Rencontre au détour d'une bousculade [Privé Neith Selkis]

*Est-ce une bonne idée tout ça…*

Je ne me sentais pas à l’aise, la rue me semblait trop peuplé. Il était 16h, je n’aurais jamais dû aller me perdre là-dedans à cette heure. Les gens allaient et venaient, les portes des boutiques dansaient, les enfants slalomaient entre les tables des terrasses, les parasols fourmillaient de clients, les odeurs de crème glacée, de pâtisseries, de parfums embaumaient l’ensemble. Je n’étais pas fan de tout ça. Mais je ne pouvais rien refuser ou presque à ma petite sœur, comment s’y était-elle prise pour obtenir mon adresse, je ne m’en souviens plus, j’ai surement fini par lui dire lors de l’une de nos dernières rares conversations téléphoniques. Je ne pensais pas qu’elle aurait le courage de m’envoyer une lettre, ni qu’elle serait si longue. Malgré mon envie de protéger ma famille de moi, je ne pouvais pas la laisser sans nouvelles, comme je ne pourrai pas la laisser sans aide le jour où elle aurait besoin. Quand bien même je suis ce que je suis, je suis un grand frère attentionné et j’aimais ma sœur. Elle décrivait sa nouvelle vie, elle avait commencé ses nouveaux cours, reprendre le poste de notre père la rendait fière et elle avait à cœur de réussir. J’avais lu et relu plusieurs fois sa lettre avant d’écrire une réponse, je voulais être sûr de ne rien omettre. Je m’étais appliqué, cela faisait un moment que je n’avais pas écris autant et c’était une expérience plaisante, je préférais toutefois la lecture. Je souhaitais également lui faire parvenir un cadeau, c’est pourquoi je m’étais décidé à sortir de l’académie, dans cette ville pour la première fois. Les rues étaient plutôt grandes, joliment entretenues, il y avait même quelques parterres de fleurs colorées, le soleil était là sans toutefois brûler la peau, j’avais enfilé un simple tee-shirt gris, un pantacourt noir, des chaussures à contre cœur, en société, il fallait savoir se tenir un peu. J’avais opté pour une paire de basket en toile, très en vogue à une époque, enfin je crois, elles étaient légères et grises, c’est uniquement pour cette raison que je les avais prises ce jour-là. J’aurais très bien pu sortir en tongs mais dans les rues, ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus pratique.

*Le jour où j’irai à la plage pourquoi pas…à condition qu’elle ne soit pas trop loin, et à la plage, c’est quand même mieux pieds nus dans le sable….*

Je regardais les devantures des boutiques, toutes plus soignées les unes que les autres, certaines avaient des peintures sur la vitre, d’autres des décalcomanies, des affiches collées ou suspendues, des étagères pour présenter les produits, de simples livres sur présentoir, il y en avait pour tous les goûts.

*Que vais-je bien lui prendre ?*

Après tout, je ne connaissais plus sa taille, ni ses goûts…. Elle aimait toujours les animaux vu le papier à lettre lapin qu’elle m’avait envoyé mais à part ça…

*Un joli ruban, si je me souviens bien, elle en mettait dans les cheveux et trouver toujours un moyen pour en décorer sa chambre et ses objets fétiches… ou alors un porte-bonheur, une part de moi la protégeant…*

Cette idée me plaisait et aurait surement le don de lui faire plaisir. J’entrais dans une boutique, il vendait des omamori, grand-mère nous avait montrer celui que sa mère lui offert pour la réussite de son diplôme, je pouvais y glisser une petite note afin d’en faire un cadeau personnalisé. Je regardais les modèles avec attention, je ne devais pas en prendre un trop fillette, ni trop sobre, ma sœur était un rayon de soleil, à mes yeux, elle ressemblait à un bouquet de Gerbera de toutes les couleurs. Je finis de faire mon choix, il était bleu ciel avec des roses rouges, parmes et blanches. J’achetais du papier à lettre un peu plus sophistiqué pour les prochaines fois, paya à la caisse et sorti de la boutique. Je cherchais des yeux une table, un support qui me permettrait d’écrire un petit mot pour le glisser dans l’omamori avant de le rejoindre à ma lettre. Je souhaitais poster ma lettre au jourd’hui, afin qu’elle puisse la lire rapidement. Je scrutais avant de voir une petite fille se faire bousculer par un groupe de jeune trop pressé pour faire attention à elle. Elle venait de faire tomber sa glace, un alléchant cornet glacé rose et les larmes commençaient déjà à perler sur ses joues. Aucun adulte autour d’elle, devait-elle les rejoindre ou les attendre, je ne sais pas mais je ne pouvais pas la laisser comme ça.

-Je suis désolé pour ta glace, est-ce que ça va ?

-Oui, snif, ma glace, snif…

Je me tournais vers le glacier le plus proche, commander une nouvelle glace, même couleur, un peu plus grosse que la précédente, que je tendis à la petite. Elle me fit une énorme sourire avant de disparaitre dans la foule en tenant sa glace comme un trésor, ses petites couettes secouées par ses petits pas rapides. Je me relevais, être accroupis n’était vraiment pas ma position préférée, cela me donnait parfois des fourmis dans les mollets, très désagréable sensation. Je reprenais ma recherche du regard, faire ma taille me permettait de surplomber un peu la foule environnante, bien que de plus en plus de jeunes atteignaient ma taille et ils n’avait même pas finis leur croissance. Je venais de voir un emplacement idéal mais en évitant un sac de course, je fis un pas en arrière et bouscula une personne. Je me retournais rapidement afin de faire preuve de politesse.

-Excusez-moi, je suis désolé…

Une belle journée ensoleillée s'annonçait à l'horizon. Neith avait décidé qu'il était temps de rendre une petite visite à ses nouveaux amis de la rue. Elle avait passé un certains temps à se créer un petit réseau à base de crapules à la noix et de sdf. Parfois l'argent suffisait, d'autres fois un bon coup de pied au derrière les faisait penser plus vite. Ces activités nocturnes lui avait donné accès à des entreprises à peine légales, mais il était toujours intéressant de les avoir dans la poche. Elle ne se mouillait sous aucuns prétextes, elle ne faisait que couvrir ses arrières si elle venait à être retrouvée. Elle s'habilla avec sa veste habituelle et se para de ses bijoux préférés : son bracelet scarabée et son amulette. Elle était fin prête à tâter le terrain en ville.

Elle sortit donc de chez elle pour se diriger vers le quartier touristique, un endroit noir de monde mais parfait pour passer inaperçu. Elle commença par faire le tour de ses SDF favoris. Elle en apprit pas mal sur la vie de ses collègues professeurs qui malgré eux attiraient beaucoup l'attention. Cependant les ragots sur le personnel de l'académie ne l'intéressait pas, mais de toute façon l'agence faisait obstruction à toutes ses tentatives pour en savoir plus, dans quoi s'était-elle fourrée encore ? Elle finit son tour dans une ruelle pour parler à deux pick-pocket qui passait beaucoup de temps au commissariat et donc laissaient traîner leurs oreilles. Elle les trouva à l'endroit habituel, s'enfilant un pack de bière à deux. Elle se glissa furtivement derrière eux avant de se pencher pour les interrompre.

"-Bonjour les garçons, je vois que vous vous amusez bien avec la paie de la dernière fois. J'espère que vous travaillez toujours aussi dur."

Les deux jeunes hommes se raidirent en entendant sa voix, des mauvais souvenirs de passage à tabac sans doute. Il faut dire qu'ils l'avaient sous-estimée dès leur première rencontre, les poings sont les meilleurs orateurs dans ce bas monde. Ils se levèrent en vacillant, un peu trop de bière sans doute, pour lui faire leur rapport. Ce qu'elle apprit la surprit au plus haut point. Ils avaient entendu la police parler d'elle, mais comment la connaissaient-ils ? Elle avait beau réfléchir, il n'y avait qu'une solution : quelqu'un voulait lui mettre la police à dos. C'était mauvais, elle frappa violemment dans le carton de bière, faisant se raidir d'avantages les deux garçons.

"FILEZ !"

Sans demander leur reste, ni même leur paie pour ces informations, ils se sauvèrent en courant. Neith sortit de la ruelle pour voir que les deux compères avait renversé une gamine. Elle n'avait pas trop le temps de s'en occuper, elle balaya la rue du regard, avisant chaque policier. Il valait mieux faire profil bas pour le moment. Elle était tellement concentrée qu'elle ne vit pas arriver une autre personne qui la bouscula sans ménagement.

-Excusez-moi, je suis désolé…

Elle leva les yeux vers son interlocuteur et faillit éclater de rire. A chaque fois qu'elle sortait voir ses "amis", elle se faisait aborder par des hommes pour le moins ... esthétiquement intéressant. Yeux gris, cheveux noir et un corps pour le moins bien entretenu, ouaip elle avait encore attiré un beau gosse. Elle s'empressa cependant de s'excuser.

"Non ne vous en faites pas, je ne faisais pas attention et ahhhhh...."

Elle s'entrava dans un sac de course posé sur le sol et tomba en avant. Elle profita de l'élan pour rouler et se redresser d'un coup. Elle épousseta son pantalon ruminant sa frustration, pour la discrétion il faudra repasser.

*Vraiment jolie…*

Ce sont les premiers mots que j’ai pensés en me retournant pour découvrir une très belle femme, elle ne venait pas d’ici, elle ne faisait pas Anglaise du tout. Elle était vêtue d’une jolie veste, cela donnait un atout chic à sa silhouette, je n’y connaissais rien en mode et encore moins en mode féminine, mais elle était vraiment ravissante. De longs cheveux noirs, quelques reflets dorés, de beaux yeux étincelants, elle avait cette beauté ensorcelante des rares fleurs ayant poussés dans l’adversité ou dans un lieu encore inconnu. Le détail frappant et intrigant se trouvait sur son œil gauche, un tatouage, la forme me rappelait les papyrus, l’Egypte, un pays qui devait la fasciner ou bien lui coller à la peau avec un lien puissant.

-Non ne vous en faites pas, je ne faisais pas attention et ahhhhh....

Avant même que j’ai le temps d’un mouvement, cette inconnue fit une pirouette digne des cascadeurs, classe et élégance étaient apparemment des mots qui lui allait bien. S’empêtrer dans un sac, tomber enfin débuter la chute et se réceptionner comme elle venait de le faire, on ne voyait pas ça tous les jours. Je n’étais pas du genre à chercher l’attention mais cette femme m’intriguait, elle avait vraiment un côté fascinant, hypnotique.

*Oui mais n’étant pas doué, elle finira surement par se sauver… je peux essayer d’en savoir plus quand même, on ne sait jamais…*

Je me rapprochais d’elle avec un sourire, non sans avoir contourner le sac afin de ne pas faire une entrée fracassante sur le sol.

-Je comptais m’en faire mais après votre prouesse, je doute d’être à la hauteur. Puis-je quand même espérer pouvoir m’excuser d’une manière ou d’une autre ?

*Après réflexion, ma phrase peut être interprété de bien des manières et pas forcément en bien…*

-Disons que je me sens un peu coupable d’avoir engendrer tout ça…

*Plus j’y réfléchis et plus j’ai l’impression de m’enfoncer, bah, si elle part en courant, je saurais pourquoi…*

Je tenais toujours mon présent, je l’avais presque oublié, heureusement que je ne l’avais pas fait tombé, je m’en serais voulu. Elle époussetait son pantalon, à croire que ça lui arrivait souvent ou que ce mouvement soit tellement automatique qu’elle n’avait pas besoin d’y réfléchir, pour elle, se devait être normal. Le soleil était toujours de la partie, j’avais un peu chaud, certaines personnes nous fixaient du regard, d’autres continuait leur activité.

*Il y a vraiment du monde par ici… on se sent observé jamais seul...*

Je reportais mon regard sur ma charmante étrangère, elle portait un bijou avec un scarabée, tous ses petits détails me faisait penser à l’Egypte, elle devrait vraiment l’aimer ce pays. Je pouvais tenter les banalités, même si ça ressemblait de plus en plus à des clichés de drague. Je n’appréciais pas du tout la comparaison mais je me sentais dans l’obligation de dire quelque chose.

-Je me présente, Kagami, enchanté.

*Ou comment se rendre ridicule devant une ravissante nymphe…. Des ronces fascinés par une fleur étincelante, on aura tout vu…*

Neith se remettait doucement de son petit exercice de gymnastique. Le bel inconnu s'était rapprocher pour l'aider mais comme elle se débrouillait très bien toute seule, il se contenta de se tenir devant elle en s'excusant.

-Je comptais m’en faire mais après votre prouesse, je doute d’être à la hauteur. Puis-je quand même espérer pouvoir m’excuser d’une manière ou d’une autre ? Disons que je me sens un peu coupable d’avoir engendrer tout ça…

Neith fut ravie de cette proposition, après tout à force de fréquenter les bas fonds, elle en avait oublié ce qu'était un homme civilisé. Il semblait même ... impressionné par ce qu'elle venait de faire. Tant mieux ! Au moins, il ne la sous-estimerait pas. Elle en avait marre de ces hommes qui la prenaient pour une petite chose fragile. Elle se demanda si elle devait accepter son offre, en même temps être accompagné lui permettrait de se fondre dans la masse.

Elle regarda autour, quelques passants les observaient avec curiosité. Elle leur lança un regard noir et ils eurent vite fait de retourner à leurs occupations.

-Je me présente, Kagami, enchanté.

Kagami, puisque c'est son nom, l’apostropha d'une manière assez... banale, non mais vraiment, plus banale : tu meurs. Bon elle ne s'attendait pas à rencontrer un bourreau des cœurs, mais s'il pouvait y mettre plus d'enthousiasme... Cependant, Neith restait une femme polie et c'est tout naturellement qu'elle lui répondit, un sourire au coin des lèvres.

- Neith Selkis, enchanté également. Il s'avère que vous pourriez vous faire pardonner. Voyez-vous il fait si chaud aujourd'hui, une glace serait la bienvenue.

Elle lui faisait une fleur en lui tendant une perche, à lui de se débrouiller pour que cela prenne une tournure intéressante.

Malgré ma présentation très gauche, la charmante femme me répondit avec un sourire.

- Neith Selkis, enchanté également. Il s'avère que vous pourriez vous faire pardonner. Voyez-vous il fait si chaud aujourd'hui, une glace serait la bienvenue.

*Ouf, je vais pouvoir me rattraper… heu comment je m’y prend ensuite…*

Malgré mon envie de bien faire, je ne savais pas vraiment m’y prendre avec les femmes, celle-ci n’était pas un être fragile comme celles des romans que Maman affectionnait. Par curiosité, j’en avais lu un ou deux, mais n’y comprenant pas grand-chose, j’avais laissé tomber. Neith, c’est un prénom qui sonnait bien, peu commun, facile à retenir et à prononcer, avec un côté mystérieux qui donne envie d’en savoir plus. La curiosité m’envahissait à force d’être en sa compagnie, ça ne faisait pourtant pas longtemps depuis notre premier contact, mais je n’arrivais pas à réprimander ce désir de vouloir en savoir plus. Peut-être étais-je tomber malade, ce ne pouvait pas être une insolation, le comble pour un jardinier...

*Mais qu’est-ce qui t’arrives bon sang, reprends-toi, tâche de bien te comporter pour espérer l’accompagner un certain temps…*

Je lui souris, elle était vraiment belle, je n’avais pas besoin de me forcer pour être agréable. Serait-ce ce qu’on appelle un coup de foudre ? Je ne pense pas, je n’étais apparemment pas très réceptif à ce genre de sentiment, enfin c’est ce que l’on m’avait dit. Mais mon envie d’apprendre, de côtoyer des personnes aussi admirables que Neith me donnait des ailes et me permettait de me découvrir davantage. Je me surpris même à laisser échapper un petit rire, que je m’empressais de cacher avec ma main disponible, espérant qu’elle ne le prendrait pas mal.

-Alors allons manger une glace, c’est peu demander après mon geste et une charmante compagnie ne peut pas se refuser. Vous préférez la déguster en marchant ou sur une terrasse ?

Je me dépêchai de ranger ma lettre et mon présent dans ma sacoche, ma sœur pourrait attendre encore un peu, une glace en compagnie de Neith, j’avais hâte comme un enfant allant à son premier parc d’attraction, angoissé et ravi. J’hésitais, devais-je partir devant, tendre la main pour lui laisser le passage ou bien lui présenter le bras tel un gentleman le ferait ? Instant de panique, je réfléchissais aussi rapidement que me le permettait mon cerveau en surchauffe. Je sentais une chaleur profonde monter en moi, je ne devais pas céder à la panique ou mes amies de l’ombre risquerait de faire une entrée fracassante, devant témoins. L’académie ne cautionne pas ce genre de comportement. Je devais donc être prudent.

*Inspirer, expirer… rester calme… invitation… politesse… gentleman… pas trop entreprenant… femme de caractère… doux mais pas agneau…*

Espérant que ma réflexion ne s’était pas fait sentir, j’optais pour la solution qui me semblait la plus judicieuse et la plus respectueuse que je trouvais. Je ne voulais pas attirer trop l’attention, mais je ne devais pas paraitre trop désinvolte, après tout, nous faisions encore connaissance. Je posais ma main droite ou plutôt effleurer entre ses omoplates, doucement, sans contrainte, libre de se retirer si elle le souhaitait, ouvrit le bras opposé pour lui ouvrir le chemin et fit un pas en direction du glacier le plus proche et dont les glaces semblaient les plus belles et les plus fraiches. Je l’invitais à m’accompagner, sans la pousser, j’appréciais d’être à l’égal de mon accompagnatrice, un sourire sur mes lèvres, je me sentais bien. Etrangeté dans cette foule, je me sentais mois épier, fondu dans la masse, peut-être était-ce qu’on appelle un fleurt, va savoir…

-Si vous permettez, quels parfums vous ferait plaisir ?

*Cela me permettrait de savoir ces goûts… une glace après une bousculade, la journée s’annonce très ensoleillée… et moi, je vais prendre quoi ?... surtout pas café… chocolat et vanille… ou alors ils ont des sorbets… nous verrons bien les choix qu’ils vont nous proposer…*

Tout en réfléchissant à ma gourmandise, je priais pour que Neith ne parte pas en courant ou ne finisse par m’envoyer sur les roses. Une femme de caractère comme elle doit être encore plus belle en colère. Mais je ne voulais pas être l’objet d’un tel sentiment.

Le jeune homme sourit à sa requête. Elle ne lui en demandait pas trop et ouvrait la voix à plus si affinité. Neith se sentait d'humeur joueuse aujourd'hui. Peut-être était-ce le stress que lui avait apporté les nouvelles informations. Elle souhaitait prendre du bon temps comme avec Stef. Même si pour celui-ci ça avait un peu mal terminé .... Elle se promit de ne pas tabasser le jeune Kagami sous l'emprise d'un quelconque pouvoir d'illusion. Le jeune homme émit un petit rire en la regardant, eh bien; elle lui avait tapé dans l’œil on dirait. Le pauvre ne devait pas être habitué à côtoyer les femmes ce qui le rendait un peu plus mignon.

-Alors allons manger une glace, c’est peu demander après mon geste et une charmante compagnie ne peut pas se refuser. Vous préférez la déguster en marchant ou sur une terrasse ?

Il en faisait beaucoup pour une petite bousculade, mais elle ne le corrigea pas, la laissant se sentir obligé envers elle. Elle sourit quand il ouvrit son bras pour l'inviter à avancer. L’inexpérience le rendait vraiment poli et elle appréciait. Elle se laissa guider doucement jusqu'au glacier, reculant d'un pas pour que la main touche son dos, il n'y avait pas de mal à le mettre un petit peu dans l’embarras non ?

-Si vous permettez, quels parfums vous ferait plaisir ?

Ah oui elle était venue pour une glace au départ... elle se pencha sur l'étalage pour voir les différents parfums. Par chance c'était un glacier de qualité et donc le choix de saveurs était très original. Elle opta donc pour des goûts fleuris.

"Et bien je vais prendre jasmin et violette."

Elle laissa son compagnon s'occuper de l'achat et s'assit à une table pour l'attendre les jambes croisées, laissant sa veste découvrir ses épaules.

HRP:

Elle ne partit pas, je fus soulagé et je sentis davantage son dos sur ma paume. Un contact nouveau, agréable, cette rencontre prenait une tournure vraiment intéressante. J’espérais ne pas avoir des réactions d’adolescent, cette sensation bien que nouvelle ne me ferait pas sortir de mes gonds, j’avais trop d’entrainement pour ça.

*Enfin j’espère…*

Je ne pensais pas rencontrer une personne aussi attachante qu’elle, avec ce petit côté mystérieux qui pousse notre curiosité à se manifester. Qui sait peut-être que mon côté anormal peut rester cacher encore un moment. Je devrais un de ces quatre l’utiliser, j’avais prévu de me faire une petite séance, demain surement. Neith se pencha sur l’étalage du glacier, elle était vraiment ravissante, ses beaux cheveux ondulaient avec le vent, glissaient vers l’avant de son visage, elle était belle en toute circonstance. Il y avait vraiment du choix, même des parfums floraux puisque c’est ce que choisis mon invitée.

-Et bien je vais prendre jasmin et violette.

*Choix intéressant… je sens que je vais apprécier la suite…. Enfin je l’espère…alors voyons, que vais-je choisir… ah ça s’est pas mal…*

-Et pour moi, ce sera Poire et Rose, avec un coulis chocolat s’il vous plait.

Je regardais le glacier faire son œuvre, les glaces avaient l’air appétissantes, il rajouta un biscuit cuillère dans chaque glace, une petite touche artistique sans doute. Neith était parti s’asseoir, les jambes croisées, sa veste glissant légèrement, elle avait vraiment une silhouette qu’on ne pouvait pas éclipser. J’étais fasciné, je l’avoue. Je pris les deux cornets, paya, avança doucement en regardant sévèrement deux énergumènes qui reluquaient de manière trop perverse mon invitée et tendis le cône à Neith, en veillant à ce que la serviette autour du cornet de glace soit bien installée.

-Voici pour vous, une glace « voyage en toute discrétion » vu les parfums.

Je pris place en face d’elle, les deux idiots semblaient avoir compris la leçon, à moins qu’il eut cru que j’étais son petit ami.

*Je ne corresponds pas à son type je pense…stop les dérives, Kagami, reprends-toi mon vieux enfin !!*

Je souris, c’était vraiment étrange, sourire autant en quelques instants, je finirai surement avec des courbatures aux zygomatiques demain. Je pris quelques secondes pour observer ma glace avant de la lécher une première fois.

*Frais, doux et sucré avec cette petite fragrance plus épicée typique de la Rose avec ses épines… c’est vraiment exquis…*

-Sans paraitre indiscret, que faites-vous dans la vie ?

Cela me semblait un bon point de départ pour une conversation, assis à notre table en terrasse, au milieu de tous ces gens. Je repris un morceau de glace, je commençais à avoir le bout de la langue gelée.

Neith s'amusait du regard des deux hommes assis pas très loin de sa table. Leurs yeux plein d'envie la reluquaient de manière à peine discrète. Son amusement fut cependant interrompu par l'arrivée de Kagami qui refroidit d'un coup les ardeurs de ses voisins. Et oui chasse gardée les gars ! Elle remercia le jeune homme quand il lui tendit la glace et prit une petite bouchée sans attendre. Un délice de saveurs s'écoula dans sa bouche. Le glacier était compétent à n'en pas douté, les parfums fleuris explosait sur sa langue, un vrai régale. Cette journée était excellente, une rencontre fortuite, un bon moment gustatif, Neith se sentait un peu plus vivante aujourd'hui.

Elle regarda Kagami s'asseoir en face d'elle. Le jeune homme semblait troublé depuis tout à l'heure, était-ce à cause de son charme ? En effet il n'arrêtait pas de sourire nerveusement à chaque fois qu'elle le regardait. Elle était habitué à ce genre de réaction venant d'hommes peu expérimentés, mais elle ne s'en lassait toujours pas.

-Sans paraitre indiscret, que faites-vous dans la vie ?

Ah le challenger tente un début de conversation, toujours pas le plus original mais ne lui en voulons pas, il est encore un peu naïf. Elle prit une autre bouchée de glace avant de répondre.

"- Et bien, j'ai été contactée par une académie des environs pour être professeur. J'enseigne la psychologie et plus particulièrement la psychologie sociale. Et vous Kagami ? Je ne m'avancerai pas trop en disant que vous n'êtes pas du coin, qu'est ce qui vous amène ici ?"

Alors que je savourais une autre bouchée de ma précieuse glace, Neith me donna une information pour le moins étonnante.

- Et bien, j'ai été contactée par une académie des environs pour être professeur. J'enseigne la psychologie et plus particulièrement la psychologie sociale. Et vous Kagami ? Je ne m'avancerai pas trop en disant que vous n'êtes pas du coin, qu'est ce qui vous amène ici ?

*Alors comme ça je ne fais pas du coin, elle n’a pas tout à fait tort, disons que mes origines sont multiples…*

-En effet, je suis métisse, japonais et français, je vivais en France jusqu’à mon contact avec, je suppose, la même académie que vous.  Je pense également que vous n’êtes pas d’ici. Je suis jardinier paysagiste.

*Et je suis également un monstre dans l’ombre mais bon, ça elle n’est pas obligée de savoir… mais si elle fait partie de la même académie, il y a des chances qu’elle soit elle aussi spécial…*

Je continuais de manger ma glace, j’en étais déjà à la moitié, elle était vraiment trop bonne. Cela faisait un moment que je n’en avais pas mangé.

-Et vous êtes tombés comment dans la psychologie ? Vous n’en avez pas le profil si je puis me permettre…

Je continuais de l’observer tout en dégustant ma glace, elle m’intriguait vraiment, elle avait un petit quelque chose qui faisait qu’on ne pouvait pas passer outre la jolie jeune femme que j’avais devant les yeux.

Neith se délectait avec sa glace. Elle s'amusait à en faire trop en prenant chaque bouchée, rendant l'exercice très suggestif. Ce qui attira le regard des deux idiots de toute à l'heure. Amusée, elle continua ce petit manège tout en continuant la conversation.

-En effet, je suis métisse, japonais et français, je vivais en France jusqu’à mon contact avec, je suppose, la même académie que vous.  Je pense également que vous n’êtes pas d’ici. Je suis jardinier paysagiste.

Non vraiment, elle n'avait pas la tête de l'anglaise moyenne, c'était si évident ? La réponse de Kagami lui en avait beaucoup appris cependant. D'abord, elle était encore tombée sur un collègue. Il y a des milliers de personnes dans cette foutue ville et à chaque fois qu'elle faisait des rencontres c'était encore un membre du personnel ! Tout tourne autour de Tsuki, bon sang !
Il était également français, voilà une origine intéressante. Bon elle n'allait pas tomber dans le stéréotypes du français élégant et raffiné, mais à bien y regarder, il semblait y correspondre.

- Et vous êtes tombés comment dans la psychologie ? Vous n’en avez pas le profil si je puis me permettre…

Une question sur ses centres d'intérêts ? Enfin une action positive ! Elle regarda les deux excités du coin de l’œil, ils commençaient sérieusement à la reluquer de moins en moins discrètement. Se désintéressant d'eux elle répondit à son compagnon :

"- Eh bien je ne sais pas trop. J'ai toujours eu cette envie de comprendre les gens, de comprendre ce qui nous influence. Au final étudier les autres c'est s'étudier soi-même. Au fur et à mesure que je découvrais cette science, j'apprenais à relativiser mon propre esprit. Je pense que c'est quelque chose que tout être humain devrait faire pour acquérir un vrai sens critique. Avant de critiquer, il faut critique le critique n'est-ce pas ? Vous vous intéressez à la psychologie ?"

Aller, une petite question rhétorique pour tester le candidat. Peut être s'y connaissait-il un peu ?

Ma glace continuait de glisser dans ma gorge, le goût et la fraicheur étaient vraiment agréable. Neith semblait appréciée la sienne, la manière dont elle en profitait me fascinait, un peu trop.

*Trop sensuelle, elle s’amuse ou elle faire ça sans s’en rendre compte…. Y’a de quoi rendre fou….*

"- Eh bien je ne sais pas trop. J'ai toujours eu cette envie de comprendre les gens, de comprendre ce qui nous influence. Au final étudier les autres, c'est s'étudier soi-même. Au fur et à mesure que je découvrais cette science, j'apprenais à relativiser mon propre esprit. Je pense que c'est quelque chose que tout être humain devrait faire pour acquérir un vrai sens critique. Avant de critiquer, il faut critique le critique n'est-ce pas ? Vous vous intéressez à la psychologie ?"

*Passionnante et passionnée, oui ça la définit bien… Ouhlala moi la psychologie, comment dire…. *

-J’aime observer les gens, je ne comprends pas toujours leurs réactions mais c’est en observant qu’on apprend le mieux. Mais après, je vous avouerais que je n’y connais pas grand-chose, il me semble normal de se regarder dans le miroir avant de pouvoir porter un jugement sur autrui. Je m’y intéresse un peu afin de mieux comprendre certaines choses, certaines règles et surtout afin de pouvoir mieux cerner mon entourage. Comme vous l’avez dit, je m’étudie à travers les yeux des autres.

*Et je m’en protège, je ne fais pas confiance, contrairement à ce que je peux laisser penser, j’aime être un confident mais je ne me confis pas, c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité… la seule personne à qui je pouvais me confier n’est pas là… je me vois mal lui demander conseil par téléphone….*

Je souris à Neith, ses yeux me donnent l’impression que je pourrais me confier à elle et pourtant, un sentiment m’en empêche, un mélange de honte et de peur. J’ai l’habitude de décevoir les femmes, j’ai l’habitude de ne pas être le centre d’intérêt, je n’y fais plus vraiment attention, j’apprends à mieux me gérer, à me débrouiller. Mais cette femme, qui est là, devant moi, me donne envie de me dépasser, pour ne pas être juste une connaissance, une personne qu’elle croisera dans le jardin, d’être pourquoi pas un ami pour commencer. Je me sens plutôt bien avec elle, elle ressemble à une carte au trésor. Elle semble lisible mais en même temps, elle cache un secret que l’on ne découvrira que si on suit le trajet, parsemé d’embûches. Je regarde à nouveau autour de nous, les gens discutent, vont et viennent et toujours ses deux hommes qui reluquent de manière désagréable et indiscrète.

-En tout cas, la psychologie n’a pas été une seule fois enseigné aux deux zygotos derrière nous. S’ils vous dérangent trop, nous pourrons nous déplacer ailleurs.

*On se calme, les hormones te jouent des tours, mon vieux, bien que ce soit tentant de les remettre gentiment à leur place, ça ne se fait pas devant une belle demoiselle…*

J’avalai le dernier morceau du cône, remplis de chocolat, comme je les aime. Je fixais peut-être un peu trop Neith, c’était compliqué de faire autrement. En détournant mon regard, j’aperçu une boite aux lettres de la poste.

*Ah c’est vrai qu’il faut quand même que je poste ma lettre, elle va s’abimer sinon…*

Je sortis ma lettre, mon stylo plume et l’omamori de ma sacoche rapidement. Je pris mon stylo plume, rajouta quelques lignes à ma lettre, la replia dans l’enveloppe, fouilla à nouveau dans ma sacoche, sorti le papier à lettre, le découpa le plus proprement possible à coup de pliure pour n’avoir qu’un petit bout.

-Je m’excuse, je n’en ai que pour quelques secondes, je dois envoyer cette lettre à ma petite sœur. Je ne voudrais pas la faire trop attendre.

Je griffonnais quelques mots, des encouragements qu’un grand frère dirait à sa sœur pour toute circonstance et le vœu que tout se passe bien pour elle. Je pliai mon petit mot, le glissa dans la couture de l’omamori avant de le mettre dans l’enveloppe. Je léchai le dos de la lettre, colla doucement le rabat, vérifia l’adresse et la présence de l’enveloppe. Je me levais, non s’en expliquer mon geste à ma compagne.

-Vous permettez, je vais juste derrière. Je ne serais pas long, je vous prie de bien vouloir patienter.

J’appuyai ma phrase d’un regard sur Neith, je ne voulais vraiment pas qu’elle s’en aille ou qu’elle le prenne mal. Je voulais continuer notre conversation, apprendre à la connaitre et profiter de cette journée en sa compagnie. Après ses quelques secondes où je tentais de lui faire passer le message via mes yeux, je me propulsais vers la fameuse boite aux lettres, rapidement mais sans courir, je ne tenais pas à m’écraser maladroitement sur le bitume. Une fois posté, je fis demi-tour pour revenir. J’espérais que les deux hommes n’en auraient pas profiter pour tenter quelque chose.

Neith nota que sa façon de déguster sa glace ne laissait pas non plus son compagnon indifférent, ce qu'il pouvait être chou ... Elle continua son petit jeu en écoutant sa réponse.

-J’aime observer les gens, je ne comprends pas toujours leurs réactions mais c’est en observant qu’on apprend le mieux. Mais après, je vous avouerais que je n’y connais pas grand-chose, il me semble normal de se regarder dans le miroir avant de pouvoir porter un jugement sur autrui. Je m’y intéresse un peu afin de mieux comprendre certaines choses, certaines règles et surtout afin de pouvoir mieux cerner mon entourage. Comme vous l’avez dit, je m’étudie à travers les yeux des autres.

Ah pauvre Kagami si seulement c'était aussi simple. Neith ne s'attendait pas à un grand discours philosophique sur l'importance des biais de jugement dans l'acquisition de connaissance mais tout de même, il était plutôt banal sur ce point là. Puis elle se souvint que de bénéficier de son propre savoir ne lui donnait pas le droit de se sentir supérieur aux autres. Il semblait être intelligent, elle pourrait toujours lui montrer une autre façon de voir le monde. Peut-être viendrait-il à ses cours ? Elle se ressaisit, elle commençait à tirer un peu trop de plan sur la comète à son goût.

-En tout cas, la psychologie n’a pas été une seule fois enseigné aux deux zygotos derrière nous. S’ils vous dérangent trop, nous pourrons nous déplacer ailleurs.

Le regard de Neith glissa doucement vers ses deux cobayes du jour. En effet ils s'étaient même penchés pour admirer ses fesses de manière à peine cachée. Et bah, le niveau de Qi avoisinait le pantalon ici ! Toujours aussi amusée Neith nota l'air agacé de Kagami. Bingo, elle avait réussi à créer chez lui un sentiment protecteur. Ça devenait vraiment marrant ! Elle pensait qu'il allait leur régler leur compte quand il se leva mais il partit pour déposer une lettre, comme c'est dommage !

-Je m’excuse, je n’en ai que pour quelques secondes, je dois envoyer cette lettre à ma petite sœur. Je ne voudrais pas la faire trop attendre. Vous permettez, je vais juste derrière. Je ne serais pas long, je vous prie de bien vouloir patienter.

- Bien sûr faite donc, je vous attends.

Lorsque Kagami partit, elle en profita pour passer au plan B. Si les bonnes odeurs n'attirent pas les animaux, passez au vrai jambon ! elle rigola intérieurement de son analogie, tout en croisant les jambes dans une position qui la mettait en valeur. Elle s'inclina ensuite en arrière découvrant son décolleté aux deux spectateurs lubriques. Ces derniers attirés par l'instinct de tout homme finirent, enfin, par se lever pour l'accoster.

"Eh poupée, t'en a pas mare de l'autre coincé ? T'sais mon pote et moi on sais ce que c'est de s'amuser."

En disant ses paroles il s'approcha d'elle pour poser son bras sur son épaule de manière ferme. Neith le regarda à peine attendant de voir la réaction de Kagami.

Elle me répondit qu’elle m’attendait. Je me sentais rassuré mais pas complètement, une belle femme comme elle, si je la laissais seule trop longtemps, elle finirait par se faire draguer. Et si en plus c’est par des idiots comme les deux derrière nous, je sens que je vais m’énerver. Je ne pensais pas m’attacher autant, mais cette femme me fascinait, je souhaitais en savoir plus, la voir plus, la connaitre plus et peut-être qu’elle m’accepterait comme je suis, malgré ce défaut qu’est mon don. Je revenais rapidement, les deux idiots s’étaient levés, je sentais en moi quelque chose monté, une colère sourde, un sentiment de haine, un sentiment de possessivité, je ne souhaitais qu’une seule chose, leur planter mon poing dans la figure.

*Là y’a quelque chose qui cloche, depuis quand je suis aussi violent moi…calme-toi, calme-toi, tu peux pas laisser ces choses débarquer comme ça….*

Je me rapprochais plus vite, je ne voulais pas courir, mais je ne voulais pas laisser Neith toute seule, elle pouvait surement leur mettre la raclée de leur siècle, mais ce n’était pas à elle de le faire vu que j’étais là. Alors que je n’ai plus qu’un mètre cinquante à parcourir, j’entendis la voix de l’un deux.

-Eh poupée, t'en a pas mare de l'autre coincé ? T'sais mon pote et moi on sais ce que c'est de s'amuser.

Là, la goutte d’eau fit déborder le vase. Comment il avait osé lui parler, c’était de l’irrespect, je ne supportais pas ça, d’accord, je n’étais pas aussi à l’aise que d’autre mais il ne faut pas confondre la séduction et l’emmerdement général. Je me sentais encore plus agacé, je serais les poings tellement c’était dur de ne pas tout simplement exploser en multitudes de ronces, mais je savais parfaitement que c’était interdit et que ça n’arrangerait rien. Je risquais en plus de perdre Neith ou pire de la blesser, je ne devais pas faire ce genre de bêtise, ce serait idiot et je le regretterais à vie. Je vis la main, cette main qui me semblait immonde, sur l’épaule de Neith, mon sang ne fit qu’un tour, j’attrapais l’auriculaire et le retourna violemment, vérifiant bien la présence ou plutôt devrais-je dire la sonorité du crac caractéristique. Je ne lui laissai pas le temps de comprendre quoi que ce soit, je l’attrapais par le col, jouant de ma taille en le soulevant légèrement. Je le fixais, d’un regard mauvais, il m’avait énervé et il allait vite comprendre qu’on ne m’énerve pas si on veut rester en un seul morceau. Je pris le temps de parler de ma voix la plus menaçante possible, de façon audible pour lui mais aussi pour son acolyte.

-D’un, tu n’as pas l’autorisation de l’appeler « Poupée », de deux si je te revois autour d’elle, il te faudra une prothèse pour mâcher une salade.

Je le reposais violemment, enfin plutôt je lâchai son col pour qu’il s’écrase tel un caillou. Son copain ne se fit pas attendre, il se précipita vers lui avant de me regarder, l’autre se tenait la main en jurant, c’était toujours douloureux le petit doigt, ça gonfle vite, il avait devant la main déformée, j’avais soit déboité soit fracturé, l’un ou l’autre, je m’en foutais tant qu’il avait mal. S’il pensait que parce qu’ils étaient deux, j’allai me dégonfler, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate. Ils me connaissaient mal mais ils allaient vite comprendre leur erreur. Je continuais de les menacer du regard, Neith dans mon dos, je sentais l’envie de les fracasser encore et encore monter le long de mes phalanges, de mes coudes, tout mon corps irradiait l’envie d’en découdre, l’envie de dire qu’elle était à moi et à personne d’autre. Je m’avançais, celui qui n’avait encore rien se releva en décochant un crochet du droit, je lui attrapai le poignet, fis une rapide rotation sur moi-même, me retrouvant dans son dos, son bras tordu dans ma main et le força de l’autre à finir à genou, la tête dans le sol violemment, au pied de Neith. Vu la réaction du type, j’avais correctement abimé le nez, comme je l’espérais. Je le lâchai, de suite ses mains se mirent sur son visage, le nez saigné, parfait. Les autres passants et dégustateurs de glace devaient surement nous regarder, moitié fasciné, moitié apeuré, mais là, je m’en fichais complètement. Je souhaitais juste laver l’affront d’être venu séduire une femme que je voulais séduire. Alors qu’ils patientent et attendent leur tour bien sagement, loin de ma vue. Son copain revint vers lui, commença à le soulever pour l’emmener au loin mais ils n’allaient pas partir comme ça. Je ne le permettrai pas, fallait pas m’énerver. Je me mis devant eux, ils étaient toujours accroupis, je jouais encore plus de ma stature.

-On dit « pardon de vous avoir déranger », vas-y je vous écoute…

-Par… pardon de vous… avoir dérangé… allez mec, c’était rien… une petite blague…. On voulait juste que la pou…

Mon regard devient plus sec, mes poings se resserrèrent.

-La dame !!! La dame…. Qu’elle s’ennuie pas… en ton absence évidemment…

J’appréciai l’effet que ça faisait de se sentir puissant, même si je n’étais pas partisan de la violence parfois d’un ça soulage, de deux ils ne comprennent que ça. Je m’accroupis une dernière fois et murmura à leur intention :

-Elle est à moi, dégagez, je ne veux plus vous voir…

Je me relevais, j’étais toujours aussi énervé, je devais trouver un moyen de me calmer et vite. Ils commençaient à y avoir trop de monde, la police pourrait arriver et ça gâcherait tout.

*Calme-toi, calme-toi… réfléchis…. N’oublie pas Neith….*

Bon, je n’avais pas trente-six solutions et tant pis si ça ne marchait pas. Je m’approchais de nouveau de Neith, l’invita gentiment mais promptement à se lever, regarda vite fait au-dessus des passants, ce n’étais pas le moment de se planter de direction. Il y avait un panneau indiquant un parc un peu plus loin, parfait. Je ne voulais pas qu’on traine ici et quand bien même Neith marchait vite, j’étais trop excité et énervé pour ralentir ma marche. Je la pris, mon avant-bras gauche sous ses genoux et mon autre bras dans son dos et la porta, comme une princesse, non sans préparer un billet dans ma main gauche. Je le tendis en sortant de la terrasse au glacier en m’excusant rapidement pour le grabuge et fila d’une marche décidée vers le parc, sous les regards des passants présents. Sept minutes et pas une de plus, nous étions arrivés et je reposais doucement Neith sur un banc à l’entrée, je me sentais encore énervé mais je devais la laisser choisir de fuir ou de rester. Les gens dans le coin n’étaient au courant de rien et allaient et venaient comme si tout allait bien. Je me sentais un peu bête maintenant que l’adrénaline commençait à passer, j’avais réagi comme un male en rut, je n’avais pas supporter la phrase ni le geste, rien que d’y repenser et j’ai envie d’y retourner. Je devais être complètement malade, malade de possessivité, malade d’amour ou malade tout court, je n’étais pas plus avancé. Je me sentais pas bien, je continuais de serrer et desserrer les poings, je sentais les bourgeons prêt à éclore, ils étaient là, sous mes pieds, comme une irradiation, je les sentais et je ne voulais pas qu’elles apparaissent. Je ne savais pas quoi dire à Neith, fallait-il que je m’excuse, fallait-il que je change de sujet ou tout simplement me taire. Je finis par m’excuser de l’avoir emporter sans son avis.

-Désolé de t’avoir emmener…. J’avais besoin d’un peu… d’air…

*Mais je voulais que tu restes avec moi quand même, rah, je comprends rien, je me sens essouflé, je pourrais pas lui dire…. Je me sens bien avec vous, restez svp…. Et puis quoi encore raaah….*

J’attendais, en respirant calmement, la prochaine phrase, le prochain mot de Neith, j’avais l’impression d’avoir l’épée de damoclés au dessus de la tête.

Vous savez quand vous vous amusez d'une situation et que tout par en steak en même pas deux minutes ? C'est ce qui arriva à notre chère Neith à ce moment. Comme prévu le jeune Kagami revint comme une furie pour marquer son territoire, ah les hommes ! Neith n'avait cependant pas prévu qu'il savait se battre, elle avait misé sur son sauvetage pour tisser un lien de supériorité, grave erreur. Le craquement du de doigt lui fit comprendre qu'elle s'était trompé sur toute la ligne. Les deux idiots se firent ramasser par son compagnon. Elle épousseta son épaule des miettes de sandwich qui y siégeait tout en regardant la scène.

Le premier tordu de douleur était déjà hors combat. Son compagnons tenta un coup mais grâce à un habile basculement Kagami parvint à l'immobiliser, laissant échapper un oh d'admiration de la part de notre combattante. Kagami venait de gagner beaucoup de point sur ce coup là ! Elle allait peut être l'emmener dans ses sorties pour voir ses informateurs tiens. Ils pourraient partager les infos et ... Elle se ressaisit, la voilà encore qui tissait des projets d'avenir, mais qu'est-ce qu'il lui prenait de penser à ça, surtout dans cette situation. Elle écouta à peine les brutes s'excuser, trop perdu dans ses pensées.

Ce fut Kagami qui la ramena à la réalité quand il lui demanda de se relever rapidement. Un peu confuse, elle s'exécuta ne sachant pas ou il voulait aller. Les brutes étaient partis non ? Elle regarda les autre tables pour constater que l’altercation n'était pas passée inaperçue. Merde, ça risque de rameter la police ! Elle suivit donc Kagami sans faire d’histoire. Elle ne s'attendait cependant pas à se faire littéralement soulever du sol et porter comme une princesse, mais bordel il avait craqué son slip, tout le monde nous regarde ! Elle se cacha le visage dans les mains, non pas pour dissimuler sa honte, mais pour ne pas être reconnu d'un policier qui ne manquerait pas de remarquer ce couple si singulier.

Kagami courut pas moins de sept minutes,sept longues minutes pendant lesquels Neith voyait son arrestation à chaque coin de rue. Ils débouchèrent dans un parc et Kagami la déposa enfin sur un banc à l'abri des regards.

-Désolé de t’avoir emmener…. J’avais besoin d’un peu… d’air…

Neith espérait une excuse un peu mieux montées mais elle s'en contenterait. Il n'avait pas du beaucoup réfléchir à ses actions pendant la scène ... Attends il était passé au tutoiement?  Il se considérait plus proche d'elle ? Ne voulant pas casser cette impression elle continua sur cette lancée.

"Et bien ça te prend souvent de porter des dames comme des princesses au milieu de centaines de personnes ?"

Elle haussa un sourcil comme pour marquer le côté burlesque de cet événement.

Je ne sais combien de temps mais je compris au moment où Neith parla que j’avais retenu mon souffle, comme un poisson hors de l’eau.

-Et bien ça te prend souvent de porter des dames comme des princesses au milieu de centaines de personnes ?

*Pardon ? Tout ce qu’elle a retenu de tout ce bordel c’est ça…*

Je me mis la main devant la bouche, tentant vainement de cacher le soulagement qui montait en moi. Elle m’avait ôté un poids, je me sentais léger, libéré. Je ne pus retenir un rire franc, léger, comme une libération, tout ce qui semblait avoir de la valeur à ces yeux, c’était cette balade dans mes bras. Je n’étais pas sûr de pouvoir arrêter de rire, je commençais même à en avoir mal aux zygomatiques et au ventre, tellement peu habitué. Là, elle m’avait bien eu, complètement, je m’attendais à tout sauf à ça, quoi de plus singulier qu’une femme qui est dérangée ou non dans l’idée d’être porté comme une princesse devant tout un panel de gens inconnus. Elle avait dit ça en levant légèrement un sourcil, comme agacée, mais rien de tout ça ne pourrait m’ôter le sourire idiot que j’affichais surement. Elle n’avait pas fui, elle ne semblait pas apeurée de ma réaction, avait-elle cherché à la provoquer, je n’en savais plus rien si ce n’est qu’elle était perturbée par notre escapade chevaleresque. Je repris mon souffle, calmement, espérant ne pas l’avoir vexé mais franchement, elle m’avait subjuguée par bien des aspects dont celui-là. Sous le coup de toutes ses émotions, peu habitué à tant de nouvelles sensations, mes paroles suivantes n’avaient plus aucun filtre ni retenues.

-Alors là, tu es vraiment une perle rare !

Je lui souris, c’était vraiment une femme exceptionnelle, surprenante et vraiment attachante.

-Non, ce genre de situation n’arrive que dans les films normalement mais tant qu’à se battre pour une jolie dame autant l’enlever avec élégance. Malheureusement, il n’y avait plus de beau cheval blanc…

*Un peu d’humour ça passe ou ça casse… tu n’en rates pas une, t’es devenu complètement siphonné du bocal…mais ça fait du bien de pouvoir être soi sans réfléchir…*

-C’est bien la première fois que je fais ça, tu n’as pas apprécié ?

Autant savoir ce qu’elle en pense maintenant, après tout, nous étions passés au tutoiement, je ne sais par quel miracle, il fallait tenter de continuer malgré la descente en chute libre de l’adrénaline et de mon assurance par la même occasion. L’air était frais, après cette chaleur dû à un échauffement peu recommandé à un amateur, c’était le bienvenu. En plus, le parc nous permettrait de continuer de discuter en serpentant entre les belles fleurs et les arbres, même si pour le moment, la plus belle d’entre toutes était Neith. Je tentais de redescendre un peu de mon nuage, avant de m’écraser trop violemment après avoir nourris trop d’espoir. Mais ce n’était pas chose aisé, je n’avais pas l’habitude de me laisser aller à tant d’effervescence, j’étais plutôt du genre discret, ne voulant pas se faire remarquer pour ne pas blesser, là je commençais à me dire que je pourrais avoir ce que je souhaitais, une femme comme Neith ne se rencontrait pas tous les jours, c’était un peu comme une chance du destin qu’il fallait saisir. Elle ne semblait pas apeurée par la violence, elle pourrait accepter mon don aussi étrange et effrayant soit-il. Je fis un pas en avant en respirant à plein poumons, me retourna vers Neith et lui tendit la main.

-On peut continuer en se baladant qu’en dis-tu ?

J’espérais vraiment en apprendre davantage sur cette femme passionnante.

Kagami partit dans un fou rire nerveux. Neith resta un petit peu consternée avant de sourire et de rire également de cette situation. Le pauvre homme était au bout de sa vie, elle ne voulait pas l'enfoncer. Et puis elle s'était bien amusée tout de même. elle finit par se calmer elle aussi, essuyant une larme qui perlait à son œil. Cette rencontre lui faisait le plus grand bien, elle était trop stressé par la police et en avait oublier comment se détendre. Il finit également par se calmer, la surprenant il lui dit :

-Alors là, tu es vraiment une perle rare !

Neith se sentit gênée tout un coup. Elle ? Gênée ? Mais qu'est-ce qu'il lui prenait ? On ne lui aait pas fait de compliment aussi sincère depuis bien longtemps... Elle en avait oublié à quel point 'était agréable. Elle sourit à sa remarque, un sourire sincère, plein de bienveillance.

-Non, ce genre de situation n’arrive que dans les films normalement mais tant qu’à se battre pour une jolie dame autant l’enlever avec élégance. Malheureusement, il n’y avait plus de beau cheval blanc…

Son esprit taquin vint immédiatement la tourmenter, l'obligeant à répondre :

"Oh non pitié pas les chevaux, c'est sale et ça donne d'horrible douleur au dos ! En vérité les princesses devaient être des monstres pour monter en croupe comme ça !"

Et elle rit tendrement, écoutant ce que Kagami lui disait.

-C’est bien la première fois que je fais ça, tu n’as pas apprécié ?

"Et bien pour te dire la vérité, c'était aussi la première fois que je faisais ça haha. C'était grisant je dirais. Enfin si on oublie le faite qu'un tiers de la ville à du nous voir."

Elle lui lança un regard plein d'ironie mais sans arrière pensée. Il se leva prenant une grand inspiration. Il semblait s'être calmé, enfin. Après son petit jeu, Neith voulait juste passer un moment avec lui et apprendre à le connaître.

-On peut continuer en se baladant qu’en dis-tu ?

-Avec plaisir !

Elle prit sa main pour se relever prenant une inspiration d'air frais. Elle ne voulait pas lui tenir la main, c'était trop tôt encore ... Elle lui tendit donc son bras attendant qu'il le prenne pour qu'ils puissent commencer leur balade à deux.

Neith m’avait suivi, j’avais entendu son rire, plus discret mais tout aussi charmant, c’était rassurant.

-Oh non pitié pas les chevaux, c'est sale et ça donne d'horrible douleur au dos ! En vérité les princesses devaient être des monstres pour monter en croupe comme ça !

*Là elle va me faire mourir de rire à force… note à moi-même, ne jamais lui proposer une balade à cheval quoi qu’il arrive, ni à mulet, bref rien que des engins…*

Son rire était vraiment agréable, doux, un son clair, un peu cristal, un joli son que j’espérais avoir l’occasion d’entendre à nouveau.

-Et bien pour te dire la vérité, c'était aussi la première fois que je faisais ça haha. C'était grisant je dirais. Enfin si on oublie le faite qu'un tiers de la ville à dû nous voir.

*Ah ça oui niveau discrétion y’avait mieux, mais bon, ça me paraissait la meilleure solution pour aller plus vite… après ça avait dû donner une image d’un enlèvement… j’espère que je ne nous ai pas causé des problèmes….*

-C’est une bonne chose, comme ça le tiers de la ville ne viendra pas nous ennuyer.

*Et ils seront que tu es à moi…. Ouha, de dire ça, ça fait un peu trop possessif… en plus il n’en est rien pour l’instant, restons calme…*

Elle me regardait, c’était agréable, elle avait de jolis yeux et un regard assez perçant, on voudrait s’y noyer dedans. Elle semblait contente, visiblement, j’étais quand même de bonne compagnie.

-Avec plaisir !

Elle prit ma main pour se relever, elle avait une main douce, chaude et fine, à côté de mes grosses paluches puis la relâcha avant de me tendre son bras. N’importe quel idiot comprendrait le geste, et loin de moi l’idée de ne pas profiter de la situation, je lui pris le bras, comme Oba-sama m’avait appris à le faire dans les règles de l’art.

*Il faudra que je pense à la remercier… ça fait longtemps que je ne lui ai pas donné de nouvelles, à part via ma frangine… je pourrai peut-être lui parler de Neith, elle sera surprise…*

Je tenais toujours le bras de Neith, avançant doucement, afin de profiter au mieux de cette balade. La curiosité est un vilain défaut m’a-t-on souvent dit mais pour connaitre une personne, il fallait bien poser des questions. Et je voulais connaitre Neith, cette femme que la violence ne rebutait pas, qui n’aimait pas les chevaux blancs des princesses et qui avait un rire adorable.

-Je sais que la curiosité est un vilain défaut mais je vais quand même en faire usage, Neith, à part la psychologie, quels sont tes centres d’intérêt ? Je peux rayer de la liste équitation apparemment…

Je lui souris, son bras contre moi, cette proximité donnait une certaine intimité à la conversation. J’appréciai ce moment comme si c’était le dernier. Mon moi intérieur trépignait presque d’impatience d’entendre sa réponse.

*Si l’attirance était une drogue, alors je suis drogué addict incurable….*

HRP:

Kagami accepta son bras et ils commencèrent à marcher. Le parce était plutôt bien entretenu. Quelques parterres de fleurs décoraient les pelouse, le tout était regroupé autour d'un point d'eau où barbotaient une famille de canard. Après l'actions des dernières minutes, Neith était ravie d'un peu de calme et de détente. Kagami lui avait prouvé qu'il était digne d'intérêt, elle lui laissa donc une chance. Il n'avait pas parcouru quelques mètres que le jeune homme entama la discussion.  

-Je sais que la curiosité est un vilain défaut mais je vais quand même en faire usage, Neith, à part la psychologie, quels sont tes centres d’intérêt ? Je peux rayer de la liste équitation apparemment…

Et bien pour tout te dire j'adore tirer sur les pigeons à la carabine et refaire le portrait à des brutes trop prétentieuses et .... Elle n'allait quand même pas lui dire ça ! Même si c'était ses passe temps favoris en dehors de la psychologie, elle ne voulait pas le faire fuir ! Du moins, pas immédiatement ... Elle chercha dans son esprit une idée qui pourrait lui convenir sans être trop loin des ses propres goûts. Hum pourquoi ne pas parler de ses élèves ?

"Eh bien, je passe beaucoup de temps auprès de mes élèves, voyez- vous mon titre de psychologue les met en confiance, même si je n'ai pas de compétence en matière de thérapie."

Bon il était temps qu'il se confie un peu plus, elle en avait marre de tout dire sur elle sans rien avoir en retour. Elle prit un petit air bougon avant de lui demander :

"- Et toi alors ? Depuis tout à l'heure je ne parle que de moi, mais je ne sais presque rien de toi. Quelle sont tes passions ? "

Nous marchions calmement, profitant de l’air frais tout en parlant.

-Eh bien, je passe beaucoup de temps auprès de mes élèves, vois-tu mon titre de psychologue les met en confiance, même si je n'ai pas de compétence en matière de thérapie.

*Ah une psychologue aimant aider ses élèves, ça lui correspond bien… j’apprécie cet aspect de sa personnalité…*

- Et toi alors ? Depuis tout à l'heure je ne parle que de moi, mais je ne sais presque rien de toi. Quelle sont tes passions ?

La jeune femme avait pris un air bougon, comme ma sœur quand elle désirait quelque chose qu’elle n’avait pas. C’était mignon, enfantin mais mignon comme tout, ça lui allait bien au teint.

-C’est vrai, je ne me dévoile pas beaucoup… Alors j’ai une passion pour la nature en général, d’où mon métier de jardinier, j’aime les animaux, la musique, les pâtisseries, lire des romans… j’aime observer, apprendre de nouvelles choses… et j’aime ma petite sœur de 10 ans ma cadette.

Je souris en repensant à elle et je me rends compte que je n’avais rien confier de tel depuis une éternité, c’était étrange et un peu gênant. Je n’avais pas pour habitude de me confier, j’étais le confident, rarement l’inverse.

-Il y a longtemps que je n’avais rien dit sur moi, c’est assez… inattendu. Neith à part tes étudiants, il doit bien y avoir d’autres choses que tu aimes ? à moins que tu ne préfères qu’on se raconte des anecdotes, chacun son tour évidemment ?

*Je ne sais pas si c’est une très bonne idée… quels cadavres allons-nous déterrer après tout… c’était peut-être trop tôt, je m’emballais et me lançais dans quelque chose qui pouvais vite me dépasser et me submerger… mais bon faire marche arrière maintenant était trop risqué… ça serait mal interprété…*

-Ou tu préfères des questions simples comme à l’école, du genre quelle est ta couleur préférée ou ton livre préféré ?

Je la regardais en souriant, j’étais d’humeur taquine, d’habitude il n’y avait que ma sœur et Oba-sama pour me donner envie de me comporter comme je voulais, mais Neith semblait douce, honnête et digne de confiance. Alors je tentais, chose que je ne faisais plus, je tentais de me laisser aller, de moins contrôler ce que je fais, ce que je dis, j’étais plutôt du genre à réagir en fonction de mes humeurs, de ce que je ressentais puis une fois mon pouvoir présent, je m’étais contenu, afin d’éviter de blesser les gens que j’appréciai, afin de ne pas être juger. A l’époque, je supportais mal le jugement des autres, maintenant cela m’importe peu, tant que je ne m’attache pas à la personne. Nos pas nous conduisaient vers je ne sais où, j’espérais que la balade soit longue pour avoir le temps de mieux connaitre Neith. Cependant une femme comme elle avait peut-être déjà trouvé chaussure à son pied et dans ce cas, je poursuivais une chimère. Mais parfois cela faisait du bien, elle n’avait pas l’air marié, en tout cas, elle n’avait pas d’alliance. Mais rien n’est sûr, elle pouvait très bien avoir trouver quelqu’un dans cette ville ou même à l’académie, après tout, quoi de mieux qu’une personne qui possède quelque chose de différent comme vous. C’est compliqué de cacher un pouvoir à une personne que nous chérissons, j’avais eu du mal à le cacher à ma sœur et je pensais un jour y remédier, mais comment faire, là restait la question.

*Peut-être pourrais-je demander conseil à Neith…*

Hrp:

Elle l'écouta posément, elle en avait eu un peu marre de raconter sa vie, surtout qu'elle ne laissais paraître qu'un petit bout de vérité et c'était usant. Sans trop de surprise il était un jardinier qui aimait .... la nature, bah voyons elle s'en serait pas doutée une seule seconde tiens ! Elle espérait juste qu'il n'était pas végétarien, elle tenait à son steak elle .... Il aimait également les pâtisseries, elle ne pourrait pas compter sur lui pour garder la ligne alors. Attends comment ça compter sur lui ? Elle se projetais déjà avec lui ? N'importe quoi !

"… et j’aime ma petite sœur de 10 ans ma cadette."

Une image de petite fille criant "ONIIIIIIII-CHANNNNN". Elle balaya ses images perverses de son esprit ce qui ne l'empêcha pas de sourire jusqu'aux oreilles. Ce qu'elle pouvait être conne parfois ! Kagami semblait heureux en pensant à sa sœur. Il était plutôt naïf comme garçon. Elle se désintéressa de lui quelques instant pour regarder les gens dans le parc. Son regard fut attiré par un petit groupes d'hommes près d'une entrée. Elle reconnu une de ses victimes qui avait semble-t-il rameuté ses copains. Elle fit mine de ne rien avoir vu, entraînant doucement Kagami sous le couvert des arbres. Les hommes leur emboîtèrent le pas. Ils étaient quatre, bien remontés.

Cette fois elle n'allait pas jouer les princesses, quand le premier s'approcha trop près dans leur dos, le bras en avant, elle l'attrapa et d'un habil mouvement le retourna, déboîtant son épaule dans un craquement sinistre. Elle s'était bien amusé mais la fête était finie. Les trois autres étaient abasourdis s'attendant à ce que la menace vienne de Kagami, grossière erreur. L'un se prit une fléchette dans le cou et les deux autres tombèrent, fauchés par un coup de pied rotatif. Neith se redressa en un instant et leur planta également deux fléchettes pour les tranquilliser.

Elle se redressa, se recoiffant de sa main tournant le dos à Kagami. Elle se retourna pour se rapprocher de lui. Elle ne voulait pas parler trop près des trois drogués au risque de déclencher quelque chose chez eux. Elle invita Kagami à la suivre.

"Je n'aime pas trop qu'on me dérange"

Et elle continua sa route en arborant un sourire satisfait.

HRP: