Coup de bad [Pv Koji] [Terminé]

Je sortais des cours. Aujourd'hui, ça fait 2 semaines que je suis à l'académie; Aujourd'hui, ça fait 2 ans que ma mère est décédée. Depuis que je suis arrivée, je n'ai eu aucune nouvelle de mon père, et tant mieux. Je le déteste. Le seul inconvéniant, ici, à Tsuki, c'est que ma mère n'est pas enterrée dans cette ville. D'habitude, je vais la voir tout les vendredis. Et bien la, tout les vendredis, je regarde les étoiles... J'ai vraiment besoin de me détendre de cette journée de merde. Et quoi de mieux que la piscine. Je passais rapidement dans ma chambre pour prendre un maillot de bain et me dirigeai vers la piscine. Une fois changée, je me retrouvée seule dans la piscine. C'est l'avantage d'y aller à l'heure du dîner (souper pour les québècois). De toute façon, je n'ai pas faim.

Je m'asseyais sur le rebord du bassin et trempai mes pieds tout en regardant le plafond. Je fermais doucement les yeux, je sentis des frissons. C'est dans ces moments là, que je me demande si les esprits existent. Je plongeai dans le bassin et fis des longueurs. J'adore tellement le contact de l'eau... Une fois quelques exercices faits, je me mis vers le centre du bassin, me mis sur le dos et fis l'étoile et réfléchis un peu à ma vie.

Au fond, depuis toute petite, dans mon ancienne école, j'étais toujours populaire. Mais franchement, être populaire, c'est être entourée de faux-cul. Les vraies amitiés sont plus difficiles à identifier. Mon devoir était de protéger, protéger, protéger... Mais.... n'ètait ce pas trop pour mes si petites épaules? Protéger Luxia des rumeurs et des insultes venant des pestes plus qu'agaçantes; Protéger le plus possible ma mère de mon père... Au final, j'ai raté ma seconde mission, et vu ma discussion avec Luxia, j'ai sûrement raté aussi la première. Ça me soule à un point...

Je devrais vraiment m'entraîner avec mon pouvoir... Mais comment? Pouvoir de la paix, pouvoir de la paix, c'est bien beau mais bon... Et si tout ce que je faisais depuis le début de ma vie foirait? Ma vie est un véritable bordel qu'il faudrait que je range. J'étais toujours en étoiles en regardant le plafond de la piscine.

Si quelqu'un arrivait, il aurait sûrement pitié de moi. Voir une fille toute seule en plein milieu d'un bassin entrain de faire l'étoile... C'est vraiment pathétique.  Il faut que je me ressaisisse mais je n'y arrive pas. J'essaye toujours de sourire dans n'importe quelle circonstance, parce que, si personne ne souriait, comment serait le monde? Mon rôle est de redonner le sourire aux gens. Mais je devrais peut-être penser à faire un vrai sourire moi-même... Je fermais les yeux doucement, bercée par l'eau. Je ne dormais mais cela m'appaisait. J'étais comme dans une bulle. Sauf qu'une bulle, ça éclate. J'entendis du bruit. J'ouvrais les yeux mais ne bougeais pas. Merde... je m'étais pas rendue compte que j'avais pleurée. Je devais sûrement avoir les yeux rouges mais bon. Je dis calmement:

"Il y a quelqu'un?"

Je me dirige vers le point de rendez-vous.

"-Koji! Attend deux minutes s'il te plaît! Je me brosse vite fait les cheveux et on peut y aller!

-C'est bon t'inquiètes! J'avais pas l'intention de partir en t'abandonnant seule ici!"

Elle commence à se brosser les cheveux. À première vue, elle semble avoir beaucoup de mal. Serions nous frères et sœurs de galère capillaire?

"-Nan, même si ce n'est encore qu'une de tes théories farfelues, je préfère que tu n'imagines même pas que je puisse avoir un lien de parenté quelconque avec elle!
-Mais je t'ai rien demandé! Arrête de lire dans mes pensées comme ça!"

Bon. On est peut-être camarades de galère capillaire? Je l'observe, quand soudain, le saint Graal entre en scène. Elle sors de son sac un flacon. Elle vaporise son contenu sur ses cheveux qui lui obéissent instantanément après. Je la regarde avec les yeux écarquillés. "C'est son pouvoir?" Cette chose est magique. IL FAUT QUE JE M'EN PROCURE! AINSI JE POURRAI SAUVER CE PAUVRE PIC DE BROSSE QUI EST RESTE TOUT À L'HEURE!!!Je suis sorti de mes pensées quand elle s'approche de moi. Nous sortons donc du bâtiment en direction de la ville. Sur le trajet, je commence à lui parler:

"-Dis, tu n'as pas froid en short comme ça?"

Il faut que je démarre la conversation pour pouvoir lui demander l'air de rien quel est cette potion qu'elle utilise. Koji en mission d'infiltration!

"-Tu te comportes comme un gosse...
-Qu'est ce que t'as contre moi aujourd'hui toi?"

Nous sortons du bâtiment en direction de la ville. Sur le trajet il me dit:

"Dis, tu n'as pas froid en short comme ça?"

Moi? Froid? Il faut bien savoir une chose sur moi. Je n'ai jamais froid autre part que au bras. Alors même si il fait -25°, je peux porter une jupe sans problème. Je regardais mon short puis dirigeai mon regard vers Koji et lui dit:

"Nan nan, c'est bon. Il fait meme plutôt bon la."

Je sortis mon téléphone pour regarder la température. Ah... Il fait 2° quand même... Je comprend pourquoi il m'a posé la question. Je l'informais:

"Si tu veux savoir, il fait 2° en ce moment. Mais bon, je ne ressent pas le froid. Limite sous la neige, je suis capable de me promener en tong."

Nous arrivammes à destination. Je courais d'excitation vers la serveuse et lui demandais un chocolat chaud. Je préférais laisser choisir Koji pour sa boisson. Je regardais les tables autour de moi. Je vis une table de deux qui venait de se libérer. Je réservais donc la place en m'asseyant. Je regardais mon chocolat chaud avec gourmandise. Il y avait de la chantilly et des minis guimauves dessus. Je voulus en prendre une gorgée mais me brulai. Et c'est là que ce passait le moment le plus chiant. Attendre devant quelque chose de trop bon. Je faisais tourner la boisson vers une cuillère. Tout le monde fait ça pour faire refroidir un liquide. Mais je doute vraiment de cette technique. Je sortis mon téléphone et pris une photo de mon chocolat chaud tant désiré et l'envoyai à quelques amis. Koji arrivait avec sa boisson et s'asseya en face de moi. N'ayant pas de sucre, je pris le sachet qui était disposé à côté de la tasse de mon camarade. Je vérifiais bien que ce soit de sucre et en versai dans ma tasse.

"-Nan nan, c'est bon. Il fait meme plutôt bon la."

Le mythe selon laquelle les filles sont plus frileuses que les garçons est donc totalement faux. Comme quoi j'apprends de tout! Personnellement, même avec seulement ma chemise mal repassée et mon gilet encore ouvert, j'ai un peu frais, mais sans plus. Tiens! Parlons de la vision de Ryo! Bon, bien sûr, il ne ressens pas la température, mais peu importe. Je le vois toujours avec la tenue qu'il portait ce jour là. Un espèce de long manteau et un pantalon haut. Ça lui donne un style un peu particulier, mais ça lui va bien. D'ailleurs, il avait toujours eu un certain succès auprès des filles...

"-Si tu veux savoir, il fait 2° en ce moment. Mais bon, je ne ressent pas le froid. Limite sous la neige, je suis capable de me promener en tong."

Là, je la regarde comme ça:

Sérieusement? Sans exagérer? Nan... J'y crois pas! C'est un coup à tomber malade! Je pense spas qu'elle soit capable de le faire. Elle a conscience de sa santé quand même? Bah... Peu importe. C'est pas mon problème après tout. Nous continuons tranquillement vers le café. Elle passe commande, et je lui offre son chocolat. Oui oui oui j'ai quelques rudiments en matière de galanterie. Où j'ai eu cet argent? C'est une autre histoire... Je suis complètement fauché! Il faut absolument que je trouve un boulot! Bref, je commande un chocolat classique, le moins cher. Il faut vraiment que j'économise. Je la rejoins à la table qu'elle nous a réservé. Je bois une gorgée. Le chocolat me réchauffe la gorge, j'adore cette sensation. Mais je réalise que ça fait quelques minutes que rien ne se passe, et ne voulant pas laisser à un blanc trop gênant la possibilité de s'installer, je lui dis:

"-Alors, toi, d'où tu viens?

Et je ne perds pas de vue mon objectif de lui demander quelle est la nature de sa lotion magique.

J'ai l'impression qu'elle m'ignore pendant un instant, mais elle me répond finalement, après avoir commencé à saigner du nez;

"-Je viens d'ici, de la, d'un peu partout..."

J'ai l'impression qu'elle ne veut pas en parler. J'ai peut être fait une gaffe. Je commence à sortir un mouchoir pour lui essuyer le nez quand elle continue avec une citation.

"-Un arbre est connu par ses fruits, non par ses racines"

Certes, mais tout arbre a eu des racines avant d'avoir porté des fruits, et l'on ne peut pas savoir où l'on va si l'on ne sait d'où on vient. Sans le vouloir, je crois que j'ai mis le pied dans un sujet délicat pour elle. J'en suis désolé. Je sors mon mouchoir et lui essuie le nez, sans faire attention qu'elle fait de même de son côté. Je me retrouve alors dans la situation embarrassante où j'ai, en même temps qu'elle, la main sur son nez. Visualisez la scène... Malaise. J'interromps mon mouvement et retourne à ma place bien sagement, rougissant de ma bêtise. Et Ryo qui se fout de ma gueule...

"-Sinon, tu te sens bien ici? Tu es nouveau mais tu le sens comment?"

Si elle ne veut pas parler de ses origines, je comprend qu'elle ne me demande pas les miennes. Je lui répond donc gêné intérieurement, mais sans le montrer, en bon rubis;

"-Et bien... En fait... Je suis vraiment TOUT nouveau. La piscine est le premier endroit où je suis allé. Donc je ne sais pas encore.

J'espère que je n'aurai pas à faire face à la mafia encore une fois...

"-Ah bah tu verras, je suis aussi un peu nouvelle, bon, de deux mois.. Mais quand même!! Bref, c'est cool ici, j'espère que tu te sentiras bien!"

Elle ne prête pas attention à ma gaffe. Très bien. C'est mieux ainsi. J'aurais aimé n'être tombé que sur des personnes bienveillantes comme elle auparavant. Mais bon... Je me console en me disant que je ne saurais probablement pas apprécier les gens comme elle si je n'en avais pas connu de pires. J'apprécie beaucoup cette petite. Mais quelque chose me trouble. Elle a l'air joyeuse, mais elle ne l'est pas vraiment. Je me comprends. Quelque chose la tracasse... Mais quoi? Je suis trop tenté de le lui demander, mais pas maintenant. J'ai l'impression d'avoir à peu-près réussi à lui changer les idées, je ne veux pas qu'elle retombe en dépression.

"-Bon, on y va?"

Je hoche la tête. Il se fait tard. Nous ne devrions pas tarder. Nous sortons donc du petit café, pendant que je réalise que la nuit est complètement tombée. La seule lumière qui persiste encore est celle des réverbères de la rue. C'est ce genre d'ambiance que les filles appellent "romantique". Nous marchons pendant de longues minutes, pensifs, dans un grand silence. Je la sens mélancolique. La voir comme ça m'attriste moi aussi. Au bout d'un moment, elle s'arrête et se tourne vers moi.

"-Nos chemins se séparent, merci d'avoir passé ta soirée avec moi... Et désolée si je t'ai fait chier.. Dire que ma soirée devait être nulle... Si t'as besoin de renseignements, n'hésite pas à venir me voir.. Je pense qu'on est ami maintenant! Bonne nuit!"

Une idée folle me traverse l'esprit. L'embrasser? Ne pas l'embrasser? J'hésite. Je ne sais pas quoi faire. Mais avant que ma réflexion n'aboutisse, elle me saute au cou et me serre dans ses bras. J'accompagne son mouvement en l'étreignant à mon tour. Elle me relâche, et je la regarde dans les yeux. Elle m'embrasse sur la joue. "Juste amis, c'est mieux." Puis elle prend la direction de sa maison tout en me faisant un signe d'au revoir auquel je réponds non enjoué.

"-À bientôt, Skylinn..."

Puis je prends à mon tour la direction de mon dortoir, où je m'écroule sans plus attendre sur mon matelas.