitais du retour de mon moi masculin de nouveau ses mêmes symptômes, je me retransforme, toutes les demis heure je me change de sexe, encore et encore. J'étais de nouveau perdu, les transformations se succédaient et finissent par se figer sur mon côté masculin. J'étais en pleur, tout ça... m'avait sacrément foutu un coup sur le moral. J'étais fini mentalement, assis sur mon lit à attendre que tout ça passe. Il fallait que j'en finisse, j'étais allé dans la cuisine chercher un couteau et, après être retourné dans ma chambre, j'ai posé la lame sur mes cicatrices encore rouges et au moment où j'allais m'entailler de toutes mes forces, j'entends la sonnette de vélo du facteur. Ha ! Si je vous disais qu'une simple sonnette de vélo m'avais sauvé la vie ça vous emboucherait un coin ? Bien c'est le cas ! Machinalement j'attends que le facteur s'en aille pour chercher le courrier. Parmis les lettres, une à mon nom "Académie Tsuki", je n'étais donc pas le seul à être spécial.
Mes parents avaient vu ça comme un moyen de me contrôler, même si moi je voyais plus ça comme un moyen de soigner, j'ai finit par partir en angleterre pour cette fameuse académie.