après les révisions , la distraction (PV Yumiko)

Après avoir obtenu l’aide de Noa pour mes cours de Biologie, ce dernier me proposa de l’accompagner à la piscine pour me détendre. Je n’y étais jamais allé et tout ce que je savais c’était que j’allais pouvoir apprendre à nager. J’avais donc accepté avec plaisir avant de ranger mes affaires et aller dans ma chambre au sein de la maison Saphir. Je dois avouer qu’une fois que je dus me préparer je fus un tantinet perdue. Je savais que j’allais avoir besoin de mon maillot de bain, une serviette pour me sécher, mais avais-je besoin d’autre chose ? Je profitai d’avoir une heure devant moi avant de me rendre au portail pour faire une recherche plus que laborieuse sur Internet, outil que j’utilisais que très rarement. Ce n’est donc qu’après quelques dizaines de minutes que je mis enfin mon savon et mon champoings dans mon sac avant de troquer mon uniforme scolaire contre une tenue plus décontractée : un pantalon slim avec un tee-shirt simple et, pour toute chaussure, une paire de ballerines. Et une fois que j’eus attaché mes cheveux en une queue de cheval, je pris rapidement mon sac et me dépêchai d’aller au portail. En regardant rapidement l’heure je m’étais aperçue que j’avais mis plus de temps que j’aurais dû pour me préparer. Cela ne me plaisait pas, mais n’ayant jamais été à la piscine et comme je n’avais pas pensé à demander si je devais prendre quelque chose en particulier, j’avais dû me débrouiller. Il était hors de question que je demande à n’importe qui ce genre d’informations et je n’avais pas trouvé Mana qui aurait certainement pu m’aider. Peut-être même nous aurait-elle accompagnés. Elle m’avait dit qu’elle adorait nager, après tout.

Après une course folle pour atteindre le point de rendez-vous, je trouvai Noa qui semblait écouter de la musique alors qu’il était appuyé sur un muret. Etais-je en retard ? Comme il n’avait pas l’air de s’impatienter, j’en déduis que non. Mais, d’un autre côté, il était tellement dans sa musique qu’il n’avait peut-être pas vu l’heure passer ? Ne sachant pas trop ce qu’il en était, je continuai de courir jusqu’à lui avant de m’arrêter, essoufflée. Avais-je déjà couru de la sorte auparavant ? Il me semblait que non, mais là n’était pas la question. Reprenant doucement mon souffle, les mains sur les genoux, j’attendis de respirer correctement et qu’il soit à mon écoute avant de lui dire :

- Désolée de t’avoir fait attendre… J-je suis en retard ?

Code par Rin

Je dois avouer que j’eus beaucoup plus de facilités à reprendre mon souffle lorsque Noa me rassura en déclarant que j’étais pile à l’heure. C’était une bonne nouvelle agrémentée par le fait que le jeune homme était arrivé en avance. Et quand je fus remise de ma course, nous partîmes en direction de la piscine. Comme il me l’avait dit, nous y allâmes à pieds. Certainement n’était-elle pas loin mais il était certain que je ne la reconnaîtrais pas comme ça, du premier coup d’œil.
En attendant, le jeune homme qui marchait à côté de moi prit son téléphone et ôta ses écouteurs. De ce fait, j’entendis la musique qui venait de son portable. Elle n’était pas désagréable, au contraire. Mais, comme s’il avait peur que cela ne m’importune, il me demanda :

- Hésite pas me le dire si tu veux que j’enlève la musique. Sinon t’es à l’académie depuis longtemps ?

La véritable question n’avait rien à voir avec la musique mais je notais que s’il ne l’avait pas fait je n’aurais certainement pas parlé de moi-même. Je n’aimais pas forcément parler de tout juste pour combler un blanc, et, face à une nouvelle personne, je ne savais jamais réellement comment commencer une conversation dite « normale ». Et c’est ce qu’avait fait Noa, tout simplement. Alors, sans entrer dans plus de détails, je lui répondis :

- La musique ne me dérange pas du tout, ne t’en fais pas pour ça. Quant à ta question,… laisses moi compter… Cela fera 1 an et demi au début du mois prochain. Comme le temps passe vite ! Et toi, tu es à l’académie depuis quand ?

Finalement, répondre à sa question m’avait rendue curieuse. Puis, s’il me l’avait demandé c’était qu’il y avait un certain intérêt à le savoir non ? Au fur et à mesure de mes réflexions, je trouvai pas mal de raisons qui prouveraient l’utilité de cette information. Pour commencer cela pouvait concerner l’adaptation à la vie qu’on menait en ces lieux, aux cours, le besoin de trouver ses marques… J’avais déjà eu l’occasion de faire visiter l’école à de nouveaux élèves. Puis, tout simplement, c’était pour mieux se connaître, non ?

Code par Rin

- Heu … je suis arrivé vers la fin des vacances d’été donc a vu de nez … je dirais que ça fait … a peu près un mois … Et du coup la vie à l’académie tu t’y es bien acclimaté ?

Tout comme moi, il avait dû compter avant de pouvoir me répondre. La vie à l’académie devait être fort remplie pour tout le monde pour qu’on ait autant de mal à compter. Mais je ne m’attendais à avoir autant raison quand je pensais qu’on posait ce genre de questions pour savoir si on s’habituait bien. Cela me fit sourire, presque rire, surtout en pensant qu’il ne savait pas à quel point. Du coup, comme pour le lui signifier, je lui répondis avec entrain :

- Si tu savais. Je ne veux plus quitter cet endroit !

Bien entendu, j’avais vécu quelques mauvaises rencontres et subi de mauvais traitements, mais cela n’était rien en comparaison de tout ce que j’avais pu gagner. La liberté, des amis, la possibilité de découvrir le monde et de m’épanouir. Je le réalisai que depuis peu de temps, bien qu’inconsciemment je l’avais toujours su.
Finalement, peu de temps après ma réponse, nous arrivâmes à la piscine. A l’accueil, je n’eus pas le temps de m’inquiéter pour le paiement que Noa nous prit deux entrées. Puis, suivant les « instructions », j’allais dans une cabine pour me changer. Mon maillot de bain une pièce était blanc cassé avec une jolie fleur hawaïenne qui était en bas à gauche en un dessin qui s’étendait jusqu’à disparaître. Je l’avais choisi en Nouvelle Calédonie avant de passer ma toute première journée à la plage en compagnie de ma meilleure amie. Une fois mes affaires dans mon sac et habillée, je sortis de ma cabine. Avant de fermer le casier à clef, je pris mon savon. Une fois que je fus prête, je rejoins le jeune homme qui semblait regarder à travers une grande vitre. Une fois près de lui, je me rendis compte qu’il avait comme des brûlures en voie de guérison. Cela me fit penser à mon ami qui m’avait dit s’être battu avec un autre rubis pendant le voyage. Doucement, je fis pars de mes impression au jeune homme à côté de moi :

- Alors c’est toi le rubis qui s’est battu en duel contre Yasushi ? Que s’est-il passé ce jour-là ? Vous vous êtes disputés ? Yasu n’a pas voulu me le dire…

Je ne savais pas s’il voudrait m’en parler. En tous les cas, je devais avouer que le monde était petit. Peut-être un peu trop par moment. Heureusement, j’étais face à une belle rencontre dont je comptais apprécier la proximité.

Code par Rin

Il parut surpris par ce que je venais de dire, mais il reprit rapidement le sourire pour me répondre ainsi :

- Ah tu connais Yasushi toi aussi ? Non on s’est pas du tout disputé en fait c’était un duel amical. C’est moi qui lui ai proposé, a un BBQ quand on cuisinait. J’ai remarqué que Archie le collait un peu beaucoup et je me suis dit que sa lui changerais les idées. …D’ailleurs maintenant que j’y pense je n’ai plus eu de nouvelles d’eux depuis …

- Yasu est mon ami depuis quelques mois. Je suis heureuse de savoir qu’il ne s’est rien passé de grave entre vous. Il ne m’en parle pas beaucoup, mais je sais qu’il vit quelque chose de difficile. Quant au professeur, je ne sais pas…

Je ne savais pas si tout cela l’intéressait réellement, mais si mon ami pouvait avoir de l’aide, cela me ferait vraiment plaisir. Mais je ne voulais pas non plus forcer les choses. Je n’insistai donc pas, le suivant simplement vers les douches. Nos affaires posées, nous allâmes nous mouiller avant de nous diriger vers les bassins. Pendant toute cette partie je l’avais plus ou moins imité pour ne pas rester sans rien faire. En cela j’avais beaucoup progressé ces derniers temps.
Il y avait deux bassins qui semblaient totalement différents. Je ne comprenais pas très bien mais Noa alla plonger dans le « petit » bassin pour réapparaître plus loin. Pour ma part, comme les seuls souvenirs que j’avais étaient le bain et la plage ; je mis d’abord les pieds et les jambes en m’asseyant sur le rebord. L’eau était plutôt tiède comparé à mes deux seuls souvenirs avec l’eau. Une fois revenu à la surface, le jeune homme me demanda :

- Au fait ! Tu n’as pas peur de l’eau ?

Je lui souris, légèrement amusée, et lui répondis simplement :

- Non, je n’ai pas peur. Je n’ai tout simplement pas eu l’occasion d’aller à la piscine. Désolée, cela doit te paraître étrange…

J’essayais d’être légère alors que, une fois encore, je me rendais compte que j’avais raté beaucoup plus de choses que tout ce qui m’avait été donné de voir depuis un an et demi. Malgré toutes les épreuves, je ne regrettais pas d’être sortie, loin de là !

Code par Rin

La réaction de Noa me surpris. Je ne voyais pas du tout ce qu’il voulait faire. Je ne pus donc pas me préparer à recevoir les vagues que m’envoya le jeune homme avant de partir dans un fou rire d’amusement. Bien que très peu contente de m’être fait avoir comme ça, j’eus un air mécontent qui se transforma rapidement en une envie de me venger. Alors, pour commencer, je me mis à frapper l’eau avec mes pieds pour lui envoyer de l’eau. Au bout d’un moment, je me levai et allait sur un côté qui me rapprocherait de lui tout en le prenant à revers. Puis, sans vérifier plusieurs points comme le fait que j’aurais pied ou s’il m’avait vue, sans m’arrêter dans mon élan, je tentai un saut sur lui. Bien que je réussisse à l’atteindre, c’était la première fois que j’étais totalement engloutie par l’eau sans avoir d’appuis. Pourtant, malgré cela, je ne paniquai pas, retenant ma respiration. Le fait d’avoir rapidement le sol du bassin sous les pieds m’aida dans ce sens et je n’eus qu’à me remettre debout pour avoir la tête hors de l’eau. L’euphorie de mon attaque et du jeu m’avait totalement quitté pour me laisser reprendre mon souffle et frotter mes yeux. Ces derniers me piquaient à cause du chlore présent dans l’eau. Mais je n’étais pas mal au point de ne pas retrouver le sourire : retrouvant l’expression de la joie, je regardai Noa pour lui dire :

- Alors, par où on commence ?

Sérieusement, oui, je voulais apprendre à nager, profiter qu’il n’y avait peut-être pas autant de monde que je le craignais. Après, s’il voulait jouer, eh bien… pourquoi pas ?

Code par Rin

- Ba déjà dans un premier temps je crois bien que je vais te prêter mes lunettes.

Le laissant sortir de l’eau pour aller chercher ses lunettes, je me rapprochai du bord pour pouvoir observer ce qui m’entourait. Je ne comprenais pas réellement pourquoi les gens nageaient comme si leur vie en dépendait sur des longueurs n’ayant absolument aucun obstacle. Etait-ce pour la vitesse, comme m’avait montré Mana ? En tous les cas cela n’avait rien à voir avec mes propres motivations. Quoi que peut-être se rejoindraient-elles un jour ? En attendant, toujours accrochée au bord, je voyais aussi des personnes « jouer » d’une façon qui me semblait étrange : entre les pirouettes, chercher à savoir qui resterait le plus longtemps sous l’eau… Autant je m’étais amusée en sautant sur Noa, autant je ne comprenais pas trop ce qu’il y avait de jouissant dans leurs activités. Je ne me contentai donc d’observer jusqu’à ce que de grandes gerbes d’eau m’éclaboussent. En me tournant je pus voir le jeune homme qui s’avança vers moi, le sourire aux lèvres, pour me donner ses lunettes. Calquant mes gestes sur ceux de Mana quand elle les avait mises, et Noa pour les placer seulement autour de mon cou. Puis, telle une élève attentive, je l’écoutai me donner les consignes suivantes alors que nous étions avancés pas loin d’une profondeur qui serait trop grande pour que je puisse simplement marcher :

- Alors déjà je voudrais voir comment tu es à l’aise dans l’eau si tu n’as pas pieds … Je te laisse avancer aussi loin que tu le peux, tu peux utiliser la technique que tu veux, il y a même le bord si tu veux t’accrocher. N’hésite surtout pas à t’arrêter si tu commences à avoir peur ou que tu te sens mal aise. Mais rassure-toi tu n’as rien à craindre je reste à côté de toi tout le long.

Je lui fis signe que j’avais compris et, accrochée au bord, je me mis à avancer avec prudence. Quand je me rendis compte que je n’avais plus pied au bout de quelques instants, je pris ce dernier avec les deux mains pour pouvoir progresser. Tant que l’eau était calme je n’avais pas réellement peur car mes prises étaient assez fermes. Cependant, à chaque fois que quelqu’un sautait près de moi ou créait des assez gros remous pour me secouer, je ne pouvais m’empêcher de m’arrêter pour m’accrocher avec plus de poigne tout en fermant les yeux. Je ne savais pas vraiment si cela pouvait être considéré comme la peur de l’eau, mais la crainte de me faire emporter et/ou de ne plus pouvoir atteindre la surface m’empêchait de me décrocher. Peut-être que ma première expérience à la mer était aussi responsable de cela. Non pas qu’elle ait été mauvaise, mais le souvenir de cette immense étendue sans fin ne m’avait pas vraiment rassurée. Enfin, c’était ma toute première expérience à la piscine : J’étais donc autant surprise qu'effrayée par les sauts et galipettes des autres, surtout quand elles étaient toutes proches de moi.

Code par Rin

Après plusieurs minutes, pendant lesquelles je m’efforçai de faire l’exercice demandé par Noa, ce dernier me déclara :

- C’est très bien je pense en avoir vu assez tu peux t’arrêter là. On va aller ailleurs pour que je t’apprenne à nager !

Il sortit alors de l’eau en s’aidant du rebord et me proposa son aide. Je pris alors sa main et, quand je fus enfin sur la terre ferme, il me mena dans un endroit bien moins profond dans lequel l’activité était un peu moindre comparé à quelques minutes auparavant. J’espérais seulement que cela ne gênerait pas l’apprentissage. Le jeune homme me sembla confiant vis-à-vis de cela. Je me glissai donc dans l’eau pour écouter les explications du jeune homme qui joignait le geste à la parole :

- Bon pour commencer je vais te montrer « la brasse » ou ce qu’on appelle aussi « la grenouille ». Je trouve que c’est la nage la plus facile et la première qu’on m’a apprise. Pour commencer on va voir le mouvement des bras, fait comme moi ! Déjà tu tends tes bras devant toi. Ensuite tu vas les écarter, comme pour ramener l’eau sur le côté. Ensuite tu les ramènes le long du corps puis tu les tends à nouveau devant toi. Et après tu recommence ainsi de suite. Tu me suis ?

Etrangement, cette nage me rappela celle que Mana m’avait rapidement apprise en Nouvelle Calédonie. Elle ne me l’avait alors pas nommée, nageant simplement autour de moi avant de me prendre dans ses bras, me demandant de reproduire ses gestes. Pour moi, cela n’avait pas été très clair. En fait, je ne comprenais pas trop pourquoi on les faisait. Cependant, quand Noa me posa sa question, je me mis dans l’eau de sorte qu’elle m’arrive jusqu’aux épaules et je tentai de reproduire le geste de la grenouille. Maintenant que j’avais vu à quoi cela ressemblait sans l’eau pour me gêner, je pus le refaire sans trop de difficulté. Et c’est même en le faisant que je compris pourquoi il était fait. En écartant les bras, paumes vers l’extérieur, on repoussait l’eau, nous faisant avancer un peu comme si on était propulsé. Pourtant, ce simple geste ne m’empêchait pas de rester à la verticale dans l’eau. Je me tournai donc vers Noa et je lui demandai :

- Je pense avoir compris comment on le fait, mais comment on fait pour rester à l’horizontal dans l’eau ? On ne risque pas de couler ?

Je me semblais bête de poser la question, surtout que Mana m’avait montré comme un jeu de jambe, mais je n’étais pas certaine de comment celui-ci était fait. Etait-ce le rôle des jambes de nous empêcher de couler ?

Code par Rin

Pour me répondre, Noa, qui était à côté de moi, se laissa tomber sur le dos. Bien que l’eau l’engloutît pendant un instant, il remonta assez vite pour ne pas me laisser le temps de me poser de question. De plus, dès qu’il en eut la possibilité, il me répondit :

- Déjà comme tu peux le voir quand on est à l’horizontal on n’est pas sensé coulé. Que ce soit sur le ventre ou sur le dos. (Puis il se redressa) et aussi parce que tu vas également te servir de tes jambes pour la brasse regarde je vais te montrer.

Malgré le fait qu’il me l’ait prouvé, j’avais encore peur de me mettre à plat ventre sur l’eau. Et si je coulais ? Si je faisais mal les mouvements ? Cependant, je ne dis rien, regardant simplement Noa s’accrocher au bord pour se mettre sur le ventre dans l’eau avant de m’expliquer tout en me montrant :

- Donc pour les jambes, tu commences jambes tendues, ensuite tu ramènes les pieds vers ton bassin puis tu écartes les jambes en les tendant et les resserres ensuite, et tu recommence. Vas-y essaie. Après tu verras une pour les bras et les jambes en même temps, ça suit une certaine logique.

Anxieuse, je ne me mis pas en place tout de suite. Puis, tout comme Noa, j’entendis un bruit de plongeon plus loin. Je n’étais pas rassurée alors que le jeune homme semblait ravi. Comment lui demander ? Il m’avait dit qu’il serait là en cas de problème, mais malgré que j’eusse pied, je me sentais mal à l’idée de ne pas sentir que j’avais les pieds sur terre. Je ne savais pas comment expliquer cela. D’autant que j’avais pu m’accrocher au bord sans problème plus tôt, bien que je me sois sentie très tendue et mal à l’aise.
Prenant mon courage à deux mains, je m’approchai du bord pour m’y accrocher. Mais, pour la suite, je ne parvins pas tout de suite à quitter le sol. Je dus me faire un gros travail de persuasion que je ne risquais rien parce que je tenais fermement le bord. Quand je me fus rassurée un minimum, je commençais en essayant de faire les mouvements que Noa venait de me montrer. Mes essais se retrouvaient saccadés par la crainte qui revenait de temps en temps, mais dans l’ensemble je parvins à les reproduire.

Code par Rin

Lorsque je me fus arrêtée, Noa me complimenta joyeusement, comme pour m’encourager :

- C’est bien tu as saisi le principe, maintenant on va faire les bras et les jambes en même temps. Mais on va le faire sous l’eau. Au fond du bassin.

Hein ? Quoi ? Nager… la tête sous l’eau ? J’étais consciente qu’en sautant j’avais eu la tête sous l’eau pendant quelques secondes. Mais cela avait été tellement rapide que je n’avais pas eu le temps de réellement avoir peur. Là, c’était différent : le jeune homme me demandait de RESTER sous l’eau pendant un certain temps. Non… Non… Non…
Ma surprise ne durent pas réellement se voir puisque Noa m’aida à mettre les lunettes qui étaient encore autour de mon cou. Puis, il reprit :

- Bon si tu veux pour débuter tu pourras t’aider du bord pour avancer après tu vas voir les mouvements vont venir tout seul la coordination suit une certaine logique. T’es prête ?

Non, je ne l’étais pas du tout Tremblante, je fis pourtant oui de la tête. Il commença à compter jusqu’à trois avant de prendre une grande inspiration et plonger. Je fis de même, l’appréhension au ventre. Dans l’eau, je vis vaguement l’activité dont Noa qui partit rapidement pour nager. Pour ma part, je restai quelques secondes calmes avant de me rappeler le jour en Nouvelle Calédonie. Je n’avais alors plus d’air, aucun moyen de remonter à la surface et je me rappelais que tout était noir. La peur qui éclata en moi me fit cracher mon air et boire la tasse alors que je me remontai rapidement à la surface. Toussant pendant un moment, je tentai de reprendre mon souffle. Si seulement je n’avais pas aussi peur… Je tremblais comme une feuille et j’étais si enfermée dans mes pensées que je ne vis pas Noa remonter à la surface pour me regarder. Les larmes montaient et quand j’eus enfin repris mon souffle, je mis mes mains devant ma bouche en m’adossant au rebord. La peur me tenait encore sans que je réalise pourquoi.

Code par Rin

Ce n’est que lorsque je sentis une main caresser mon dos que je revins à la réalité. En tournant doucement la tête, et en enlevant les lunettes parce que la buée m’empêchait de voir quoi que ce soit, je vis que c’était Noa. Il semblait inquiet et confus. Je ne pouvais que le comprendre, ou imaginer puisque je serais dans le même état que lui à sa place. Pourtant, je ne répondis rien quand il me demanda si ça allait aller. Je me contentai de le suivre jusqu’à l’échelle pour sortir de l’eau. Toujours tremblante, je le suivis doucement jusqu’au banc où nous avions laissé nos affaires. Il m’y fit assoir avec douceur avant de se placer à mes côtés, posant une serviette que mes épaules. Je pris les pans de cette dernière comme si cela allait effacer toutes mes peurs.

- Et ben alors qu’est ce qui t’es arrivé ? tu t’en sortais très bien jusqu’à présent …

Il avait parlé d’une voix douce qui me rassura un peu. Qu’est-ce qui m’était arrivé ? Je n’étais pas sûre de le savoir moi-même. Etait-ce réellement à cause de cela ? Ou parce que l’océan m’avait paru si grand, si envoûtant que je gardais ce souvenir de l’eau ? Non, la mer n’était pas responsable. Pourquoi son immensité m’aurait-elle empêché de mettre la tête sous l’eau ? Ce n’était pas logique, si logique il y avait. Doucement, très doucement, et incertaine, je répondis à Noa :

- Je… n’en suis pas certaine, mais je pense que c’est parce que… j’ai failli mourir dans l’eau. Jïnn m’avait emmenée en promenade sur un bateau pour voir le « lagon ». Puis, je ne sais pas pourquoi, nous sommes tombés à l’eau. J’étais désorientée, je ne savais pas nager et je manquais d’air. Puis, je me suis évanouie. J’avais l’impression que j’allais mourir. J’ai peur de rester longtemps la tête sous l’eau. J’ai peur de ressentir ça à nouveau…

Etait-ce cela « avoir peur de l’eau » ? Je n’avais pas ressenti cela avec Mana quand elle m’avait emmené pour la première fois à la plage, et encore moins quand j’étais dans une baignoire. Cette mésaventure m’avait-elle effrayée au point que cela me laisse une peur incalculable ? Certainement que oui puisque j’avais la même sensation que lorsque je voyais du sang sur mes poignets. Dans cette dernière situation, j’avais toujours l’impression de revivre mon suicide forcé par l’ordre de mon père. Est-ce que la vie se retournait encore contre moi, comme pour Yasushi qui semblait toujours poursuivit par la mort ? Qu’avions-nous fait pour devoir subir tant d’épreuves ?

Code par Rin