Un seul remerciement ne suffit pas à exprimer toute la gratitude [PV Yumiko]

Rappel du premier message :

Je laisse échapper un gros bâillement en franchissant le portail qui pour une rare fois est ouvert. Après une longue nuit d'insomnie passée à attendre un message qui n'est finalement pas venu, j'ai réussi à trouver le sommeil durant 3h avant d'être réveillée par les autres occupants de la maison qui s'activaient. Je me réjouis au moins de ne pas avoir fait de cauchemar, mais c'est peut-être seulement parce que je n'en ai pas eu le temps. Finissant par laisser tomber mes tentatives pour me rendormir, je me suis levée afin d'aller déjeuner et me voilà à présent de retour du réfectoire. Je n'ai rien de prévu pour la journée, mais je n'ai pas envie de me tenir dans un lieu bruyant ou grouillant d'activité, alors la meilleure option qui s'offre à moi est probablement celle d'aller me réfugier à la bibliothèque avec mon coffre à crayons et mon cahier de dessins.

Avant d'entrer dans le sanctuaire de papier et de silence, je jette un coup d'œil à mes chaussures pour m'assurer que leurs lacets sont bien attachés et que je ne risque pas de trébucher en leur marchant dessus comme je sais si bien le faire. Ce serait pénible que ça arrive à l'intérieur de la bibliothèque. Ça me fait penser à la fois où j'ai rencontré Astra en lui tombant littéralement dessus parce qu'elle était allongée au milieu d'un rayon de livres. Ah, Astra, tu me manques... J'espère que tu vas bien.

Je passe le pas de la porte et prends la direction des tables pour m'installer à l'une d'elles, cependant mon attention est attirée par la chevelure blonde d'une demoiselle assise devant une pile de livres. Oh, Yumiko. Contente de la voir, je m'approche doucement de la table à laquelle elle se trouve et y dépose choses. Je salue la jeune femme à voix basse :

- Bonjour Yumiko. J'espère que je ne te dérange pas trop.

Il faut croire que ma plaisanterie n'ait pas été des plus drôles qui soient, étant donné que je suis la seule à rire. Ce n'est pas plus grave que ça, ce sont des choses qui arrivent.

- Il ne doit pas y avoir beaucoup de contrecoups, si ?

J'exprime une légère moue. Même si je souhaiterais pouvoir dire qu'il n'y en a pas, ce n'est malheureusement pas la vérité.

- Ça dépend. Lorsque je commence à aller un peu trop loin, ce sont parfois des étourdissements qui surviennent, mais la plupart du temps, je me mets à saigner du nez. À part ceux-là, je ne connais pas vraiment d'autres effets secondaires. C'est sûr que c'est désagréable, mais ça aurait pu être pire...

Je me retiens bien évidemment de parler de cette fois où, après avoir voulu faire une expérience qui s'est soldée par un échec, je me suis retrouvée dans le coma pendant deux jours. Au moins, cette aventure m'aura apprise qu'il ne faut au grand jamais faire de lumière dans une ombre, mais jamais plus je n'essaierai de faire venir quelqu'un avec moi, également. Je n'ai même pas envie de retenter l'expérience, peu importe le moment, peu importe la personne, à part peut-être s'il s'agit d'une situation d'extrême urgence ou vraiment très dangereuse.

Je regarde les arbres qui ornent les jardins. À cette période-ci de l'année, ils sont dénudés de tout feuillage. Pensive, je dis :

- Ça m'embête toujours de voir des arbres sans leurs feuilles, alors qu'il n'y a même pas de neige... J'ai l'habitude d'en voir recouvrir le sol l'hiver, mais ici, il neige à peine.

C'est ainsi que la discussion se poursuivit durant un bon moment, alors que nous continuions notre promenade dans les jardins.