~ Arrête de jouer à Superman ~ [PV : Mlle Arianna ~ Edi]

Je m'étais remis de mes émotions mais mon épaule me lançait de plus en plus ce qui me tirait des grimaces de douleurs de plus en plus souvent, j'essayai de les cacher en serrant les dents au maximum en regardant devant moi. Cela semble avoir marcher puisqu'elle a continué de discuter pendant un petit moment sans rien dire, il y a un moment où j'ai vu une lueur d'inquiétude dans son regard au moment où nous avons passé les portes de l'Académie. Cela doit plus être lié à...à j'en sais rien en fait mais autre chose que mon état.

En traversant le hall croise tout types de regard, curieux, inquiets, gênés, compatissants... Tout ceci me tire un sourire, la plupart des gens ici ont vécu l'attaque de l'Académie donc ça ce n'est rien... Juste une petite broutille, je serre fortement les dents mais cette fois ce n'est pas à cause de la douleur mais des souvenirs qui remontent...
Un silence s'est insinué entre nous et je marche machinalement sans faire attention à elle ni à quoi que ce soit d'autre.
Je sors de mes pensées morbides lorsqu'on s'arrête, je lève les yeux pour voir l'écriteau *Infirmerie* au dessus de la porte.

Edi frappa un petit coup timide à la porte, alors qu'un sourire en coin s'affiche sur mon visage et j'enchaîne avec trois coups plus puissants de mon bras valide,
"Je ne suis pas sûr qu'elle t'ai entendue"
Je lui sourit en attendant et en espérant que l'infirmière soit là, je me retrouve donc devant la porte de l'infirmerie le flanc droit de ma chemise déchiré par laquelle on peut voir une jolie ecchymose sur une grosse surface. Le pull de ma compagne d'infortune noué autour du cou pour supporter mon bras, mon épaule déboitée me lançant toujours et quelques filets de sang coulants de mon front.

Je pousse un léger soupir nonchalant ,
"Pfffff.... Je suis bon pour passer plusieurs semaines le bras dans le plâtre... génial..."
en repensant à pourquoi j'ai fait ça mon visage s'illumine d'un sourire et je me tourne subitement vers elle un peu paniqué,
"Au fait où est ton bandeau ?!"

Je massais mes tempes, épuisée par ma journée. C’était comme ça. Il y a des jours voir des semaines où il n’y avait aucuns incidents, donc des journées vides de toute activité. Même si nous étions dans une académie assez sujette aux complications et aux blessures en tout genre. Puis des jours où, tu ne sais pas du tout pourquoi, un élève arrive toute les heures avec des membres dans les mains, des trous dans le ventre, des illusions douloureuses. Oui… A Tsuki, on ne voyait pas vraiment le même type de blessures que dans des hôpitaux normaux. Aujourd’hui j’avais eu plusieurs cas qui m’avaient plus occupé les méninges que mon pouvoir et n’ayant pas beaucoup dormi la nuit dernière, je sentais la fatigue me gagnait doucement mais avec beaucoup trop d’efficacité à mon gout.

J’étais assise sur la chaise de mon bureau, la tête toujours entre mes mains, me laissant un moment de répit quand on l’interrompit par trois coups bruyants sur la porte de l’infirmerie. Je secouais la tête pour me redonner de l’énergie, vérifiais rapidement dans le miroir que ma robe n’avait pas remonté une fois de plus et fermais un bouton de ma blouse par précaution avant d’aller ouvrir la porte.

Une petite rousse emmitouflée dans une écharpe et un gars aux cheveux blanc se tenait devant moi, tournés l’un vers l’autre comme si je venais d’interrompre une discussion. Je ne mis que quelque secondes avant de remarquer l’attelle de fortune qui tenait le bras du jeune homme ainsi que l’énorme ecchymose qui couvrait son épaule dénudé par sa chemise en très mauvais état. Ce n’était pas sans me rappeler le jeune homme qui était venu avec un bras décrocher… Mais que faisaient donc ces élèves !

« Entrez. Toi, jeune homme, assis toi sur un lit, et toi, jeune fille tu peux t’asseoir sur une chaise. »

Je laissais la porte ouverte et m’éclipsais pour aller appuyer sur la mise en marche de la machine à café. J’étais persuadée que ça allait encore être une histoire à dormir debout et il était hors de question que ça m’arrive ! Je retournais près des élèves et les regardais tour à tour en m’exprimant.

« J’ai besoin de vos noms et de l’histoire. Ainsi de savoir où tu as mal, terminais-je en regardant le garçon. »

"Je ne suis pas sûr qu'elle t'ai entendue." dit Asch en frappant la porte un peu plus fort que moi.

Il décoche un sourire en coin pendant que je plonge le visage dans mon écharpe, morte de honte. Sa chemise est déchirée ; son bras en écharpe (en l'occurence en pull) a l'air de le faire souffrir intensément, et je me sens de plus en plus coupable. C'est à cause de moi qu'il a fait tout ça, qu'il est dans cet état... Comme s'il avait lu dans mes pensées, le blessé lance de manière nonchalente :

"Pfffff.... Je suis bon pour passer plusieurs semaines le bras dans le plâtre... génial..."

Ouais, génial. Ca ne me fait absolument pas culpabiliser encore plus. Je lui jette un regard confus avec l'intention de m'excuser mais j'aperçois à ma grande surprise un sourire ébouissant, sincère. Avec de grands yeux de petite fille qui découvre le monde, j'observe ses traits enthousiastes... Pourquoi a-t-il l'air si heureux ? Oui, les excuses, c'est vrai !

"Asch, je suis dés-
-Au fait où est ton bandeau ?!"

Il s'est retourné vers moi d'un coup avec un air paniqué. Je baisse les yeux, je n'ai pas parlé assez fort, il ne m'a pas entendue. Mais c'était quoi sa question ? C'était... ah oui, mon ruban. Mon ruban ? Putain, mon ruban !

"Entrez. Toi, jeune homme, assied-toi sur un lit, et toi, jeune fille tu peux t’asseoir sur une chaise."

L'infirmière nous a ouvert la porte, elle va quelque part pendant qu'on reste dans la salle.
Ok, du calme. Il n'est pas sur ma tête, pas dans ma poche. Il est forcément quelque part, de toute façon ! Inspirer, expirer, réfléchir. Quand est-ce que je l'ai vu la dernière fois ? Dans la forêt, Asch me l'a donné et je l'ai noué autour de mon crâne. Je ne l'ai plus, c'est évident.

"Ah, je l'ai mis dans ma poche pour ne pas le perdre à nouveau, ne t'inquiète pas !"

Je ne veux plus qu'il s'inquiète pour moi, qu'il joue à Superman à nouveau. Pas dans son état actuel. Après ce passage à l'infirmerie, j'irai voir aux objets trouvés de l'académie et si nécéssaire je repasserai dans la forêt. Franchement, je m'épate : j'ai vraiment l'air naturelle et apaisée, alors qu'au fond de moi j'implose.
L'infirmière revient et nous dit :

"J’ai besoin de vos noms et de l’histoire. Ainsi de savoir où tu as mal."

Edi allait me répondre mais la porte s'ouvrit sur l’infirmière, je ne sais pas si cela s'est remarqué mais mes yeux pétillaient lorsque je posa mon regard sur elle, oui je l'admire, elle a sauvé tant de personnes lors de l'attaque ! Des dizaines d'élèves lui doivent la vie ! Alors que moi...
Je fait grincer mes dents en repensant à l'élève mort dans mes bras et je rentre à la suite d'Edi en en essayant d'effacer cette horrible image de mon esprit. J'obéis à l'infirmière en m'asseyant sur le lit le plus proche ce qui me tira un grognement étouffé. Je cherche cette dernière du regard, elle est partie aussi vie qu'elle est apparue, elle doit surement prendre ses instruments ou je ne sais quoi, d'ailleurs si elle est ici c'est qu'elle a aussi un pouvoir donc est-ce qu'elle en a besoin, j'avoue que son pouvoir pique ma curiosité au vif.

Pendant qu'elle fait autre chose Edi me répond que son ruban est dans sa poche ce qui me rassure de ne pas avoir fait tout ça plus rien, je pousse un soupir de soulagement alors que l'infirmière revient.
Elle me pose la question que j'aurais voulu éviter et je me rappelle de la pseudo conversation avec le médecin que j'ai faite à Edi, je me donc à rire tout seul pendant deux/trois secondes avant de lui répondre en désignant ma camarade de ma main valide.
"Elle c'est Edi et moi Asch. Pour l'histoire disons que c'est un peu...surréaliste ? Je vais faire la version courte : Je suis allé me balader en forêt et au bout d'une dizaine de minutes j'ai vu la demoiselle ici présente tomber d'un arbre devant moi. Elle a paniqué en se rendant compte de la perte de son rubans qui est un objet très précieux pour elle.
Je l'ai vu accroché à 4/5 mètres du sol de l'arbre où elle était tombée et étant plutôt agile je suis monté pour aller le chercher. Une fois en haut il s'est envolé au moment ou j'ai failli l'attraper et donc je voulais sauté d'une grosse branche pour l'attraper au vol et me rattraper à une branche de l'arbre en face."

Je fais une légère pose en prenant une expression un peu gêné par la suite que je vais devoir raconter,
"Donc j'ai commencé à courir sur la branche qui a cédée sous mon poids, j'ai réussi à attraper le ruban mais je me suis mangé l'autre arbre de plein fouet, ça doit être là où je me suis pété des côtes, mais j'ai réussi à me raccrocher une branche.
Elle a malheureusement cassée aussi et j'ai fait les derniers mètres qui me séparaient du sol en atterrissant de tout mon poids sur mon épaule droite, donc on m'a bandé l'épaule et on est venu directement à l'infirmerie.
Voilà toute l'histoire !"

Je fait exprès d'omettre le passage où elle a posé ma tête sur ses genoux et qu'elle pleurait, en repensant à ce moment je me mords la lèvre inférieure et commence un peu à rougir.  Et je reste à attendre sa réaction m'attendant à me faire réprimander pour mon acte que je ne regrette pas le moins du monde vu qu'Edi a put récupérer son bandeau.

Je les regardais tous les deux un moment avant que le garçon se décide à me parler avec un certain malaise tout de même. Ça sentait la bêtise à plein nez ! Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ?

« Elle c'est Edi et moi Asch. »

Un fin sourire orna mon visage quand j’entendis sa réponse. Les prénoms n’étaient pas vraiment ce que l’on donnait quand on se présentait à des adultes. Surtout que si je demandais leur nom c’était pour retrouver leur dossier et pas pour simple connaissance ! Mais bon, j’avais la chance que ces deux élèves n’aient pas des noms communs ! Donc tout en continuant à l’écouter je cherchais dans mon classeur leur dossier.

« Pour l'histoire disons que c'est un peu...surréaliste ? Je vais faire la version courte : Je suis allé me balader en forêt et au bout d'une dizaine de minutes j'ai vu la demoiselle ici présente tomber d'un arbre devant moi. Elle a paniqué en se rendant compte de la perte de son ruban qui est un objet très précieux pour elle. Je l'ai vu accroché à 4/5 mètres du sol de l'arbre où elle était tombée et étant plutôt agile je suis monté pour aller le chercher. Une fois en haut il s'est envolé au moment ou j'ai failli l'attraper et donc je voulais sauté d'une grosse branche pour l'attraper au vol et me rattraper à une branche de l'arbre en face. »

Je jetais un coup d’œil amusé à Asch quand il fit une pause. Vraiment je sentais la fin venir !

"Donc j'ai commencé à courir sur la branche qui a cédée sous mon poids, j'ai réussi à attraper le ruban mais je me suis mangé l'autre arbre de plein fouet, ça doit être là où je me suis pété des côtes, mais j'ai réussi à me raccrocher une branche. Elle a malheureusement cassée aussi et j'ai fait les derniers mètres qui me séparaient du sol en atterrissant de tout mon poids sur mon épaule droite, donc on m'a bandé l'épaule et on est venu directement à l'infirmerie. Voilà toute l'histoire !"

Ah, c’était tout de suite moins drôle ! Il avait vraiment morflé ! Pour un bandeau ? Je regardais les deux jeune gens l’un après l’autre et je surpris même un petit rougissement sur les joues d’Asch. Il s’était passé autre chose, à n’en pas douter ! Je n’évitais pas le petit sourire amusé qui se forma sur mes lèvres, les amourettes me faisaient rire ! Cela me semblait si loin pour moi que c’était marrant de voir les élèves succomber aussi. Je sortis les dossiers et les parcourais du regard rapidement. Pas grand chose à signaler. Je pourrais agir normalement. Je m’approchais de Asch et examinais son épaules. Quelques égratignures mais rien d’alarmant du moins à l’extérieur.

« Bon ça va prendre un petit moment mais ce n’est qu’interne donc je n’ai pas de soins particulier à faire si ce n’est cela…»

Je me penchais vers lui, lui ouvrit la bouche de ma main droite et soufflais la brume blanche caractéristique de mon pouvoir. Je fermais les yeux et l’imaginais se fondre dans ses côtes et se répandre dans son épaule. Je me reculais et noter quelques petites choses sur une feuille qui irait droit dans le dossier d’Asch.

« Edi, tu n’as donc absolument rien ? »

Asch explique tout à l'infirmière : quand je suis tombée de l'arbre, quand il est allé chercher mon bandeau, quand on a utilisé mon pull pour son bras... Je suis morte de honte quand il mentionne mon précieux objet. Je l'ai perdu, après tout ce qu'il à fait pour le récupérer. Je suis vraiment trop débile, j'ai presque envie de me tirer une balle ou de m'enterrer vivante !
Il se mord la lèvre inférieure une fois qu'il a fini son récit, gêné ; puis je tourne la tête vers l'infirmière qui affiche un petit sourire amusé... Est-ce que j'ai loupé un épisode ?! Je fronce les sourcils en essayant de comprendre en vain. L'adulte examine un peu les blessures de Asch avant de diagnostiquer :

"Bon ça va prendre un petit moment mais ce n’est qu’interne donc je n’ai pas de soins particulier à faire si ce n’est cela…"

Puis elle ouvre sa bouche et souffle dedans sous mes yeux exorbités. Elle ferme les yeux un instant avant de griffoner quelques mots sur une feuille. Donc c'est bon, Asch va bien... ?

"Edi, tu n’as donc absolument rien ? elle lance."

Je la regarde d'un air quelque peu stressé, essayant de faire marcher mes cordes vocales.

"Ca va, merci."

Le rouge me monte aux joues sans raison, il faut vraiment que j'arrête d'être timide tout le temps ! J'ose demander d'une petite voix :

"Et... Il est guéri ?

Un air inquiet traverse le visage de l'infirmière, j'avoue que je m'attendais surtout à me faire engueuler mais je vais pas me plaindre que ce ne soit pas le cas ! Je m'attendais à ce qu'elle m’examine sous toutes les coutures mais suis-je bête j'en avais oublié que tous le personnel encadrant a également un pouvoir... Enfin si je m'en était rappelé à ce moment là ça m'aurait évité ce passage !

Elle se penche vers moi et prends mon visage d'une main, elle rapproche ses lèvres des miennes et m'ouvre la bouche, mon cœur s'emballe, bat la chamade, mes yeux semblent vouloir sortir de leurs orbites. Elle va quand même pas m'embrasser ?! Je ne sais plus quoi penser, mon premier baisé va être volé par une prof ?
Je suis terrifié et complétement tétanisé, elle est plutôt mignonne mais quand même ! Elle est pas de mon âge ! Mon esprit s'embrouille entre la douleur et l'adrénaline, je ferme les yeux, mon visage se crispe et je me résous à l'inévitable...
J’attends mais je ne sens rien, aucun contact, soudain je sens quelque chose glisser dans ma bouche, s'insinuer dans mon corps, la douleur de mes côtes et de mon épaule s'estompe peu à peu jusqu'à ne plus rien sentir. C'est étrange mais c'est un tel soulagement, je pousse un léger soupir de contentement et rouvre les yeux.

L'infirmière se recule pour aller noter quelque chose je secoue la tête pour me ressaisir et essaye lentement de bouger mon épaule meurtrie, aucune douleur, je la retire de mon attelle de fortune et la bouge un peu plus amplement, une petite douleur mais c'est presque rien, je me relève, aucune douleur dans les côtes.
Un grand sourire apparaît sur mon visage et je m'étire après avoir été crispé aussi longtemps mais mon épaule me rappelle que ce n'est pas de la magie non plus et que tout ne disparaît pas aussi facilement, je rigole un peu de ma bêtise et mon regard se porte sur Edi, j'en avait complétement oublié sa présence !
Le rouge me monte immédiatement aux joues, À quoi est-ce que je ressemblais avec l'infirmière aussi proche de moi ?! Je lui lance un sourire crispé et défait le nœud de son pull pour le lui tendre de mon ancien bras handicapé,
"Tiens, merci je te dois beaucoup, sans toi je serais pas revenu jusqu'ici !"
Mon sourire se décrispe et je lui fait signe d'attendre deux secondes pour aller voir l'infirmière,
"Merci beaucoup ! Je vous doit beaucoup !" je murmure ensuite à voix haute plus pour moi même que pour elle "Comme beaucoup d'autres...."