Est-ce que c'est grave Docteur? [Pv Noa/Archie/?]

Je ne savais plus exactement où j’étais, la force dont j’avais put faire preuve avec Noa n’était plus là pour m’aider à garder conscience. Je savais que j’étais à l’académie, je savais que l’on avait passé le portail devant les regards effaré et les haut-le-cœur, quelques-uns ne s’étaient d’ailleurs pas sentis très bien à la vue de mon bras manquant. Il faut dire que les bandages de Noa avaient finalement leurs utilités, quand je perdais un peu trop notion de mon environnement, le sang recommençait à couler avec hésitation, comme s’il cherchait à sortir discrètement sans être vu, et les barrages de tissus empêchaient le liquide de tomber parterre avant que je ne regagne le contrôle. Les interventions de Noa m’aidaient à garder ou reprendre connaissance, mais j’avais des hauts des bas sur le trajet, et plus le temps passait, plus j’avais de bas. Finalement quand nous avions passé les portes, Noa me portait presque tout seul. Heureusement il eut de l’aide de quelques élèves qui s’empressèrent de venir l’aider et ils purent me transporter rapidement à L’infirmerie. Sur le trajet, sentant que si j’étais à l’académie, ils allaient m’emmener à l’infirmerie, et pas se faire une partie de ping-pong, je sentis mes forces revenir et je remontais durement la pente de l’inconscience. Le sang sur mes bandages faisait un peu moins yo-yo macabre et restait de plus en plus à l’intérieur de la plaie.

J’entendis, je crois, que quelqu’un m’avait appelé par mon nom ? Je relevai doucement la tête en me forçant à prêter attention à ce qui m’entourait. Je discernais un grand visage très rond, avec des plis, mais pas de rides juste des plis, surtout sous le visage. Je ne connaissais qu’Archie pour avoir un double (triple ?) menton. Il essayait de me parler, mais je ne comprenais pas grand-chose, j’espérais que Noa était toujours là et qu’il pourrait lui donner quelques informations dont il aurait besoin. Mais je ne pouvais toujours pas me reposer, si je dors, je suis mort. Malgré toutes les capacités D’Archie, je ne pense pas que seul, il pourrait m’empêcher de me vider de mon sang. Il faudrait que je reste éveiller même pendant qu’il nettoiera la plaie et retirera les lambeaux de chair, de muscle et de nerf qui pendouillaient un peu après l’articulation de mon épaule. Je tentais de récupérer l’usage de tous mes sens et maugréais comme un vieux matelot ivre des propos inintelligibles et mystérieux, le tout avec les yeux qui cherchaient des points d’ancrage dans le décor pour me situer spatialement. La pièce ressemblait à l’infirmerie et l’agencement d’objets me rappelait une perspective que j’avais déjà vue. Le lit était contre le mur et des souvenirs remontaient à la surface. Je me rappelle être à la place de là ou Lucy était la fois où je l’avais amenée à l’infirmerie. Je me rappelle la révélation qui avait suivi son réveil et toute la suite. Lucy me manquait. Peut-être qu’elle avait eu vent de ce qui venait de m’arriver et qu’elle allait débouler à l’infirmerie ?

« Hunnngrrrr … Lucy… »

Ne me demandez pas comment mais j’ai réussis a ramené Narok a l’académie et j’ai même résisté a la tentation de l’achevé moi-même. Vous pouvez m’applaudir ! (…. Personne ?) dès que nous fûmes arrivé à l’académie je fus aidé par d’autre élève pour soulever Narok … heureusement en nous voyant personne ne se fie prié pour nous cédé le passage … en même temps beaucoup ont eu des haut les cours donc bon …. Bref

Une fois à l’infirmerie Archie s’était précipité pour Nous aider, les autres élèves avait quitter l’infirmerie mais était quand même resté agglutiné devant les porte et les fenêtre de la pièce, tandis que moi j’étais resté même si j’avoue ne pas trop savoir ce que je faisais là. Je ne voyais plus trop ou était mon utilité dans cette histoire …

Heureusement Archie me prouva le contraire, en effet tout appliquant les soins à mon camarade et ami, il me confia plusieurs taches. Notamment de lui amener les couvertures. Ce que je fis après avoir baissé les stores pour que plus aucune personne extérieure trop curieuse ne puisse voir ce qui se passait.

- Que s'est-il passé, Noa?,

« Hunnngrrrr … Lucy… »

- Narok... Ton groupe sanguin?

Si on ne peut pas savoir son sang et qu’on a pas le temps de faire un test autant prendre le donneur universel O- … c’est pourquoi je me dirigeais vers le réfrigérateur pour en sentir les poches de ce groupe tout en expliquant ce que j’ai vu.

Je l’ai vu se battre contre une fille aux cheveux rouges et s’est fait arracher le bras par … une sorte d’ombre …

Pitié Archi il faut que vous compreniez la situation et que vous ne me fassiez pas d’anesthésie classique, sinon je suis foutue. Je ne sentais pas Lucy, enfin je devrais dire toujours pas. Elle n’était plus avec moi maintenant. Elle passerait pas la porte et ne me sauterait pas au coup en s’excusant de ne pas avoir donné de nouvelles. Rien de tout ça n’allait arriver. Mon regard dérivait toujours d’un point à un autre sans trouver d’attache, sans trop comprendre les mouvements autours de moi, pendant que ma bouche balbutiait des mots sans consonnes aux syllabes étirés et mixés les unes aux autres. Je sentais que je commençais à définitivement perdre pied. A glisser doucement vers la sombre inconscient qui m’apporterait la mort. Le sang glissait à travers les mains qui me tenaient et revenais dans la plaie ensuite, formant une marré écarlate et mortelle. J’entendis la voix de Noa, et celle D’Archi, ils semblaient se parler, et aussi me parler peut-être, mais bien que j’entends parfaitement ce qu’il me disait, mon cerveau stressé et fuyant ne parvenait pas à trouver de sens à ses mots, désormais étranger à tout langage.

Quelque chose parvient cependant à capter mon attention. C’était rouge, à l’aspect chaleureux et rassurant, comme une bonne nouvelle apporté dans cette… poche… de sang. Est-ce que c’était l’une des miennes ? … Est-ce que, ils ne… ILS NE VENAIENT PAS D’EN PROFITER POUR ME PRENDRE DU SANG !?! La rage montais en moi, comme un torrent débordant d’un fleuve en crue, emportant dans sa trainé mon pauvre esprit vers la surface. Je bondis presque sur place quand je sentis une piqure sur mon bras. Sans réfléchir, pendant que mes sens revenaient je bloquais le flux de sang au niveau de la piqure et expulsa l’aiguille dans une colonne de sang qui envoya valser la pointe et l’arracha au tube qui lui était relié pour qu’elle atterrisse de l’autre côté de la pièce. Après ça la colonne revint dans mon bras aussi rapidement qu’elle était sortie.

« PERSONNE NE PRENDRA MON SANG ! »

Mon cœur battais horriblement vite, il m’en faisait presque mal, ma respiration était haletante et mon visage fatigué. Je m’étais redressé et me trouvait maintenant assis sur le lit, les jambes allongées, mon regard braqué sur Archie. Bien que tout le reste me désignais comme bientôt au bout du rouleau, le regard que je portai sur Archi était bien plus que vivant, il exprimait la haine presque animal que j’avais pour lui qui avait tenté de me prendre de mon sang. Rapidement je jetai un regard tout autour de moi, analysant au mieux la situation pendant que ma respiration sifflait. J’étais bien à l’infirmerie, mais pas ou je le pensais, je n’étais que sur un lit qui n’était pas collé au mur. Les stores étaient baissés, j’entendais du bruit dans les couloirs. Les bados s’étaient donc rassemblés pour le spectacle. Il y avait du sang par terre, la flaque se propageait… du regard je remontai à l’origine du petit flux qui coulait au sol. Une poche de sang, de transfusion… alors ce n’était pas un prélèvement ? C’était mon cerveau malade qui avait interprété les informations à l’envers. J’espère que je n’avais pas blessé Archie au moins. Le regard haineux que j’avais se changea en inquiétude et en honte quand je reportai mon regard sur le Professeur. Je ne sus pas que dire, mais au moins il n’était pas blessé. Je sentis de l’activité sur mon moignon de l’autre côté et grimaça de douleur. En regardant là-bas je vis Noa, qui ne semblait pas très content de ce que je venais de faire à Archie je crois ? Il eut droit au même regard désolé et honteux que Archie eut juste avant. Je ne voulais pas qu’il parte, il était celui qui m’avait amené jusqu’ici et sa présence me rassurait, même si lui avait peut-être plutôt envie de partir. Doucement je viens poser ma main sur celles de Noa qui se trouvaient sur mon moignon et l’incitais à lâcher prise. Avec un rapide sourire de remerciement, puisque ma respiration ne me permettait pas de le faire plus longtemps, je retirai ce que Noa m’avait pourvue en bandage afin de ensuite montrer la blessure à Archie.

« Pardon Archie mais, si vous ne suturez pas les vaisseaux, si je m’évanouis, je meurs d’hémorragie avant que vous n’ayez put faire quoi que ce soit. Vous connaissez la procédure, retirer les tissus nécrosé, suturer les vaisseaux, et se servir des lambeaux sain pour refermer la plaie. Noa pourra vous aidez il est extrêmement capable et très précis. J’avais aussi une fracture ouverte sur ma côte mais Noa l’a parfaitement réduite, par contre il faudrait que vous suturiez. »

Pour faire un semblant de blague pendant que je me rallongeais, je fis un pauvre sourire même si mon regard était inquiet.

« Alors est-ce que c’est grave docteur ? »

Lorsque j’eus fournis mes explications a Archie celui-ci écarquillais les yeux et devint tout pâle… j’ai dit un truc qu’il ne fallait pas ? Ne me dites pas qu’il va faire un malaise parce que déjà supporté un mourant j’ai du mal mais alors si j’en ai un deuxième sur les bras la je me pend direct … ou alors je me barre et je les laisse se démerder.

_ Heu … ça va monsieur ?

- Oh mon Dieu... Lynn', qu'est-ce que t'a fait..., souffla-t-il.

Lynn … c’est comme ça qu’elle s’appelle … ok c’est Noté ... sous la demande d’Archie j’appuyais sur e moignon de Narok tandis que le médecin s’attelait a préparé la perfusion … Jusqu’à ce qu’un jet expulsa l’aiguille. La facial ne m’est vraiment pas passé loin … l’aiguille non plus d’ailleurs.

« PERSONNE NE PRENDRA MON SANG ! »

Extérieurement je ne semblais pas beaucoup réagi si ce n’est tenter de le maintenir en place et luttant pour toujours l’hémorragie avec mes mains … j’ai juste un peu crispé mes doigts mais appart ça rien d’extravagant … par contre dans ma tête c’était une autre histoire … ça faisait plus un truc dans le genre ON ESSAIE PAS DE T’EN VOLER MAIS DE T’EN DONNER BOUGRE d’ÂNE !!!! Et encore ça s’est c’est la version polis parce que j’ai aussi proféré toute les insultes islandaises a sn égard et baffé a de nombreuses reprises …Le saphir semblait finalement se ressaisir et tenta de s’excuser du regard auprès de Archie et moi … Oui ba je peux vous dire que vu le regard noir auxquelles il avait droit venant de ma part il a très certainement compris que je suis à deux doigts de l’étripé.

« Pardon Archie mais, si vous ne suturez pas les vaisseaux, si je m’évanouis, je meurs d’hémorragie avant que vous n’ayez put faire quoi que ce soit. Vous connaissez la procédure, retirer les tissus nécrosé, suturer les vaisseaux, et se servir des lambeaux sain pour refermer la plaie. Noa pourra vous aidez il est extrêmement capable et très précis. J’avais aussi une fracture ouverte sur ma côte mais Noa l’a parfaitement réduite, par contre il faudrait que vous suturiez. »

Mouais mouais mouais, ce n’est pas les flatteries qui vont te faire remonter dans mon estime… tu vas voir mon cochons je vais te cautérisé la plaie au chalumeau ça va pas mettre du temps ! Je vais t’en donné des raisons de pété un câble !

Je me contentais de suivre les instruction d’Archie silencieusement laissant les deux compères plaisanter … qu’est-ce que je fous là …

- Mmmhmm

C’était la seule réponse à laquelle j’ai eu le droit, la réponse d’un homme occupé à une tâche qui lui occupe complétement l’esprit et que ne vous avait pas écouté. Une très bonne réponse en somme, parce que s’il ne m’écoutait pas, il était occupé à me soigner, et c’était une bonne chose.

- Si tu es encore d'humeur à blaguer, c'est que ce n'est pas encore si mal.

Oui c’est une façon de voir les choses, mais il n’avait donc pas percé l’anxiété qui était derrière cette question. Ce n’est pas comme si je lui avait demandé s’il devait finalement m’amputer le bras mais puisque je n’en avait plus, la question se portait surtout sur ma survie. Sans m’en rendre compte je perdais de la sensibilité sur mon bras et sur mon moignon plus précisément. Il m’avait anesthésié localement heureusement. Et il s’afféra à me sauver pendant que je restais fixe à attendre qu’il finisse, le cœur aux bords des lèvres, la respiration sifflante, les yeux mis-clôt. Là où se trouvaient ses mains et celles de Noa était autre fois mon bras, j’avais l’impression que je pouvais encore le bouger, qu’il était encore là, mais quand mon cerveau demandait  un mouvement rien ne se produisait en réponse, et l’incohérence entre ses deux faits était douloureux au possible. Mon corps refusait de comprendre ce que mon esprit avait déjà accepté. On m’avait arraché une partie de moi-même, physiquement, et psychiquement.

Bientôt Archie finit, je n’en cru d’abords pas mes oreilles, mais il se releva et m’annonça de manière détournée qu’il avait fini. Il avait fait si vite ?

- J'ai bien peur qu'il ne te faille une prothèse cependant... Si tu veux, je peux t'en fabriquer une. Je suis assez doué en robotique.

Toujours allongé je garda mon regard sur le plafond, laissant quelques larmes couler sur mes joues sans que je ne m’en aperçoive. Mais ma voix était assurée et calme, parfait sujet pour la démonstration d’une dissociation entre le cœur et l’esprit, mes sentiments restait sur la douleur et la tristesse de ma on handicap, tandis que mon esprit était passé à la résignation de la mort de mon bras. En suivant ce raisonnement, était-ce de marchandage que de lui poser la question ?

« Merci, mais aussi sûr que je puisse être de vos compétences, il me faut de la chaire et du sang, pas des vérins et de l’huile. Quelle infamie que je ne puisse pas créer de chaire après tout ce que je peux faire de mon sang, malgré toute mes recherches et mes études. »

M’apercevant que des larmes coulaient sur mon visage et troublaient ma vision, je fis une demande toute à fait pauvre de force malgré l’intention que je voulais y mettre, ma pauvre voix devenue fébrile porta ma requette.

« Est-ce que je pourrais avoir quelques instants d’intimités s’il vous plait ? »

Je ne savais pas si il, ou ils allaient accepter ma demande, mais je voulais quelques instant pour penser, et pour vivre ma peine, sans être un spectacle pour Archie. Je devais être bien assez misérable dans mon état pour qu’il ne me voie pas faible. Pour autant je ne voulais pas rester seul non plus…

J’aidais Archie du mieux qu’il m’était possible tachant de suivre ces instructions. Lorsque ce nous eûmes Narok demanda a resté seul. Ce que je peux comprendre ceci dit je fus surpris de percevoir des larmes coulé le long de sa joue. Moi qu’il le pensait sans émotions (ouais je dis ça alors qu’on a rigolé ensemble en nouvel Calédonie et que je l’ai déjà vu s’énervé c’est tout à fait logique chercher pas comprendre)

Je m’apprêtais a quitté a partir parce qu’il était tant que je laisse mes nerfs flanché. Sauf que Archie me reteint.

- Je te remercie d'avoir été là... Je ne sais pas ce que j'aurais fait si j'avais été seul dans cette situation, lui dit-il sincèrement.

_Ouais enfin sauf que si je n’avais pas été la Narok n’aurais pas été distrait et il ne se serait pas fait arracher le bras… et évité de me ressortir le cliché du « avec des si on referait le monde » s’il vous plait merci

Enfaite je viens de me rendre compte que j’avais un peu pensé à voix haute.

- ...Où est Lynn'? Que s'est-il passé ensuite?, demanda Archie.

Ça par contre j’étais incapable de lui répondre … par contre je viens de me rappeler des paroles de cette fille avant de ce barré

Je n’en ai aucune idée … je me souviens juste qu’elle avait dit un truc … c’est qui Ren ?

A en juger par le mouvement de ses sourcils, ma question semblait avoir fait tiqué le prof.

- Moi-même je n'en suis pas complètement sûr. J'ai entendu son nom plusieurs fois... Je mènerai mes recherches, mais promet moi de ne pas chercher à le retrouver lui ou Lynn', je t'en prie.

Comme si actuellement j’avais les moyens ou que j’étais ne serais-ce qu’en état de pouvoir le faire … bien que dans le fond actuellement je m’en moquais éperdument je n’avais qu’une envie regagner ma chambre ou trouver un endroit pour pouvoir être seul et me laisser aller. En Attendant autant dire au prof ce qu’il voulait entendre … quoique un peu sèchement je dois l’admettre.

_ Comme vous voudrez ….

A présent j’ignorais ce que j’étais sencé faire … j’avais avis de partir d’ici. Voir Narok ainsi me fit remonter quelque souvenir de l’attaque de l’académie. Je pouvais revoir Tori suspendu la tête en bas, la jambe empaler sur un pic et Marco se faire maltraité par le type en masque je les revoyais allonger sur les lit à mon réveil. Je sentais mon cœur s’accéléré …

_ Es …. Est-ce que je peux partir maintenant ? … s’il vous plait

Je ne voyais pas ce que j’avais de plus a faire ici maintenant … je n’ai pas de compétence qui pourrais améliorer la situation et Narok a exprimé son envie et son besoin d’être seul.

Archie et Noa acceptèrent sans histoire et Noa rata ma demande silencieuse de compagnie. Quand Archi ferma donc les rideaux pour me laisser quelque intimité que ceux-ci pouvaient fournir je me retrouvais seul. Et j’en avait le sentiment, d’être profondément seul. Je ne restais pas exactement en compagnie de mes amis tous les jours, ou même toutes les semaines. Mes rencontres avec eux étaient grâce aux classes, ou sinon grâce au hasard à moins qu’elles ne soient prévues, ce qui était rarement le cas. Je n’avais pas vraiment quelqu’un qui puisse me comprendre comme j’en aurais besoin dans des moments comme celui-ci. Ce sentiment de solitude ancré profondément en moi et la perte de mon bras me laissaient un sentiment d’échec infini de tristesse encore plus grande. Silencieusement et le visage impassible je cédais le droit à mes larmes et mes émotions de s’exprimer. Cela faisait longtemps, très longtemps, depuis la mort de mon père dans mes jeunes années que je n’avais pas versé de larmes. Le liquide chaud coulait de mes yeux pour aller mourir sur l’oreiller sous ma tête, laissant des trainées humides et froides sur mon visage. Je ne voyais plus le plafond à cause de ma vue brouillé. Je respirais calmement et me refusait de partir dans un sanglot pathétique qui ne me réconforterait en rien. Je sentais mes émotions couler avec larmes, fuyant le peu d’espace que leur offrait mon cœur blessé, débordant hors de mon corps en un flot déroutant, se mélangeant toutes pour former les larmes qui envahissaient ma peau, faisaient gonfler mes yeux et menaçaient de noyer l’oreiller.

Que devais-je faire maintenant ? Ma pauvre mère allait être ravagée par la nouvelle et me convaincrait surement qu’elle ne supporterait pas que son fils reste dans un endroit si dangereux. Et pour elle je partirais, abandonna par la même l’espoir de revoir Lucy. Mais si je restais que pouvais-je faire d’autre que me morfondre ? Je n’étais visiblement pas assez fort pour me défendre seule. Dire que je faisais partie de l’équipe de sauvetage qui planifiait d’aller sauver Yumiko des griffes de son père. Pathétique. Mais pourtant je ne pouvais pas me résoudre à laisser ma faiblesse lui faire courir le risque de rester sous la coupe de son père si l’équipe échouait et que je n’étais pas présent. De plus il pouvait arriver plein d’imprévue qui risquerait de mettre la vie des sauveteurs en danger… Je ne pouvais pas me permettre de rester en retrait avec ses possibilités. De plus Archie et Noa vont surement vouloir m’éjecter de l’équipe au regarde de mon état. Si je veux y aller je vais devoir être fort et leur montrer que malgré ma blessure je pouvais les accompagner. Je me redressai sur le lit pour m’assoir sur le côté et après avoir essuyé les vestiges de mes larmes je prit le temps de composer un visage dur, ferme, et autoritaire malgré mon état de fatigue évident. J’écartai ensuite le rideau pour porter mon regard vers les deux hommes qui se tenaient un peu plus loin.

_ Es …. Est-ce que je peux partir maintenant ? … s’il vous plait

"Noa ? Est-ce que je pourrais venir te voir demain ? Il faut que je te remercie proprement et je ne suis pas en êtat pour le moment."

J’attendis qu’il me réponde pour ensuite parler à Archie.

« Archie je vais avoir besoin de vous. Il faut que vous m’aidiez à recréer un bras. »

Ma manière de parler à Archie ne laissait place à aucune équivoque d’échec, aucun doute ni hésitation. Peu importe la difficulté et le temps, j’allais récupérer mon bras.

Je crois que Noa avait acquiescé avant de partir… Mais Archie reprit vite mon attention en répondant à ma question.  Apparemment je l’avais surpris mais bon. Je le soupçonnais d’avoir bien mesuré ses mots avant de m’avoir répondu puisqu’il avait pris quelques secondes avant de parler.

- Narok... Qu'est-ce qui te rends aussi confiant?,

« Pas vraiment confiant non. Je n’ai simplement pas le choix. Je vais devoir me faire repousser un bras puisqu’il m’en manque un. Si je n’ai pas été capable de me défendre et d’écarter Noa de l’affrontement avec Lynn’ alors je ne pense pas être très utile avec un bras en moins s’il vient le moment de combattre pendant qu’on va chercher Yumiko, surtout si l’on doit se passer de nos pouvoirs pour faire profil bas. Chose presque certaine. »

Je baissai la tête face à l’éventualité de ne pas me trouver utile pour le sauvetage, et si je n’étais pas utile il y avait de grandes chances que je sois un frein. Je me reculai sur le lit pour me placer de manière à être presque assis le dos contre les coussins qui avaient été poussés et le mur. J’avais retrouvé mon masque froid et calme, distant et calculateur, peut-être même plus que d’habitude. Je voulais faire les bon choix et me couper de mes émotions encore un peu conflictuel face à ma perte, les ignorer pour le moment était le meilleur moyen d’être impartial.

« J’ai encore mon utilité dans le groupe mais il ne faut pas que l’on perde des opportunités parce que je me retrouve coincé par mon handicap, le moyen le plus sûr de répondre à ceci reste de résoudre mon handicap. A toutes solutions égales la plus simple est toujours la meilleure. »

Je tournai mon regard sur lui jusque-là posé sur ma blessure au torse. Rien d’autre dans les yeux que de la détermination. Comme si je lui disais que j’allais tout faire pour réussir le prochain examen. Handicap désormais devenue broutille.

« Alors ? M’aiderez-vous ? »

- Évidemment. S'il y a une possibilité pour te rendre ton bras, je mettrai ma part là-dedans!

C'est ce qu'il me dit mais je n'était pas entièrement convaincue qu'il me prenait au sérieux. Il a tendance à couver tout le monde et donc il m'est difficile de faire la différence entre la lui qui cajole, et le lui qui cajole tout en prenant au sérieux... je ne le connaissais pas très bien après tout. Et le fait que c'était un excité de la science et qu'il voulait absolument étudier mon pouvoir ne m'aidait pas à lui faire confiance. J'avais peur qu'il ne fasse d'autre Lucy, et ça je l'éviterai à tous prix, même si je devais faire une croix sur mon bras. Ma pauvre Lucy qui avait tant souffert à cause de scientifique voulant tester mon sang à des fins obscures, ils avaient dit à Lucy que c'était un remède contre le cancer... mais qui sait si ils n'avaient pas atteint leur objectif en la transformant?

- Mais pour aujourd'hui, respecte les consignes du médecin. Repose toi... Le reste viendra après.

Sentiment non réfuté par la suite quand le Archie me demanda d'aller me coucher. Je ne dis rien de plus, il n'y avait pas grand chose à rajouter pour le moment et quand bien même une longue discussion aurait été nécessaire, je n'aurais pas put la tenir. Il ferma les rideaux pendant que je le regardais avec les même yeux indéfectibles. Mais une fois qu'il finit de fermer les rideaux je tomba à la reverse en travers du lit et m'endormis enfin, ou m'évanouis, je ne sais pas très bien à vrai dire. J'avais luté à tel point que j'avais fermé les yeux et avait sombré dans les ténèbres de l'inconscience avant que ma tête n'ait touchée le matelas.