Un sale garnement (pv Tori)

Tam avait sentit des doigts sur son corps, comme des guillis. Mais elle ne laissa rien paraître et cela disparut. Elle avait repéré une odeur qui s'en dégageait. Quelque chose d'enfantin. Elle vérifia rapidement, rien ne manquait sur elle.
Elle était venue au marché pour faire les courses. Renée était malade, et il fallait quelques ingrédients pour le bar. Elle se proposa d'aller les acheter, l'ayant déjà fait une fois ou deux avec lui. Elle avait le café, les fruits.
Elle continua à faire le tour du marché et entendu des gens se plaindre d'autres guillis, voir de vols de bonbons. Cela devait sûrement être un chaton sans ses parents. Il fallait le chopper avant l'arriver de la police.
Accélérant la pas, elle se concentra sur l'odeur et un marchand de bonbons n'ayant pas encore été touché. Elle repéra l'odeur assez vide, malgré la foule. Il n'y avait pas beaucoup de chaton dans le coin. Encore moins avec une telle odeur de sucre. Il passa invisible et fit son forfait avant de disparaître dans une ruelle. Enfin réapparaître plutôt. Elle le choppa avant qu'il ne redevienne invisible et le maîtrisa. En lui tenant la bouche, elle se pencha et lui murmura à l'oreille.

-Petit, si tu continus, la police va venir et t'amener loin de ton papa et ta maman. Tu devrais vite rentrer les voir et ne plus utiliser ton pouvoir devant tous le monde. Sinon ton papa et ta maman, tu ne les reverra plus car tu seras en prison. Et en prison, il y a de méchants messieurs qui te feront du mal. De plus, trop utiliser un pouvoir peut rendre malade, j'ai entendu dire. Je te lâche et te laisse libre, mais ne crie pas s'il te plaît. Sinon les gens te verront

Je relâchai la main sur la bouche, relâchant son poignet en même temps. Le gamin ne hurla pas sur l'instant. je continua donc :

-Tu peux partir, je suis ni la police, ni un super héros.

Elle espérait que personne n'avait assisté à la scène, sinon elle en prendrais pour son grade.

Étant donné que je ne travaillais pas aujourd'hui, j'ai décidé de me rendre dans le quartier marchand, non seulement pour prendre l'air, mais aussi pour faire une mini épicerie. Entre-autres, je n'ai plus de pain et je vais bientôt être à court de dentifrice. Autant éviter de faire comme les procrastineurs qui attendent jusqu'à la dernière minute et qui, finalement se retrouvent à devoir patienter avant de pouvoir aller acheter le produit manquant, car leur horaire ne leur permet pas ou quelque chose du genre.

Après avoir trouvé tout ce dont j'avais besoin, je mets le petit tout qui tient en un seul sac de plastique dans mon sac à dos, afin d'avoir les mains libres, puis je me dirige vers le marché pour déambuler parmi les kiosques. C'est toujours intéressant de découvrir ce que les vendeurs ont à proposer. Cependant, à peine 5-10 minutes après mon arrivée, je sens que le coin commence à s'agiter. Vol de bonbons, chatouillements... J'ai un mouvement de recul lorsque je sens quelque chose me bousculer, alors que personne ne m'a touché. Il se passe quelque chose d'anormal, cependant, je ne peux pas y faire grand chose, alors je choisis d'essayer de m'éloigner. J'entre dans une ruelle afin de rejoindre une autre rue, cependant je m'arrête lorsque j'entends mon téléphone sonner. Je réponds, mais finalement il ne s'agit que d'un faux numéro. Bon, okay... Le temps de ranger mon téléphone et je suis prête à continuer, mais pas tout à fait, en fait. Plus loin devant moi, j'assiste à une scène. Une femme attrape un petit garçon par la main. S'agit-il de son enfant ? D'après les mots que je comprends, non. Pour éviter de me faire voir pendant que je les observe de loin, je me cache entre des poubelles en métal se trouvant le long d'un mur. Je ne veux pas me faire de films, mais cette femme essaie peut-être de kidnapper l'enfant. Du moins, c'est ce que je me dis, jusqu'à ce qu'elle lâche la main du jeune, le laissant visiblement partir. Me disant que je devrais en faire de même, car il ne se passera sans doute rien de plus, je fais un pas en arrière. Le seul problème, c'est que j'avais oublié que derrière moi se trouvait une autre poubelle. Le fait de la heurter me fait sursauter et elle se renverse dans un vacarme métallique... Merde, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je peux... Non. Le mur contre lequel je suis est exposé au soleil, c'est celui de l'autre côté qui est à l'ombre. J'ai pas moyen de me cacher rapidement sans me faire voir, c'est mort.

L'enfant s'apprêtait à repartir quand un bruit nous surprit tous les deux. Il disparut avant que je puisse dire quoi que cela soit ; Je décida de le rappeler à l'ordre avant.

-Gamin tu va rentre triste tes parents. Et toi la bas caché dans les poubelles, lève toi et décline ton identité. Je veux savoir qui m'espionne ?

Il était clair que je n'était pas d'humeur agréable. Entre ce gosse qui a pourrit ma matinée et l'espion, je n'étais pas à prendre sans pincettes. Cela avait donné à ma voix une présence qui n'était pas sienne d'habitude. Que cela soit le Morveux, ou bien l'autre, si les deux ne répondaient pas correctement à mes attentes, je fesserais le premier et ferait je ne sais quoi à l'autre.
Son chemiser à manches courtes jaune, juste attaché en bas, son tee-shirt sans manche bleu et son jean étaient pourtant quelconques, mais elle semblait dégager à ce moment là d'elle une aura menaçante, un peu comme une mère en colère.
Me rapprochant des poubelles, j'essayais d'en scruter le derrière les odeurs nauséabondes m’empêchaient d'utiliser mon nez à son plein potentiel. Il fallait espérer que ce n'était pas un simple agresseur assez idiot pour se mettre lui même en danger.
Le gamin suivait prudemment Tam, tout en étant visible. Il semblait aussi curieux qu'elle, ou bien trop impressionner pour fuir seul. Qu'allais donc faire cette personne cachée derrière les poubelles.

S'il y avait de minces chances pour que personne ne se soit préoccupé de ma présence elles venaient de s'évanouir avec les quasi-ordres clairement à mon adresse qui s'en suivirent :

- Et toi la bas caché dans les poubelles, lève toi et décline ton identité. Je veux savoir qui m'espionne ?

Ah oui, évidemment, ce que j'ai oublié de dire, c'est que dans ma surprise, non seulement j'ai renversé la poubelle, mais en plus je l'ai renversée parce que je suis tombée dessus. Du coup, j'hésite. Est-ce que c'est une bonne idée d'essayer de me relever brusquement, vu l'intonation de la voix de celle qui s'est adressée à moi ? Il vaudrait mieux ne pas prendre de risque. Ainsi, je me redresse lentement et découvre que mon interlocutrice n'est plus qu'à quelques mètres que moi. Juste au cas où, je lève les mains en l'air pour dire que je me rends. Là, j'ai vraiment pas le choix. Je crois qu'emprunter la voie de l'honnêteté est la meilleure chose à faire sur ce coup.

- Pardon ! Je... Tori Clark, c'est mon nom. Pardon, je me mêlais de ce qui ne me regarde pas. Je voulais simplement traverser la ruelle, mais je vous ai vu et j'avais pas envie de déranger, parce que ça semblait pas être le bon moment pour passer. Puis j'ai été curieuse, je l'avoue. Je voulais savoir ce qu'il se passait. Et... je voulais surtout m'assurer que ce garçon n'était pas en danger.

Voilà. Si après elle n'a pas assez de bon sens pour reconnaître que je dis la vérité et me dit que je mens sûrement, je... Non, je crois pas que ce soit une bonne idée de fuir. J'improviserai, je suppose, mais j'espère vraiment que je n'aurai pas besoin de le faire.

Tori Clark. Cela semblait être un vrai patronyme. Ce n'était donc pas une vigilante ou quelqu'un d'autre aux intentions malhonnêtes. Ces intentions étaient pures et la si la curiosité devait tuer, elle même serait morte depuis longtemps. Elle adoucie le ton de voix.

-Désolé Tori Clark. J'avais peur que cela soit une mauvaise personne, ou un de ses faux super héros que l'on nomme vigilants. Ils font souvent plus de bêtises que de bien. Et je tenais à protéger ce petit, d'eux.

Elle sourit et tendit la main vers le petit.

-J'en oublie les politesses. Je suis Tam Chamade, mais tu peux m’appeler Tam.

L'enfant venait de prendre cette main tendue, tout en regardant la femme.

-Et lui, c'est…

L'enfant répondit un grand :

-Tim, presque comme la madame.

Tam lui sourit de nouveau. Ce n'est pas ce qu'elle allait dire, mais cela lui convenait qu'il se présente. Il y avait quelque chose de maternelle dans la façon de faire de la Chatte Voleuse. Il s'agissait de bluff, mais peu de gens auraient put déceler son jeu d'acteur. Elle réfléchissait. Devais t elle dire qu'il était le perturbateur du marché ? Hum difficile à juger. Elle avait jouer franc jeu, autant en faire autant. Elle jeta un dernier regard à l'enfant, adoucissant son regard, avant de le « planter » dans les yeux de la spectatrice.

-Ce jeune homme vient de découvrir qu'il est un doté. Mais il n'en connaît pas les dangers. Je comptais le ramener chez lui. Si vous voulez, accompagnez nous. Vous pourrez ainsi voir que je ne lui veut pas grand mal. Ou traversez la ruelle, comme bon vous semble. Encore désolé d'avoir été brusque.

La proposition était un peu trop honnête venant d'une Chamade. Elle se dit qu'une personne pourrait ne pas être de trop, si les parents n'avaient pas de capacités. Car personne ne croira un ex voleuse sur parole.
L'enfant regarda Tam et lui demanda.

-Ça veut dire quoi dotré.

-Doté, Tim. Doté. C'est que tu possèdes quelque chose que les gens n'ont pas. Toi, tu peux te rendre invisible. Ce n'est pas mal, même si d'autre te le diront. J'en suis une aussi. Une de mes capacités est d'avoir des griffes.

Elle les fit apparaître sur la main tenant son sac à provision, avant de les rétracter, quand l'enfant voulut les toucher.

-Ce sont des griffes de chat. Jouer avec, c'est comme jouer avec un couteau. C'est dangereux, on peut se blesser avec.

L'enfant hocha la tête. Elle continua par un mensonge qu'elle ne chercha pas à dissimuler.

-Et non, je ne les ressortirais pas. Si je le fais trop souvent, je ne peux plus bouger les doigts après.

Tam attendait la réponse de la jeune fille et donc se concentra sur elle..

Hrp:

Heureusement, lorsque mon interlocutrice me répond, c'est avec un nouveau ton de voix, plus doux que celui précédemment employé :

- Désolé Tori Clark. J'avais peur que cela soit une mauvaise personne, ou un de ses faux super héros que l'on nomme vigilants. Ils font souvent plus de bêtises que de bien. Et je tenais à protéger ce petit, d'eux.

Je peux comprendre ses appréhensions et parlant du jeune, celui-ci qui n'était plus en vue réapparaît à côté de la femme. Je crois que je commence à comprendre ce qu'il s'est passé. Je lui offre un sourire amusé.

- J'en oublie les politesses. Je suis Tam Chamade, mais tu peux m’appeler Tam.

J'acquiesce d'un signe de tête.

- Et lui, c'est…

- Tim, presque comme la madame.

- Ah, eh bien, enchantée de faire votre connaissance et...

J'allais me présenter à mon tour, avant de me rappeler que je l'avais déjà fait. Quelle distraite... Je fais discrètement signe de la main de laisser faire.

- Ce jeune homme vient de découvrir qu'il est un doté. Mais il n'en connaît pas les dangers. Je comptais le ramener chez lui. Si vous voulez, accompagnez nous. Vous pourrez ainsi voir que je ne lui veut pas grand mal. Ou traversez la ruelle, comme bon vous semble. Encore désolé d'avoir été brusque.

Donc, voilà. Il vient de découvrir son don. C'était probablement ça l'agitation dans la rue. Je réfléchis à la proposition. J'ai déjà acheté tout ce dont j'avais besoin, je n'ai rien d'autre de prévu dans ma journée, alors pourquoi pas ? Même si Tim semble être un garçon raisonnable, on ne sera pas trop de deux.

- Ça veut dire quoi dotré.

Cette question me sort de ma réflexion et fait un peu se serrer mon coeur. J'éprouve de la sympathie pour cet enfant qui ne sait pas. Qui n'a encore jamais connu la discrimination ou la méchanceté envers les dotés.

- Doté, Tim. Doté. C'est que tu possèdes quelque chose que les gens n'ont pas. Toi, tu peux te rendre invisible. Ce n'est pas mal, même si d'autre te le diront. J'en suis une aussi. Une de mes capacités est d'avoir des griffes.

Et sur ce, Tam prouve ses dires en laissant apparaître quelques instants des griffes à l'une de ses mains, mais la démonstration prend fin avec la curiosité du jeune garçon qui tente de les toucher. Bon, après, Tam lui dit que c'est dangereux, mais malgré ça, je ne peux pas cacher mon sourire, car Tim n'est qu'un enfant et il est curieux, c'est normal. C'est mignon de le voir faire. Avant de rendre ma décision par rapport à la suggestion qu'on m'a faite, je décide de continuer un peu sur la lancée :

- Oui, en effet, ce n'est pas quelque chose de mal d'être doté, parce c'est comme la couleur des cheveux ou des yeux, on est nés avec ça. Certaines personnes pensent que ce n'est pas bien, mais c'est souvent parce qu'elles ont peur, parce que c'est quelque chose qu'elles connaissent mal.

Je m'agenouille pour me mettre près de lui et lui pointe son ombre projetée sur le mur ensoleillé.

- C'est comme une ombre. Tu vois, celle-là tu la connais parce que c'est la tienne. Tu n'as pas de raison d'en avoir peur et de toute façon, elle ne peut pas t'attaquer. Cependant, si tu vois une forme inquiétante...

Je m'interromps pour me concentrer sur mon ombre, celle de Tam et celle de Tim pour que les trois s'unissent et se mettent peu à peu à former la silhouette d'un dragon. Ensuite, je reprends avec un air rassurant pour éviter de l'effrayer, en gardant un œil sur ma création :

- Comme ça, maintenant on dirait un dragon. Cette ombre ne te ressemble plus, elle fait même peut-être un peu peur, mais est-ce que ça veut dire qu'elle va te faire du mal ? Eh non, elle ne peut pas. Tu peux même la saluer gentiment, elle ne bougera pas du mur.

Pour montrer l'exemple, j'agite la main devant le mur. Le petit se montre d'abord hésitant, mais à son tour, il se met à envoyer la main. Je le laisse faire pendant quelques instants, puis je me relève debout et j'attire son attention ailleurs pour laisser les ombres se replacer sans que le mouvement soudain ne fasse sursauter le garçon.

- Alors, tu comprends, il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent ou de ce qu'on ne connait pas. Cependant, ça ne veut pas dire qu'il faut être imprudent.

Tori le professeur, mesdames et messieurs ! À cela, je lève le regard vers Tam et ajoute :

- Je vais vous accompagner. Et, tu peux me tutoyer.

J'ai pris la liberté d'en faire de même pour elle, mais si jamais elle préfère que je la vouvoie, je suppose qu'elle me le dira.

La petite continua le discours de Tam sur les Dotés. Elle même semblait posséder un pouvoir sur les ombres. Dangereux pouvoir et pourtant, s’il pouvait permettre d'aller dedans, fortement utile.
Elle la laissa donc finir et tutoyer. Après, c'est un problème que les anglophones n'ont pas.
Tam était aussi d'accord sur les dires de la jeune femme. Il ne fallait pas avoir peur de son pouvoir mais aussi ne pas en abuser.
Elle secoua la tête positivement quand elle se proposa de la tutoyer. Elle devaient maintenant trouver la maison du petiot. Cela n'allait pas être facile, pensa t'elle d'un premier abord.

-Dit Tim, tu sais ou tu habites.

L'enfant secoua la tête négativement et sortit une carte qu'il portait autour du cou. On pouvait lire Timothée Mottet, 3 rue de Wendt Alexander, Abondance.
Elle connaissait l'histoire de ce nom grâce au zèbre de la RTS. Ils avaient produit des émissions autour des patronymes suisse et leur histoire. Elle connaissait aussi la rue. Non parce qu'elle en avait entendu parler à la radio, mais parce qu' Abondance était sa ville.

Tenant toujours la main de l'enfant, elle avança en disant

-c'est par là.

Pendant qu'elle cheminait par des rues n’étant pas le marché même, elle regarda Tori et entama la discussion.

-Intéressant pouvoir que vous possédez là. Suivant comment il est développé, je pourrais en avoir l'utilité, parfois. Je payerais bien sûr, cela va s'en dire. Et vous aurez aussi le droit de refuser, ce que je vous conseillerais si vous comptez être du côté des héros. Car ne travaillant, ni pour l'état, ni pour une force armée, je n'aie pas la possibilité d'obtenir de permis d'utilisation de capacités pour ceux travaillant avec moi.

Elle reporta son attention sur l'enfant, écoutant une éventuelle réponse. Tim venait de lâcher la main de Tam et montra un bâtiment.

-C'est mon école. Mais elle est fermée pour quelques jours.

Il avait l'air plutôt triste qu'elle soit fermée. Effectivement le bâtiment était une école maternelle dont la façade était recouverte d'une bâche et semblait en travaux. La jeune femme regarda son partenaire de balade improvisé.

-Tim va à cette école? Personnellement, je ne suis, officiellement, qu'une chanteuse de bar.

Tim ne put s’empêcher de demander ce que voulait dire officiellement.
Tam lui sourit et dit :

-C'est ce que je fait pour les gens. Par exemple, je suis, pour mon patron, officiellement entrain de faire des courses pour la bar. Mais en fait, je les ai presque finit et je ramène Tim chez lui.

L'enfant semblait avoir du mal à comprendre. Je laisserais Tori expliquer mieux si elle souhaitait. Tam releva les yeux vers elle.

-Et toi ? Quelle est ton occupation officielle ?

Le jeune ne savait pas où il habitait, mais heureusement pour nous tous, il possédait une carte contenant les informations importantes autour de son cou. Lorsqu'on verra ses parents, il faudra absolument que je leur dise que c'était une excellente idée de munir leur garçon d'un tel objet. En attendant, étant donné que je ne suis pas encore très familière avec la ville, c'est Tam qui prend le lead du petit groupe. Elle semble savoir où elle va et elle semble aussi savoir ce qu'elle veut, puisqu'elle adresse moi pour me dire ceci :

- Intéressant pouvoir que vous possédez là. Suivant comment il est développé, je pourrais en avoir l'utilité, parfois. Je payerais bien sûr, cela va s'en dire. Et vous aurez aussi le droit de refuser, ce que je vous conseillerais si vous comptez être du côté des héros. Car ne travaillant, ni pour l'état, ni pour une force armée, je n'aie pas la possibilité d'obtenir de permis d'utilisation de capacités pour ceux travaillant avec moi.

Cette proposition me laisse pantoise. Mais sur quel genre de personne suis-je tombée ?... En revanche, c'est n'est certainement ni l'imprévisibilité, ni l'étrangeté d'une offre qui me laisseront dubitative. Je réponds, mais sur un ton plutôt bas, car je ne souhaite pas pouvoir être entendue par autrui :

- Je dois avouer qu'agir dans les cadres de la loi ou en dehors m'importe peu. Tout ce que je désir, c'est de pouvoir venir en aide aux gens qui n'ont pas nécessairement les moyens de se défendre et qui sont en détresse. Si c'est pour me servir de mon pouvoir à mauvais escient, je préfère passer mon tour.

La gloire et l'argent ne m'intéressent pas, contrairement à certains héros. C'est entre-autres ce qui fait que je ne suis pas à 100% de leur côté. Je ne trouve pas que c'est normal pour une personne sauvant des vies de rechercher l'admiration des autres et bien qu'ils doivent gagner leur vie, je ne trouve pas non plus normal le fait d'être payé en échange d'assistance auprès de personnes en danger. Est-ce que Superman a déjà demandé à être payé pour avoir sauvé des vies ? Et Spiderman ? Captain America ? Je crois pas, non.

Absorbée par mes réflexions, je n'avais pas remarqué que les deux autres s'étaient arrêtés. Un peu plus et je continuais sans eux dans une direction inconnue.

- C'est mon école. Mais elle est fermée pour quelques jours.

S'il reconnaît son école, c'est qu'on ne doit peut-être pas êtres bien loin de sa maison.

- Tim va à cette école? Personnellement, je ne suis, officiellement, qu'une chanteuse de bar.

Mmh, officiellement. Ce mot était lourd de sens. Si elle se donnait la peine de le dire, c'est bien parce qu'à côté elle faisait autre chose. D'ailleurs, Tim demanda la signification de l'adverbe " officiellement ", ce à quoi Tam lui répondit par un exemple pour tenter de le faire comprendre. Ensuite, elle me demanda ce que moi j'avais comme occupation officielle.

- En fait, j'en ai deux. Je suis étudiante et le reste du temps, je travaille à la bibliothèque.

J'accompagne mes paroles en levant mon index et mon majeur pour faire le chiffre 2. Ensuite, je demande au jeune garçon :

- Mais alors, Tim, si c'est ton école, ça veut dire que ta maison ne doit pas être loin, non ? Comment tu y vas d'habitude ? Tes parents vont te reconduire en voiture ou bien vous marchez ?

L'enfant tendit le doigt et désigna un immeuble de bureau derrière la jeune femme.

--Par là, juste après l'immeuble. Je viens à l'école seul, comme un grand. Quand mama ou papa viennent en voiture, c'est qu'ils ont travaillé tard.

L'enfant regarda si l'adulte (Tori) avait d'autres questions. La vieille (Tam) semblait attendre que l'on se remette en marche. Tim eut envie de redevenir invisible, mais il hésita. Après tout, si Tori travaillait dans une bibliothèque, c'est qu'elle aimait les livres. Il lâcha la main de Tam et agrippa le bras de la jeune bibliothécaire.

-Moi aussi, j'aime lire dans une bibliothèque et je vais à l'école. Quand je serais plus grand, je t'épouserais et on sera comme papa et maman.

Tam frappa dans les mains, ce qui surprit le jeunot.

-Et si on y allait ?

Elle lui souria. C'est vrai que l'innocence de cette âge fait toujours plaisir à voir. Elle commença à avancer, espérant être suivit. Après tout, il avait l'air de s'être trouvé une amoureuse. Qui était elle pour intervenir. Elle espérait juste que cela ne gênerait pas la demoiselle Clark. Elle marqua une pose pour vérifier qu'ils suivaient. Elle chercha ensuite dans sa tête de quoi détendre un peu l'atmosphère. Elle trouva une vieille chanson facile à chanter. Ils devraient la connaître. Elle s'échauffa les cordes vocales par une petite série de Lalala, en attendant la fin de leur discussion, si discussion il y avait et commença, en redémarrant la marche

-1 kilomètre à pied, ca use, ca use. Un kilomètre  pied, ca use les souliers.

Mentalement, elle calcula. A la vitesse actuelle proche des 3 kilomètres heure, ils seraient à destination dans 5 minutes, car il devait rester un peu plus de 200 mètres avant la rue du jeune garçon.

Je remercie Tim pour sa réponse, puis quelque chose d'inattendu se produit. L'enfant lâche la main de Tam pour venir attraper mon bras.

- Moi aussi, j'aime lire dans une bibliothèque et je vais à l'école. Quand je serais plus grand, je t'épouserais et on sera comme papa et maman.

Je suis surprise par cette soudaine déclaration, bien que je trouve ça assez mignon. Je sais que les jeunes enfants ont tendance à avoir des projets comme marier leur maman ou leur papa, ou encore un/e de leur camarade de classe, mais c'est la première fois que ça m'arrive. En revanche, malgré le côté attendrissant, je ne sais pas exactement quoi répondre. Heureusement, Tam vient à la rescousse, le temps que je trouve quelque chose.

- Et si on y allait ?

J'acquiesce en faisant signe au jeune garçon de suivre, ce qui n'est pas trop difficile, puisqu'il est accroché à moi. Oh, et puis, je peux bien le laisser rêvasser !

- Alors, tu voudrais qu'on se marie ? Et qui inviterais-tu au mariage ?

Il n'hésite pas très longtemps, avant de répondre :

- Maman, papa, grand-maman, grand-papa et tous mes amis à l'école.

Classique.

- Wow, ça fait beaucoup de monde ça. Mais il devrait y avoir assez de places.

Suite à cela, Tam se met à chanter un air bien connu :

- 1 kilomètre à pied, ca use, ca use. Un kilomètre  pied, ca use les souliers.

Je comprends l'idée et me mets à chanter avec elle, pour convaincre Tim de se joindre à la chanson. Après quelques secondes d'hésitation, le jeune garçon se met aussi à fredonner.

Nous chantons ainsi tous les trois jusqu'à ce qu'on arrive devant une maison que Tim reconnait.

- C'est ici. C'est ma maison !

Ils étaient enfin arrivé. Tam frappa et une personne leur ouvrit.  Tim lâcha la main de Tori et se dirigea vers la femme.

-Maman maman, je peux me rendre invisible. Mais Tam dit que je ne dois pas l'utiliser souvent, sinon, je serais punit par la police.

Devant la stupeur de la mère, Tam se permit de continuer

-Votre fils se rendait invisible au marché.

Bon cela va être ennuyant à mourir. Après avoir vu la panique dans les yeux de la mère, elle lui demanda si elle serait gérer cela en famille. Devant son mouvement de tête négatif, Tam explique à la mère les divers organismes capable de prendre en charge son fils et sa famille afin d'apprendre à vivre en bonne harmonie. Elle lui parla aussi des pouvoirs et de leur contrainte. Elle leur conseilla deux ou trois spécialistes, pouvant permettre de définir celles de Tim. Elle expliqua aussi à la mère qu'il faudrait qu'elle surveille son fils tant qu'ils ne les connaîtront pas. Tous pouvoirs avaient des contraintes, mais aussi des défauts. Cela pouvait aller d'une grosse fatigue à beaucoup plus dans certains cas. Elle lui conseilla l'Académie d'Abondance à la prochaine rentrée. Ils avaient là bas d'excellents pédagogues pour enfants. Il existait même des bourses si cela n'était pas possible.  Tim apprendrait à user de ses capacités dans un environnement sécurisé.
Pendant la discussion, la mère les invita à boire un thé à l'intérieur. Quand à Tim, il jouait non loin, comme faisait les enfants de son âge.
Vu la disparité des tasses et l'ameublement, il ne fallut pas longtemps pour situer la famille. Elle élevait Tim pendant que son père rapportait son salaire. Ils devaient être propriétaire et la chose la plus précieuse ici devait être leur fils.

Un appel rappela Tam à la réalité. Elle laissa sa carte à la femme et se retira finir les courses pour son employeur.