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Détente dans le gymnase. Vraiment? [Pv Llewelyn]

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Détente dans le gymnase. Vraiment? [Pv Llewelyn] - Page 2 Empty Détente dans le gymnase. Vraiment? [Pv Llewelyn]

Message par Invité Sam 02 Mai 2015, 16:53

Rappel du premier message :

Après des cours éreintants et des confrontations non souhaitées avec des marées humaines, j'arrivais épuisée en week-end. C'est pourquoi j'avais prévu de ne faire aucun devoir et que j'espérais pouvoir dormir. Peut-importe où. Ainsi, après une grasse matinée bien méritée, je me levai et m'habillai simplement : jean, tunique blanche et nu-pieds. Ensuit, j'attachai mes cheveux blonds en une couette négligée et sortis de la chambre. En arrivant dans la salle commune de la maison Saphir, je fus stupéfaite : elle était pleine à craquer. Désespérée, je pris mon courage à deux mains, réservant mes pieds à une marche rapide vers la sortie.

Lorsque je fus sortie dans le couloir, même constat : il y avait beaucoup trop de monde, du bruit... C'est ainsi que je fis le tour de l'Académie pour arriver dans un lieu que je ne connaissait pas. Le gymnase était immense, lumineux,... et calme! Soulagée, je pris mon temps pour le arpenter en écoutant mes pas résonner. J'observais que les bancs en bois, placés les uns derrière les autres en pente, ne semblaient pas confortables. Je descendis donc les marches pour aller sur le "terrain". Ce dernier était tellement grand que je me sentais minuscule à l'intérieur. En me tournant face aux gradins, je vis des portes menant à des locaux. En pénétrant à l'intérieur de chacun, je découvris des salles avec des bancs, des porte-manteaux, des lavabos et des douches, d'autres avec des équipements sportifs et, plus intéressant, des gros tapis qui me semblaient confortables. J'en pris un au hasard et le déplaçait jusqu'à ce qu'il soit au milieu du terrain. Je fermai le local avant de m'affaler sur le tapis.

Alors que j'étais sur le point de m'endormir, j'entendis la porte s'ouvrir. Ah! La poisse! Quelqu'un venait d'arriver... Mais je ne regardai pas de qui il s'agissait, restant dans une observation inutile du plafond que je trouvais vertigineusement haut. Les pas de cette personne résonnaient régulièrement. Et moi, j'attendais.


Dernière édition par Yumiko le Dim 03 Mai 2015, 11:50, édité 1 fois
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Message par Invité Dim 17 Mai 2015, 15:46

A côté de moi, je sentis comme un froid. Et, lorsque j'eus baissé les yeux, je vis que mon ami avait créé une boule de neige. Puis, je l'entendis interpeller le fauteur de trouble qui tenait toujours la jeune fille qui avait l'ai effrayée :

«Dis-donc toi là, oui, c'est à toi que je parle, l'espèce de grand guignol là-bas! Ca te dirait pas de te mesurer à quelqu'un de ta taille?»

Je m'empêchais discrètement de pouffer de rire. C'était bien la première fois que je voyais quelqu'un s'adresser à la brute de cette façon. Ce dernier ne tarda pas de réagir :

- On peut savoir qui tu traite de guignol, le monstre des neiges?

Tout en insultant Llewelyn, il lâcha sa victime qui attrapa la main que lui tendais mon ami. Ce dernier la mena avec douceur à moi avant de me sourire pour répliquer sur un ton d'excuse :

«Je crois que tu es bien plus douée que moi pour ce genre de choses!»

Je lui souris à mon tour en lui adressant un clin d'œil après avoir pris la jeune fille en larme dans mes bras :

- En ce cas, vas donc botter les fesses de ce malotru. C'est certainement quelque chose que tu sais mieux faire que moi. Puis, en m'adressant à ma protégée, je murmurai : Bonjour, j-je suis Yumiko. Et le jeune homme qui m'accompagne s'appelle Llewelyn. Nous allons t'aider.

Pendant ce temps, le fameux malotru commençait à s'impatienter :

- Je vous interdit de m'ignorer! Yumiko, viens ici avec l'autre jeune fille. Je te promets que je ne vous ferais rien.
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Message par Invité Dim 17 Mai 2015, 17:43

Il y avait en effet comme un froid dans l'air, bien au delà de l'aspect figuré de cette image. Le comportement de cet abruti fini me mettait hors de moi et j'étais déterminé à le lui faire comprendre. Je retroussai mes manches, geste instinctif qui dénotait d'un trop-plein d'assurance. Mon opposant, pourtant, fulmina:

- On peut savoir qui tu traite de guignol, le monstre des neiges?

Je haussai un sourcil, pas impressionné pour un sou et émis un sifflement faussement admiratif. Je fis ensuite mine d'applaudir et persiflai avec un ricanement narquois:

«Le monstre des neiges? Wow, quelle répartie! Tu m'épates! Non vraiment, t'as pas mieux ? Parce qu'entre ton attitude et ton manque de vocabulaire, je commence à croire que t'as été fini à la pisse, si tu vois ce que je veux dire!»

Oui, c'était insultant. Et délibéré. Tout chez ce type, de son intonation à sa physionomie, m'exaspérait au plus haut point, et je ne me gênerais pas de le lui faire remarquer si la situation venait à s'envenimer. C'était probablement là le scénario à prévoir car si j'adorais m'élever pour les causes perdues, je négligeai bien trop souvent le paramètre "réflexion".
Je tâchai pourtant, rien que pour une fois, de calmer mes instincts et, même si j'en mourrai d'envie, je rechignai à attaquer, songeant que la simple force de persuasion suffirait peut-être à faire rebrousser chemin à ce malfrat.

Soudain, il interpella Yumiko:
-Je vous interdit de m'ignorer! Yumiko, viens ici avec l'autre jeune fille. Je te promets que je ne vous ferais rien.

Je pinçai les lèvres et m'enquis:
«Vous vous connaissez ?»
J'ignorai quelle relation tout deux entretenaient, mais je doutais qu'elle soit d'une nature pacifique. Et c'en fut là assez pour me faire sortir de mes gonds. Je croisai les bras sur ma poitrine, et d'un air de défi, je lançai,écartant nonchalamment une mèche qui s'était inopinément invitée de devant mes yeux:

«Et avec ça tu es un mauvais menteur! Bravo! Désolé de te le dire mon pauvre gars, mais t'es rebutant, alors arrête de te prendre pour le caïd du bac à sable doublé d'une statue grecque...ça nous fera de l'air!»

Je vis les traits de mon adversaire se déformer sous le coup de la frustration. Il était vexé.

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Message par Invité Dim 17 Mai 2015, 21:19

Llewelyn parut surpris par les dires du jeune homme qui nous faisait face. Il me demanda donc assez fort pour que je l'entende mais pas trop, sans me regarder :

«Vous vous connaissez ?»

Je n'eus le temps de lui répondre qu'un petit "Oui" sans pouvoir en rajouter. Peut-être avait-il déjà deviné ce que j'allais lui répondre puisqu'il croisa les bras et s'adressa à notre adversaire sur un ton de défi en enlevant une mèche de son visage :

«Et avec ça tu es un mauvais menteur! Bravo! Désolé de te le dire mon pauvre gars, mais t'es rebutant, alors arrête de te prendre pour le caïd du bac à sable doublé d'une statue grecque...ça nous fera de l'air!»

Je ne compris pas ce qu'il avait voulu dire par là, mais ça ne plu pas à son interlocuteur qui se vexa. Pour ne pas perdre la face, il leva le menton et bomba le torse comme un coq qui voulait avoir plus de prestance devant sa basse cour. Il semblait même être prêt à se battre. De cette brute, je ne connaissais que sa méchanceté et son habitude de vouloir m'entraîner dans les endroits surpeuplés, notamment depuis qu'il avait découvert ma peur de la foule. Il s'adressa de mon ami avec un sourire narquois :

- Rebutant? Vraiment? Si tu le pense, c'est que tu n'as pas vu ton bras. Ca, c'est rebutant! D'ailleurs, je me demandais comment ça se faisait que tu n'étais pas encore dans un laboratoire pour te faire disséquer.

Pendant qu'il parlait, une boule de lumière était apparue et avait grossie dans une de ses mains. Puis, en terminant sa dernière phrase, il lança la fameuse boule, ce qui me fit crier :

Attention!

Mais cela semblait inutile. La boule était déjà à quelques dizaines de centimètres de Llewelyn. Je fermai don les yeux en cachant ma protégée de la scène, la protégeant par le même temps de mon corps. Tout ce que je pus faire fus de prier pour que Llewelyn ne soit pas blessé. Je priais plus fort lorsque le bruit d'un impact se fit entendre.
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Message par Invité Lun 18 Mai 2015, 09:38

J'avais d'ores et déjà anticipé la réponse de Yumiko: ils se connaissaient, évidemment, et j'avais pour intuition qu'ils ne s'étaient certainement pas rencontrés dans des circonstances idéales. Je présumais que le gros lard en face de oi avait eu le dessein de lui imposer son propre mode de conduite, si vous voyez ce que je veux dire. Je supposais, en outre, que mon amie n'était pas sa première vivtime. Combien de personnes terrorisait-il ainsi chaque jour sans que personne ne s'en aperçoive ? Je ne prétendais pas avoir le pouvoir de jouer les justiciers du diable, mais il méritait une bonne correction, celui-là! Qu'on le remette à sa place!

Face à son attitude, je ne pus par ailleurs m'empêcher de pouffer de rire: il avait probablement l'impression de son comporter comme un cador, tâchant de nous montrer ses muscles aussi saillants qu'inexistants. C'était d'un ridicule comique! On ne pouvait pas lui enlever son sens du spectacle, ça aurait eu de la gueule sur un boulevard, y'a pas à dire!
Je raillai, tripotant les fermeture de mon manteau:

« Y'a pas à tortiller, avec toi, le mélo-drame prend des proportions dantesques! Oups, pardon, je crois que j'emploie là un vocabulaire trop châtié pour que tu puisses le comprendre! »

Un commentaire, pourtant, allait rapidement me couper l'envie de plaisanter. Dommage, j'avais encore bien des remarques en réserve!

- Rebutant? Vraiment? Si tu le pense, c'est que tu n'as pas vu ton bras. Ca, c'est rebutant! D'ailleurs, je me demandais comment ça se faisait que tu n'étais pas encore dans un laboratoire pour te faire disséquer.

J'aurais passé au delà de cette remarque qui n'avait pour but que de me blesser, c'étaut une évidence, mais je n'y parvins pas. Notre jeune abruti, dont nous ignorions encore le prénom, avait mis l'index sur un point sensible. Instinctivement, je me mis à contempler ma main, écartant les doigts, et me permis le luxe d'afficher un prétendu sourire satisfait.

« Ouais, je te l'accorde, c'est pas particulièrement esthétique, mais bon, on chosit pas toujours la façon dont on naît...Et puis bon, je me dis que, contrairement à toi et à ta cervelle de mollusque avorté, si on venait à me disséquer, j'aurais au moins le mérite de faire avancer la science! »

Trop occupé à fanfaronner, je ne compris pas immédiatement que le jeune homme s'apprêtait à attaquer. Je n'en pris conscience que lorsque le cri poussé par Yumiko me ramena à la réalité:
Attention!

Il était trop tard, une imposante sphère d'énergie fondait déjà sur moi. Même avec le plus habile des mouvements de côté, je ne parviendrai à l'éviter.Il n'y avait qu'une solution: la défense. Cependant, je doutais del'efficacité de celle-ci. Rien ne coûtait d'essayer!
Je claquai des mains pour faire apparaître un mince bouclier de glace qui, comme je le redoutais, au moment de l'impact, vola en éclats. La boule de lumière me percuta donc de plein fouet. Je retins un cri et, avant même que je comprenne ce qui m'arrivait, je me retrouvai propulsé quelques mètres plus loin, à demi-conscient.

Je toussotai, cherchant à me relever, ébloui. Dans la pénombre, je crus voir se découper une grande silhouette aux longs cheveux roux. Saisi de stupeur, je balbutia:
« Rose, c'est toi? Qu'est-ce que tu fiches ici, va-t-en! »

Rose. Non, ça n'avait aucun sens, Rose ne pouvait pas se trouver ici... J'étais en pleine hallucination! Il fallait que je reprenne mes esprits! Secouant la tête, je revins enfin à la réalité et, essuyant la poussière qui maculait mon visage, je me remis sur pieds. Il y avait eu plus de peur que de mal.

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Message par Invité Mar 19 Mai 2015, 16:21

Lorsque j'entendis le causeur de troubles rire aux éclats, je levai la tête pour voir l'étendu des dégâts. Ces derniers m'estomaquèrent : les murs étaient carbonisés. Le mur qui avait été impeccable avait maintenant des sortes de fissures dues à la violence avec laquelle Llewelyn avait été projeté dessus. Et, par terre, de fins morceaux de glaces étaient éparpillés. Mon ami semblait bien sonné et la brute tentait déjà de créer une nouvelle boule d'énergie. Alors que, d'habitude, la peur me clouait sur place, celle de voir mon ami en danger me permit de me lever.

Ma protégée, terrorisée, s'en alla en courant dès qu'elle fut libre de ses mouvements. Je ne la blâmais pas : je ne connaissais pas la nature de ses pouvoirs et, plus que cela, elle en avait déjà vu des vertes et des pas mûres pour risquer de se faire blesser. J'espérais toutefois qu'elle alerte les surveillants qu'il n'y ait pas plus de dégâts ou de blessés. J'espérais aussi que quelqu'un viendrait nous aider à calmer et/ou maîtriser la cause de tout.

- Personne, je dis bien personne, ne m'insulte impunément. Tu vas le découvrir bien assez tôt, sale monstre!

La voix du garçon résonna dans ma tête. La peur pour la vie de mon ami redoubla, ce qui me permit de me placer entre les deux jeunes hommes, les bras écartés, pour faire barrière.

« Rose, c'est toi? Qu'est-ce que tu fiches ici, va-t-en! »

Rose? Mais qui était-ce? Llewelyn devait être bien plus sonné que je le pensais. Cela ne fit qu'affermir ma détermination qui se fit lire sur mon visage. Dans ma voix, plus aucune timidité, ni peur. On n'entendait que mon courage :

- Arrête ça tout de suite! Tu ne vois pas qu'il n'est pas en état de combattre?!

Je n'eus pas le temps d'en dire plus : mon adversaire avait fait disparaître sa boule lumineuse pour pouvoir tenir ses côtes tant il riait. Je n'eus pas à me demander longtemps le pourquoi du comment puisqu'il me répondit de lui-même :

- Non mais regardez-moi ça! La belle est venue au secours de la bête! Et une bête qui n'est pas aussi mal que tu semble le croire.

Sa phrase avait été dite avec tant de sérieux que je me retournai. Je vis alors Llewelyn debout, sur ses deux jambes. Il s'essuyait de la poussière qui le couvrait de la tête aux pieds. Les yeux ronds, je me demandai s'il n'était pas doté d'un pouvoir de guérison en plus de la glace qu'il pouvait former.
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Message par Invité Mar 19 Mai 2015, 21:15

- Personne, je dis bien personne, ne m'insulte impunément. Tu vas le découvrir bien assez tôt, sale monstre!

Qu'il m'agaçait celui-là, à monter sur ses grands chevaux ! Je n'avais qu'une envie : aller lui botter l'arrière-train à grand renforts de rangers. Pour qui se prenait-il pour oser s'adresser à nous sur un ton aussi hautain ? Entre les lâches et les narcissiques, je ne savais lequel des deux ne m'agaçait le plus. J'étais hors de mes gonds, indéniablement, mais j'étais aussi fort mal en point. Je m'étais relevé, certes, hélas à quel prix ? Je ne me sentais plus moi-même, aussi aveuglé par la lumière que par ma propre colère, et j'avais bien du mal à distinguer les personnes, les éléments, à comprendre ce qui se passait. Pour preuve, j'avais cru voir Rose alors que sa présence ici n'avait aucun sens. J'étais confus et désemparé.

Cette scène avait des allures de déjà vu. Un souvenir à l'effarante précision surgit dans ma mémoire. Des bribes de paroles, des cris. Cette phrase, que je n'avais eu de cesse de répéter : Tu la laisses tranquille. Ces autres phrases qui avaient suivi, celles que j'avais prononcées. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Essaie de ne pas te retrouver dans une telle posture à l'avenir, je ne serai pas toujours là. Lâche moi, tout de suite !
Tout ceci était ce que j'avais conservé de ma rencontre avec Rose, à qui je n'avais pas pensé depuis des mois, et tout d'un coup, je me demandais si elle allait bien. Pourquoi ? Parce qu'elle n'était pas là et je ne la savais pas capable de se débrouiller seule.

Tout avait commencé par une après-midi foncièrement différente de celle-ci, sous une pluie battante née d'un violent orage d'été. Une nouvelle élève timide, qui n'avait de cesse de rougir, avait rejoint notre classe de 4ème. Vous vous en doutez, moi, le désintéressé toujours assis au fond de la classe, je n'avais nullement pris le temps de m'intéresser à son cas : qu'est-ce que ça pouvait changer à ma vie? Ce que j'ignorai, en revanche, était que je ne tarderais pas à recroiser son chemin.
C'était à la sortie des cours. Je rentrai paisiblement chez moi, quand un cri aigu m'avait irrité les oreilles. Dans l’entrebâillement d'une porte, j'avais aperçu un groupe de jeunes garçons donner de violents coups de pieds dans le sac de cette nouvelle élève, malgré ses supplications pour qu'ils arrêtent de détériorer ses affaires. J'avais senti dans son timbre de voix qu'elle était au bord des larmes.
La situation ne fit qu'empirer pourtant quand l'un d'entre eux entreprit d'arracher le collier qu'elle portait au cou. Irrité, je décidai d'intervenir et il suffit à la petite bande de renégats d'apercevoir ma silhouette à moi, l'étrange adolescent aux cheveux blancs, pour stopper toute activité. Un simple regard, un regard de glace, avait réussi à les déstabiliser. Puis je lui avais tendu la main pour l'aider à se relever. Elle m'avait remercié, les joues cramoisies, m'avait appris son prénom. Rose.

Je chassai tout ceci de ma mémoire, ce n'était pas le moment de songer au passé ! La réalité me frappa enfin : ce n'était pas Rose qui s'élevait là, pour me protéger, mais Yumiko. Je ne l'avais jamais vue aussi déterminée. Je m'attendais presque à ce qu'elle assène à la brute épaisse une gifle sonnante et résonante.
- Non mais regardez-moi ça! La belle est venue au secours de la bête! Et une bête qui n'est pas aussi mal que tu semble le croire.

Pour la première fois, j'occultai totalement le fait qu'il m'est qualifié de monstre. Ca m'était égal. A présent, je n'avais plus qu'une seule idée en tête : la vengeance. Eh oui, malgré tout, je n'étais rien de plus qu'un être humain, et j'étais, comme tout un chacun, soumis à des pulsions, des forces obscures. A l'exception près que j'avais en ma possession un pouvoir. Un pouvoir que je ne maîtrisais pas.

Une notion qui, à cet instant précis, m'échappait complètement. Je me ruai vers le pauvre bougre formant entre mes mains une stalactite. Si personne ne m'arrêtait, je serais prêt, je crois, à l'empaler, ce rustre ! Les membres raidis par le courroux, je lançai d'une voix profonde, comme sortie d'outre-tombe :

« Je te conseille de dégager, tout de suite. Ou ça va mal finir »
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Message par Invité Mar 19 Mai 2015, 22:41

Je le regardais toujours lorsqu'il se releva. Son visage exprimait une colère sans nom, et que je ne lui connaissais pas. Il semblait ne pas me voir. Il me faisait peur. Comment est-ce que cela aurait-il pu en être autrement? Je ne comprenais qu'à moitié sa réaction. Mais, moi qui le croyais calme à toute épreuve le voyais maintenant sortir de ses gonds.

- L-Llewelyn? Est-ce... Est-ce que ça va? lui demandais-je doucement.

Je ne sais pas s'il m'entendis. Mais, en tous les cas, il ne s'arrêta pas pour me répondre. Au contraire, il se rua sur la brute pour le menacer avec un pique de glace. Cette action me fit crier de stupeur et de peur. Puis, il se raidit non loin de sa victime avant de parler avec une voix que je ne lui connaissais pas :

« Je te conseille de dégager, tout de suite. Ou ça va mal finir »

Il était menaçant et très effrayant. Mais il restait Llewelyn, et je ne voulais pas que mon ami fasse une bêtise qu'il regretterait par la suite. J'accouru donc à ses côtés et lui pris la main qui tenait le pique de glace, tremblante. Puis, doucement, calmement, bien qu'une pointe de peut perça dans mon ton, je lui dis :

- Arrête, Llewelyn... Il n'en vaut pas la peine. N-ne te salis pas les mains pour quelqu'un comme lui, tu le regretterais...

Je regardais mon ami sans peur, malgré mes tremblements et l'étrangeté de son comportement, contrairement à l'autre jeune homme qui était tombé à la renverse. Son visage montrait qu'il était terrorisé et, entre ses jambes, une tâche sur son pantalon montrait qu'il avait uriné. Puis, après quelques secondes de silence, il gémit plusieurs fois avant de partir en courant dans la direction opposés à la nôtre. Son départ me soulagea un peu, mais je me faisais toujours un peu de soucis pour Llewelyn. Est-ce que ça suffirait à la calmer?

Ne sachant pas trop quoi dire, je préférais lui ôter son arme de glace des mains, de la poser à terre et de prendre sa main créatrice de glace comme d'habitude. Puis, toujours en le regardant, je lui demandais gentiment :

- Ca va?
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Message par Invité Jeu 21 Mai 2015, 00:43

- L-Llewelyn? Est-ce... Est-ce que ça va?

Une question pleine de sagesse qui, de toute évidence, tomba dans l'oreille d'un sourd, puisque je l'éludais complètement. Ces mots étaient, en ce lieu, en cet instant, comme une langue qui m'était inconnue, une langue que je ne comprenais pas. J'étais focalisé sur ma cible, aussi mécanique. Le cri de stupeur que poussa Yumiko ne suffit pas à me ramener à la réalité. J'étais déterminé à aller au bout de mes actes, aussi peu recommandables soient-ils. Si j'allais bien ? En vérité, je n'en savais rien. Je n'étais plus moi-même. J'étais comme habité par une force occulte et destructrice, à laquelle échappait tout contrôle.

Seul le contact de la main de mon amie sur la mienne parvint à me ramener à la réalité : je baissai la tête, et mon regard se porta tour à tour sur l'aiguisé pic de glace dont elle s'était emparée, et sur son visage teinté d'incompréhension. Elle était agitée de tremblements.
Je compris alors que je m'étais emporté, bien plus que de raison. Je pris une profonde inspiration, tâchai de me calmer enfin. J'avais le souffle court, les membres courroucés.

- Arrête, Llewelyn... Il n'en vaut pas la peine. N-ne te salis pas les mains pour quelqu'un comme lui, tu le regretterais...

Elle avait raison. Je le regrettais déjà. La colère, quant à elle, jamais ne se dissipait. Elle n'étais plus dirigée, cette fois-ci,envers notre sombre bourreau, mais envers moi-même. Je l'avais considéré comme un lâche – ce qu'il était, indéniablement, et pourtant, de nous deux, par son attitude, ses principes de couard, il était bel et bien celui à avoir fait preuve de la plus grande humanité.
Avant que je n'ait pu le gratifier de la moindre remarque assassine – je n'étais plus d'humeur-celui-ci avait d'ailleurs détalé, saisi par une terreur sans nom. Jamais je n'aurais songé susciter un jour pareille réaction.

Retrouvant peu à peu, je ne parvins qu'à marmonner quelques bribes de paroles en ma langue natale,que l'on aurait pu retranscrire ainsi : what a d***khead !. Jurait de la sorte, ça, me ressemblait déjà beaucoup plus que la crise de semi-tétanie que j'avais tout juste expérimentée.
A la question « ça va ? » , qui prenait à présent tout sons sens, je ne pus que répondre platement, encore haletant, le coeur cognant dans ma poitrine comme un destitué à la porte d'un hospice :

« Oui, je crois que ça va. »

J'aurais aimé m'excuser, mais je n'en avais plus la force. Je n'avais plus la force de rien. De plus, à peine avais-je prononcé ses paroles que je fus pris à mon tour de violents tremblements. La tête me tournait et ma respiration saccadée n'avait de cesse de s'emporter. Touché par un fulgurant élancement au niveau de l'estomac, je finis, courbé, par me laisser tomber à genoux, ne pouvant contenir de nouveaux toussotements étouffés.

Je demeurai un instant en cette position, fermant les yeux pour retrouver la sérénité . Mon souffle s'apaisa enfin, mais je ne pus contenir un crachat maculé d'une irritante tâche de sang vermeil. Celle-ci alla tout droit s'écraser sur ma main bleutée que je contemplai longuement.

Quel genre de créature pouvais-je bien être ?
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Message par Invité Jeu 21 Mai 2015, 14:32

Progressivement, je sentis et vis Llewelyn se calmer à propos de la brute. Pourtant, son visage exprimait toujours de la colère. Pourquoi? Certes, pardonner le jeune fuyard était certainement difficile... mais peut-être y avait-il autre chose? Je ne parvins pas à le déterminer. Et, pendant ce temps, je tenais toujours sa main pour le retenir s'il voulait toujours continuer l'acte que je venais de stopper, et pour le soutenir pour sa la culpabilité venait à le ronger.

Lorsqu'il se mit à marmonner des mots que je ne compris pas, je sentis ses muscles se détendre très légèrement. C'était un bon début. Et j'espérais que ça allait continuer. De toute manière, j'étais prête à rester avec lui jusqu'à ce qu'il se sente mieux. Puis, alors que je pensais cela, il répondit à la question que je lui avais posée quelques minutes plus tôt :

« Oui, je crois que ça va. »

Quelque chose dans son comportement, dans sa voix, dénotait avec ce qu'il venait de dire. Il paraissait éreinté. Comme à bout de force. Puis, à travers mes propres tremblements qui s'étaient atténués, je sentis sa main se mettre à trembler violemment. En observant mon ami, je vis que ce n'étais pas seulement sa main, mais bien tous ses membres qui tremblaient. Il semblait aussi avoir du mal à respirer, comme moi lorsque je paniquais. Était-ce cela? Était-il en train de paniquer? Puis, sans que je ne m'y attende, il se plia en deux et tomba à genoux sur le sol. Inquiète, je lui fis face et me positionnais à sa hauteur. Était-ce une maladie que je pouvais soigner? Pour le vérifier, je mes mains de chaque côté de sa tête, touchant ainsi ses oreilles. Puis, fermant les yeux, je mis mon front sur le haut de son crâne et activai mon pouvoir :

J'étais de nouveau dans l'univers noir qui, parfois était parsemé de couleurs m'indiquant les maladies et blessures. Dans le cas de mon ami, je vis une forme avec diverses couleurs froides qui se mélangeaient étrangement. tendant ma main en sa direction, je me positionnai de façon à ce que je ne la vois plus, qu'elle soit cachée par ma paume, puis je fermai le poing brusquement. Après une rapide vérification, je fus certaine d'avoir annihilé la maladie. Je sortie donc de l'espace noir.

Après avoir soigné Llewelyn, je lâchais sa tête que j'avais entre mes mains depuis quelques secondes et me relevai. Il semblait aller mieux et j'en fus très contente. Mais le contrecoup de mon pouvoir ne tarda pas à se faire sentir, m'obligeant à poser ma tête sur l'épaule de mon ami. Je lui soufflais donc :

- L-laisse moi me reposer ainsi... s-s'il te plaît...

Puis, ma vue s'assombrie. Mes pensées commencèrent à s'arrêter. Enfin, je m'endormis.
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Détente dans le gymnase. Vraiment? [Pv Llewelyn] - Page 2 Empty Re: Détente dans le gymnase. Vraiment? [Pv Llewelyn]

Message par Invité Jeu 21 Mai 2015, 19:00

Je n'avais qu'une envie: me relever. Je ne voulais pas que l'on me voit ainsi, je ne voulais pas dévoiler aux yeux de tous mes faiblesses. Surtout, je ne voulais pas que mes proches s’inquiètent. Je ne voulais pas qu'ils se rongent les sangs pour moi. Je n'en valais pas la peine. Je pris une profonde inspiration, m'appuyant sur mes avant-bras. J'allais parvenir à remettre sur pied… Oui, forcément que oui ! Non.Je lâchai prise, me courbai de nouveau, recroquevillé sur moi-même. Cette sensation, au creux de ma poitrine… C'était terriblement douloureux. C'était plus de peine que je n'en pouvais endurer. Les paupières closes, je tâchai de faire le vide dans mon esprit mais de drôles de songes n'avaient de cesse de venir troubler cette paix intérieure que je tentai d'établir.

Je voyais,à travers des pensées tourmentées, surgir des lieux que je n'avais jamais entrevus auparavant mais qui, pourtant, me paraissaient si familiers. Quel sentiment étrange ! A demi-conscient, je tendis la main en avant,comme pour saisir cette image qui se présentait à moi.
Il s'agissait d'un manoir de plusieurs hectares de style néo-gothique. Il était plongé dans un épais brouillard d'hiver et les longues rangées de saules qui l'abritaient se voyaient ployer lourdement, malmenés par les vents. Quel était donc cet endroit ? A l'entrée de la bâtisse, dont le style imposant avait des allures quelques peu oppressantes. Des statues d'anges, dans toute leur sobriété lugubre, gardaient les portes du monument, jugeant de leurs yeux vides les passants qui viendraient jusqu'en ce lieu errer. J'avais le sentiment d'avancer à pas déterminés sur le sentier qui conduisait à la demeure. A qui appartenait-elle, et surtout, pourquoi toutes ces images fusaient à ma mémoire alors que je ne les avais jamais vues auparavant ? Je crus entendre une voix prononcer mon prénom. Llewelyn. Une voix qui m'était inconnue.

Tout à coup, le contact de quelque chose, ou plutôt de quelqu'un contre ma peau me ramena à la réalité. Yumiko, que je n'avais nullement entendue approcher furtivement. J'écarquillai les yeux, ne comprenant pas son attitude. D'ordinaire, mon premier réflexe aurait été de m'écarter par un habile mouvement de recul, mais, en ces circonstances, je demeurai figé.
A peine eut-elle posé ses mains contre les miens que je sentis une profonde douceur s'emparer de moi. J'esquissai enfin un sourire décontractée. Il régnait à présent une chaleur réconfortante, semblable à celle que l'on ressent lorsqu'on s'installe paisiblement en famille au coin d'un crépitant feu de cheminée.

Quelques instants plus tard, je repris enfin pleinement connaissance. Tout s'était déroulé comme dans un doux rêve d'enfant et la douleur, quant à elle, avait disparu. Interloqué, je fixai ma main:la tâche de sang qui, auparavant, dégoulinait le long de ma manche avait mystérieusement disparu. Yumiko, visiblement à bouts de force, posa sa tête sur mon épaule et, d'une voix faible, murmura :

 -L-laisse moi me reposer ainsi... s-s'il te plaît...

Je hochai la tête pour lui signifier mon approbation. La situation se passait de mots, je crois. De plus, comme je l'ai déjà maintes fois évoqué, je n'avais jamais été très doué en terme de conversations. Yumiko, épuisée, finit par s'assoupir, confortablement installée, je présume. Ce ne fut qu'à ce moment là que je recouvrai enfin la faculté de parler. Je chuchotai enfin :

« Merci, merci Yumiko... »
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Message par Invité Jeu 21 Mai 2015, 21:48

D'habitude, lorsque je soignais quelqu'un et que je m'endormais suite à cela, je ne faisais aucun cauchemar. Pourtant, cette fois-là, des images vinrent hanter mon repos :

J'étais au milieu d'une rue que je commençais à bien connaître désormais. Il faisant sombre malgré le grand soleil qui était au ciel. Il faisait froid alors qu'il n'y avait ni vent, ni autre élément qui aurait pu l'expliquer. D'autant plus que tous étaient en débardeur! Après un rapide coup d'œil autour de moi, je vis les trois personnes que j'avais le plus peur de rencontrer à nouveau. Je me mis donc à courir dans la direction opposée. Mais, après quelques mètres, ils étaient de nouveau face à moi. Je suis donc allé vers la droite, mais ils m'attendaient encore. Ce fut la même chose lorsque je m'en fus dans la direction opposée. Seraient-ils donc toujours là où que j'aille? Serais-je à jamais poursuivie? Ils m'entouraient désormais de toute part. Je n'avais plus aucune alternative. La peur, l'angoisse et le sentiment d'être en prison, me firent hurler.

Lorsque je me réveillai, j'étais en sueur, toujours sur l'épaule de Llewelyn. Ma respiration était saccadée et des larmes coulaient sur mes joues rouges sur les pommettes alors que le reste était aussi blanc qu'un cachet d'aspirine. J'avais une folle envie d'hurler et je n'arrivais pas à bloquer mes cordes vocales comme je le faisais d'habitude. Je me levais donc avec difficulté en prononçant un simple mot :

- Désolée..

Puis je me mis à marcher dans le couloir, dans la même direction que la brute. Mais, après quelques pas, je me mis à redouter la réaction de Llewelyn. J'avais peur qu'il s'en veuille, qu'il ne pense du mal de lui. J'avais aussi peur qu'il ne pense que je pensais du mal de lui. Je m'arrêtai donc, m'adossai au mur sur ma gauche, et me laissai glisser à terre. Mes mains étaient devant ma bouche pour m'empêcher d'hurler mes craintes. Mes yeux étaient fermés pour empêcher, en vain, les larmes de couler. Ma respiration était irrégulière à cause de mes leurs. Mais pourquoi donc ne pouvais-je pas être en paix?
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Message par Invité Ven 22 Mai 2015, 23:12

Yumiko demeura ainsi, la tête blottie contre mon épaule l'espace d'un instant. Je détournai le regard, comme pour la laisser profiter de sa propre tranquillité, pour lui laisser le temps de se retrouver en paix avec elle-même. Pourtant, je pus m'empêcher de constater que son corps, parfois, se courbait en un vif spasme. Comme ceux qui nous arrachent quelques fois à notre sommeil au beau milieu de la nuit et nous laissent titubants, confus, intrigués. A l'exception près que mon amie, pour le moment, était toujours profondément plongée dans les bras de Morphée. J'essayai de me montrer le plus statique possible afin de ne pas, par un mouvement brusque, la tirer de ses songes. Ce faisant, je me mis moi-même à rêvasser, ou plutôt, à réfléchir.
J'étais confronté à des milliers de pensées. Trop de questions restaient encore sans réponse. Je ne m'étais pas attendu, évidemment, à voir ma vie s'éclairer subitement dès mon entrée à l'Académie, mais j'étais face à trop d'éléments que je ne pouvais expliquer. Le plus perturbant, indéniablement, demeurait la vision au sujet de Rose qui avait surgi dans ma mémoire quand je m'y attendais le moins, alors que je n'avais pas pensé à notre rencontre depuis plus de trois ans. Ca n'avait été pour moi qu'un détail futile. Alors pourquoi m'était-elle revenue en pleine tourmente ? Quel message essayait-on de me faire passer ? Plus important encore : Qui, ou quoi ? Comment ? Pourquoi ? On me cachait quelque chose, j'en avais le mauvais pressentiment. Ce sentiment de tourner incessamment en rond ne causait que tracas et frustration.

Je sentis des gouttes de pluie détremper ma veste. Interloqué, j'inclinai légèrement la tête pour contempler le ciel par la fenête : pas un nuage n'y régnait. En outre, nous étions en intérieur. C'était impossible. Quelle genre de magie, de sorcellerie était ce prodige ? J'étais accoutumé au temps changeant des contrées anglaises, mais je n'étais pas assez naïf pour croire qu'un tel phénomène puisse se produire. Ce ne fut que quelques minutes plus tard que je compris enfin la situation : ce n'était pas la pluie qui inondait mes vêtements. C'était les larmes de Yumiko, de nouvelles larmes. Elles avaient rougi son teint de lait et ses grands yeux turquoises. J'aurais aimé trouver les mots juste mais je ne fus pas assez réactif et déjà, elle se levait, chancelante.
Mon amie s'excusa fébrilement :


- Désolée..
Puis elle s'enfonça plus profondément à travers le couloir, non loin du lieu de l'incident. Ses pas résonnaient. Elle freina sa course, néanmoins, comme si elle redoutait ma réaction. L'avais-je donc tant effrayée que ça ? C'aurait été une hypothèse parfaitement plausible, une attitude justifiée que je ne pourrais lui reprocher. Pourtant, je sentis une pointe d'amertume poindre dans mon cœur : si j'avais été assez stupide pour agir ainsi, j'espérais au moins ne pas l'avoir été assez pour perdre l'une de mes rares amies. De plus, je me méprisais de ne savoir la consoler. Je ne trouvai en guise de réponse que cette simple phrase :

« T'excuse pas, c'est normal de pleurer, ça ne t'en rends pas moins forte. »

Cette pseudo-sagesse était si éloignée de mes habitudes que, lorsque ces mots franchirent le seuil de mes lèvres, j'en fus le premier étonné. Avais-je été traversé par un éclair de génie, soudainement ? Peut-être ferais-je mieux de me cantonner à ce qui me ressemblait. Les sculptures par exemple.
Je joignis les mains et, au creux de ma paume, je formai la statuette de glace d'un chaton. Elle était quelque peu estropiée, il lui manquait une oreille, l'une de ses pattes était atrophiée. L'intention d'apaiser l'atmosphère, elle, y était. Contemplant dubitatif mon œuvre d'art, je songeai à voix haute :

« Un jour peut-être que je pourrais donner la vie à ces petits êtres de glace.. »

Ce serait fascinant. Malheureusement, je ne connaissais pas encore l'étendue de mon pouvoir et ignorais par conséquent s'il pouvait oui ou non être source de bien-être, de beauté, où s'il n'était voué qu'au commandement de la destruction.
Qu'importait pour l'heure, j’espérais que ce tour enfantin suffirait à ramener un sourire sur le visage de Yumiko.
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Message par Invité Sam 23 Mai 2015, 00:00

Je me concentrais, assise contre le mur, les mains devant la bouche, pour ne pas hurler. Je commençais à en avoir assez de ces cauchemars qui ne cessaient de venir me hanter. Comment pouvais-je les faire disparaître une bonne fois pour toute. Car, bien qu'ils soient beaucoup moins présents, ils étaient constamment dans ma tête quand je le voulais le moins. De plus, je m'en voulais de fuir de la sorte, ce qui n'améliorait en rien mon état.

« T'excuse pas, c'est normal de pleurer, ça ne t'en rends pas moins forte. »

Les paroles de Llewelyn résonnèrent dans ma tête. C'était étrange comme philosophie. C'était tout le contraire de ce qu'on m'avait appris. Alors... pourquoi? Pourquoi m'avait-on inculqué que la faiblesse était mal? Je ne comprenais rien et cela me donnais encore plus envie de crier, hurler, tout ces doutes, toutes mes peines, qui brisaient mon cœur.

Pourtant, ce surplus me permis, après quelques secondes, de bloquer mes cordes vocales, donc de relâcher mes lèvres endolories. Des larmes roulaient toujours sur mes joues. Je levai les yeux au plafond comme pour y trouver des réponses inexistantes. Ce fut le bruit de la glace qui se forme qui me fit tourner la tête vers mon ami. Entre ses mains, il y avait non pas un pic de glace comme précédemment, mais une statue un peu étrange. Curieuse, mais toujours en larmes, je me relevais pour m'agenouiller devant lui. En observant sa création, je vis un chat malformé. Seul. Llewelyn aussi regardait cet animal blanc et sembla penser à voix haute :

« Un jour peut-être que je pourrais donner la vie à ces petits êtres de glace.. »

Oui, cette capacité pouvait être amusante. Voire pratique si on pouvait avoir un certain contrôle sur les animaux créés. Mais aussi à condition qu'ils ne soient pas dangereux.
Malgré ces pensées, je ne pus avoir autre chose en tête qui tournait telle une litanie dans mon esprit encore endolori par mon mauvais rêve. Je prononçai donc dans un souffle :

- C'est moi...

Je parlais du chat que je fixais à travers l'eau salée qui sortait de mes yeux en silence. Ce petit être déformais ressemblait à mon âme, à ce que je me représentais... Et ce que j'étais pour ma famille.
Afin d'empêcher une nouvelle crise de larmes, je serrai mes lèvres à les faire blanchir et fis de mes deux mains un poing serré au point de me faire mal à cause de mes ongles qui pénétraient ma peau qui frottait à m'en brûler méchamment. Ces douleurs me paraissaient bien faible par rapport à celle de mon cœur.
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Message par Invité Sam 23 Mai 2015, 11:13

Ce ton presque moralisateur rivalisait avec mes propos habituels. A croire que mon sale caractère,mes sautes d'humeur et mes fâcheuses tendances lunatiques étaient une fois de plus à blâmer. J'étais le vent,j'étais la tempête.L'une de celles qui,imprévisibles, se déchaînent au moment où l'on s'y attend le moins.Le plus souvent,hélas,ceci s'exprimait par une bouleversante colère,comme je l'avais si habilement démontré quelques instants auparavant.

Ce n'était pas la première fois, pourtant,que je me retrouvais confronté à cette situation.Un autre souvenir ressurgit tandis que je fixai,perplexe,le petit animal que j'avais crée. Je me remémorai une altercation que j'avais eu des mois plus tôt avec ma mère.
Tout avait commencé par un cours d'Allemand d'une extrême banalité. Nul ne sert de vous indiquer que,de toute évidence, comme la plupart de mes compatriotes Anglais,je nourrissais pour la matière un désintérêt certain,si ce n'était chronique. Je m'étais levé du mauvais pied et c'était dans un désarroi ronchon que j'avais jeté un œil à mon emploi du temps. Commencer ainsi la journée n'offrait aucune réjouissance. J'avais donc traîné les pieds jusqu'en classe,mine basse,bougon.Un pauvre malheureux avait ensuite osé troubler ma paisible sieste avant que je ne retentisse la cloche annonçant le début des cours en me posant cette simplissime question «'Hé Llew, tu as fait le devoir pour aujourd'hui ? ». A cette interrogation je n'avais été capable que d'apporter un soupir excédé,afin de lâcher sèchement un splendide et retentissant :  « Nan,maintenant dégage de là et fous-moi la paix ! ». Sur ce coup,il fallait bien admettre que je n'avais pas été des plus avenants.Que voulez-vous… Ce garçon, qui avait entrepris de me quémander mon travail – travail que je n'avais pas fourni, et lui non plus, de toute évidence,ne m'adressait la parole que lorsqu'il m'estimait en mesure de lui sauver la mise.Je détestais les usurpateurs dans son genre, et je ne me ferais pas prier pour le faire savoir.
Tout comme on ne se pria pas pour me faire comprendre que mon comportement était inacceptable en société, tout en me gratifiant d'un superbe avertissement dont les lettres tracées noir sur blanc semblaient hurler mon incapacité à m'intégrer. Quand ma mère avait eu vent de la situation, son visage s'était décomposé et, de rage, m'avait assené :

« Llewelyn, c'est quoi ton problème ? Pourquoi tu ne parles jamais!Pourquoi es-tu toujours sur la défensive ? Si tu as un vrai problème,tu peux nous en parler,tu sais... »

Refusant cette offre, je m'étais contenté,bouche cousue, de répliquer par un dérisoire et hautain haussement d'épaules. Si je ne parlais jamais,sans doute était-ce parce que jamais je ne trouvais oreille assez attentive pour m'écouter.Quoiqu'il en soit, face à mon rejet de communiquer, ma mère avait ensuite ajouté :

« Tu n'a pas à tout garder pour toi. Tu n'as pas à t'infliger ça.Si tu as mal,si tu as peur,si tu as besoin de pleurer, fais-le. Ce n'est pas grave de pleurer. »

Peut-être était-ce de là, des tréfonds de ma mémoire, que s'était subitement détachée cette sagesse incompréhensible. Mais,malgré tout, ce conseil de pâle figure n'était guère suffisant pour arrêter les larmes de Yumiko qui, adossée au mur, avant visiblement bien du mal à reprendre le contrôle sur ses émotions. Elle eut une phrase, pourtant,qui m'intrigua :

- C'est moi...

Hein ? Mon regard se porta tour à tour sur mon amie,puis sur le chaton hélas dépourvu d'yeux et de bouche. Contrairement à Yumiko, lui n'avait que des traits grossiers et se trouvait dans l'incapacité de parler,de bouger ou de ressentir la moindre émotion. Triste vie, quand on prenait le temps d'y réfléchir. Les émotions,fourbes et imprévisibles, avaient aujourd'hui submergé chacun de nous, mais au moins, nous pouvions les ressentir,les vivre. Sans doute était-ce le prix à payer pour être humain.
Je désignai enfin le chaton et déclarai,déniant d'un signe de tête :

« Non,lui est un peu différent,il ne peut ni marcher, ni respirer, ni voir. Il doit énormément s'ennuyer... »

Puis,marquant une pause, je compris de quel manque de tact j'avais fais preuve : Yumiko,pendant des années, n'avait pas eu la possibilité ni d'errer comme bon lui semblait,ni même de découvrir le monde. Cherchant à changer de sujet, je repris :

« Peut-être devrions on nous trouver un nom à ce petit bonhomme... »
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Message par Invité Sam 23 Mai 2015, 19:42

J'étais en train de regarder la statue de glace. C'était un chat un peu malformé. Je le trouvais beau malgré tout et j'imaginais la vie qu'il avait dû avoir. Une vie compliquée. J'espérais donc qu'il avait des personnes chères à son cœur pour l'aider depuis sa naissance. Mis à part mes divagation, je n'arrivais pas à le quitter du regard. Je ne vis donc pas la surprise de mon ami suite à ma déclaration. Puis, après s'en être remit, il me déclara, très sûr de lui :

« Non, lui est un peu différent, il ne peut ni marcher, ni respirer, ni voir. Il doit énormément s'ennuyer... »


A mes yeux, ce petit animal avait besoin d'être consolé. Je tendis donc ma main droite vers le corps de glace pour le caresser. Mais le froid que je ressentis, et qui m'avait semblé inexistant lorsque je m'étais emparée de l'arme de Llewelyn, me fit retirer ma main. Oubliant mon cauchemar, je laissai la curiosité m'envahir. Mes yeux étaient arrondis et la concentration se lisait sur mes traits. Comment était-ce possible? Je retentais l'expérience et ressentis à nouveau les mêmes sensations. J'allais le faire une troisième fois lorsque j'entendis la voix de mon ami :

« Peut-être devrions on nous trouver un nom à ce petit bonhomme... »

Un nom? Sans prendre le temps d'acquiescer, je pris mon menton entre ma main droite, soutenant mon coude à l'aide de mon bras gauche. Mon regard était fixé sur l'objet qui ressemblait à mon âme et qui attisait ma curiosité. Il lui fallait un nom qui lui corresponde. Un nom qui le rende fort face à la vie qu'il vivait ou allait vivre. Puis, lorsque j'eus trouvé, je regardai Llewelyn en souriant, sourire qui contrastait avec joues mouillées, et annonçait :

- Son nom sera Kiasai. Dans ma langue, cela signifie prodige, génie, merveille, miracle. C'est un nom qui le rendra fort et l'aidera dans sa vie.

Concentrée sur la créature de glace, j'oubliai mes peurs, mes douleurs et je pus me détendre. J'en oubliai même la règle principale qui m'avait été inculquée et ne bégayais pas devant Llewelyn. Non, j'étais ailleurs... pour le moment.
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Message par Invité Dim 24 Mai 2015, 14:43

Si je m'en étais légèrement détourné, observant mon amie du coin de l’œil, cell-ci s'approcha du chaton de glace et le détailla à son tour. L'expression qu'affichait son visage me tira un sourire discret. Son émerveillement presque enfantin m'apaisait. Je retrouvais peu à peu goût à la douceur. En outre, je retrouvais la Yumiko que j'avais rencontrée il n'y a pas si longtemps, celle que j'appréciais et avec laquelle je m'étais tout de suite entendu. Yumiko, douce, serviable,généreuse.
Elle avança une main hésitante pour caresser l'animal,la retira rapidement,toutefois. J'étouffais un soupir de désarroi. Aussi efficace que je l'avais voulu, mon stratagème était voué à l'échec. Cette créature,tout aussi attendrissante fut-elle, n'était qu'un amas de glace. Elle en avait donc les mêmes propriétés, à savoir celle d'irriter les doigts. Celle de fondre aussi. Je ne le mentionnai pas. Rien ne servait de rappeler toutes les horreurs de la vie, son caractère éphémère. Trop de larmes avaient déjà été versées en une seule journée.

Par ailleurs, la question que je lui avais posée,plaisant à demi semblait l'avoir plongée dans une profonde réflexion. Elle amena en un geste élégant son index à son menton comme pour indiquer que les idées se bousculaient dans son esprit. Du moins, je le supposais. Enfin, elle m'annonça, d'un ton presque fier :

- Son nom sera Kiasai. Dans ma langue, cela signifie prodige, génie, merveille, miracle. C'est un nom qui le rendra fort et l'aidera dans sa vie.

J'approuvai d'un nouveau hochement de tête et répétai:

« Kiasai. C'est joli. »

Un constat très simple,mais il n'y avait pas grand-chose à ajouter. Le silence nous suffisait pour se comprendre l'un l'autre, après ce que nous venions de traverser. Ne ricanez pas, ça fait un peu mélodramatique, synthétisé comme ça,j'en ai bien conscience, mais c'est exactement ce que je ressentais à cet instant précis.

Le nom qu'avait choisi Yumiko lui ressemblait tant. J'avais le pressentiment que, au fond d'elle-même,elle n'était pas si fragile qu'elle le laissait transparaître. Pour moi, elle était une fleur qui, comme toutes les fleurs, n'avait besoin que d'un peu de temps pour s'épanouir.
Prodige,Miracle… J'allais en avoir besoin, car après cette déclaration, je me sentais également investi d'une nouvelle mission, celle de protéger cet animal fébrile. J'aurais aimé qu'il puisse parler,qu'il puisse être notre compagnon pour l'éternité.
Mes pouvoirs, hélas, ne le permettaient pas encore. Si je voulais maintenir l'existence déjà en péril du petit Kasai, il allait me falloir travailler dur pour m'améliorer.


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Message par Invité Dim 24 Mai 2015, 23:55

Bien que j'entendis le compliment de mon ami, je préférai réfléchir à la façon de prendre ce chat de glace. Je savais que c'était froid et que c'était un peu désagréable. Mais ce n'était pas insupportable sur une petite durée. Je tendis donc les mains vers la statue avec l'idée de la mettre sur mes genoux, mon jean faisant office de barrière pour ma peau. Elle semblait si fragile que je ne sus tout d'abord pas comment la prendre. Je tentai donc à plusieurs reprises avant de trouver une prise solide. Le temps du "voyage", je dû lutter contre le froid qui brûlait mes paumes. Puis, une fois qu'elle fut sur mes genoux, deux choses me surprirent : non seulement le froid passait à travers mon pantalon, mais en plus ce dernier était de plus en plus mouillé. Interloquée, j'ai levé des yeux ronds vers Llewelyn, qui semblait plongé dans ses réflexions, pour lui demander :

- Pourquoi le chat mouille mon pantalon? Il ne faisait rien dans ta main. Il ne m'aime pas?

Ne supportant pas de sentir la sensation mouillé gagner du terrain, je pris Kiasai entre mes mains rougies par le froid et le soulevai. Malheureusement, lorsque je fus à mi-chemin pour le rendre à mon ami, pensant naïvement qu'il y serait plus en sécurité, mes mains se contractèrent, brisant la glace. Le chat se cassa au point d'aller se briser sur le sol. Je ne comprenais pas. N'ayant jamais vu de glace à part celle du jeune homme, et ne l'ayant jamais manipulée, je ne savais pas que c'était aussi fragile que ça. Je ne savais pas non plus que ça fondait à la chaleur. Et, dans mon esprit, cette créature blanche légèrement bleutée était comme celles ayant un coeur et du sang dans leurs veines : vivante. Vivante, mais emprisonnée dans une couche de glace, comme la branche que Chidori-chan avait voulu me donner lors de ma rencontre avec Llewelyn. Pourtant, à terre, je ne voyais que des morceaux de glace. Pourtant, je ne pleurai pas. Je ne ressentais pas de tristesse alors qu'un rien pouvait me faire pleurer. Non, j'étais simplement surprise et curieuse.

- Je ne comprends pas... fut tout ce qui pu sortir du seuil de mes lèvres.
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Message par Invité Lun 25 Mai 2015, 20:57

A ma grande surprise – oui, décidément, cette journée me réservait nombre d'entre elles, fussent-elles joyeuses, intrigantes ou inquiétantes-, Yumiko avança les mains pour se saisir de Kiasai. Le visage teinté d'incompréhension, je la laissai faire. Après plusieurs tentatives maladroites, elle porta enfin l'animal à bouts de bras. Je l'avais observée mais m'étais refusé à lui souffler une réponse quant à la manière de procéder. Autant apprendre de ses propres expériences, c'est dans ce monde, je crois, la seule source de satisfaction qu'il nous reste dans ce monde. Par conséquent, je ne décrochai mot. Evidemment, je savais comment manier la glace,j'étais né ainsi… C'était donc un talent qui ne me valait aucun mérite. Enfin, elle posa Kisaï sur ses genoux, où plus exactement sur son jean. Une trace plus foncée s'y détachait à présent, indiquant l'humidité que la créature y laissait. Mon amie, complètement désemparée, me jeta un regard abasourdi et s'enquit :

-Pourquoi le chat mouille mon pantalon? Il ne faisait rien dans ta main. Il ne m'aime pas?

Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire étouffé, aussi amusé que nerveux. Comment lui expliquer ce qui,pour moi, était d'une extraordinaire banalité ? Je posai une nouvelle fois les yeux sur le chaton et, très posément, exposai :

«  Il est fait de glace – de l'eau solidifiée. Ca veut dire qu'il..fond. »

Il m'en coûtait toujours de prononcer ce mot. En effet, il me ramenait à mes faiblesses, aux limites de mon pouvoir : quoi que je puisse faire, toujours, un élément pourrait m'empêcher d'agir, car mes créations, contrairement aux neiges éternelles du Kilimandjaro, elles pouvaient être déjouées. Par le feu, par le ciel,l'air et les caprices de la Terre, elles finiraient par disparaître.

Perplexe, Yumiko entreprit de me restituer mon bien. Je pus constater son air à demi grimacier lorsque ses doigts rencontrèrent la glace. C'était un contact peu agréable pour bien des gens. Du moins, je le supposais. Je n'avais jamais été confronté à ce problème , pour des raisons évidentes. Dans sa course, le malheureux Kiasai se trouva bien malchanceux et, par un geste maladroit,il bascula pour aller se briser au sol en mille éclats. Mon expression ne trahit aucune émotion. De toutes les fins, celle-ci, si plus brutale, étant sans doute la meilleure que l'on aurait pu lui souhaiter. Si le libre arbitre devait décidé de ma mort comme de la sienne, et parce que nous n'étions pas si différents, je peux affirmer que je préférerais mille fois finir ma vie au milieu du sang et des éclats que de laisser la morsure d'un soleil ardent me réduire à néant.

Face à l'incompréhension candide de Yumiko, je poursuivis :

«  Ca aussi, c'est parce qu'il est fait de glace. La glace fond,disparaît à une trop haute température. En cas de choc,elle se brise.  Ca veut aussi dire qu'il n'était pas...vivant.»


Pour lui faire une démonstration, je formai dans ma main un bloc de glace carré que je jetai délibérément sur le sol. Celui-ci, tout comme notre bien aimé Kiasai à la courte vie vola en éclats en moins de quelques minutes.

Je contemplai ensuite mon bras dans la lumière et annonçai enfin :
« Si le chat ne faisait rien sur moi, c'est parce que je ne ressens pas le froid. »

Et ce bras, lui,était-il vivant où n'était-il destiné qu'à disparaître inopinément à son tour ?
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Message par Invité Lun 25 Mai 2015, 23:40

Llewelyn faisait preuve d'une patience incroyable devant mon incompréhension. Cette dernière devait être très déstabilisante pour lui. Pourtant, lorsque Kiasai se brisa en milles morceaux et que je fis part de ma méconnaissance quant à la fragilité de la glace et du fait qu'elle pouvait avoir une forme sans entourer un objet, il poursuivit :

« Ça aussi, c'est parce qu'il est fait de glace. La glace fond, disparaît à une trop haute température. En cas de choc, elle se brise.  Ça veut aussi dire qu'il n'était pas...vivant.»

Ensuite, il créa un autre objet de glace à l'aide de son bras créateur. Puis, sans aucune rancune, il le jeta à terre sous mes yeux ébahis : il s'était lui aussi brisé en petits morceaux sans pour autant qu'il y ait un objet à l'intérieur. Je trouvais cela à la fois cruel et magnifique.
En levant les yeux vers mon ami, je le vis observer son bras. Pourquoi faisait-il cela? Lui faisait-il mal? Se posait-il des questions à propos de son pouvoir? Était-il déçu par lui-même? Je n'aurais su le dire. Tout en continuant son observation, il finit par dire :

« Si le chat ne faisait rien sur moi, c'est parce que je ne ressens pas le froid. »

Je posai mes yeux sur mon jean mouillé puis refixai son bras. J'aurais voulu connaître les mystères qui l'entourait. Je le trouvais impressionnant. Il pouvait tellement de choses s'il s'entraînait un peu. Pourtant, Llewelyn n'était apparemment pas satisfait. Non, il était plus préoccupé qu'autre chose... Que pouvais-je bien faire pour l'aider? Mon pouvoir n'était fait que pour guérir. Et mes connaissances étaient bien faibles comparées à celles des adolescents de mon âge. Il m'était impossible de lui donner des réponses. Mais je pouvais...! Je pouvais quoi?

- Dis-moi... Y a-t-il quelque chose que je peux faire pour t'aider? Alors que je suis intriguée et curieuse par rapport à ton pouvoir, tu semble plutôt préoccupé... Tu sais que tu pourrais faire de très jolies choses avec ta capacité? Surtout quand viendra le froid d'hiver! En attendant, peut-être pourrais-je t'aider à t'entraîner.

Je lui avais fait ma proposition avec un sourire éclatant en pensant au jardin que mon ami pourrait créer. Peut-être recréer le jardin quand les fleurs seraient fanées. Rajouter des animaux de glace. Faire des statues pour les fêtes aussi. Mais, bien entendu, il fallait que mon ami soit motivé. Heureusement, nous avions encore une année entière pour l'aider à améliorer ses créations si jamais il acceptait mon idée.
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Détente dans le gymnase. Vraiment? [Pv Llewelyn] - Page 2 Empty Re: Détente dans le gymnase. Vraiment? [Pv Llewelyn]

Message par Invité Dim 31 Mai 2015, 11:13

Ne dit-on pas que patience est mère de vertu ? Si c'est le cas, eh bien je pouvais affirmer que je n'étais ni patient ni vertueux, en réalité. Comprenez-moi bien, je n'avais nullement l'intention de témoigner envers mon amie d'une quelconque exaspération, plus particulièrement parce que celle-ci s'évertuait à m'aider du mieux qu'elle le pouvait . C'aurait été un comportement injuste, hautain, abject – j'avais parfaitement conscience que tout le monde n'avait pas eu, au cours de son existence, la même chance que moi. Car oui, nous vivons visiblement à une époque dans laquelle avoir une vie banale, suivant le cours d'un long fleuve tranquille, est un privilège  Cependant, de là à me considérer comme un modèle de patience, il restait encore une effarante distance à parcourir.

En effet, en toute honnêteté, on m'avait toujours reproché, depuis ma plus tendre enfance, un caractère effronté, cette constante et épuisante ébullition, ce besoin constant d'être toujours en mouvement. De me battre aussi, parfois. Ainsi, si je devais donner à mon caractère une définition, peut-être aurait-il été plus sage de parler de loyauté. Si je me montrais à l'écoute, m'efforçais d'expliquer l'ordinaire, c'était avant tout parce que Yumiko était mon amie. Je n'avais pas le droit de lui reprocher son manque de culture, pas après ce qu'elle avait vécu.

Soudain, je la vis m'observer interloquée. Elle fixait la glace, puis mon bras, tour à tour, comme pour en comprendre le fonctionnement. Ca aussi, était de ces choses que j'aurais voulu être en mesure de lui expliquer. Seulement… Je ne savais pas moi-même quelle pouvait être la portée de ce pouvoir. Mon regard se posa sur les brisures de glace qui gisaient scintillantes au sol. Elles ne m'évoquaient pas grand-chose, pour être franc : je connaissais le fonctionnement de la glace par cœur, et je savais par conséquent que disparaître n'était autre que son destin. Que ce soit par la fonte ou la destruction. La destruction, un mot aussi fort que répugnant.

Yumiko, une fois de plus, me tira de mes réflexions.


- Dis-moi... Y a-t-il quelque chose que je peux faire pour t'aider? Alors que je suis intriguée et curieuse par rapport à ton pouvoir, tu semble plutôt préoccupé... Tu sais que tu pourrais faire de très jolies choses avec ta capacité? Surtout quand viendra le froid d'hiver! En attendant, peut-être pourrais-je t'aider à t'entraîner.

J'abaissai instinctivement mon bras, sans pourtant le quitter des yeux. Je masquai ma surprise,ne sachant que répondre.Pourtant, elle me proposait tout ceci avec une telle emphase que je n'aurais su refuser. Faire de très jolies choses ? Oui,probablement.Si je prenais le temps d'y songer, peut-être pourrais-je créer. Mais le problème qui m’obstinais tant persistait…

« Je ne suis pas certain d'en être capable, d'être capable de tirer quelque chose de positif de..ça. »

Je désignai à nouveau mon bras, comme s'il m'effrayait. Et pourtant, il faisait partie de moi...
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