Piscine au clair de lune [Pv.Louise,Warren]

Rappel du premier message :

Sentir la sueur coulée, rester concentré malgré le stress et respirer lentement. Le stress monte encore, si je n'y arrive pas tout est fini. Aller Senk, garde ton calme c'est jamais qu'une épreuve à passer. Ça fait 2 heures que je suis dessus, on compte sur moi, JE DOIS BATTRE CE BOSS !!!

Il est 3h du mat'. J'ai perdu. Tous mes contacts sur ma PSVita sont déco. Je m'ennuie. Il faut que je me calme ça me dégoûte. Après un long combat sur le dernier monstre de monster hunter, j'y étais enfin mais j'ai tout raté en faisant exploser mes camarades... Je vais sortir, je pense. Et puis en entendant les surveillants parler il y a quelque jours, je sais qu'à cette heure là on peut sortir tranquillement et puis avec mon pouvoir je peux m'envoyer valser direct dehors. Je vais prendre des affaires de rechanges pour aller à la piscine. Je sors de mon lit s'en faire de bruit pour pas réveiller mes camarades de chambre. Je prend une gourde dans mon sac, on sait jamais. Hop, je sors un manteau et un gilet et j'y vais. Par contre je peux pas passer par les couloirs, ce serait un mort subite. Je dois passer par la fenêtre. J'ouvre la fenêtre et la ferme discrètement. Je longe le mur mais il a plu aujourd'hui c'est humide. Je vais glisser fait chier ! Je tombe telle la pire des merdes mais je transforme mon bras et m'accroche sur un appui de fenêtre, un petit bruit se ressent, c'est la fenêtre d'une chambre des émeraudes, j'espère pas avoir réveillé quelqu'un. Je me lâche et atterrit sur mon bras, c'est facile avec un bras qui peut porter jusqu'à 5 fois mon poids. Je saute ensuite au dessus de la barrière avec mon bras et je le transforme à nouveau. Bon ça va je l'ai pas trop utilisé je risque pas de recracher mes tripes.

Après 5 minutes de marche, dans cette longue nuit à la fois magnifique et terrifiante, j'arrivais enfin devant mon objectif. Je n'étais même pas fatigué après tout c'est pas comme si j'étais pas habitué à faire des nuits blanches. J'ouvrais la porte qui semblait avoir était ouvert il y peu de temps, tiens quelqu'un était déjà là ? J'avançais dans les vestiaires tout en faisant attention mais j'entendais aussi des bruits de pas, pas le temps de réfléchir je prend mon sac et je me cache dans un des casiers assez grand.

Comment les choses avaient-elle pu tourner ainsi ? C'était une question que je me posais de plus en plus vue la situation sous mes yeux. Oui, je savais que les cicatrices dues aux vergetures, c'était pas beau à voir, mais je ne pensais pas que cela allait causer une réaction traumatique, loin de là !

Je vis, complètement horrifiée, Senketsu se mettre à pâlir, puis renvoyer le contenu de son estomac, avec du sang en prime. Je tentais de respirer lentement, pour ne pas me mettre à faire vraiment une crise de panique. Je devais rester forte et ancrée dans la réalité, car Warren ne pourrait pas me gérer si mon don s'activait. Je devais probablement paraître maladive, mais je réussis à bien gérer le réflexe induit par mon corps.

-Je m'en occupe.

C'était Warren qui me dit cela, tout en s'approchant de Senketsu quand celui-ci finit de vomir. Je m'aperçus que je ne l'avais pas senti passé près de moi. Étais-je en état de choc ? Je n'en savais rien. J'avais quand même compris la demande sous-jacente : celle de ne rien faire de plus compromettant. Je décidais donc de m'emmitoufler de nouveau dans ma serviette. Senketsu retrouvait de nouveau quelques couleurs sur son visage mais ça se voyait qu'il n'était pas bien. Aucun de nous l'était d'ailleurs.

-Désolé pour ce que vous venez de voir. C'est juste que j'ai du mal avec les cicatrices et tout ça... Louise, il t'est arrivée quoi ??

Je repris ma respiration et la lâchais lentement. Après tout ils avaient vu un de mes secrets les mieux gardés. Je supposais que dire la vérité en omettant quelques détails serait bien. Et puis j'avais vu aussi le regard de Warren sur moi : celui de l'inquiétude, comme s'il m'était arrivé quelque chose de terrible.

-Eh bien... C'est ce qui arrive... quand tu maigris bien trop rapidement et que tu laisses pas ton corps s'habituer aux changements que tu lui fais subir. Ces cicatrices font partie de moi de toute façon.

Mon ton était neutre, presque vide en disant cela, puisque je refoulais les émotions qui ne voulaient que m'envahir. La honte, le dégoût envers moi-même, celui que j'avais vu dans le regard de mes ex quand ils couchaient avec moi. Je préférai rester calme et froide plutôt que craquer et fondre en larmes devant eux.

Je vis Warren déposer Senketsu sur les marches de l'estrade et me regarder. Pourquoi être désolé? Aurais-tu pitié de moi Warren? Mais je n'ai pas besoin de pitié voyons. C'était ma faute de toute façon, celle de ne pas prendre soin de moi, refuser à mon corps de prendre les formes qu'il réclame, cette manière quasi obsessive de le contrôler à travers le sport et les régimes entre des virées folles dans les salons de thé. Oui j'étais laide, j'en étais consciente, et alors ?

-Je suis repoussante...

Je l'avais murmuré pour moi-même, ne les regardant pas. Je ne voulais qu'une chose, rentrer dans mon dortoir, me plonger sous les couvertures et ne plus en sortir, plus jamais.

-Je pense, que l'on devrait suivre ton idée Warren. Il vaudrait mieux rentrer et t'emmener à l'infirmerie Senketsu, au moins pour te faire un check-up et que tu te reposes.