Memento moris - Hyunie Miu [MODIFIE]

Mon histoire commence dans une petite maison située au Japon, elle n’était pas bien grande, ni très luxueuse d’ailleurs, mais c’est ici que j’ai grandi. C’est également ici que vivaient mes parents, ils formaient un couple heureux et solide. A ma naissance, leur bonheur a atteint son paroxysme, tout semblait bien se passer, nous étions une famille heureuse et soudée. Nous passions de très bons moments ensembles, pleins d’amour et de tendresse.  

Malheureusement ces moments plein de bonheur furent de courte durée, car mon père, fut frappé par une grave maladie et il nous a été brusquement arraché, je n’avais que 5 ans à l’époque.  Ma mère tomba dans la dépression et ne fut plus jamais la même tant elle fut affectée par la mort de mon père. J’étais la seule personne qui lui restait et elle m’aimait plus que tout au monde.

Après la mort de mon père, plusieurs mois se sont écoulés, et petit à petit ma mère regagnait peu à peu le sourire. Elle s’occupait de moi chaque jour et me donnait tout l’amour et l’affection dont j’avais besoin. Nous commencions enfin à reprendre gout à la vie.

Un jour en m’accompagnant à l’école, maman fit la connaissance d’un de mes anciens professeur, le courant passa très bien entre eux et ils eurent plusieurs rendez-vous tous les deux. J’étais contente pour maman mais je n’aimais pas ce professeur, il nous criait tout le temps dessus avant et il se mettait très souvent en colère. La directrice avait dû nous sauver à plusieurs reprises de cet homme, mais elle avait fini par le renvoyer car il avait corrigé trop sévèrement un élève, celui-ci avait fini à l’hôpital.
Un jour où j’étais dans ma chambre en train de lire un livre, ma mère frappa à la porte et entra en me souriant timidement.

« Ma chérie, j’aimerai te présenter ton nouveau papa, tu veux bien venir quelques minutes dans le salon ? »

« Mon nouveau papa ? »

Je la regardais intriguée par cette annonce, sans me douter que cette annonce allait marquer la fin de notre famille. Après avoir suivi ma mère jusqu’au salon je ne fus que peu surprise de découvrir mon professeur installé sur le canapé.
Je ne peux m’empêcher d’éprouver du dégout en me remémorant cette scène, cet homme est vraiment dégoutant, et méprisant. Mais ça, ma mère et moi ne le savions pas encore mais nous n’allions pas tarder à le découvrir.

Les premières semaines de leur relation se sont relativement bien passées, mon pseudo beau-père avait emménagé avec nous et ma mère semblait très heureuse. J’étais contente pour elle et cet homme semblait être correct. Malheureusement encore une fois le bonheur de ma mère fut de courte durée, le paradis laissa place à l’enfer.
Un soir où j’étais seule avec ma mère car mon pseudo beau-père avait décidé de sortir boire un coup avec ses abrutis de potes, je fus réveillée par un bruit sourd et par des voix. Je sortis de mon lit apeurée et intriguée par tous ces éclats de voix.

Alors que j’avançais prudemment dans le couloir je vis mon beau-père lever la main au ciel avant d’abattre celle-ci contre la joue de ma pauvre mère. Il l’avait giflé, il venait de gifler ma mère, elle était maintenant au sol en état de choc. J’accourus auprès d’elle totalement apeurée et dans l’incompréhension. Elle était en larmes, tremblante et semblait totalement déconcertée.

Mon abruti de beau-père était rentré totalement saoul de sa petite soirée entre pote, et l’alcool faisait ressortir toute sa rage et son agressivité. Cette agressivité que nous avions subit lorsqu’il était encore un de nos professeurs.
Ce soir-là alors que ma mère était en train de lui reprocher gentiment d’être rentré très tard alors qu’elle l’avait attendu, il devint soudainement agressif et la discussion finie en dispute. Après ces événements lorsqu’il reprit ses esprits il s’excusa auprès de nous et il jura de ne plus jamais recommencer. Or, il recommença et ce, plus en plus souvent, il rentrait le soir complètement saoul, lorsque ça arrivait en général il se montrait extrêmement violent envers ma mère et envers moi. Il arrivait par fois que ma mère finisse le visage complètement en sang tant ses crises de colères étaient fortes, nous avions toutes les deux plusieurs hématomes sur tout le corps, j’avais eu le bras et quelques côtes cassées à moments. Mais ce ne fut rien par rapport à ce soir-là, le soir où le peu de famille qui me restait fut brisée.

Ce soir-là il fut particulièrement agressif envers moi, il me battait sévèrement et me donnait des coups de pieds comme si j’étais un vulgaire animal. Il s’était déjà occupé de ma mère qui était au sol, elle bougeait à peine.  Je le détestais, pour ce qu’il me faisait subir, pire ce qu’il faisait subir à ma mère. Je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir une profonde colère, je m’en fichais d’être blessée mais ma mère. Il n’avait pas le droit de faire ça à ma mère…
Je le dévisageais alors qu’il ne cessait de frapper mon estomac, j’éprouvais une haine si profonde envers cet homme qui avait osé faire du mal à ma mère.


« J’vais t’apprendre à mieux me regarder p’tite pute. »

Alors qu'il me tenait par le col, il commença à me gifler violemment, s’acharnant sur ma pauvre tête, malgré le fait que j’étais à moitié sonnée je soutenais son regard. Mais ma témérité attisa sa profonde colère, il leva la main au ciel afin de m'assener une énième. Ma mère qui venait à peine de reprendre ses esprits se jeta sur lui, brisant son vase en porcelaine préféré sur sa tête. Elle me prit dans ses bras totalement paniquée et en larmes.

« Je suis désolée, vraiment désolée ma chérie de te faire subir tout cela. »

Elle me serrait dans ses bras, j’avais le regard vide je pouvais à peine bouger, elle qui était quelques minutes auparavant
dans le même état que moi avait eu la force de me défendre et surement me sauver d’une mort certaine.

« Maman… »

J’avais parlé d’une petite voix, presque inaudible, soudainement j’écarquillais les yeux quand je vis se relever cette homme. Il tira brusquement ma mère par les cheveux et la jeta au sol. La tête de ma mère se cogna violemment contre le sol et elle perdit connaissance.

Je jetais sur elle en larme la serrant contre moi, l’appelant et la suppliant d'ouvrir les yeux. L’homme me saisit à nouveau fermement par le cou, je me mit débattre telle une lionne en criant et en le poussant.

Je sentais mes forces me quitter à force de me débattre, je me sentais à nouveau sonnée et mes yeux se fermaient peu à peu. C’est alors que je vis soudainement quelque chose remuer derrière mon agresseur, les goutes de sang qui s'étaient échappées de mon corps avant que ma mère ne me sauve se mirent à remuer, s’étendre et se détendre avant de prendre la forme. La dernière chose que je vis fut un animal ressemblant à un loup, bondir sur mon agresseur et le jeter au sol.
Lorsque je rouvris les yeux, j’étais dans un lit, recouverte avec un drap blanc. Des yeux curieux me regardaient et me détaillaient. Alors que je reprenais connaissance, je ne réalisais pas encore que tout ce qui s'était passé était bel et bien réel. A mon reveil on m'a expliqué qu'il avait recu un violent choc sur la tete et qu'il était actuellement dans un profond coma, je me réjouissais de cette nouvelle en me disant qu'il nous laisserai sûrement tranquille pendant un moment, concernant ma mere et moi nous étions blessées mais vivantes rassurées que cette histoire soit enfin terminée.

Quelques temps plus tard, après bon nombre de rééducations et de soins, ma mère et moi sommes sorties de l'hôpital. Nous étions encore secouées par ce qui s'était passé mais nous étions plus proches que jamais. Le soir où nous sommes rentrées chez nous, je me suis réfugiée dans ma chambre afin de tailler mon poignet et faire apparaître mes loups que j’avais au fur et à mesure réussi à comprendre, et à connaitre. Chaque fois qu’ils apparaissaient, j’avais cette sensation de perdre quelque chose. Ce qui était le cas dans un sens.

Ils nous avaient sauvé ma mère et moi, malgré leur particularité. Cette forme que j'avais vu dans le dos de notre agresseur, c'était l'un deux, sur le coup je n'ai pas vraiment prêté attention à cela. Mais lorsque j'ai commencé à entendre ses voix dans ma tête je compris que j'avais eu de la chance qu'ils soient là. Pendant tous le temps où j'ai été hospitalisée j'ai appris à les connaitre et à les comprendre, pas forcément à 100% mais c'était un bon début.

Je me laissais tomber sur le lit, épuisée par le brouhaha de tout ce petit monde dans ma tête, quand soudainement ma mère toqua à la porte de ma chambre. Elle venait de récupérer le courrier, et il y avait une lettre pour moi, elle me la tendit lentement avant de repartir d'un pas lent. Je ne recevais jamais de lettre habituellement donc je fus surprise au départ, elle venait d’une certaine académie appelée « Tsuki ». Je n'en avais jamais vraiment entendu parler, pourtant cette académie existait bel et bien. Cette académie Tsuki, m'avait lancé une invitation qui marquait le début de ma nouvelle vie.