Bla bla bla. - Asura [TERMINÉ]

Nous y voilà. Richie ouvrit la porte d’une simple pression et pénétra dans les toilettes. Il n’avait point envie de se soulager, mais le calme olympien régant sur les cabinets, filles ou garçons, lui faisait du bien. A vrai dire, l’endroit grouillait d’élèves ces temps-ci, et il ne saurait dire pourquoi. Alors il avait besoin de se ressourcer, et ses lieux étaient… les toilettes. En effet, il y a plus glamour pour pratiquer son yoga. Il n’empêche, ça restait très appréciable. Dans ce lieu, il se sentait à l’abri de ces foutus pions placés aux quatre coins de l’établissement, comme si l’académie était un échiquier géant. A priori, ici, ils n’avaient pas le droit d’entrer. Du moins, il l’espérait.

Richie progressa : ses chaussures neuves grinçaient sur le carrelage froid, et il dût faire un gros effort dans sa démarche pour faire cesser ce bruit aussi insupportable que gênant. Il avait l’impression d’être en face d’un vieux prof de philo, à la calvitie naissante, et à l’haleine douteuse : heureusement, Richie n’avait pas rencontré cet énergumène au cours de sa vie. Il en avait seulement entendu parler, dans son petit village paumé au milieu du désert américain : les grands qui revenaient de leurs universités pour les vacances ne manquaient pas de raconter ce genre d’anecdotes. Et Richie en était très friand.

Richie jeta un coup d’œil alentour : rien à signaler, mis à part… que ces foutus chiottes n’avaient pas l’apparence de chiottes ! Il se rapprocha encore et examina de plus près son environnement : il n’y avait pas les fameuses « pissotières » qu’il aimait appeler de façon peu… distinguée. Le rouquin eut une question qui surgit dans sa tête, comme une bulle de savon à la surface d’un bain : est-ce que tout les Anglais pissent assis ? Si c’était le cas, ils allaient bien se foutre de leurs gueules une fois sorti de ce merdier.

Comme pour vérifier s’il était bien seul, Richie ouvrit chacune des portes de ces toilettes pour en vérifier l’intérieur : rien à signaler, mon cap’taine ! C’était complètement vide, au bonheur du bigleux. Ce qui l’interpellait le plus ici était la propreté et cette odeur de produit qui emplissait tout l’air de la pièce. Ici, tu peux te lâcher tranquille, personne sentira tant cette odeur chimique est omniprésente ! Soucieux et peu enthousiaste à l’idée d’un débat scatophile entre lui et sa conscience, il préféra mettre un terme à ses pensées.

Richie tâta son paquet de cigarettes dans sa poche, puis son briquet dans l’autre. C’est l’endroit rêvé pour en tirer une, ici ! Personne pour le surprendre ! Il extirpa les deux objets nécessaires pour atteindre son bonheur, son petit paradis remplis de rêves d’adultes. Du paquet de cigarettes, il en sortit une seule qu’il coinça entre ses lèvres. Il rangea la boite dans sa poche, et alluma sa clope. Richie poussa un long soupir. Jamais il n’avait autant apprécié ce moment… ! Cela faisait longtemps que son paquet était rempli, et ça lui faisait du bien de savoir qu’il le vidait, jour après jour.

Richie s’adossa au mur juste en face de la porte principale, un pied et un coude le soutenant contre ledit mur. Il fixait la porte –fermée- juste devant lui, en regardant dans le vide. Il priait pour que personne n’entre, à cet instant précis… de toute façon, on s’en fout non ? Les garçons sont solidaires entre eux, ils ne diront rien. Sauf… si ses garçons se révèlent être des animaux de compagnie. Richie appelait comme ça les garçons qui léchaient les bottes des profs, ou de n’importe quel adulte de l’établissement.

Ça fixait Richie en ricanant. Pauvre Richie, pauvre garçon, ne cessait-il de répéter depuis maintenant deux bonnes minutes. Richie n’y prêtait plus attention, c’était comme un élément du décor. Les galipettes, et bonds vertigineux du clown ne l’intéressaient plus vraiment, maintenant. Il ne trouvait plus ça amusant. Quant à Ça, il savait la vérité sur ce lieu, mais il se gardait d’y révéler à Richie. Tout ce qu’il désirait, c’était que sa « pause cigarette » soit interrompue par… celles qui hantent ces toilettes.

Oui, Richie n’étaient pas dans les toilettes des garçons, au deuxième étage. Le paresseux s’était contenté d’aller à ceux du rez-de-chaussée, sans faire attention à la pancarte.

Oui, Richie était actuellement au milieu des toilettes des filles, et c’était un acte bien téméraire.
Ses lunettes allaient casser pour de bon, cette fois-ci.

En cette journée d'été, j'avais décidé d'aller lire quelques livres pour en savoir un peu plus sur mon pouvoir. J'avais posé des piles de livres devant moi, j'avais l'intention de tous les étudier entièrement. Malheureusement cette volonté était mise à rude épreuve du fait de mes nombreuses nuits blanches depuis le début que la fin de cours avait été annoncée.

Ce n'était pas vraiment intentionnel, mais disons que mon sommeil était interrompu sois du fait que je ne cessais de faire des cauchemars toute la nuit, sois par le fait que des élèves s'adonnaient au tapage nocturne.  Franchement quelle plaie, ce genre d'élèves avaient tendance à me taper sur les nerfs. D'autant plus que le matin, je me retrouvai avec une énorme migraine, ce qui n'était pas du tout agréable pour moi.

Alors que j'étais en pleine lecture mes yeux se faisaient de plus en plus lourds, je me retrouvais à lire la même phrase une bonne dizaine de fois sans la comprendre. A force de lutter je fini par poser la tête sur la table et m'endormir durant une bonne dizaine de minutes.
Me rendant compte de ce que j'étais en train de faire en plein milieu de la bibliothèque, je me réveillais en sursaut. J'avais comme on dit "la tête dans le cul". Le fais d'avoir somnolé voir carrément dormi ici avait déclenché une nouvelle migraine, mes paupières quant à elles étaient très lourdes, si ça continuait comme ça j'allais finir par m'endormir à nouveau.

Il valait mieux que j'aille me laver le visage et que je prenne un cachet pour essayer de chasser cet affreux mal de tête.
Je me levais alors, encore somnolente, pour fouiller dans une poche de mon sac afin de trouver mes cachets. Apres les avoir sorti une plaquette d'aspirine je pris ma bouteille d'eau avant de me diriger vers les toilettes des filles. D'un pas lent je parcourais les couloirs de l'académie sans vraiment prêter attention aux élèves qui se trouvaient sur mon chemin, hormis quand certains s'amusaient à crier de toutes leurs forces et courir comme des bêtes sauvages littéralement d'ailleurs pour certains.

Je soupirais en ouvrant lourdement la porte des toilettes des filles, une odeur de tabac froid et de produit tapissaient l'air. Je toussais brusquement, ce qui eut pour effet d'intensifier brusquement mon mal de crâne, je posais la main sur ma tête en prenant un cachet puis je pris une gorgée d'eau.

"Tu sais tu ne devrais pas fumer ici, il y a des gens comme moi qui ne supportent pas l'odeur de ce genre de choses. Certains sont même asthmatique d'ailleurs... Tu ferais mieux de faire ça à l'extérieur, enfin si c'est autorisé de fumer ici. Je n'en sais rien et d'ailleurs je m'en fiche."

J'étais rentrée dans les toilettes sans même regarder, si il avait du monde ou non seule l'odeur de fumée m'avait alerté sur la possible présence d'une personne dans cette pièce. Après avoir bu une dernière gorgée et aspergé mon visage avec l'eau du robinet. Je me regardais dans le miroir, des cernes commençaient à faire leur apparition. Quelle poisse. Je détournais le regard vers le miroir d'à côté afin de distinguer la fumeuse qui avait prit possession de la pièce. Des cheveux roux et des lunettes... après avoir analysé rapidement la personne qui se trouvait non loin de moi, je fis un bon en arrière en laissant échapper un cri de stupéfaction. En réalité il ne s'agissait pas d'une fille.

"M-mais t-tu es un garçon ? Qu'est ce que tu fais ici sale pervers? Ne me dit pas que tu viens mater les culottes des filles qui viennent aux toilettes!"

J'avais laissé tomber ma bouteille, sous le coup de l'étonnement, et pris mes distances. J'étais prête à ouvrir la porte et appeler de l'aide en cas de gestes déplacés de sa part. Bon sang, je ne m'y attendais vraiment pas à celle-là, j'avais vu bien des choses étonnantes à l'académie mais je n'avais jamais croisé de garçons dans les toilettes des filles.

Et là, l’horreur. Le sang de Richie se glaça dans ses veines quand il entendit la lourde porte s’ouvrir lentement, en laissant passer une jeune fille à peine plus petite que lui. Son visage n’exprimait qu’un sentiment d’horreur, et il n’osa pas bouger. Était-elle aveugle ? Elle ne l’avait même pas regardé, elle n’avait pas tourné la tête ! Si elle voyait parfaitement bien, cette jeune fille se révélait bien soucieuse… on aurait dit… un zombie !
Un sourire naissait peu à peu sur les lèvres de Richie, et l’envie de rire arrivait, mais il faisait tout pour se contrôler. C’est très mal vu de se moquer d’une fille.

Richie l’examina avec bien plus d’attention : elle était petite, elle semblait plus jeune. A la voir, Richie lui donnait 12 ou 13 ans. Elle avait presque son âge ! Du moins, s’il avait visé juste, ce qui n’est pas souvent le cas. Richie n’est pas un garçon très observateur, m’voyez. Malin, mais pas observateur pour un sou.

Le bigleux rehaussa ses lunettes glissant sur son nez du bout du doigt, et il regarda le reflet de la jeune fille qui se dessinait dans l’immense miroir. Il n’avait pas encore eu l’occasion de la voir, vu qu’elle avait été de dos, au vu de sa trajectoire. Richie remarqua des cernes naissants sous les beaux yeux vairons de l’élève. Des yeux vairons… berk, quelle horreur ! Richie détestait ça par-dessus tout ! Dans on village, on disait souvent que les personnes aux yeux vairons étaient des bâtards, ou des gens issus de relation consanguines : des gens patounettes, en gros. Mais ce n’était qu’une légende, non ?

Richie remarqua tout de suite les longs et beaux cheveux noirs, ornés de mèches blanches tout à fait singulières : jamais il n’avait vu de fille possédant de si beaux cheveux ! D’emblée, cette fille se révélait exceptionnelle. Comment un zombie pouvait-il avoir tant de grâce et de beauté ? Il n’en savait rien. Après tout, ce n’était pas un zombie. Mais bon.

Richie sentit ses joues s’enflammer quand son regard s’attarda sur… non non, il avait eu de la chance de ne pas être giflé, alors il n’allait pas regarder ses… non, il ne dirait rien. Tout ce qu’il pouvait dire jusque là et qu’elle avait de jolies formes. Le rouquin ne lui donnait plus vraiment 12 ou 13 ans…

Après avoir ingurgité ses médicaments, la jeune fille se tourna vers lui et l’inspecta. Richie abandonna si cigarette et il l’éteignit : le regard inquisiteur de l’élève le mettait foutrement mal à l’aise. Il sursauta en même temps qu’elle tant son cri fut surprenant. Bon sang, mais qu’est-ce qu’il lui prenait ? Pourquoi criait-elle ? Sa tête ne lui revenait à ce point ? Soudain, Richie comprit.

« M-mais t-tu es un garçon ? Qu'est ce que tu fais ici sale pervers ? Ne me dit pas que tu viens mater les culottes des filles qui viennent aux toilettes ! »

Richie sentit ses joues s’enflammer comme si un feu grégeois embrasait la surface de sa peau. Les toilettes des filles… il était dans les toilettes des filles ! Il comprit pourquoi il n’y avait pas de pissotières, et il se sentit bien idiot sur le coup… comment avait-il pu penser que c’était les toilettes des garçons ?
Richie se serait frappé la tête contre les vasques avec grand plaisir. Le rouquin leva les mains en l’air et recula.

« Je ne mate pas, je photographie ! Et je n’ai pas mon portable sur moi ! »

Il attendait presque à ce qu’elle effectue une fouille.
Richie baissa prudemment ses mains en esquissant un sourire, ayant plus la forme d’un rictus qu’autre chose. Il ne voulait pas lui faire peur, juste s’amuser gentiment. Il n’était pas cruel, il ne voulait pas l’effrayer. Et elle était proche de la porte, pour appeler… non, il ne fallait pas jouer avec le feu maintenant.
Sans la quitter des yeux, il se baissa et ramassa la bouteille d’eau de la jeune fille, et la lui tendit.

« Tiens. »

Richie ne voulait pas passer pour le grand méchant pervers. Il ne voulait pas se faire passer pour ce qu’il n’était pas, en gros.

Je restais sur mes gardes loin de la porte, alors qu'il me fixait, 10000 scénarios défilaient dans ma tête. Qui était-il ? Et que faisait-il ici ? Un pervers encore, je vais lui faire passer l'envie de recommencer! Soudainement il leva les mains au ciel, je me crispais et mes yeux vairons prirent une teinte rouge sang, j'étais prête à lui sauter à la gorge.
Il recula doucement avant de s'exprimer :

« Je ne mate pas, je photographie ! Et je n’ai pas mon portable sur moi ! »

Il était gonflé celui la. Franchement quel idiot de dire ce genre de choses alors que j'étais prête sois à crier au secours sois le mettre au sol. J'avais franchement le choix pour le remettre à sa place. C'est alors qu'il s'accroupit afin d'attraper la bouteille qui était au sol. Il me l'a tendis en souriant, toujours méfiante je m'approchais doucement et je la lui pris rapidement des mains afin d'éviter tout contact entre nous.

"Merci."

J'avais parlé sèchement, je m'étais un peu éloignée de la poignée de la porte tout en gardant mes distances du fameux jeune homme. Je le regardais, méfiante, Je n'avais pas confiance en lui. D'ailleurs qui aurait confiance en garçon qui se balade dans les toilettes des filles ?
Je me demande quel âge il avait d'ailleurs, je me mis à le détailler un peu plus. Il n'était pas bien grand pour un garçon peut être qu'il était jeune ?

"A part pour des photos, ça t'amuse de rentrer dans les toilettes des filles comme ça ? A moins que tu en sois une ou encore que tu aimes te déguiser en fille, je ne sais pas vraiment pour le coup! "

Je croisais les bras tout en continuant à le détailler. Je ne l'avais jamais vu dans l'académie auparavant sinon je me souviendrai de ses cheveux rouges feu. Je me demande encore comment les gens font pour aimer fumer comme ça. Je toussais à nouveau en mettant une main devant ma bouche. Je détestais vraiment ca je ne supporte pas l'odeur de la cigarette surtout que nous étions dans une pièce totalement close.

"Je vois que ça t'amuse aussi d'asphyxier les gens d'ailleurs, comment fait tu pour fumer comme ça ? tu sais au moins ce que ça fait à tes poumons et aux poumons des autres ? D'ailleurs tu as l'air bien jeune pour fumer, monsieur le voyeur."

J'avais détourné le regard, je préférais regarder à travers son reflet dans le miroir plutôt que de le regarder en face. Je trouvais ça beaucoup moins gênant comme ça surtout l'endroit où nous nous trouvions.
A vrai dire je n'avais pas l'habitude de côtoyer les gens du sexe opposé.

C'est vrai grand mere m'avait toujours dis de me méfier des hommes et de leurs regards enjôleur.
Depuis que j'étais venue à l'académie, j'avais mis de côté bien des conseils que Grand-mère m'avait appris, elle me sermonnerait d'ailleurs si elle était au courant. Dans tous les cas l'imagine que mon mode de vie avait changé donc que forcément ses conseils n'étaient pas applicables ici bas...

Et tout cas,  je ne m'attendais pas à tomber sur un jeune homme dans un lieu aussi... Particulier ? C'est vrai que les toilettes n'étaient pas le meilleur endroit pour les rencontres, ou encore pour les confidences.

Richie ne put s’empêcher de sourire en voyant que la situation s’améliorait. Du moins, c’est ce qu’il croyait. La jeune fille s’était légèrement éloignée de la porte, s’en pour autant se rapprocher de lui. Bah, c’était un bon début. Il la contempla encore, en faisant attention à ses gestes, sans pour autant comprendre ou en tirer une quelconque conclusion. Le rouquin déchanta vite quand il eut droit  un « merci » bien trop froid pour être amical.

« A part pour des photos, ça t'amuse de rentrer dans les toilettes des filles comme ça ? A moins que tu en sois une ou encore que tu aimes te déguiser en fille, je ne sais pas vraiment pour le coup ! »

Richie la fixa sans comprendre tout de suite ce qu’elle venait de dire. Il analysa la phrase, comme s’il n’arrivait pas à y croire. Le bigleux se mit à trembler sans arriver à se calmer et un fou rire puissant monta de sa gorge, crescendo, de plus en plus aigu. Il était penché en avant, les yeux rivés au sol, les bras supportant son ventre alors qu’il riait aux éclats, sans trouver en lui la force de s’arrêter. Travesti, lui ? Quelle horreur ! Richie s’imaginait déjà en fille : berk.

Richie s’imposa le calme : il se releva doucement, un sourire aussi infantile que bête étirait ses lèvres, et s’était dessiné sur ses joues rougies par ce fou rire incontrôlable, pourtant court. Mais plus c’est long… plus c’est long. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas rigolé aussi fort, et il remercia intérieurement la jeune fille : l’air bien trop sérieux qu’il arborait depuis quelques jours ne lui plaisait pas vraiment. Il ne voulait pas passer pour un intello : la honte d’être comparé à ces… aliens. Peut-être que l’élève en était une ? Quelle horreur, il préférait ne pas l’imaginer.

Richie but ses paroles, sans pour autant comprendre : pourquoi faisait-elle la morale ? Ce n’était pas son rôle, ce n’était pas une adulte. La compassion qu’il avait pu ressentir envers cette petite fragile de l’odorat disparut rapidement : il détestait ce genre de personnes, qui se permettaient et se donnent le droit de juger les gens sans connaitre. Pourtant… son discours n’était pas aussi inquisiteur qu’il n’en avait l’air. C’était presque un discours que pouvait tenir un médecin. Richie se mit à sourire en la voyant regarder dans le miroir, mais il déchanta rapidement en comprenant qu’elle ne voulait pas le regarder en face.

Richie prit un gros risque, et se rapprocha d’elle, mais pas seulement de quelques pas : il était à moins d’un mètre d’elle, et cela pouvait se révéler très gênant pour l’élève, si elle avait peur. Le rouquin se pointa lui-même du doigt, d’un air désespéré : son visage s’était décomposé, par l’embarras et par le désespoir.

« Est-ce que j’ai l’air d’un méchant, ou d’un voyeur ? »

Pas vraiment, Richie tenait plus du simplet gentil que du grand méchant voyeur, à cet instant-là. Il espérait au moins que cette petite scénette (pourtant non jouée) allait la mettre en confiance, mais il savait que ça n’allait pas être aussi simple que ça. Il aurait pu se le permettre si l’élève en face de lui était un garçon : blaguer sur les zizis, c’est marrant, mais pas avec une fille.

Richie soupira et sentit ses épaules s’affaisser. Il sentait la situation peine perdue : peut-être fallait-il mieux sortir, et faire comme si rien ne s’était passé ? Mais maintenant, sa réaction face à la petite « morale » s’était révélée infondée, et la compassion était revenue aussi vite qu’elle était partie. Richie s’en réjouit : il ne voulait pas se faire d’ennemis, ici, il tenait à sa réputation ! Richie n’osait pas lui serrer la main, il avait trop peur de recevoir une gifle, ou pire, qu’elle se mette à crier. Il préféra ne rien dire. C’était bien mieux pour lui.

Soudainement, le jeune homme éclata de rire sans que je comprenne pourquoi. Il rigolait si fort que son rire raisonnait dans toute la pièce. Il s'était penché en avant en tenant son estomac tant il était amusé. Il était littéralement mort de rire... Je ne comprenais pas trop pourquoi j'étais limite en train de lui faire la morale, et lui il se mettait à rire comme un fou. Je me demandais à quoi il pouvait penser... Peut-être qu'il se moquait de moi ?

"Est-ce que tu es en train de te moquer de moi là ?"

Je gonflais les joues et croisais les bras de plus belle, il était vraiment bizarre ce gamin.
Alors que je faisais la moue il cessa de rigoler petit à petit, et un sourire amusé naquit sur son visage. Peut après la fin de mon discours sur la cigarette il s'approcha de moi, je plissais des yeux méfiante, tout en restant immobile.

Sans que je comprenne pourquoi, le sourire qui était peint sur son visage quelques secondes auparavant s'effaça. Un air triste et embarrassé avait maintenant prit place.

« Est-ce que j’ai l’air d’un méchant, ou d’un voyeur ? »

Il soupira et prit un air abattu. Je me mis face à lui, et je me mis à jouer nerveusement avec une mèche de mes cheveux. C'était vraiment une mauvaise habitude que j'avais là, à chaque fois que j'étais gênée ou nerveuse je m'acharnais sur cette Pauvre mèche. Je jouais avec entre mes doigts, et l'enroulait autour de mon index.

En vrai ça me détendait, parfois je ne me rendais même pas compte que je le faisais. Mes yeux reprirent leur couleur, effaçant la teinte rouge qui avait recouvert mon œil gauche. Alors que mes joues quant à elles, devinrent soudainement rosées.

"N-non j-je n'ai pas dis que tu étais méchant c'est juste que je ne m'attendais pas à rencontrer un garçon dans les toilettes des filles."

J'avais parlé d'une voix hésitante, et timide  je ne savais pas si il était réellement touché par le fait que je le vois comme étant un pervers ou encore un violeur, mais tout cela avait suffit à me mettre mal à l'aise. Je mordillais ma lèvre inférieure en détournant à nouveau le regard, avant de tendre lentement la main vers lui.

"Je-je suis Asura, enchantée de faire ta connaissance, je ne voulais pas te faire passer pour le méchant. Moi dis toi que rencontrer un garçon dans toilettes des filles, ce n'est pas quelque chose qui arrive tous les jours. Donc c'est un peu normal que je te prenne pour un pervers ou encore pour un violeur d'ailleurs."

Je le regardais à nouveau, je lui souriais timidement en prenant un air plus amical. J'avais le bras toujours tendu vers lui, en attendant une quelconque réponse de sa part. Ou qu'il me serre au moins la main, car bon je n'allais pas rester dans cette position pendant des heures. Il est vrai que ce garçon n'avait rien fais de déplacé pour l'instant,  enfin il avait seulement parlé de photographier je ne sais quoi... Mais bon il avait l'air de plus vouloir me taquiner qu'autre chose...

Richie observa les gestes de la jeune fille en souriant : par rapport à la première fois, cette fois, il était sûr ! La situation s’améliorait de plus en plus : il n’avait pas été repoussé, elle n’avait pas crié, et c’était plutôt bon signe. En effet, ils voulaient quand même bien s’entendre avec cette fille. Petite fille. On ne va pas se mentir, elle tenait plus de la petite fille que de l’adulte. En fait, il ne savait toujours pas : qui était-il pour juger ? Il le saurait sûrement bientôt.

Puis Richie perçut une lueur rouge sang encrée dans les yeux de la jeune fille : attendez… elle n’y était pas avant ! Quand elle avait pris ses médicaments, qu’il n’avait pas encore dit quelque chose, ses yeux étaient normaux, ils ne brillaient pas comme ça ! A peine venait-il de remarquer cette anomalie qu’elle disparaissait, et laissait place aux yeux vairons de la jeune fille, qu’il avait remarqué au début. Étrange…

« N-non j-je n'ai pas dis que tu étais méchant c'est juste que je ne m'attendais pas à rencontrer un garçon dans les toilettes des filles. »

Le ton de sa voix trahissait son embarras : ses gestes aussi. Cette simple façon qu’elle avait de s’acharner sur une de ses mèches la rendait tout à fait adorable ! Il réprima un sourire peu rassurant en voyant ses joues rosir peu à peu. Était-elle gênée ? Peut-être que oui, mais d’une différente manière que quelques minutes auparavant. Il ne saurait expliquer cette différence, tout ce qu’il savait, c’est qu’elle était là. Elle avait l’air bien moins méfiante, ça lui faisait plaisir.

Richie regarda l’élève tendre son bras, et il l’écouta attentivement alors qu’elle se présentait. Enfin ! Il n’avait pas osé le faire ! Il la remercia intérieurement, une seconde fois : cette fille se révélait bien perspicace, et surtout, bien compréhensive. Pour son plus grand bonheur, elle avait aisément compris qu’il ne voulait pas lui faire du mal, la blesser, mais le problème était qu’elle croyait toujours qu’il photographiait des petites culottes… ça ne lui plaisait pas vraiment. Richie se promit d’expliquer sa venue involontaire ici, et le plus rapidement possible.

Asura ? Quel ravissant prénom ! Original, mais mignon quand même. Il n’arriva pas à deviner l’origine de son nom, mais il n’allait sûrement pas poser la question : ils n’étaient pas à un rencard. Et aussi, il s’en fichait un peu de savoir les origines. L’essentiel, c’est qu’il savait comment cette fille s’appelait, et ça lui était bien suffisant. Il n’allait pas non plus s’enticher de questions stupides, juste pour se la jouer dragueur… !

Richie serra vigoureusement la main de cette Asura, en la secouant légèrement. Il aurait voulu lui faire une accolade, mais il hésita… et ce fut sûrement une excellente chose. Les mœurs sont différents, les Anglais sont plus coincés que les Américains : il ne voulait pas la brusquer une nouvelle fois, alors que la situation venait à peine de s’améliorer. Le garçon sentait la main petite et fragile, dans la sienne, plus grande. Avant de lui briser les os, il la lâcha, et répliqua avec un grand sourire qui se voulait rassurant.

« Je m’appelle Richie ! »

Richie recula, insérant une distance respectueuse entre eux deux, et il fixa Asura d’un air dérouté. Elle le prenait toujours pour un amateur de petites culottes, alors il préférait s’abstenir de tout geste qu’elle pouvait percevoir comme agressifs.

« Désolé pour l’odeur du tabac. »

Richie soupira. Pourquoi avait-il dit ça ? Il était sûr qu’Asura s’en fichait complètement ! Peut-être qu’elle voulait juste des explications à sa venue, et lui, il se disait désolé pour l’odeur… quel idiot ! Il s’en voulu, mais il préféra ne rien laisser paraître. Par peur de l’ennuyer, il préféra voir si son interlocutrice désirait des explications sur sa présence ici ou non. Après mûres réflexions, Richie se rendit compte que lui aussi, avait une question à poser… mais plus tard. Il y avait des choses plus importantes.

C'est fou comme l'ambiance avait rapidement changé. Elle était devenue plus amicale et plus détendue. Je suppose que ça nous arrangeait tous les deux d'ailleurs. Avec ma migraine, je n'avais pas vraiment envie de rentrer dans d'innombrables débats pour lui faire comprendre que prendre en photo les culottes des élèves était vraiment malsain. Je suppose que je pouvais reporter ça à plus tard, surtout nous sourions tous les deux, alors qu'il avait glissé sa main dans la mienne.

« Je m’appelle Richie ! »

C'était un prénom très original, je n'en avais jamais entendu des comme ça. C'est sur que nous n'avions pas les mêmes origines après tout donc forcément nos prénoms respectifs ont une sonorité et une composition  différente. Après m'avoir serré la main, il s'éloigna un peu plus de moi et il s'excusa à cause de l'odeur de cigarette qui flottait dans la pièce. Je le regardais intriguée, c'était rare qu'un fumeur s'excuse de fumer ou peut être que non ? Je ne comprenais pas vraiment ses excuses, peut-être voulait-il s'excuser de m'avoir effrayé, ça me semblait plus logique. Malgré tout c'était noble de sa part de s'excuser par rappeur à cette odeur qui agressait mes narines.

"Je ne t'en veux pas, enfin je suppose. Mon nez est devenu très sensible aux odeurs depuis que j'ai mon pouvoir. Et d'ailleurs venir dans les toilettes des filles pour fumer ce n'est pas vraiment une bonne idée, je veux dire un prof aurait pu rentrer et te voir cher amateur de petites culottes."

Il est vrai que si jamais un professeur avait eu la bonne idée de rentrer dans les toilettes des filles va savoir pour quelle raison, sûrement à cause de l'odeur de tabac. il se serait prit une dérouillée maison.

Je soupirai, en relâchant enfin ma pauvre mèche qui avait bien souffert d'ailleurs. Je baillais doucement avant d'aller m'appuyer contre la porte des toilettes, la fatigue commençait à revenir, j'avais l'impression d'être totalement déréglée. Je veillais la nuit et je sommeillais le jour, sauf que je ne voulais pas dormir le jour.  Je n'aimais pas avoir cette sensation de sommeil permanente, je m'étirais comme un chat avant de commencer à faire les 100 pas de droite à gauche, pour le coup c'est moi qui était bizarre.

"J'aimerai bien savoir ce que tu faisais ici exactement enfin pourquoi avoir choisi précisément ce lieu pour fumer. J'imagine que tu n'est pas vraiment un photographe de la culotte."

Je le regardais en souriant malicieusement, tout en continuant ma marche afin de ne pas m'endormir.

"Je suis désolée de faire les 100 pas comme ça mais je suis un petit peu, beaucoup fatiguée ces temps-ci et c'est la seule méthode que j'ai trouvé pour tenter de ne pas m'endormir brusquement sur toi."

Je continuais à l'observer, attendant quelques explications. Peut-être que finalement, les toilettes pouvaient devenir, le lieu de toutes les confidences.

Richie but les paroles de la jeune fille comme du chocolat chaud et remarqua quelque chose de sûrement bien plus important qu’il ne pouvait l’imaginer. Asura venait juste de dire que son nez était devenu sensible à cause de son pouvoir : étrange… le rouquin se demandait vraiment quel était ce pouvoir. Surtout, pourquoi ses yeux avaient changé de couleur ; devait-il y associer à son don, aussi ?

Vraiment, le garçon était bien curieux sur ce sujet : il n’avait pas encore eu la chance de questionner un élève à propos de son pouvoir. La seule crainte de Richie était de devoir parler de son propre pouvoir, à lui… s’il demandait des informations sur celui des autres, ils allaient bien lui en demander aussi, non ?

Richie reporta son attention sur Asura et l’observa attentivement : voilà qu’elle venait juste d'arrêter de s’acharner sur sa mèche, et qu’elle commençait déjà à faire les 100 pas, comme si elle avait une envie pressante, ou si elle attendait quelque chose avec impatience : dans les deux cas, il n’avait vraiment pas envie de savoir. C’est vrai…

Richie n’était pas vraiment un amateur de petites culottes… si, peut-être un peu. Mais ça, il ne fallait pas le dire. Il ne voulait pas créer un débat, déjà qu’il commençait tout juste à s’en sortir…

« J'aimerai bien savoir ce que tu faisais ici exactement enfin pourquoi avoir choisi précisément ce lieu pour fumer. J'imagine que tu n'est pas vraiment un photographe de la culotte. »

Richie sourit en l’entendant, mais il ne répondit pas. Effectivement, elle avait bien compris qu’il ne photographiait pas les culottes des filles : super, il n’allait pas avoir une mauvaise réputation sur le dos à cause d’une mauvaise blague. Mais il comprit aussi qu’en posant cette question, Asura demandait justement des explications concernant sa présence ici. Tant mieux ! Là, il pourrait dire la vérité.

Cependant, ça l’ennuyait un peu de passer pour un simplet idiot et flemmard, qui n’avait pas remarqué que c’était les toilettes des filles, et qui avait été assez bête pour penser que les garçons se soulageaient assis. Richie se sentit légèrement dérouté en la voyant sourire de cette façon.

« Je suis désolée de faire les 100 pas comme ça mais je suis un petit peu, beaucoup fatiguée ces temps-ci et c'est la seule méthode que j'ai trouvé pour tenter de ne pas m'endormir brusquement sur toi. »

Richie fut légèrement déconcerté. Il la regarda, à peine quelques secondes, les yeux écarquillés par la surprise. Si cette Asura disait la vérité, elle devait être bien occupée ! Le garçon commençait à se poser quelques questions concernant son âge : au début, le bigleux avait pensé qu’elle avait peut-être un an de moins que lui, ou carrément le même âge, mais à cet âge-là, nous ne pouvons pas être aussi fatigués à ce point… ! Peut-être était-elle plus âgée : il allait le savoir bientôt… ou pas.

Décidément, elle se révélait très intéressante ! Une jeune fille si fatiguée, si étrange ; oui, Richie n’en avait jamais vu. Richie se promit de lui demander quelques détails, plus tard.
Trêve de bla-bla.

« Je voulais simplement aller aux toilettes pour fumer, et je me suis trompé. »

Richie se rendit compte trop tard que sa réponse n’était vraiment pas crédible. Il se maudit intérieurement : c’était foutu, elle n’allait pas le croire… comment croire un type qui disait prendre en photo des petites culottes, puis qui démentit en disant simplement qu’il s’était trompé d’étage ?

Le rouquin ne put retenir un soupir désespéré. Allait-il jamais s’en sortir avec les filles ? Déjà que son caractère ne facilitait pas les choses, il aimerait pouvoir avoir une bonne fin, une fois !

Je continuais à faire les 100 pas dans les toilettes en attendant une réponse de sa part. Je m'attendais à des réponses du style "je suis venu ici car il n'y a pas grand monde" ou encore "je voulais trouver un endroit tranquille pour pouvoir réfléchir au sens de la vie".

Oui bon pour la réflexion sur le sens de la vie je ne pense pas que des toilettes soient le meilleur endroit pour. C'est vrai moi je préfère réfléchir sous la douche ou dans un bon bain en me détendant, pas dans des toilettes un endroit qui pue le produit. Et encore ici les toilettes ont à chance de sentir le produit mais dans certains endroit on pouvait y sentir autre chose... Je secouais la tête pour chasser ses pensées bizarres de ma tête en me disant qu'heureusement il ne pouvait pas les entendre...
C'était vraiment dégueulasse de penser à ça. Alors que je me sermonnais intérieurement pour avoir pensé à ce genre de choses le jeune homme répondit :

"Je voulais simplement aller aux toilettes pour fumer, et je me suis trompé."

J'arrêtais soudainement mon interminable marche face à lui. Je le regardais hébétée, comme si l'information avait du mal à arriver à mon cerveau. Il s'était... Trompé ?
J'éclatais soudainement de rire étonnée par cette réponse. Moi qui m'étais imaginée toutes sortes de choses je ne pensais pas du tout à ça. Je n'aurais jamais pensé qu'en fait il s'était simplement trompé. Rien qu'en imaginant la scène je rigolais de plus belle en soutenant mon estomac et en me penchant vers l'avant. Je n'avais jamais rigolé comme ça depuis mon arrivée ici.
Après avoir rigolé un bon coup je me redressais, soulevant ma chevelure avec une de mes mains, je me fis une queue de cheval avant de faire le mouvement d'un éventail avec mes doigts. Cette rigolade m'avait donné chaud.

"Excuse moi je ne me moque pas de toi, mais ta réponse était vraiment inattendue."

Je lui souriais en m'approchant un peu plus de lui pour tirer doucement sur une de ses joues. En fait il était venu ici innocemment, pensant qu'il était dans les toilettes des garçons il a simplement voulu fumer une cigarette dans la plus grande intimité, littéralement. Je pouffais à nouveau de rire en lui souriant.

"Bah dis donc ça t'arrive souvent ça de te tromper de porte ? Ou bien tu es nouveau ici?"

J'imagine qu'il était surtout nouveau à l'académie. Du moins qu'il était la depuis quelques jours ou quelques semaines je ne sais pas vraiment. Il ne devait pas avoir la connaissance de tous les lieux ici. Ou encore il a du croire qu'il y avait des toilettes mixtes ou pire qu'ici les hommes n'avaient pas droit au urinoirs, ce qui serait particulièrement bizarre cela dit. Peut être qu'il venait d'un endroit où il n'y en avait pas ?

"Juste par curiosité tu viens d'où? Parce que je commence à me demander si tu n'as pas fais cette erreur parce qu'il n'y a pas d'urinoirs d'où tu viens!"

Cette fois je le taquinais tout en "pokant" la peau de ses joues et en lui souriant amicalement. Il semblerait que ce jeune homme soit plus amusant que je ne le pensais!

Asura s’arrêta de faire les 100 pas comme une folle, et elle se tourna vers lui, hébétée. Avait-il dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Richie était complètement déconcerté face à son comportement si spécial. Cela faisait combien de fois qu’il se disait que quitter la pièce était une excellente issue pour éviter cet énergumène complètement taré ? Remarque, à côté de lui, le Grand Richie, maître des malades, elle passait pour une sainte… pas faux.

Richie redescendit sur terre lorsque cette Asura, quoique bien froide au début, se mit à rire d’un air démentiel. Le garçon ne savait pas si elle était atteinte d’une schizophrénie aigüe, ou bien si elle rigolait suite à ce qu’il avait dit. Les deux cas lui convenaient parfaitement : les plus jolis minois pouvaient souvent cacher les pires maladies, non ? Pourtant, les chances que cette fille soit atteinte d’une quelconque démence étaient bien faibles.

Richie sourit en la voyant agir : c’était bien une fille ! Chacun de ses gestes transpiraient la grâce féminine. Même le plus banal des gestes, comme attacher ses cheveux ou agiter sa main à cause de la chaleur, il trouvait ça beau. Décidément, quel romantique ce Richie.

Le rouquin sentait que la tension palpable dans l’air était définitivement retombée, et avait laissé place à une ambiance bonne enfant. Ça lui faisait plaisir. En fait, à y réfléchir, le rire de cette Asura se rapprochait du sien… il ne put s’empêcher de rougir en y pensant. Richie rougit encore quand elle se rapprocha et tira l’une de ses joues, comme une maman avec son fils. Et dire qu’il l’avait prise pour une intello coincée… il s’était bien trompé ! Elle osait faire ce que lui n’aurait jamais osé, sûrement à cause de leur âge -qu’il pensait égaux- : si elle avait été plus jeune, plus petite, lui aussi l’aurait taquiné de cette façon ! Richie sourit en l’entendant pouffer de rire.

« Juste par curiosité tu viens d'où ? Parce que je commence à me demander si tu n'as pas fais cette erreur parce qu'il n'y a pas d'urinoirs d'où tu viens ! »

Richie ne put cacher sa joie : son excuse était passée ! Elle y avait cru ! Aussi, c’était la vérité, mais les filles étaient parfois plus difficiles à convaincre que les garçons. Visiblement, elle savait bien juger les gens : pas comme Richie, donc. Si une fille avait dit ça, alors qu’elle se trouverait en plein milieu des toilettes des garçons, il ne l’aurait pas cru. Le rouquin avait un peu de mal avec les excuses trop faciles… enfin, l’essentiel était qu’il n’avait plus rien à se reprocher, et qu’il n’avait plus à se justifier pour quoi que ce soit. Richie pouffa de rire sans vraiment s’en rendre compte.

« J’ai cru que ces foutus Anglais pissaient assis, c’est tout. Chez moi, il y a des… urinoirs. Je suis Américain. J'suis un gros Américain qui bouffent des burgers en buvant du Coca. »

Un sourire moqueur étira les lèvres du rouquin. Il connaissait bien les clichés concernant les Américains.

Urinoirs… Richie n’utilisait jamais ce mot. Il se trouvait même un peu vulgaire, au fond. A côté de cette Asura, qui utilisait un vocabulaire adapté et légèrement soutenu, lui se contentait de mots qui arrachent l’oreille. Décidément, il allait devoir apprendre à s’abstenir, il ne voulait pas passer pour un paysan crasseux et vulgaire. Remarque, «pissotières» n’est pas si horrible que ça, non ? Trêve de bla-bla, il ferait un effort. Il ne voulait pas ternir sa réputa… bon, je pense que vous avez compris que Richie veut avoir une réputation aussi blanche que neige.

Richie se mit à rire pour de bon lorsqu’Asura continua à maltraiter ses joues avec violence, à coups de poke bien envoyés. Son sourire était agréable.

L'ambiance s'était vraiment défendue d'un coup, si bien que le jeune Richie lâcha un petit rire également. Cela me fit grandement plaisir car avec ses lunettes il avait l'air d'un petit intello qui ne riait et souriait jamais. Je lui souriais en retour tout en continuant à torturer ses joues.

« J’ai cru que ces foutus Anglais pissaient assis, c’est tout. Chez moi, il y a des… urinoirs. Je suis Américain. J'suis un gros Américain qui bouffent des burgers en buvant du Coca. »

Je laissais à nouveau échapper un petit rire face à cette réponse des plus surprenantes. Il faut dire qu'il avait une façon de parler originale dis donc, je n'avais pas l'habitude d'utiliser ou encore d'entendre un langage pareil ça me faisait un peu rigoler.
Il était donc américain ! J'avais toujours voulu aller en Amérique il avait bien de la chance de venir de la bas je trouve. Gros ? C'est bien ce qu'il avait dit? Je me mis à marcher lentement autour de lui avant de pincer doucement la peau de son ventre avec mes doigts.

"Oh donc ça veut dire que ce "petit bidou" est nourrit au fast-food, au Nutella, et au soda alors!"

C'est vrai que beaucoup de stéréotypes sur les américains parlaient de leur façon de s'alimenter qui était "démesurée". Il semblerait qu'une majorité de la population soit victime d'obésité à cause de la grande quantité de fast-food et de sucre. Concernant Richie, il n'était pas si gros que ca, enfin pas du tout même. Il était très mince, certes pas autant que moi, mais il l'était je ne voyais pas une once de graisse sur son corps enfin de ce que je voyais.
D'ailleurs j'espère qu'il ne l'avait pas mal prit je ne voulais pas qu'il pense que c'était en train de le mater ou quoi que ce soit d'autre. Je rougissais à cette idée, en tirant à nouveau sur une de mes mèches de cheveux.

"Moi je viens de la Corée, la Corée du Sud précisément. J'ai fais un long voyage jusqu'ici pour maîtriser mon pouvoir, et je dois dire que c'est assez different de chez moi j'ai eu du mal à m'y faire. Bon apres c'est un peu normal vu que j'ai vécu là-bas pendant 19 années de ma vie."

Je lui souriais gentiment, en repensant à ma vie d'avant. À mes grand parents, ma mère et aussi mon père. Je soupirai, en me disant que j'avais hâte de pouvoir bientôt revoir mes grands parents.! Il fallait que je travaille dur pour ça. D'ailleurs je me demandais quel pouvait être le pouvoir de ce fameux Richie. Je le détaillais à nouveau à la recherche d'une quelconque marque sur son corps, d'une trace qui laisserait penser qu'il aurait des oreilles. Je me rapprochais à nouveau de lui, réduisant considérablement la distance qu'il y avait entre nous auparavant.
J'examinais ses yeux avec insistance avant de soupirer.

"Je me demande quel pouvoir ce cache derrière cette petite paire de lunettes! D'après ce que je vois ce n'est pas quelque chose qui est très visible ou qui laisse des marques comme le mien. "

J'étais curieuse, très curieuse concernant ce jeune homme. Je voulais savoir l'histoire sombre qui se cachait derrière ce visage d'ange. Apres peut être qu'il avait un pouvoir simple et sans danger quoi qu'il en soit j'aurais aimé savoir. Peut être que ça pourrait m'aider à comprendre mon propre pouvoir d'ailleurs.

Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer toutes sortes de pouvoir, peut être qu'il avait le pouvoir de tout transformer en hamburger, ce qui serait plutôt drôle d'ailleurs. Je me retenais de rire en maudissant mon imagination de créer ce genre de scénarios ridicules dans ma tête.

Richie avait l’impression d’être une petite et minuscule bête de foire : alors qu’Asura venait juste de finir de torturer et de s’acharner sur ses pauvres joues, voilà qu’elle commençait à malmener son ventre. Sa peau allait devenir entièrement rouge si elle continuait comme ça ! Le rouquin se laissa faire en tenant de réprimer de petits couinements : ça chatouillait un peu, et Richie se révélait parfaitement fragile sur ce sujet de chatouillis.

Heureusement qu’il était maigre, il aurait été très vite embarrassé si la jeune fille s’était mise à pincer le relief montagneux qu’aurait pu être son ventre s’il avait été… fort : heureusement, il n’en était rien, et elle avait juste pincé une surface lisse, dépourvue de graisse et de muscles. Le garçon était aussi sec qu’un fruit… sec. Quelle comparaison ! Et pourtant, Asura se révélait encore plus mince que lui : sûrement parce que c’était une fille.

Richie soupira en la voyant rougir, et à nouveau s’acharner sur une de ses mèches : était-elle encore gênée ? Avait-il fait quelque chose de mal ? Il n’en savait rien, mais ça l’exaspérait. Tout allait bien, alors il ne voulait pas que ça change encore. D’un geste vif et légèrement brutal, il écarta la pauvre mèche de sa main et il l’écouta avec attention.

« Moi je viens de la Corée, la Corée du Sud précisément. J'ai fais un long voyage jusqu'ici pour maîtriser mon pouvoir, et je dois dire que c'est assez différent de chez moi j'ai eu du mal à m'y faire. Bon après c'est un peu normal vu que j'ai vécu là-bas pendant 19 années de ma vie. »

Richie se figea, la bouche formant un « o » parfait, crispée par l’étonnement. Avait-il bien entendu ? Il espérait que non, que son esprit lui avait juste joué un tour… Asura ne pouvait pas avoir 19 ans ! C’était quasiment impossible ! A en voir son physique, le bigleux lui donnait maximum 14 ans, mais 19 ans ! Oh la vache ! Il la fixait : ses yeux n’exprimaient qu’un profond étonnement. Il n’aurait jamais pensé, tiens ! Il avait remarqué, de par ses traits, ses origines asiatiques, mais il n’aurait jamais pu deviner son âge.

Richie sourit en pensant qu’Asura lui faisait assez confiance pour lui révéler ça : aussi, ce n’était rien de dire qu’elle était coréenne, et qu’elle avait 19 ans, mais pour Richie, le savoir était très important. Il aimait être fixé sur les origines de ses connaissances. Et encore, il ne savait pas grand-chose d’elle… il ne savait rien de sa vie à l’intérieur de l’Académie : son pouvoir, sa maison, rien. Bah, il aurait bien l’occasion de lui demander plus tard. Ils n’allaient pas se quitter maintenant, non ?

Richie se demanda longuement s’il ne devait pas faire pareil, et aussi dire son âge, et d’où il venait, ou plutôt, de quelle région. Il aimerait bien voir sa réaction lorsqu’il annoncerait qu’il vient du désert ! Anyway, Richie ne s’y connaissait pas en géographie coréenne. Il savait juste qu’il y avait le Nord, et le Sud, point. Le rouquin fut légèrement dérouté lorsqu’il remarqua qu’Asura regardait avec une certaine insistance, ses yeux cachés derrière ses grandes lunettes cassées. Que cherchait-elle à voir ?

« Je me demande quel pouvoir ce cache derrière cette petite paire de lunettes ! D'après ce que je vois ce n'est pas quelque chose qui est très visible ou qui laisse des marques comme le mien. »

Richie eut un temps de réaction plutôt élevé : c’était la première fois qu’un élève le questionnait à propos de son pouvoir. En d’autres termes, il ne savait pas vraiment quoi répondre : devait-il dire la vérité ? Oui, mais si Asura apprenait qu’il entendait des voix et qu’il n’était jamais seul, elle allait peut-être le prendre pour un fou et s’éloigner… remarque, ils sont tous là pour la même raison : ils ont tous quelque chose de spécial. Alors Asura n’allait sûrement pas le prendre pour un taré.

Le Mad Clown écoutait la conversation : il était étrangement calme, et ce silence imperturbable qui s’était créé dans la tête de Richie le déroutait réellement. Lui qui avait tant l’habitude d’entendre Ça, là, il ne l’entendait plus, et il ne saurait dire pourquoi. Le Clown se tenait juste derrière Asura, si près que Richie pouvait déceler le souffle âcre et fétide du Mad Clown contre la joue de son interlocutrice. Ça ne manifestait aucune animosité particulière : il ne l’aimait pas, mais il ne la détestait pas non plus.

« Évite de te pisser dessus, je ne veux pas nettoyer tes conneries. »

Un sourire fier étira les joues de Richie : il voulait lui faire peur, juste pour s’amuser un peu. Il se rapprocha et serra le poignet droit d’Asura dans sa main pour l’empêcher de partir, tout en arborant un sourire doux et rassurant. Il espérait juste qu’elle allait se montrer gentille, et qu’elle n’allait pas lui en vouloir. Aussi, ce n’était qu’une frayeur passagère, il n’y avait rien d’horrible là-dedans.

Richie commença son tour : la lumière s’éteignit brusquement, plongeant les deux élèves dans l’obscurité la plus totale. Le Mad Clown était derrière tout ça, bien évidemment, et c’était lui qui avait éteint. Richie tenait toujours le poignet d’Asura, sans trop serrer pour ne pas la blesser : derrière ce corps de lâche, le garçon avait quand même un peu de force !

Elle était prise au piège.
Heureusement que Richie n’avait pas de mauvaises intentions.

J'imagine que la façon dont je m'acharnais sur ma pauvre mèche devait fortement le perturber voir l'agacer vu la façon dont il me l'avait arraché des doigts. Ce geste me fit rougir de plus belle, je me disais qu'il avait du remarquer que c'était un signe de nervosité.

Soudainement alors que j'étais en train de raconter entre guillemets ma vie, mon interlocuteur prit un air choqué et hébété. Avais-je dis quelque chose de mal peut être ? Rapidement cet air étonné laissa place à un petit sourire.

Eh bien quel changement de comportement radical, passer de l'étonnement au sourire. Peut être qu'il était étonné à cause de mes origines. C'est vrai qu'on ne devait pas croiser de coréenne tous les jours mais bon quand même.

Ce garçon était quand même un peu bizarre, cela faisait quelques minutes qu'il ne cessait de fixer quelque chose par dessus mon épaule je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Ca avait le don de me stresser, peut être qu'il voyait les fantômes. J'eus un frisson dans le dos en regardant par dessus mon épaule.
Peut être qu'il était simplement distrait où je ne sais pas quelque chose du genre, pourtant j'avais un mauvais pressentiment, mes sens étaient en éveil, quelque chose clochait va savoir quoi.

L'atmosphère changea brusquement, l'atmosphère bon enfant, et détendue de toute à l'heure avait laissé place à une atmosphère un peu plus lourde, et bien plus effrayante. Alors que je regardais autour de moi et notamment par dessus mon épaule tant j'étais oppressée par la une espèce de présence bizarre, le sourire de Richie s'élargit.

Il me saisit soudainement le poignet, étonnée par ce geste je regardais sa main recouvrir entièrement mon poignet. Il me souriait doucement en me tenant fermement le poignet. Je ne savais pas ce qu'il allait faire mais mon coeur commençait à battre fortement dans ma poitrine.

Les lumières se mirent soudainement à clignoter puis s'éteignirent, je ne voyais plus rien. Je ne comprenais pas non plus ce qui se passait, j'avais la boule au ventre à vrai dire. Je ne voyais rien dans cette obscurité, que se passait-il ? Qui avait éteint la lumière était-ce lui ? Je n'en avais aucune idée, une seule chose était sure, j'avais vraiment la frousse je détestais l'obscurité.

"Qu'est ce qui se passe ? C'est toi qui a fait ça?"

J'avais parlé d'une voix hésitante et tremblante, mon coeur battait si fort que je pouvais l'entendre distinctement.
Est-ce qu'il essayait de me faire peur? Qu'est ce qui allait se passer ? Pourquoi avait-il sourit comme ça?

"Hey pourquoi tu me tiens aussi fort ? Tu me commences à faire peur là!"

Je tirais sur mon poignet pour essayer de me dégager de son emprise. Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer 1000 scénarios différents en me demandant ce qui allait bien pouvoir ce passer.

Était-ce nécessaire que je me défende ? Est ce que Je devais me transformer? Peut être qu'il n'était pas à l'origine de l'extinction soudaine des lumières. Peut être que c'était une simple coïncidence, après il n'avait pas répondu à ma question concernant son pouvoir.

Il voulait sûrement me faire une démonstration en direct. Je me mordais la lèvre en regardant nerveusement autour de moi prête à bondir. Je savais que Richie était à côté de moi mais mon instinct me disait qu'il y avait autre chose... Mais quoi ?

« Qu'est ce qui se passe ? C'est toi qui a fait ça ? »

Richie sourit et ne put s’empêcher d’émettre un petit rire discret, qui lui allait très mal : avec lui, on était plus habitué à de grands éclats de rire très bruyanets car ce genre de rire qui semblait presque feint et forcé. D’une certaine manière, ce rire rendait l’ambiance encore plus pesante et plus oppressante.

Richie décida de ne pas répondre, pour l’effrayer encore un peu. Ça ne lui ferait pas de mal : remarque, ce petit coup légèrement connard n’avait pas de mauvaises intentions : qu’Asura soit gentille ou méchante, il l’aurait fait, mais dans des conditions légèrement différentes.

« Hey pourquoi tu me tiens aussi fort ? Tu me commences à faire peur là ! »

En réponse, Richie tint moins fort le poignet de la jeune fille pour ne pas lui faire mal : il voulait lui faire peur, pas la blesser. Le garçon ne voulait pas que leur relation soit affectée à cause de cette petite farce qui pourrait se révéler importante si Asura était sensible : aaaah, l’effet papillon. Que ce serait-il passé si Richie n’avait pas voulu faire ce petit coup ? La suite de la discussion se serait révélée bien ennuyeuse.

« Oh, excuse-moi chérie. »

Richie enroula une des mèches de cheveux de l’élève autour de son propre doigt et il tira dessus, en imitant les mouvements d’Asura, quelques secondes auparavant. Il continua, sans tirer trop fort pour ne pas la blesser : encore une fois, il ne voulait pas condamner leur relation. Le bigleux continua à jouer avec la pauvre mèche.

« Alors, tu es stressée, là ? »

Richie sentit la jeune fille se débattre, et tenter d’échapper à la prise du garçon : c’était fort regrettable… il ne savait pas s’il devait resserrer sa prise pour s’assurer de la garder contre lui, ou bien carrément mettre fin à cette farce. Non, ce serait trop pourri s’il arrêtait maintenant… Le garçon ressera légèrement sa prise, en gardant ses doigts à l’intérieur du poignet, tout en appuyant légèrement : il savait à quel point c’était gênant et insupportable, quand on appuie ici…

Ça glissa ses doigts crochus sur la bouteille d’eau d’Asura, utilisée précédemment pour qu’elle puisse prendre ses médicaments. Il s’en empara d’un geste vif et rapide, et il recula en bondissant. Voilà qu’il venait d’arracher la précieuse bouteille des mains de son propriétaire : le Clown savait qu’elle allait rapidement réagir.
Richie resserra encore sa prise.

Ça se tenait toujours dans le dos d’Asura, et il ne voulait pas se mettre aux côtés de Richie. Il préférait se tenir derrière, pour qu’Asura ne puisse pas comprendre que sa bouteille flottait actuellement dans le vide. En tout cas, pour elle.

« Asura, il me semble avoir remarqué que tu avais chaud tout à l’heure, non ? »

Le Mad Clown se rapprocha, dévissa le goulot de la bouteille en plastique en souriant. Il y avait assez d’eau dans la bouteille, même si Asura avait quand même bien bu.

Richie lâcha la pauvre Asura et recula, pour montrer qu’il ne touchait à rien, et que ce n’était pas lui qui détenait sa bouteille.

Puis le Clown vida le contenu de la bouteille sur la tête de la pauvre Asura, déjà bien malmenée. Elle se retrouva trempée.

HRP:

Tout ça devenait réellement flippant et me fit penser à un véritable film d'horreur.  Alors que je cherchais à savoir ce qui se passait, mais aussi à savoir si Richie était à l'origine de tout ça les évènements devinrent de plus en plus bizarres. Je ne voyais plus rien autour de moi, mes sens étaient à l'affût, je pus entendre Richie laisser échapper un petit rire qui me fit penser qu'il était en train de se moquer de moi parce que j'étais carrément effrayée.

Je me débattais légèrement pour tenter de tirer mon bras et être libre de mes mouvements. Il relâcha légèrement mon poignet avant de s'excuser.

« Oh, excuse-moi chérie. »

Ses excuses avaient un aspect légèrement moqueur. Pour couronner le tout il attrapa une de mes mèches de cheveux et tira légèrement dessus en l'enroulant autour d'un de ses doigts comme je l'aurais fait à mon habitude si j'avais été nerveuse. Il jouait longuement avec ma mèche de cheveux, malgré ma peur j'étais affreusement gênée.

« Alors, tu es stressée, là ? »

Je rougissais, il se moquait carrément de moi. Alors que j'allais riposter à ces petites provocations qu'il resserra à nouveau son emprise sur mon poignet afin de me garder proche de lui. Pour finir il m'arracha ma bouteille des mains, du moins je pensais qu'il s'agissait de lui.
Je regardais dans tous les sens complètements hébétée, je ne comprenais rien à ce qui était en train de se passer, déjà a cause de l'obscurité mais aussi à cause du changement de comportement radical de Richie.

Je saisis son autre bras de ma main libre afin de récupérer mon bien, j'avais bien envie de la lui fracasser sur la tête tien. Je tâtais son bras de haut en bas et je fini enfin par atteindre sa main je glissais ma main entre ses doigts à la recherche de ma bouteille, puis je fini par constater qu'il n'y avait rien.

"Hey rends moi ma bouteille d'eau qu'est ce que tu comptes faire avec ça? Elle n'est pas dans ta main où l'as tu cachée?"

Je regardais autour de moi sans vraiment voir à cause de l'obscurité. J'entendais pourtant les craquements de ma bouteille mais ce n'était pas Richie qui la tenait ou alors il se moquait de moi.

« Asura, il me semble avoir remarqué que tu avais chaud tout à l’heure, non ? »

Je le regardais étonnée, tout en essayant de tâter le sol à la recherche de ma bouteille.

"Chaud ? Pourquoi tu me poses cette question soudainement?"

C'est alors qu'il me relâcha le poignet avant de s'écarter brusquement de moi. Qu'est ce qu'il comptait faire? Soudainement je sentis un liquide me couler sur la tête et glisser le long de mes cheveux avant de s'étaler sur mes vêtements. Il venait de jeter le reste d'eau qu'il restais dans ma bouteille sur... Ma tête. J'étais trempée de la tête au pied, sans crier gare je pris ma forme de Gumiho. Mes cheveux noirs, blanchirent en se détachant par la même occasion, mes oreilles et mes queues firent rapidement leur apparition par la suite. Grâce à mon pouvoir je pouvais désormais voir un peu mieux dans toute cette obscurité.

"P-pourquoi tu as fais ça? Regarde moi je suis trempée maintenant c'est vraiment pas sympa!"

Je le regardais les joues rosées et gonflées. Ce n'était vraiment mais alors vraiment pas sympa de faire ça ! J'avais croisé les bras contre ma poitrine en regardant le jeune farceur. En regardant dans ses mains je ne vis pas ma bouteille d'eau, je marquais une pause complètement hébétée par ce que je venais de remarquer.

"M-mais elle est où ma bouteille?"

Je cherchais ma bouteille des yeux sans bouger d'un poil. Ne l'a remarquant nulle part j'eus un frisson dans le dos. Je me retournais lentement, quand je vis soudainement ma bouteille en train de flotter en l'air et bouger toute seule.
Mon sang de fit qu'un tour, je laissais échapper un cri de surprise mais surtout de peur en reculant brutalement contre Richie.

"U-u-un fan-fantôme!"

En voulant reculer un peu plus pour m'éloigner de la chose j'ai trébuché et me suis majestueusement étalée sur le sol  glacé. Mon pauvre postérieur avait prit un sale coup. Quelle ironie, même si mon pouvoir se rapprochait du spectre j'étais celle qui était la plus effrayée à l'idée de voir un fantôme.
C'était donc le pouvoir de ce fameux Richie ? De faire apparaître des fantômes ? Non je suis sûre que c'était bien plus compliqué que ça, en attendant ça avait suffit à me foutre une grosse frousse, et à me ridiculiser par la même occasion.

HRP :

L’atmosphère changea encore : Richie le sentait, quelque chose venait de se passer, d’incompréhensible. Il n’était pas le provocateur de ce changement, et cette perte de contrôle sur la situation le mit vraiment mal à l’aise. Le garçon voulait diriger sa farce, jusqu’au bout, et un incident provoqué par autrui le mettrait vraiment mal à l’aise, car s petite scène serait directement tombée à l’eau, et ça aurait été très gênant.

La question que se posait maintenant Richie était de savoir s’il fallait aller allumer la lumière, ou bien continuer la mascarade. Certes, le changement dans l’air l’avait quand même foutrement perturbé, mais était-ce suffisant pour y mettre fin ? Il ne pensait pas, non. Mais comme dit plus tôt, il ne voulait pas perdre le contrôle : s’il continuait, il prenait le risque d’anéantir sa farce et d’essuyer un terrible échec.

« U-u-un fan-fantôme ! »

Richie sentit la fille s’appuyer contre lui en poussant des gémissements et des cris effrayés. Légèrement surpris par ce mouvement qu’il n’aurait pas pu prévoir, il ne put s’empêcher de rosir en la sentant contre lui. Pourquoi avait-elle fait ça ? Avait-elle vu quelque chose ? Le bigleux déglutit difficilement : avait-elle vu le… Clown ? Non, c’est impossible ! Personne ne pouvait le voir ! Mais alors ce changement perçu tout à l’heure… était ça ? Avait-elle provoqué cet élément perturbateur, qui aurait pu détruire complètement sa petite farce ? Si elle pouvait le voir, c’était la fin. Richie émit un petit soupir amusé quand il comprit qu’elle avait seulement vu sa bouteille flotter.
Et là, le drame.

Le temps de réaction de Richie avait été particulièrement long.
Richie sentait quelque chose de doux et de soyeux au niveau de ses jambes, mais il ne saurait dire ce que c’était vraiment. Ça ressemblait à quelque chose de poilu. Il en était sûr, ça ne pouvait pas être son uniforme : les uniformes de l’Académie n’étaient pas si soyeux, tout de même ! Il hésita longuement s’il devait toucher ou non : c’était une fille, elle pouvait très mal le prendre… et ça aurait été légitime ! Il avait passé précédemment pour un pervers : et maintenant ils étaient dans le noir. Si Richie passait sa main sur un endroit sensible sans faire exprès, ce serait définitif, Asura ne voudrait plus jamais lui parler.

L’horreur que Richie ressentait était croissante : plus les secondes s’égrenaient, plus il se sentait perdu et dérouté : voilà que de mystérieux poils venaient de pousser dans le dos de la jeune fille, pile pendant sa farce ! En pensant à ce changement physique, la panique enflamma Richie, comme un feu grégeois enflammant une plaine. Le bigleux la repoussa brutalement et se précipita sur l’interrupteur.

Richie se tourna lentement, très lentement, alors qu’un frisson d’horreur le secouait, parcourant tout son échine. La panique qu’il ressentit quand il vit l’état d’Asura ne pouvait être expliquée avec des mots : quelques minutes auparavant, alors que la discussion allait bon train, il se trouvait face à une jolie fille, aux cheveux noirs, posée et tranquille. Ses seuls petits « délires » étaient l’obsession qu’elle avait pour ses mèches de cheveux, les joues et le ventre du garçon. Mais c’était tout.

Les ongles roses et entretenus, dignes de toutes les filles, avaient été remplacés par de longues griffes aiguisées comme des lames de rasoir. Elle était dotée d’oreilles d’animal, et ses cheveux étaient étonnamment plus longs. Surtout, ils étaient d’un blanc spectral, qui eut le don d’effrayer Richie. Mais le plus intriguant était ses neufs queues blanches, prenant racine dans son dos. Jamais il n’avait vu une telle chose, pas même dans les histoires. Alors c’était ça, son pouvoir ? Allait-elle le bouffer, maintenant qu’elle était transformée en… loup ? Renard ?

« Me bouffe pas ! »

Richie se jeta aux pieds d’Asura et se mit à genoux, le dos très près du sol. Il gardait les yeux rivés au sol, même si l’envie de regarder sous la jupe et d’inspecter sa petite culotte se faisait grande. Il resta dans cette position, attendant quelconque réaction de la part de l’hybride. Était-ce seulement encore Asura ?

Le Mad Clown lâcha brusquement la bouteille. Celle-ci retomba au sol, et roula jusqu’aux pieds d’Asura, invitant celle-ci à la récupérer. Il l’eut dans l’air un bruit comme « plop » : le Mad Clown venait de disparaître, venait de devenir une ombre glissant sur les murs. L’air avait rempli l’espace vide, et ce « plop » était le bruit de cet air remplacé, justement. Asura l’avait sûrement entendu. Ça retourna derrière Richie, et se tenait droit, face à Asura.

« Quelle bien étrange créature. »

Effrayée, j'étais vraiment effrayée. Je ne comprenais pas ce qui se passait, ni ce que je venais de voir. J'étais au sol, le dos appuyé contre les jambes de Richie,  ma bouteille était littéralement en train de bouger seule. J'avais beau essayer de regarder et analyser je ne voyais rien ni personne tenir cette foutue bouteille.

Je sentais juste cette espèce de présence bizarre et la lourdeur de la pièce. Qu'est ce qui avait bien pu se passer je ne comprenais pas, est ce que Richie avait essayé de me faire du mal par l'intermédiaire de cette chose ? Brusquement, Richie me poussa avant de se ruer sur l'interrupteur qui y avait près de la porte. Il ralluma les lumières.

Je plissais les yeux en attendant que mes yeux s'accommodent à l'éclairage avant de relever la tête pour regarder Richie.
Son visage, si souriant quelques minutes auparavant, était maintenant déformé par la terreur. Il me regardait comme si j'étais une bête féroce, un animal de foire, ou pire un monstre. J'étais toujours assise au sol en train de le regarder d'un air contrariée.

Soudainement il se jeta au sol, et se mit à genoux devant moi, me suppliant de ne pas le manger. Moi ? Le manger ? J'avais surtout envie de le massacrer pour le coup ? C'était quoi cette chose derrière lui?

Le bruit de ma bouteille qui tombait au sol me fit sursauter, je me mis instinctivement en position d'attaque, en regardant autour de moi elle roula jusqu'à moi. Cette chose était avec nous et nous observait elle m'observait moi. Je cru entendre une voix, un soufflement, quelque chose qui avait soufflé quelques mots. Peut être était-ce mon imagination...

En tout cas me voila dans une situation plus que gênante, Richie était agenouillé devant moi les yeux rivés sur le sol comme si il ne voulait pas me regarder. Ce comportement me vexais énormément, en plus de ce qui venait de se passer, c'était sûrement lui le coupable. Il était sûrement le maître de cette chose... Mais pourquoi il s'en était prit à moi ? Qu'est ce que je lui avais fais ?

Je mettais un doigt sur la bouteille pour vérifier qu'elle n'allait pas de nouveau bouger toute seule, puis je la saisi entre mes doigts. Elle était vide désormais, tout son contenu coulait désormais sur ma tête et sur mon visage.

"Qu'est ce qui t'a prit de faire ca ? Et c'était quoi cette chose tu es vraiment un malade de faire ça!"

Je m'étais agenouillé je le regardais avec haine, il ne s'était même pas excusé.

"Plutôt que de me demander de ne pas te manger tu pourrais, au moins t'excuser de ce qui s'est passé. Mais non monsieur est trop préoccupé par sa petite personne à ce que je vois!"

Je m'étais cette fois-ci relevée, je regardais Richie, toujours au sol. Encore un peu et j'aurais pu y laisser ma peau tout de même, encore heureux qu'il n'avait pu jeter que de l'eau sur ma tête. Peut être que si je ne m'étais pas transformée il n'aurait pas eu peur, et aurait pu aller plus loin. Je serrais les poings, écrasant ma bouteille par la même occasion avant de la lui jeter au visage.

"Tiens garde la, elle est vide Je n'en ai plus besoin.  Espèce d'idiot. Pour qui tu te prends à t'en prendre à une fille qui ne t'a rien fais? Moi qui pensait que tu étais quelqu'un de bien je vois que je me suis lourdement trompée, tu n'es qu'un pauvre abruti!"

Je lui avais parlé durement et méchamment, je n'avais vraiment pas apprécié ce qu'il avait fait. Même si ça avait été une plaisanterie je ne savais ni ce qu'était cette chose, ni ce qu'elle aurait pu me faire. J'avais la boule au ventre rien qu'en essayant d'imaginer ce qu'une chose qu'on ne voit pas et qu'on entend pas aurait pu faire.

Je serrais les dents avant de contourner Richie et prendre le chemin de la porte. J'avais posé la main sur la poignée et marqué une pause.

"Tu as de la chance que je sois gentille je ne dirais rien de ce qui s'est passé ici parce que cette chose m'a épargné, mais je ne veux plus te voir.

Je poussais la porte sans même jeter un regard derrière moi. Comme à mon habitude, je n'étais pas tombée sur une bonne personne comme je le croyais. Ce Richie me faisait peur, mes mains tremblaient encore suite à ce qui venait de se passer. Je ne savais pas qu'elles étaient ses intentions à mon égard ni pourquoi il avait fait ça, une seule chose était sure : il était mieux que je reste loin de ce garçon.

Sans même lever les yeux, Richie vit que Asura s’était levée, et qu’elle récupérait maintenant sa bouteille. Après avoir essuyé ses deux –longues- tirades, il était légèrement peiné. Elle l’avait mal pris, et il s’en voulut directement… allai-elle accepter ses excuses, comme elle avait pu les accepter tout à l’heure ? Il espérait. Elle était vraiment gentille, alors il ne voulait pas endommager leur réputation. Asura pouvait être une très bonne amie.

Richie fit de même, et il se releva tout doucement. Il recula de quelques pas, et il lui fit face. Une masse en plastique s’abattit sur son visage, et fit glisser ses lunettes sur son nez, sans qu’il puisse les arrêter. Heureusement, elles ne tombèrent pas ; mais la bouteille, si. Asura venait juste de lui lancer sa bouteille au visage.

« Tiens garde la, elle est vide Je n'en ai plus besoin. Espèce d'idiot. Pour qui tu te prends à t'en prendre à une fille qui ne t'a rien fais ? Moi qui pensait que tu étais quelqu'un de bien je vois que je me suis lourdement trompée, tu n'es qu'un pauvre abruti ! »

Richie bégaya quelque chose d’aussi insensé qu’incompréhensible. Cette réplique de la part de la jeune fille l’avait frappé en plein dans son cœur, comme la bouteille avait frappé son visage quelques secondes auparavant. C’était foutu… complètement foutu. Elle n’allait sûrement pas lui pardonner. Mais c’était une blague ! Pourquoi l’avait-elle mal prise ? Richie fut envahi par un sentiment bien étrange, dont le nom ne vint pas tout de suite.

Voilà qu’elle s’approchait de la porte et posait sa main dessus : Asura allait partir… c’était la fin. Heureuse rencontre atypique dans les toilettes, début méfiant, conversation engagée et bon enfant, puis fin terrifiante et rageuse. Voilà.

« Tu as de la chance que je sois gentille je ne dirais rien de ce qui s'est passé ici parce que cette chose m'a épargné, mais je ne veux plus te voir. »

Richie reprit la bouteille de l’élève dans sa main, mais il n’osa pas suivre cette dernière : il ne voulait pas être repoussé.

« Attends ! »

Voilà qu’elle était partie, sans jeter un seul regard en arrière. Lui en voulait-elle vraiment ? Quelle horreur ! Voilà qu’il était détesté par une personne de cette académie… une gentille fille en plus… aussi, sa farce avait été un peu osée… mais c’est normal, Richie ne connaît pas ses limites. Le cœur serré, il quitta les toilettes des filles, en vérifiant bien qu’il n’y avait personne en train de regarder. Asura avait disparu, il ne la voyait plus.
Ce fut d’une tristesse.