Juliette Denarbonne • {fiche terminé}

Elle, c'est Juliette. Juliette Denarbonne. La voilà à table avec son père alcoolique et sa mère sous antidépresseur. Ils boivent de la soupe froide et fade dans une salle à manger encore plus terne que leurs tenues. Soudainement, le papa de Juliette recrache son verre de vin et tape du poing sur la table. La petite sursaute de terreur et la mère se mord nerveusement la lèvre.

« BORDEL JOSIANNE T'AURAIS PAS PU ACHETER UN MEILLEUR VIN QU'CA ?!

- P-pardonne-moi André ... »

Puis, le père gifle sa fille qui gémit.

« ET TOI T'ES PAS FOUTU D'AVOIR LA MEILLEURE MOYENNE DE LA CLASSE ?! TON DON DEVRAIT BIEN SERVIR A QUELQUE CHOSE AU MOINS. »

Alors que l'homme s’apprête à frapper son enfant, la mère vient à elle pour la protéger.

« ARRÊTE CA ANDRE ELLE FAIT DU MIEUX QU'ELLE PEUT !

- DEGAGE POUFIASSE JE VAIS LUI APPRENDRE QUE LA VIE N'EST PAS SI SIMPLE. »

La maman de Juliette lui dit de monter dans sa chambre. Alors, en larme et épouvantée, la petite Juliette monte dans sa chambre la fermant à clé et plongeant son nez dans ses bouquins d'histoire. Elle n'a que sept ans.

Juliette vivait à Orléans, pas très loin de la capitale dont elle idolâtre tant. Cette petite fille se faisait battre par son père au chômage mais c'était quotidien, et l'on prenait vite l'habitude. Pour échapper à cet enfer, la petite fille lisait de multiples encyclopédie et livre historique, ce qui était pour elle une passion qui l'a sauvé des coups de son père. Jusqu'à ce jour où Juliette faillit passer de l'Autre Côté.

Juliette rentre du collège, épuisée. Elle pose son sac à l'entrée avant d'enlever son pansement sur la lèvre.

« Eh, Juliette. »

dit son papa la bouteille à la main.

Mais Juliette reste indifférente, bien qu'elle n'est qu'une seule envie c'est que maman rentre à la maison. Alors, la jeune fille le nie en prenant un bol de céréale, sauf que son père ne semble pas la lâcher.

« QUOI ?! T'OSES M'IGNORER ?! »

Juliette vers des céréales dans son bol. Soudainement, elle sent une pression au niveau du bassin. Puis des mains se baladant sur le haut de son corps.

« Faut pas m'ignorer comme ça mon cœur. »

Il semble de plus en plus insistant. Juliette est en pleine panique et est paralysée. Elle n'a qu'une envie c'est de crier le nom de sa maman et qu'on lui vienne en aide. L'homme tente de la déshabiller mais la jeune fille semble enfin avoir le courage de se mouvoir et se gesticule dans tout les sens pour s'échapper de ses grilles. Malheureusement, le gros montre la plaque de plus belle contre la table et la claque. L'accélération de la petite semble de plus en plus rapide, et les larmes aveugles sa vision.

« Tu n't'en tiras pas comme ça. »

C'est alors que Juliette hurle de toutes ses forces sa mère ayant l'espoir que cette dernière arrive au plus vite. Mais, elle se fait vite taire par le poing que lui offre la bête.

« Ferme ta gueule. »

Heureusement, sa mère accoure enfin. Découvrant, le drame, elle tente de délibérer sa fille tant bien que mal. Mais celle-ci se trouve être la nouvelle cible de l'homme.

« APPELLE LA POLICE MON TRESOR ! »

dit la maman avant de recevoir un violent coup dans le ventre.

Sans plus attendre, la jeune fille prend le téléphone portable de sa mère tapant le numéro de la gendarmerie qui met du temps à répondre. Pendant ce temps là, sous les yeux de Juliette se trouve une violente scène conjugale. Finalement, la jeune fille parvient à prévenir les forces qui viendront dans peu de temps. Juliette, ne supportant plus voir toutes ces scènes d'horreurs se précipite pour pousser la chose abîmant cruellement le visage de la maman. La police vient enfin alors que les deux femmes sont dans un état des plus misérables. Elle n'a que quatorze ans.

Son père s'était calmé depuis quelques temps, et impossible pour la mère d'appeler de l'aide, elle était prisonnière de ce monstre, tout comme l'enfant. Elles étaient dépendantes de lui et l'aimaient aussi. Mais depuis, elles sont libres et en état. Elles vont bien.

Un an après, la mère et la fille déménagent en Vendée. Au lycée, Juliette n'a pas d'amis mais n'est pas malheureuse. Elle se montre plus que performante et semble être quand même appréciée. Quant à sa relation avec la mère, elles semblent très épanouies : Malgré le travail, elles s'organisent une journée où elles vont visiter un musée, retracer l'histoire de française et vendéenne, parlent, débattent ect. Elles finissent par se quitter à la fin des études de Juliette où elle souhaite être professeur d'Histoire-Géographie. Sa maman est très fière d'elle et la sollicite beaucoup. Juliette part vivre à Paris où un lycée l'a accepté.


Juliette pense que son métier, c'est de la tarte. Elle est très organisée, passionnée et semble pouvoir aider ses élèves quoiqu'il arrive. Cependant, rien n'est comme elle l'a pensé.

Son lycée se trouve en pleine banlieue parisienne. Mais bon, voyons les côtés positifs : Juliette va apprendre à être tolérante et à connaître les bas-fonds de la société française. Elle fera de son mieux pour augmenter les taux de réussite aux bacs, elle fera de son mieux pour ouvrir des délinquants à l'histoire française, elle fera de son mieux pour apprendre tout son savoir immense sur la géographie et l'histoire.

Mais ce n'est pas si simple que cela. A peine le premier jour elle se fait lyncher, on lui fait nettement comprendre que sa place n'est pas ici grâce à des mots et des gestes dotés d'une finesse irréprochable. En tant que débutante dans le milieu enseignant, la pauvre Juliette se fait cruellement bouffer.

La jeune femme de vingt-cinq ans essaie en vain de s'imposer mais rien à faire, certains se battent, certaines gloussent comme des dindons en se moquant du professeure et d'autres se bécotent au fond de la classe. Juliette a reçu de multiples menaces de mort et, étant peu proches de ses collègues, elle se retrouve seule.

Un an après, elle trouve un petit chaton blanc dans une ruelle. Étant rongée par la solitude et par d'autres sentiments négatifs, la jeune femme décide de l'adopter. Il n'est pas assez suffisant pour remonter le moral. La situation s'empire chaque année et tout effort sont vains.

La goutte d'eau fait déborder le vase.

Juliette est plantée là, sur sa table d'enseignant, regardant le vide pendant que ses élèves font la loi. Brusquement, un des élèves dit :

« Eh, venez ! On va ligoter la prof ! »

Cette phrase est impensable. Irréaliste. Les gosses s'approchent dangereusement de Juliette, tandis que cette dernière, se lève violemment. La veine de la tempe palpitante, elle chope le meneur par le colle pour le plaquer contre le mur ne cessant pas de le secouer et de lui crier dessus, reprochant de façon la plus vulgaire qui soit tout ce que ces petits lui ont fait subir.

Résultat ? Virée de l'établissement et direction l’hôpital psychiatrique.


Depuis son enfance, Juliette a subi tant de violence. C'est une adulte peu épanouie, complètement renfermée et malade. Malgré l'amour que lui donne sa mère et son chat, la malheureuse femme est au bord du suicide. Les traitements n'ont jamais comblé la souffrance qu'elle porte en elle. Puis, un jour, Juliette reçoit une étrange lettre.

« Mlle Denarbonne ? »

De son lit, la concernée contemple le sol le regard vide. Elle ne répond pas.

« Voici une lettre pour vous. »

Finalement, l'ex-professeure récupère la lettre et l'infirmière la laisse seule dans sa chambre vierge.

La carrière de notre protagoniste est finie, après ce qu'elle a fait, elle ne sera admit dans aucun établissement scolaire. Son savoir va alors bouillonner en elle jusqu'à sa mort, sans jamais pouvoir la partager à autrui. Mais lorsque cette dernière ouvre cette lettre, elle bondit de son lit, ne croyant pas ses yeux. En effet : Une Académie Anglaise la recommande. Elle ne comprend absolument pas, pourquoi dans un autre pays ? Pourquoi dans une Académie si peu reconnue mais pourtant prodigieuse ? Peu importe, Juliette se sent mieux et va pouvoir vite sortir de son cocon maladif.

A présent, plus prête que jamais, la professeure d'Histoire-Géographie aux antérieurs peu convaincant va enseigner à l'Académie Tsuki.