Finalement, des poufs dans ma salle de cours, c’est pas si mal. Franchement, ça rend bien. Puis au moins, les crétins qui me servent d’élèves sont plus calmes et détendus. Quoique encore peu d’entre eux osent profiter du nouveau matériel. De peur que je ne les allume. Si je fais commander des poufs pour ma salle, c’est pour qu’on les utilise, imbéciles !
Heureusement, la sonnerie sonne rapidement, me libérant de cette foutue classe. Mince, c’est les élèves qui sont censés dire ça. Ce n’est pas ma faute. J’aime l’art. Mais l’enseigner à des incultes, c’est rapidement agaçant.
Je soupire longuement.
Allez, cassez-vous.
Mes élèves ont pris la délicieuse habitude d’attendre que je leur donne l’ordre de se lever. Même si la sonnerie à sonner. Il faut dire que l’irrespect de certain à déjà fait quelques dégâts. Que voulez-vous. Il est dur de se retenir lorsque ses choses là commencent à partir alors que vous êtes en train de parler. Je n’ai fait que leur apprendre le respect. Et on dirait que cela à porter ses fruits.
Tout autant soulagé que moi, les élèves se lèvent pour quitter la salle. Je me lève pour les suivre. Pour moi aussi, c’est la pause. Enfin, j’ai envie de dire. J’ai du mal à me réveiller, aujourd’hui.
Je circule dans l’Aile Diamant jusqu’à trouver le Salon commun. Mes yeux s’arrêtent tout de suite sur Juliette. Et devant elle, un connard en train de lui faire de pathétiques courbettes. Je grogne légèrement et entre dans la pièce. Mon regard s’arrête quelques instants sur un jeune homme. Il vient de parler mais je n’ai pas vraiment prêter attention à ce qu’il disait. Mais qu’est ce qu’il fout là, lui ? Cet endroit est réservé au professeur.
Et petit, tu n’as pas le droit d’être là. Les élèves ne sont pas admis ici. Retourne jouer à un deux trois soleil avec les autres abrutis.
Je vous jure. Les élèves se croient tout permis. Si ce lieu a été crée, c’est bien pour qu’on y soit tranquille. Ce qui signifie loin des élèves. Je me détourne du gamin pour m’avancer jusqu’à Juliette. J’arrive dans son dos et passe un bras possessif autour de sa taille. On aurait pu écrire un écriteau “Pas touche”, j’imagine que cela aurait été la même chose. Je répond à la question de l’homme avant Juliette.
Denarbonne. Et je suis Mr Cooper. Professeur d’Art et petit ami de Mlle Denarbonne.
Oh ce n’est pas ça ? Mince alors. Au moins Mr courbette n’approchera plus d’elle. Je lance par ailleurs un regard à Juliette signifiant “Ferme-là et sourit.” Et qu’elle n’aille rien s’imaginer. Quoique ma présentation risque de lui faire se poser quelques questions. Tant pis. Je préfère ça à ce qu’on la drague.
Allez donc jouer de la clarinette ailleurs, mh ?
Je tourne la tête en entendant l'arrivée remarquée d'un autre prof.
Bon dieu, un gay.
Très vite, un autre prof le suivi.
Et un immigré.