Après le combat ... (PV Tori, Marco, Archie, Lloyd, et MP si vous souhaitez rendre visite)

Lorsqu’Archie était revenu pour me faire une perfusion, j’avais dû déplier un de mes bras, donc découvrir mon visage. Heureusement, la veine qu’il choisit était au niveau du poignet, ce qui me laissa le loisir de cacher mes doutes et ma peine en tous loisirs. La faiblesse due à ma perte de sang m’empêcha d’entendre ou comprendre tout ce qui se passait autour de moi. J’avais très envie de disparaître, d’être seule. Mais, en même temps, j’avais besoin d’une présence pour me rassurer. Peut-être avais-je réellement fait une bêtise et que je ne méritais pas qu’on me donne des encouragements…

Quelques minutes passèrent certainement avant que je sente une main se poser sur mon épaule. Bien que je n’eusse pas vu le geste venir, il avait été assez doux pour que je puisse comprendre que quelque chose allait se passer. En plus de cela, la personne s’était assise à mes côtés, ce qui m’avait aussi prévenu de sa présence. Je profitai du silence pour m’essuyer les yeux larmoyants en enlevant mes mains. J’espérais que cela passerait ainsi inaperçus même s’ils restaient mouillés et légèrement rouges.

Tori, puisque c’était elle qui m’avait rejointe, me demanda après un moment de silence :

- Crois-tu que ça va aller ?

Je ne savais pas quoi lui répondre. De tous ici, j’étais celle qui devais avoir le moins besoin qu’on vienne la voir. Après tout, j’avais choisi de subir ça, cette perte de sang. C’est moi qui avait voulu aider. Mais, finalement, il me semblait n’avoir fait qu’apporter plus d’ennuis. « Mieux vaut regretter d'avoir fait quelque chose plutôt que regretter de ne pas l'avoir fait. », hein ? Ce n’était pas si évident en réalité. Du coup, je finis par lui répondre en tentant de cacher la boule qui était bloquée dans ma gorge :

- Je ne regrette pas de t’avoir soignée, mais je regrette d’avoir provoqué autant de panique. Je ne pensais pas… zut ! C’est la première fois que je soigne autant… Je ne pouvais pas arrêter. Je ne pouvais pas savoir si tu avais perdu beaucoup de sang… Je…

Ne sachant plus quoi dire, bien qu’il était évident que je n’avais pas répondu à sa question, je me tus en retenant mes larmes et fuyant le regard de l’Emeraude.

Code par Rin

- Ce n'est pas de ta faute, justement tu ne pouvais pas le savoir.

Tori m’avait répondu sur un ton doux qui se voulait sans aucun doute rassurant. Malheureusement, pour une raison qui m’échappait, cela me fit mal. J’eue l’impression que, du coup, j’aurais dû me renseigner sur ce détail avant de demander à la jeune femme l’autorisation d’utiliser mon pouvoir sur elle. En y réfléchissant alors que mon interlocutrice se tut, je vins à me dire que mon sentiment de culpabilité venait de là. Mais, au fond, est-ce que cela m’aurait arrêté ? Est-ce que je n’aurais pas ressentis des remords quant au fait de ne pas avoir fait ce que je désirais pour elle ? Ma vie était-elle plus importante qu’une autre ? Ma santé plus indispensable ? Il fallait bien que mon pouvoir serve à quelque chose, non ? Surtout que, finalement, je n’étais même pas certaine que ces éléments m’auraient arrêtée. Je l’aurais tout de même soignée et j’avais le regret de ne pas avoir la possibilité d’user de ma capacité sur Noa, ne serait-ce parce qu’il le refusait. De toute façon, avait-il saigné ? Je n’en étais même pas sûre au fond…
Après quelques instants pendant lesquels j’avais encore fui les regards, ne manquant pas d’être rassurée auditivement sur la situation de Noa et Marco qui étaient tour à tour tombés de leur lit, Tori ajouta en murmurant :

- Et dis-toi que si les autres s'inquiètent c'est parce qu'ils tiennent à toi car tu es importante pour eux. C'est une magnifique preuve d'affection. Tu n'es pas d'accord avec moi ?

Baissant dans un premier temps les yeux de honte dans un premier temps, je tournai ensuite la tête pour regarder l’Emeraude avec des yeux brillants de larmes. Je ne pouvais pas bouger le reste de mon corps qui me paraissait lourd, mais au moins je savais encore parler même si c’était d’une voix presque brisée par les émotions alors que je lui répondais :

- Mais qu’est-ce que je donne en retour ? De l’inquiétude pour moi… Est-ce réellement digne d’un retour que me donnent les personnes qui s’inquiètent pour moi ? Personnellement, j’en doute, pourtant, je le fais quand même…

Suite à mes mots, j’entendis le professeur Lloyd s’approcher de nous en déclarant qu’avec la sincérité dont je faisais preuve tout comme ma loyauté et le don de faire passer les autres avant ma propre personne, je donnais bien des choses à mes amis qui étaient louables. Sur le coup, je n’y répondis rien puisque je devais bien avouer que je n’y avais jamais pensé. Cela donna l’occasion au Diamant de s’en aller. Ce qu’il disait était loin d’être faux, mais était-ce réellement suffisant. Peu certaine de cela, je jetai un coup d’œil à Tori avant de regarder Noa qui demandait à Luxia si elle pouvait l’aider à se dégourdir les jambes.

Code par Rin

En pleine réflexion face à ce qui m’avait été dit, je ne savais plus trop comment réagir. Je tentai d’essuyer mes joues bien que j’eusse encore des larmes qui roulaient encore malgré que je commençasse à me calmer. Archie sembla profiter de cela pour s’approcher et en rajouter :

- Yumiko... Aimer quelqu'un n'est jamais un fardeau ! Tu es précieuse pour nous, c'est normal de s'inquiéter pour toi. Mais jamais ce n'est un mal, jamais c'est dérangeant. C'est juste... naturel. Tout comme chez toi c'est naturel de te donner pour tes amis. Tu as guéri Tori de ton propre gré et de manière désintéressée. Faire preuve d'un tel don de soi, ce n'est pas donné à tout le monde. Toi, tu as cette empathie et cette générosité. Je crois que c'est pour cela que tant de gens t'aiment ici. Alors, je t'en prie, ne t'en sens pas coupable.

Ainsi, le fait qu’on s’inquiète pour moi n’était pas négatif ? Pourquoi l’avais-je pris ainsi ? Certainement parce que tout ce que m’avaient inculqué mes parents c’était que tout ce qui venait de moi était mauvais. Au fond, c’était ce qui me paraissait le plus probable. Je n’aimais pas rejeter la faute sur autrui, mais je ne voyais pas vraiment ce qui aurait pu se passer d’autre pour que je prenne cela ainsi. Je ne comprenais pas ce qui me poussait à me flageller de toutes les fautes. Je ne comprenais pas…
Après avoir refait un tour visuel de toutes les personnes présentes, je me sentis mal de m’être sentis mal pour ça alors que je n’étais pas la plus à plaindre ici. Au fond, que pouvais-je faire maintenant que j’étais sous perfusion, allongée dans un lit. Je n’osais même pas dire quoi que ce soit par peur de me mettre à m’excuser alors qu’on venait de me dire que ce n’était pas la peine.
Lorsque je fus remise sur pied, je dis au revoir à tout le monde et souhaitai à Noa comme à Marco un bon rétablissement non sans avoir encore l’immense envie de les soigner sans le pouvoir. Mais ils iraient bien, n’est-ce pas ?

Code par Rin